A l’occasion de la sortie de son Rapport mondial 2018, Human Rights Watch présente la situation en République centrafricaine dans sa complexité. Alors que plusieurs groupes armés ont signé des accords de cessez-le-feu en automne, les violences envers les civils se poursuivent dans le centre, le nord-ouest et l’est du pays. Néanmoins, des progrès sont constatés dans le domaine de la justice alors que les enquêtes contre les criminels et anciens combattants des milices continuent.
Cet article provient du Rapport mondial 2018 de Human Rights Watch. Human Rights Watch est une organisation de défense des droits humains dans le monde qui enquête et dénonce les violations.
Un nombre de déplacés et réfugiés en augmentation
La situation en Centrafrique est présentée comme alarmante tant du point de vue sécuritaire qu’humanitaire. Les civils sont les premières victimes de l’impunité des crimes passés. Les exactions se multiplient avec au moins 249 civils qui ont été tués entre les mois de mai et septembre 2017. Des camps de déplacés aux mosquées, des femmes aux acteurs humanitaires ou bien aux représentants religieux, les cibles de ces attaques sont multiples et imprévisibles. Human Rights Watch rappelle que le nombre total de personnes déplacées à l’intérieur du pays s’élève à 601 600 d’après les chiffres fournis par l’ONU, et le nombre total de réfugiés à 538 400. Beaucoup d’entre eux n’ont pas accès à une aide humanitaire et les conditions peuvent être extrêmement difficiles en termes d’accès aux installations sanitaires, à la nourriture ou à une aide médicale.
Les interventions internationales et la justice nationale œuvrent pour la fin de l’impunité judiciaire
Après la clôture l’opération militaire française Sangaris, conduite en République centrafricaine du 5 décembre 2013 au 31 octobre 2016, la mission de maintien de la paix des Nations Unies (MINUSCA) peine à reprendre le contrôle des zones rebelles pour assurer une protection aux civils. Les milices anti-balaka, Séléka et affiliés perdurent sur le territoire.
Le système judiciaire, quant à lui, progresse. La création de Cour pénale spéciale centrafricaine et le travail complémentaire de la Cour pénale internationale sont un espoir de fin de l’impunité pour les violations des droits humains qui continuent de se perpétuer. Le président Faustin Archange Touadéra a, par ailleurs, réaffirmé récemment que les victimes ont été et seront entendues et que la justice sera faite.
Image : Reports of massacres in the area sent thousands of people fleeing, By UNHCR/ B. Heger, Flickr, CC BY-NC 2.0