A l’occasion de l’exposition « Chrétiens d’orient : 2000 ans d’histoire » de l’Institut du Monde Arabe à Paris, le patriarche chaldéen, Louis Raphaël Sako a souligné la nécessité de réformer la Constitution du pays pour plus d’égalité entre tous les citoyens.
L’article de Libération revient sur les déclarations du patriarche connu pour son engagement en faveur du dialogue interreligieux puisqu’il a reçu le prix Pax Christi en 2010 à ce sujet. Il est présenté comme « un défenseur de premier plan des minorités menacées et un avocat ardent du processus difficile de démocratisation et de réconciliation en Irak ».
La Constitution de l’Irak, une religion d’Etat mais une reconnaissance des minorités
Selon l’article 2 de la Constitution de 2005, « L’Islam est la religion officielle de l’État et une source fondamentale de la législation. Aucune loi ne peut être promulguée si elle est contraire aux principes établis de l’Islam ». Cependant, les droits des autres peuples, tels que les Chrétiens, sont garantis. «La présente Constitution garantit l’identité islamique de la majorité du peuple irakien et elle garantit pleinement les droits religieux à la liberté de croyance et de culte religieux de tous les individus comme les Chrétiens, les Yazidis, et les Mandéens Sabéens ».
L’Irak, longtemps un danger pour les minorités chrétiennes, qui reste divisé par les religions
Les Chrétiens sont persécutés uniquement parce qu’ils sont chrétiens, parce qu’on les assimile à l’Occident, et que l’on veut faire disparaître les racines chrétiennes de ces pays, selon Patrick Karam, docteur en science politique, président de la Coordination des Chrétiens d’Orient en Danger (CHREDO). En juillet 2014, les chrétiens ont fui Mossoul, au Kurdistan irakien, après l’instauration du Califat de Daesh. Leur fuite était orchestrée par l’état islamique qui a lancé l’ultimatum suivant : « Nous leur offrons trois choix : l’islam, le contrat de dhimma, le paiement de jizya. S’ils refusent cela, ils n’auront rien d’autre que l’épée » précisait la déclaration de Daesh.
Les minorités de manière générale souffrent beaucoup du clivage communautaire entre chiites et sunnites. Le Conseil irakien du dialogue interreligieux, tout comme la patriarche Sako, estime que la citoyenneté est l’unité et que l’Etat et la religion doivent être séparés.
Image : Le musée de l’Institut du monde arabe a rouvert ses portes, Jean-Pierre Dalbéra, Flickr CC BY 2.0