La situation de la communauté LGBT en Tunisie a fait l’objet d’une importante couverture médiatique ces dernières années. Le cas de cette communauté permet aussi de questionner le « changement » du pays et de ses politiques suite à la révolution.
Entre reconnaissance sociale et répression légale
Le lancement de la première radio LGBT dans le Monde Arabe en décembre 2017, avait permis de considérer la Tunisie en tant que pays à l’avant-garde en matière des droits des minorités. Cependant, ce pays est accusé de maintenir des articles de lois anticonstitutionnels datant de la dictature. C’est le cas de l’article 230 qui déclare « La sodomie, si elle ne rentre dans aucun des cas prévus aux articles précédents, est punie de l’emprisonnement pendant trois ans ».
Les menaces envers l’association Shams
L’un des groupements qui s’est le plus mobilisé pour cette cause est l’association Shams (légalisée en mai 2015). Elle milite pour les droits de la communauté LGBT. Un article paru sur le site de l’Organisation Non Gouvernementale internationale Human Rights Watch parle de la menace qui pèse sur cette association.
Les motivations derrière les accusations à l’encontre de Shams concernent la violation de la loi encadrant les associations. Cette loi déclare que « les associations respectent les principes de l’Etat de droit, de la démocratie, de la pluralité, de la transparence, de l’égalité et des droits de l’Homme tels que définis par les conventions internationales ratifiées par la République tunisienne. » Il est notamment cité l’incompatibilité des principes de cette association avec les valeurs islamiques de la société tunisienne. L’une des principales motivations avancées est que la mission de Shams, « pour la dépénalisation de l’homosexualité en Tunisie », serait incompatible avec les valeurs islamiques de la société tunisienne.
Selon les représentants de Human Rights Watch, la dissolution d’associations de défense de minorités telles que Shams porterait à ternir l’image de la Tunisie et sa réputation en tant que pays pionnier dans les libertés au sein du monde arabo-musulman.
Image : Le palais de la justice 3, Tunis, Tunisie, by Noomen9 (Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0 International)