La guerre provoque des déplacements de populations qui fuient les zones de combat. La situation des minorités est encore plus précaire puisqu’elles ne sont pas reconnues ou peu considérées par les assaillants ou les libérateurs. Ainsi, les populations civiles qui sont restées chez elle sous l’Etat islamique peuvent avoir vécu l’horreur. Cette horreur étant parfois répliquée avec la libération des villes puisque les combattants se vengent et ne font pas toujours la distinction entre civils et terroristes.
Quel bilan général de la situation en Irak et Syrie ?
Selon l’ONU, l’offensive en Irak contre Hawija à Kirkouk, a provoqué le déplacement de plus de cinq millions de personnes. Toujours dans le nord, plus exactement dans les zones disputées avec le Gouvernement central de Bagdad, les Arabes sont chassés de leurs maisons par les forces kurdes. C’est le cas dans la région montagneuse du Sinjar où, après avoir fui l’Etat islamique, cette population est empêchée de revenir chez elle. Un document de Human Rights Watch publié en novembre 2016 a fait état d’un nombre important de maisons appartenant à cette communauté qui ont été détruites ou brûlées par les peshmergas au Sinjar, à Kirkouk et dans la Plaine de Ninive. À Tal Afar, au nord-ouest de Mossoul, où la population turkmène et arabe chiite s’est ralliée aux Hachd al-Chaabi, les déplacements forcés visent les sunnites, victimes de violence confessionnelle extrême.
De même en Syrie, le projet politique kurde appelé « fédéralisme démocratique » a les mêmes conséquences sur les populations locales. Amnesty International accuse les Unités de Protection du Peuple, YPG, de déplacements forcés de population et de destructions de maisons, ce qui constitue des crimes de guerre.
Les déplacés d’Irak et de Syrie n’ont que peu d’espoir de rentrer, malgré l’accalmie générale des combats.
Image : Iraqi Yazidi refugees in Newroz camp receive help from International Rescue Committee, by DFID – UK Department for International Development. Wikicommons CC BY 2.0.