À l’heure du Covid-19 et alors que le nombre de cas détectés était de 21 le 12 avril, le Mozambique prend des mesures. Les responsables sanitaires comme religieux prennent leurs responsabilités.
Un pays pauvre et appauvri par les aléas climatiques et les crises politiques
Dans le pays, la pauvreté est extrême et l’accès aux soins délicat. Les catastrophes climatiques de 2019, l’instabilité politique et les mauvaises récoltes de l’année n’ont rien arrangé. L’état d’urgence a été décrété dès le 1er avril 2020. L’objectif est de détecter le plus rapidement possible les contacts d’une personne touchée. Les autorités sanitaires prennent leurs responsabilités et rappellent régulièrement les consignes (notamment le lavage des mains). En cas de résultat positif, une équipe d’épidémiologistes se rend sur place pour retracer les contacts de la personne infectée. Les personnes positives sont placées en isolement à domicile. Leurs contacts sont en quarantaine chez eux. Le Cabo Delgado figure parmi les provinces touchées et pourrait être un foyer de contagion rapide.
Responsabilité du côté des autorités religieuses
Les leaders religieux ont également pris les devants. Conscients de leur autorité auprès des populations, tous appellent à rester chez soi. L’instauration de l’état d’urgence a signifié la fermeture des églises, des parcs, des lieux de loisir. Les rassemblements de plus de 20 personnes sont interdits. Avant cette décision, plusieurs églises proposaient déjà des retransmissions des cultes en ligne. Désormais, les rues de Maputo sont désertes le dimanche matin.
Les autorités religieuses, évangéliques comme catholiques, s’organisent aussi pour rester en contact avec les fidèles les plus isolés. Si beaucoup ont accès à un smartphone pour assister au culte ou recevoir des informations, il reste beaucoup de citoyens isolés. Certains cultes sont donc retransmis à la radio. Plusieurs prêtres ou pasteurs appellent également directement leurs paroissiens chaque jour. Ainsi, ils répondent aux besoins spirituels, aux inquiétudes, aux interrogations…et transmettent les instructions du ministère de la Santé.
Le monde associatif mobilisé
La solidarité s’organise aussi au niveau local. Les antennes locales de Sant’Egidio* relaient les directives sanitaires, fabriquent des masques et les distribuent. Ces derniers sont destinés aux populations les plus pauvres et notamment aux enfants des rues.
*Sant’Egidio est une association catholique présente dans le pays depuis près de 30 ans. Elle a été un des acteurs clés à l’origine des accords de paix qui ont mis un terme à 17 ans de guerre civile, en 1992.