Le vendredi 24 avril 2020, les musulmans du Cameroun ont débuté le jeûne du mois de ramadan pour l’année hégirienne 1441. Pour celui-ci, les activités de la communauté musulmane s’alignent sur les exigences sanitaires imposés par la pandémie du COVID-19. La CRTV, le média public camerounais, présente l’impact du COVID-19 sur cette pratique religieuse.
Le Cameroun, cinquième pays le plus touché par la pandémie en Afrique
Au mois de Mars 2020, le Cameroun enregistrait le premier cas de COVID-19 sur son territoire. A ce jour, le COVID-19 touche huit régions sur les dix que compte le pays. Avec la progression de la pandémie, vingt mesures de prévention ont été adoptées par le gouvernement. Parmi celles-ci, nous pouvons relever la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes du pays, la fermeture des écoles, l’interdiction des rassemblements de masse, et enfin la limitation des déplacements urbains et interurbains aux situations d’urgences. Le port du masque est également obligatoire dans les lieux publics. Malgré les lueurs d’espoir suscitées par le nombre de guérisons enregistrées et l’annonce d’une possible réouverture des écoles au mois de juin 2020, les musulmans du Cameroun adopterons un nouveau mode de comportement pour ce ramadan.
Un encadrement plus rigoureux des prières collectives tout au long du mois de Ramadan
Le Cameroun compte près de cinq millions de musulmans. Malgré l’avancée du COVID-19 dans le pays, le confinement total ne séduit pas le gouvernement camerounais. Jusqu’ici, aucune mesure spéciale n’impose la fermeture des lieux publics. Par contre, la restriction des déplacements et l’interdiction de rassembler plus de cinquante personnes limitent la fréquentation des mosquées. En conséquence, certaines mosquées imposent une restriction du nombre de fidèles participant aux prières collectives. Face à l’impossible distanciation sociale pendant les prières en communauté, certains musulmans font également celles-ci à domicile. L’affluence habituelle autour des mosquées au mois de Ramadan n’est donc pas d’actualité. Au départ, le conseil des imams et dignitaires musulmans du Cameroun avait opté pour une fermeture temporaire des mosquées. Même si certaines organisations religieuses et groupes de croyants considèrent cette décision excessive, plusieurs mosquées restent fermées depuis mars 2020.
L’accent est mis sur la communication du respect des mesures barrières pendant le Ramadan
Les leaders religieux jouent le rôle de relais communautaires dans la communication des mesures de protection. Pour le ramadan en cours, les organisations musulmanes respectent un nouvel agenda. Elles s’engagent dans la sensibilisation pour limiter la propagation de la pandémie au sein de la communauté musulmane. Le conseil des imams et dignitaires musulmans du Cameroun appelle ainsi au respect des mesures de protection et de distanciation sociale. Les organisations religieuses fournissent les différents lieux de cultes en équipement de protection, d’hygiène et d’assainissement. Le port du masque s’applique ainsi à la lettre dans les mosquées. Outre ces mesures, les autorités locales organisent des rencontres régulières avec les leaders musulmans dans le but de renforcer leur action.
Vers une annulation de la célébration publique de l’Aïd-al-fitr au Cameroun?
Le COVID-19 nourrit les incertitudes à tous le niveaux et n’épargne pas le domaine religieux. L’Aïd, célébration marquant la fin du mois de ramadan, devrait avoir lieu fin mai. Cependant un récent décret du président camerounais a annoncé l’annulation de la célébration publique de l’unité nationale, prévue quelques jours avant la fin du ramadan. Cette décision présidentielle plonge la communauté musulmane dans le doute. Pourra t-elle organiser les grandes prières collectives de la fin du ramadan?
Image: Ramadan, By Bart Bernades, Flickr ( CC BY-NC-ND 2.0)