Les Irakiens pris en étau entre les milices et les États-Unis
En Irak, les milices sont les principaux soutiens du modèle confessionnaliste post-2003 [1]. À ce titre, elles se pensent d’abord comme protectrices de leur communauté voire de la nation irakienne dans son ensemble. Cependant, au-delà des simples luttes d’intérêts, l’absence d’un projet national commun ravive les craintes d’un nouveau conflit civil. Au sein de la majorité chiite, dont sont issus la plupart des combattants, certains éléments radicaux pro-Iran s’opposent de manière croissante aux partisans d’un État irakien fort et souverain. En parallèle, les attaques visant les intérêts américains en Irak se multiplient. Cela fait craindre une escalade des tensions avec pour premières victimes, les Irakiens eux-mêmes.
La base militaire aérienne irakienne d’Aïn al-Assad qui abrite du personnel militaire américain a été visée par quatorze roquettes en l’espace de vingt-quatre heures mercredi 7 juillet. L’ambassade américaine a elle aussi fait l’objet d’une attaque similaire quelques heures plus tard. Lundi soir, un drone piégé était abattu au-dessus des locaux diplomatiques. À la suite de ces agressions, les Américains ont dit avoir frappé des installations de milices supplétives de l’Iran. Ces derniers évènements font partie d’une chaine d’attaques et de contre-attaques en série faisant craindre une intensification.
Depuis le début de l’année, 49 attaques visant les États-Unis ou la coalition en lutte contre l’État islamique (EI) ont été rapportées. Le secrétaire d’État américain Anthony Blinken faisait déjà part de sa préoccupation dans un point presse à Rome le 28 juin dernier. En effet, la nature des attaques change. À une cadence exceptionnelle des salves de roquettes, s’ajoute la précision accrue des attaques au drone. Les États-Unis y avaient alors déjà répondu par des représailles visant les positions de groupes paramilitaires irakiens. Celles-ci s’étaient déroulées en Irak et en Syrie en avril et juin derniers.
La question des groupes armés privés
Appelés localement fasail, les groupes armés sont des acteurs essentiels du paysage sécuritaire irakien. Cette ascension est progressive depuis la chute du régime baathiste prosunnite en 2003 et l’avènement d’un gouvernement prochiite à Bagdad. La plupart se rattachent au groupement des Forces de la Mobilisation Populaire ou Hashd al-Sha’abi (FMP). Cette nébuleuse de milices a constitué un atout certain du gouvernement irakien face à l’EI de 2014 à 2017. Bien qu’incorporées formellement aux Forces de Sécurité Irakiennes (ISF) en 2015, les FMP continuent d’échapper au commandement central du Conseil de sécurité irakien. Leur principal appui extérieur est l’Iran. La République islamique a apporté son soutien sous forme de livraison d’armes ou d’entrainement à la plupart de ses milices.
Elles ont également acquis un certain niveau de légitimité populaire après leur victoire contre l’État islamique en 2017. De plus, elles consolident leurs propres zones de contrôle disséminées à travers le pays. Leur présence se fait particulièrement ressentir dans les districts majoritairement chiites du Sud, mais également dans ceux repris à l’EI entre 2014 et 2017. Bénéficiant d’un ancrage local, certaines d’entre elles détiennent souvent le monopole du pouvoir sécuritaire et administratif dans les localités qu’elles sanctuarisent.
Une partie intégrante de l’État irakien
Les fasail irakiens se sont bien intégrés au sein de l’appareil politico-militaire du pays. Le ministère de l’Intérieur est ainsi la chasse gardée de l’organisation Badr pro-Iran depuis 2014. Par ailleurs, les milices les plus importantes possèdent bien souvent leur propre formation politique, présente au Parlement. Parmi celles-ci, l’alliance sadriste Saïron, la coalition Fatah déléguée par l’organisation Badr ou le bloc al-Sadiqoun représentant les intérêts d’Asaïb Ahl al-Haq font figure d’autorité. Certaines milices de façade sont sous la tutelle de pontes du clergé chiite tel Moqtada al-Sadr ou Ali al-Sistani. D’autres sont des vétérans spécifiquement issus de la matrice paramilitaire comme Hadi al-Amiri.
Un facteur de déstabilisation communautaire
Les fasail peuvent constituer un acteur de stabilité face au déficit de sécurité qui menace sans cesse l’Irak, État « failli ». Ils n’en constituent pas moins une menace pour le pouvoir en place. Ils sont, en effet, un facteur de troubles interconfessionnels et même intraconfessionnels en cas d’affrontements entre groupes armés. En effet, si certains parmi le FMP se sont rendus coupables d’abus contre d’autres communautés, principalement sunnites, le risque demeure qu’une concurrence accrue pour le pouvoir et les ressources conduise le front chiite à une lutte fratricide. De forts désaccords opposent milices nationalistes et proiraniennes.
La guerre civile irakienne (2007-2008) est le premier conflit interconfessionnel de grande ampleur après la chute du régime baathiste. Au cours de ce conflit, une insurrection sunnite composée de groupes armés salafistes, dont al-Qaeda, bénéficiant du soutien de certaines tribus sunnites, affronte les différentes milices chiites rentrées d’exil. Ces dernières se composent de milices nationalistes ou supplétives de l’Iran ainsi que de factions alliées à Téhéran, mais au commandement irakien.
La plupart de ces groupes armés sont aujourd’hui encore en activité. À l’image de la très hétérogène armée du Mahdi, mouvement sadriste antiaméricain et auteur d’exactions contre des civils sunnites, notamment lors de la reprise de Falloujah des mains de l’EI en mai 2016. Plusieurs répliques de ce genre de crimes à destination des sunnites ont lieu au cours de la reconquête des provinces du Nord. Ainsi, les brigades Badr, ancêtres de l’organisation du même nom, ainsi que l’Asaïb Ahl al-Haq se seraient possiblement livrées à des crimes de guerre contre des civils sunnites dans la ville de Muqtadiya en janvier 2016. Ces crimes auraient été commis « en représailles » de ceux perpétrés par l’EI.
Un front chiite au bord de l’implosion
L’objectif commun des milices est le retrait des 2 500 derniers soldats américains stationnés dans la région. Cependant, elles entretiennent des vues souvent opposées sur l’influence à accorder à l’Iran. Les milices ne sont en effet pas toutes sous le contrôle opérationnel de l’Iran. Si certaines possèdent une feuille de route nationale, d’autres peuvent recevoir des directives régulières de la part de Téhéran.
Certaines factions sont au demeurant directement armées, conseillées et entrainées par le parrain iranien. Parmi celles-ci Kataib Hezbollah, de l’organisation Badr ou encore du Hezbollah al-Nujaba, surtout actif en Syrie. Ces entités figurent le plus souvent sur la liste des Specially Designated Global Terrorist (SDGT) du Département d’État américain. Cette désignation les rend particulièrement sensibles aux attaques américaines et aux sanctions. Elle contribue à la délégitimation des chefs paramilitaires à l’international qui ne peuvent représenter à juste titre l’État irakien.
Certains fasail sont directement affiliés aux Gardiens de la Révolution iraniens (CGRI). Ceux-ci, tel le Kataïb Hezbollah, agent de liaison entre l’Iran et les milices, ont été à l’origine de nombreuses attaques sur des intérêts américains et irakiens. Parmi ces cibles, des ambassades et des installations militaires. Ce ciblage récurrent est cependant découragé par l’Iran qui cherche au contraire, sans succès, à ramener ses alliés à plus de modération. Ces groupes cherchent ainsi à promouvoir leur propre influence parmi le réseau des milices armées irakiennes.
Ainsi, de profonds antagonismes divisent les FMP, groupement transpartisan majoritairement chiite. La ligne de fracture s’établit entre partisans d’un nationalisme irakien assumé et les tenants d’une allégeance à l’Iran. Début 2020, la nomination comme vice-commandant des FMP de Abdul-Aziz al-Mohammadawi a accentué les rivalités dans son propre camp. Connu sous le nom de guerre d’Abu Fadak, ce cadre du Kataïb Hezbollah est un fervent défenseur des intérêts iraniens en Irak. À la suite de cette nomination, quatre unités fidèles à l’ayatollah Ali al-Sistani, souverainiste irakien, ont ainsi fait sécession des FMP.
Radicalisation des factions pro-Iran
Une source de l’agence Reuters assure que les dissensions ont pour effet une absence de consultation et de coordination entre fasail. Ces derniers planifient et mènent des attaques de leur propre initiative contre des cibles américaines et de la coalition en Irak. Ainsi, l’effet limitatif de la chaine de commandement n’existe plus. En outre, Bagdad et certaines milices souverainistes tentent de donner priorité aux seuls intérêts étatiques ou panarabes. Les éléments radicaux des FMP perçoivent ceci comme un affront. Ainsi, le Kataïb Hezbollah a annoncé l’année dernière qu’il affronterait toute force s’alliant de fait avec Washington.
L’Iran semble avoir pris acte du manque d’adhésion unanime parmi la communauté dont il se veut le parrain. Ainsi, le CGRI forme depuis l’an dernier des unités spéciales à partir de groupes de tailles plus importantes. Ces nouvelles structures clandestines répondent directement au commandement de la force spéciale du CGRI, l’unité al-Qods. L’Iran s’assure de la sorte d’un soutien tactique plus certain parmi les milices. De plus, elles ont été responsables d’attaques de plus en plus sophistiquées contre les Américains et leurs alliés. Dans ce climat de dissentiment au sein des groupes armés, une nouvelle guerre civile entre chiites est jugée probable par le commandant des troupes américaines en Irak et en Syrie, Paul Calvert.
Bagdad entre deux feux
Depuis l’élection de Moustafa al-Kadhimi au poste de Premier ministre, le pouvoir irakien tente tant bien que mal de réduire sa dépendance en matière de sécurité face aux milices. Il expérimente une stratégie de balancier entre l’Iran, puissance apportant le principal soutien financier et matériel aux milices et l’Arabie saoudite. Bagdad n’exerce qu’un pouvoir limité sur ces groupes paramilitaires. Récemment, le président irakien Barham Saleh et ses homologues jordaniens et égyptiens se sont rencontrés à Bagdad. Cette rencontre trilatérale illustre la nouvelle orientation politique de l’administration Kadhimi. Cette dernière doit également faire face au retrait des troupes américaines de la région.
Cependant, ne pouvant instrumentaliser le pouvoir des milices, le gouvernement mise sur un retrait américain. Les spécificités techniques de ce retrait sont l’objet de discussions entre Bagdad et Washington depuis avril dernier. La posture du gouvernement vise à éloigner le risque de voir le pays pris dans un affrontement entre ses deux alliés. Un autre risque pour Bagdad est l’implication indirecte du pays dans des conflits régionaux la desservant au profit de l’Iran. De plus, certains dirigeants, à l’image du défunt Abu Mahdi al-Mohandis, opèrent leur propre agenda au mépris de la Constitution et des lois irakiennes. Certains chercheurs attribuent aux commandants paramilitaires un pouvoir de sélection des candidats des portefeuilles ministériels et le remplacement de certains candidats par leurs favoris.
La présence américaine en Irak, enjeux du bras de fer entre Bagdad et les milices
Le Parlement irakien avait voté une résolution non contraignante en faveur d’un retrait complet après l’assassinat ciblé du général iranien Qassem Soleimani et de son lieutenant irakien Abu Mahdi al-Mohandis, homme fort du groupement intermilice Hashd ash-Shaabi en janvier 2020. De peur que cet évènement ne déclenche un affrontement généralisé des milices avec les forces américaines. Le président Trump s’était engagé en août 2020 à réduire la présence américaine. Des 5 000 soldats d’alors, leur nombre est passé à 2 500 en janvier 2021.
Les éléments présents serviraient essentiellement un rôle d’armement, de conseil et d’entrainement des Forces de Sécurité Irakiennes (ISF) dans le cadre notamment de l’opération interalliée Inherent Resolve. L’Irak est un maillon stratégique de la présence américaine au Moyen-Orient pour contenir l’influence iranienne. Il joue de moins en moins ce rôle alors que des diplomates américains et iraniens se sont engagés indirectement dans un sixième cycle de négociation à Vienne. Celui-ci porte sur un allègement des sanctions contre un mécanisme de contrôle assurant que Téhéran ne puisse se doter de l’arme nucléaire.
Des populations prises en étau
Certains facteurs ont contribué à véhiculer une image positive des milices. Celles-ci se targuent ainsi d’avoir contribué à la reconstruction du pays après la guerre contre l’EI. Parmi ces facteurs, on compte : l’absorption des milices en majorité chiites « en l’état » au sein de l’appareil militaire irakien ; la lutte contre-insurrectionnelle contre l’EI ; l’influence de leaders nationalistes tel Ali al-Sistani ; ou encore l’incorporation de groupes armés d’autodéfense issus de minorités à l’image du HPE yézidi. Certains éléments parmi les plus affiliés à l’Iran œuvrent contre une union nationale qui inclurait la minorité sunnite et une politique trop détachée des intérêts iraniens.
Le Kataïb Hezbollah serait ainsi en train de passer d’un groupe local à une entité régionale non plus exclusivement active en Irak, mais également en Syrie avec un agenda subordonné à Téhéran. La frontière avec la Syrie voisine, en proie à une guerre civile prolongée, reste poreuse. De même, le risque d’importation du conflit en Irak croît de manière préoccupante. Ainsi, le général britannique Kevin Copsey de la coalition internationale en Irak place les milices comme le danger le plus préoccupant pour l’avenir de l’Irak. Le chef du département stratégie de la coalition entrevoit un avenir funeste si aucune solution durable n’est trouvée. Il dresse ainsi un échéancier de cinq ans, au terme duquel un conflit civil pourrait émerger.
Risques de précarisation des populations
Outre les conséquences désastreuses d’un embrasement armé, la société civile irakienne fait déjà les frais des exactions des fasail. Certaines actions des éléments les plus radicaux des milices visent des acteurs de la vie démocratique du pays. Ainsi, en octobre dernier, Rabaallah, rejet des FMP, a incendié les locaux d’un parti kurde et attaqué ceux de médias locaux. Les pressions de ce type sont susceptibles de s’accentuer à l’avenir. Les milices veulent signifier au gouvernement qu’elles comptent conserver toute leur influence ainsi que leurs sources de revenus. Celles-ci sont menacées par la politique anticorruption et la lutte contre le trafic transfrontalier de l’administration Kadhimi.
Ainsi, le risque d’une escalade à grande échelle entre éléments radicaux et le reste des milices est bien réel. Tout conflit précariserait encore davantage une population déjà fragile. Celle-ci souffre d’une absence de services publics, le fait de la corruption endémique. Un taux de chômage ainsi qu’un coût de la vie élevés finissent de paupériser la population. En outre, des centaines de milliers d’Irakiens se trouvent encore dans des camps de déplacés internes. Ce chiffre ne ferait qu’augmenter en cas de conflit généralisé entre milices.
Des espoirs réprimés
Des manifestations géantes contre l’ingérence iranienne et la corruption généralisées ont secoué le pays d’octobre à novembre 2019. Les contestataires demandaient davantage de marge de liberté politique et confessionnelle, rejetant le modèle confessionnaliste que défendent les milices. Ce modèle assure en apparence les droits et libertés des différentes communautés sur la base de la représentation démographique estimée. Dans les faits, il emprisonne les communautés au sein de réseaux clientélistes s’élaborant autour de personnalités politiques ou paramilitaires.
Cette vague de contestations concernait les villes à majorité chiite du sud du pays. Les rues de Bassorah et Koufa, mais également des villes-sanctuaires du chiisme de Najaf et Karbala s’étaient alors embrasées. Le consulat iranien de cette ville sera d’ailleurs pris d’assaut par des manifestants anti-Téhéran en octobre 2019. Certaines personnalités souverainistes majeures de la nébuleuse des FMP se sont fait les porte-étendards de cette révolte sociale. Parmi celles-ci se sont distingués l’ayatollah Ali al-Sistani ou encore Moqtada al-Sadr. Ceci n’a pas empêché certaines milices pro-iraniennes de participer de façon autonome à la répression des manifestants. Ceci marquant la divergence politique profonde qui fissure le réseau des FMP.
En mai dernier, d’importantes manifestations avaient mobilisé les Irakiens dans tout le sud du pays. L’opinion publique se mobilisait alors contre les assassinats ciblant les leaders de la contestation populaire face à la toute-puissance des milices chiites. Une figure symbolique de l’activisme anti-Iran, Ehab al-Ouazni avait notamment été assassinée par des hommes à moto devant sa résidence de Karbala. Selon le quotidien indépendant al-Alam al-Jaddid, cité par le Courrier International, trente activistes et journalistes ont été assassinés dans la vague de répression qui a suivi les manifestions d’octobre 2019. Soixante autres tentatives d’assassinat seraient également à rapporter selon le quotidien irakien.
Un outil de pression pour l’Iran
Les seuls éléments pouvant mitiger ce tableau de pré-crise sont les négociations officieuses engagées entre l’Iran et les États-Unis. L’attitude essentiellement défensive de l’administration Biden est également un facteur de retenue. Ces négociations pourraient instaurer un statu quo à court terme dont la prolongation dépendrait d’un accord satisfaisant pour les Iraniens. En effet, les milices inféodées à Téhéran sont autant d’atouts stratégiques pour ce dernier. Elles peuvent servir d’outil de pression contre Washington et les Occidentaux durant des négociations en cours. En cas de complication des négociations ou d’impasse, l’Iran pourrait a contrario provoquer une augmentation des attaques contre les Américains.
L’Irak se voit comme plus qu’un simple satellite de l’Iran. Le voisin persan y exporte son gaz et son pétrole et draine ses fonds issus des aides américaines. Ultimement, le danger des FMP réside dans le modèle de coalition intercommunautaire qu’ils représentent. Cette fragmentation de la souveraineté concurrence l’idée même d’un État-nation irakien cohérent. Qui plus est, c’est un modèle insurrectionnel où chaque faction est plus ou moins concurrente et lourdement armée. L’État central se voit donc contraint de partager son monopole de la violence légitime avec les acteurs paramilitaires. Dans ce contexte, la moindre crise peut alimenter un schisme au sein du réseau milicien, comme constaté au début de l’année 2020. Ces scissions fragilisent l’ordre social précaire sur lequel repose le pays depuis l’invasion américaine de 2003 et pourraient à l’avenir alimenter un nouveau cycle de guerre civile.
[1] Ce système, instauré sous l’égide des Américains, se fonde sur une représentation de l’espace politique sur une base confessionnelle et clientéliste. En effet, partis ou personnalités politiques seront promus dans une ville, une région ou un district particulier grâce à leur appartenance confessionnelle.
Image :3 novembre 2017. — Les Hachd Al-Chaabi paradent après la libération du village d’Al-Qaim,DR