Le ralliement quasi unanime de l’intelligentsia égyptienne au « coup d’Etat » militaire et son silence face à la répression sanglante des manifestations pro-Morsi depuis le 14 août dernier suscite des interrogations. Richard Jacquemond, spécialiste et traducteur de littérature arabe moderne et égyptienne, professeur à l’université d’Aix-Marseille et chercheur à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman, l’Iremam (CNRS), apporte dans une interview donnée au journal Le Monde, une lecture éclairante sur la lutte politique en Egypte entre différents acteurs, anciens et nouveaux et sur leurs alliances « de circonstance » depuis le 28 janvier 2011. A la question de savoir si des écrivains osent prendre le contre-pied de la pensée dominante, Jacquemond répond que le silence quasi généralisé ne vaut pas l’acquiescement. Les Egyptiens vivent dans un climat de peur depuis le retour de « l’Etat policier moubarakien » qui n’arrête pas seulement les cadres et sympathisants des Frères musulmans.
Oct
17