L’objection de conscience fait-elle son chemin dans la société sud-coréenne?
La Corée du Sud est un des pays qui dispose encore d’un service militaire obligatoire, le pays étant encore officiellement en guerre avec sa consoeur, la Corée du Nord. Or, depuis plusieurs années, de plus en plus de jeunes refusent la conscription et deviennent ce que l’on appelle des « objecteurs de conscience ». La majorité des jeunes qui refusent l’enrôlement le font à cause de leurs convictions religieuses. Les Témoins de Jéhovah, qui rejettent toute forme de violence, représentent la majorité de ces personnes.
Cet article interroge plusieurs acteurs de ce mouvement, des avocats, des politiciens et des objecteurs de conscience. Par exemple, Lee fait parti des 18,700 objecteurs de conscience emprisonnés pour avoir fait valoir leurs droits à la liberté de conscience et refusé le service militaire obligatoire. Grâce à la frise chronologique dressée par cet article, on peut mieux comprendre l’évolution de ce mouvement et de la législation sur ce phénomène.
Dans ses efforts de défense contre la Corée du Nord, la Corée du Sud exige de tous les hommes valide de s’engager pendant au minimum 21 mois. Une fois engagés, des services alternatifs comme des travaux communautaires peuvent être envisagés mais tous doivent d’abord passer par un mois d’entrainement militaire obligatoire, d’où le refus des objecteurs de conscience.
Alors que beaucoup comprennent l’importance de respecter la liberté de conscience et la liberté religieuse des uns et des autres, cette question devient souvent secondaire quand elle mise en relief avec le besoin de se défendre contre la Corée du Nord et sa course à l’armement nucléaire.
Cependant, le mouvement des objecteurs de conscience prend de l’ampleur. Les signes d’un changement de mentalité, notamment dans le système judiciaire, ne passent pas inaperçu. Rien que cette année, neuf tribunaux – tous de première instance- ont statué en faveur des objecteurs de conscience. En octobre, une court d’appel à Gwangju à acquitté trois personnes anti-service militaire, la première fois qu’une Cour Suprême reconnu l’objection de conscience.
Récemment, la Commission Nationale pour les Droits de l’Homme a vivement incité le gouvernement à respecter la liberté de conscience. Elle a statué que ce droit fondamental est un motif valable pour refuser d’effectuer le service militaire. Enfin, elle a conseillé au gouvernement d’harmoniser les valeurs constitutionnelles de la liberté de conscience avec le devoir du service militaire en proposant une alternative de service social.