Aung San Suu Kyi a refusé la demande du conseil des droits de l’Homme des Nations Unies d’envoyer en Birmanie une mission internationale indépendante qui enquêterait notamment contre les exactions commises contre les minorités ethniques et religieuses. La ministre birmane a déclaré que cette décision de l’ONU « ne convenait pas à la situation du pays ». Elle avait déjà par le passé mis en garde contre les « exagérations » des observateurs étrangers sur la situation des Rohingyas.
Pourtant, le Conseil des droits de l’Homme soupçonne fortement l’armée birmane de procéder à un nettoyage ethnique contre la minorité musulmane de l’État de Rakhine, dans l’ouest du pays. Des dizaines de milliers de Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh ces derniers mois. La situation humanitaire est extrêmement alarmante.
Alors que l’arrivée au pouvoir d’Aung San Suu Kyi représentait un grand espoir pour les nombreuses minorités, qui espéraient un apaisement des tensions avec le pouvoir et une plus grande reconnaissance de leurs droits, la déception envers l’ex-opposante semble grandir de jour en jour. Les minorités ethniques l’accuse de s’allier avec l’armée et de ne plus les défendre.
Image : Città di Parma