Le Pape François s’est rendu au Caire les 28 et 29 avril 2017. Il a rencontré Ahmed Al-Tayeb, l’imam d’Al Azhar et prié aux côtés du patriarche copte Tawadros II dans une église du Caire, où l’Etat islamique avait perpétré un attentat en décembre 2016. Les coptes ont aussi été la cible d’un attentat revendiqué par Daesh, le 9 avril 2017. En effet, deux bombes avaient explosé pendant la messe dans deux églises coptes-orthodoxes, à Alexandrie et Tanta, causant la mort de 45 personnes et faisant 125 blessés. C’est donc dans un contexte sécuritaire pour le moins instable que le Pape François s’est adressé aux musulmans égyptiens et à ceux de la région lors d’une Conférence mondiale de la paix organisée par Al Azhar.
En messager de paix, le Pape a veillé à choisir ses termes pour ne pas reproduire le discours de Benoît XVI, lequel avait appelé en 2011 le gouvernement égyptien à protéger la minorité copte de manière spécifique. Il a ainsi cherché à éviter de froisser le régime égyptien. Tout en prônant un discours interreligieux, il lance un appel aux leaders religieux et universitaires en demandant le respect inconditionnel des droits humains inaliénables.
Par ailleurs, la visite du Pape est d’une grande importance dans le sens où le gouvernement égyptien a voulu « corriger » son image sur la scène internationale. Elle a été aussi importante pour la minorité chrétienne égyptienne qui espérait que la pratique des re-baptêmes entre Eglise catholique et Eglise copte introduite par l’ancien patriarche allait cesser. Une déclaration commune a tout de même été signée par le pape François et Tawadros II, dans laquelle ce dernier s’est engagé à chercher « à ne plus répéter le baptême qui a été administré dans nos Eglises respectives pour toute personne qui souhaite rejoindre l’une ou l’autre ».
Image : Par Casa Rosada (Argentina Presidency of the Nation), CC BY-SA 2.0