Le 14 mai dernier, les responsables des trois principales Eglises irakiennes, l’Eglise catholique syriaque, l’Eglise orthodoxe syriaque et l’Eglise catholique chaldéenne, ont appelé la communauté internationale à établir une zone sécurisée pour les Chrétiens d’Irak, supervisée par les Nations Unies, au sein de laquelle ils pourraient trouver refuge afin de fuir les persécutions dont ils font l’objet de façon croissante en Irak.
Les signataires de cet appel demandent à ce que cette zone soit établie dans la plaine de Nineveh, au Nord-Est de Mossoul. Cette plaine, partie de la province éponyme, est une région où, historiquement, une grande variété d’ethnies et de religions cohabitent, et où les Chrétiens sont présents depuis des siècles.
L’appel des autorités chrétiennes en Irak fait écho à la déclaration, quelques jours auparavant, d’un responsable chiite décrivant les chrétiens comme étant des « infidèles » ; ce responsable, Ali Mousavi, un religieux influent en Irak, avait également déclaré que les chrétiens devraient choisir entre se convertir à l’Islam ou payer un impôt supplémentaire, le jazzya. En cas de refus, ils devraient alors quitter le pays.
Ces déclarations ont provoqué une vague d’indignations parmi la population chrétienne irakienne, déjà notablement touchée par le conflit en cours. Selon le Comité des Droits de l’Homme du Kurdistan irakien, plusieurs dizaines de milliers de chrétiens auraient quitté le pays depuis le début du conflit, tandis que des statistiques publiées en décembre 2016 par le gouvernement irakien révèlent que plus d’une centaine d’églises et de monastères ont été détruits par l’Etat islamique dans la seule ville de Mossoul depuis 2014.
Image : Save Iraqi Christians, By Eddie