Le 8 juin 2017, le General Synod de la Scottish Episcopal Church a voté dans ses trois chambres pour modifier le Canon on Marriage : désormais, le mariage n’y sera plus défini comme impliquant nécessairement une relation entre un homme et une femme et une section reconnaissant la diversité des interprétations du mariage sera ajoutée. Cette démarche constitue un véritable séisme quant à la reconnaissance du mariage homosexuel dans les sphères religieuses au Royaume-Uni comme partout ailleurs dans le monde.
Pour le Révérendissime David Chillingworth, Évêque de Saint-Andrews, Dunkeld et Dunblane, il s’agit d’une reconnaissance essentielle permettant enfin à ses fidèles homosexuels de concilier foi chrétienne et sentiment amoureux sans se sentir anormaux ou marginalisés : leur amour est désormais reconnu par Dieu lui-même. En revanche, l’évêque remarque qu’avec cette décision, c’est un autre type d’exclusion qui risque d’émerger. En effet, il constate que tous les membres du clergé et fidèles ne considèrent pas cette évolution comme compatible avec leur foi et leur interprétation des Écritures. « Le voyage que nous commençons maintenant doit aussi être un voyage vers la réconciliation », dit-il, rappelant qu’un vote sur une position canonique ne saurait exprimer au sein de la communauté religieuse une unanimité sur la question de l’homosexualité et du mariage. Il appelle donc à la tolérance et l’unité en faisant remarquer que le Canon on Marriage contient désormais deux définitions du mariage : l’une accepte la diversité des relations amoureuses « à la manière bienveillante du Christ », l’autre dit que la tradition du mariage est «ordonnée par Dieu lui-même dans les Saintes Ecritures et ne saurait être modifiée par la volonté humaine ». La Scottish Episcopal Church tourne donc une page mais entame un long processus de réconciliation culturelle qui s’annonce difficile voire contradictoire.
Image : By Benson Kua, CC BY-SA 2.0