Sur proposition du Haut Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN), le gouvernement togolais a décreté la semaine du 03 au 09 juillet 2017 la semaine de la « purification » en confiant l’organisation aux quatre principales confessions religieuses.
Les cultes musulman, catholique, évangélique et traditionnel devront « mettre en commun leurs énergies » pour préparer cette semaine. Par ce décret le gouvernement a satifait à la recommadation n°47 de la Commission Vérité Justice et Réconciliation ( CVJR) qui préconise que « … toutes les confessions religieuses (églises chrétiennes, union musulmane, chefs traditionnels, prêtes traditionnels et toutes les autres obédiences officiellement reconnues) soient invitées à mettre en commun leurs énergies pour ‘‘purifier le Togo’’, faciliter le repos des âmes des victimes décédées ou disparues, apaiser les cœurs meurtris et accompagner spirituellement la réconciliation. »
A bien y voir, ce décret sollicitant les services des principaux groupes religieux n’est pas le premier dans le débat national. La Loi organique n°2005-004 du 9 février 2005 modifiant et complétant la loi organique n°96-12 du 11 décembre 1996 relative à la composition, à l’organisation et au fonctionnement de la Commission Nationale des Droits de l’Homme recommande la représentation des quatre principales obédiences religieuses au sein de ladite commission. Aussi le décret du 25 février 2009 portant création de la CVJR est un exemple très intéressant. Quel est alors le statut de la religion ? L’Etat est laïc et les confessions religieuses sont des associations apolitiques (dipositions de la Loi de 1901). Ce principe de droit constitutionnel explique la pluralité des groupes religieux parmi lesquels les quatre plus grands jouissent d’une reconnaissance d’exception. Ils sont souvent consultés en période de crise politique et collaborent avec l’Etat dans plusieurs domaines : la santé, l’éducation… Mais, c’est plus le rôle de pression qu’ils jouent aux côtés des acteurs de la société civile qui leur accorde ces privilèges. L’autre question qui s’impose, c’est de savoir s’ils peuvent réellement collaborer entre eux dans leurs différences. Il semblerait que oui, pour la simple raison qu’il a été très rarement constaté des conflits à caractère religieux, du fait des bons rapports qu’entretiennent les leaders entre eux. Aussi, leur capacité à siéger ensemble dans les institutions de la République est une preuve significative.
Image : Haut Commisariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN)