L’hebdomadaire Brasil de Fato, issu du forum social mondial de 2003 et classé à gauche, met en lumière la délicate situation vécue par les tribus Kayabi, Munduruku et Apakiá. Habitants de la frontière entre les Etats du Pará et du Mato Grosso (centre du Brésil), ces populations sont souvent les oubliées des concertations sur les projets industriels dans la région. Malgré l’existence d’instances pour faire entendre leurs priorités, comme les « Planos ou Projetos Básicos Ambientais Indígenas (PBAIs) », les indigènes reprochent au gouvernement de ne pas être écoutés suffisamment.
En effet, depuis 2014, un barrage est en construction sur leurs terres. Outre les inquiétudes matérielles concernant ce projet (baisse de la quantité de poissons et de la qualité de l’eau), les populations indigènes ont assisté à l’inondation d’un de leur lieu sacré où se trouvaient les urnes de leurs ancêtres. Le Ministère public fédéral a ouvert une enquête en mars afin de réparer ce préjudice.
Néanmoins, en Amazonie, le tout-puissant Ministère des Mines et des énergies brésilien ne tient pas compte de ces revendications, favorisant les grands projets industriels souvent peu respectueux de l’environnement et des droits des tribus. Du fait de la politique économique expansionniste menée par le gouvernement Temer, cette situation, qui concerne l’ensemble des populations indigènes au Brésil, a tout pour perdurer.
Image: Mídia NINJA – Flickr