La « Fête de la Femme » en Tunisie correspond avec la date de la promulgation du Code du Statut Personnel par le président Habib Bourguiba, le 13 août 1956. Ce nouveau code interdisait la polygamie, retirait aux hommes le droit de répudiation en le remplaçant par le divorce, etc.… Cependant, des militants pour les droits des femmes considèrent ce code comme étant inachevé en ce qui concerne certains droits tels que l’égalité successorale.
Le 13 août 2017, le Président de la République Béji Caïd Essebsi a déclenché une controverse en annonçant la volonté de réformer le Code du Statut Personnel pour garantir l’égalité entre hommes et femmes en matière d’héritage ainsi que la possibilité pour les femmes d’épouser un non-musulman. Après avoir longuement opposé cette réforme, la plus grande autorité en Islam du pays, le Mufti de la République Othman Battikh, a choisi d’appuyer le Président.
Beaucoup de représentants politiques et religieux se sont prononcés contre cette prise de position – notamment les autorités religieuses d’Al-Azhar en Egypte. Le principal reproche a été celle de contredire à des préceptes clairement explicités dans le Coran. D’autres observateurs se demandent si cette prise de position ne soit pas une stratégie en vue des prochaines élections municipales prévues en décembre 2017.
Image: By Amine Ghrabi, Flickr 13082013 IMG_1638 CC BY-NC 2.0