Dans l’effort de renforcement de la résilience des communautés touchées par la crise Boko Haram dans l’Extrême-Nord du Cameroun, le PNUD, le gouvernement Camerounais et l’Association Culturelle Islamique du Cameroun (ACIC) outillent les maîtres coraniques de la région pour contrer l’extrémisme violent au sein de leurs communautés.
La Région de l’Extrême Nord est celle qui subit le plus les exactions de la secte terroriste Boko Haram au Cameroun. Elle est aussi la région du pays qui héberge le plus grand nombre d’écoles coraniques. En 2016, les départements du Logone-et-Chari et du Mayo-Sava totalisaient déjà à eux seuls 578 écoles pour 37 204 élèves encadrés par 932 enseignants, selon une source du ministère camerounais en charge de l’éducation de base.
Si dès les débuts de la crise Boko Haram au Cameroun certains maîtres et écoles coraniques ont été accusés de faciliter l’enrôlement des enfants par la secte, l’heure est désormais à leur implication effective dans la résolution du mal dont ils ont eux même identifié des facteurs de vulnérabilité à l’extrémisme au sein de leurs communautés : « le manque d’activités socioprofessionnelles génératrices de revenus » et « l’ignorance des fondements de la religion musulmane ».
Les enseignants d’écoles coraniques se sont engagés dans la promotion de la paix et des droits de l’Homme auprès des pouvoirs publics et des partenaires du développement. Ils pourront désormais adapter leurs enseignements pour répondre aux défis que soulèvent la cohabitation entre plusieurs ethnies, religions et nationalités. De même ils sont outillés à faciliter le retour et la réintégration des enfants enrôlés au sein de leurs familles.
Image : Coran, Pxhere, CC0 Public Domain