Les indiens guaranis, dernières populations indigènes (indígenas en portugais) présentes dans la ville de Sao Paulo, ont essuyé un revers important devant le tribunal supérieur de justice (STF), le 21 août dernier. La juridiction a annulé une décision datant de 2015 qui augmentait massivement le territoire actuel de la minorité. Elle prévoyait le passage du terrain de 1,7 à 532 hectares. Cette décision comportait selon le tribunal un vice administratif, comme nous l’apprend El Pais Brasil, la version brésilienne du quotidien espagnol.
Un accès aux services publics limité dans l’Etat le plus riche du pays
A ce jour, près de 700 indiens guaranis vivent aux abords du parc de Jaraguá, situé à une vingtaine de kilomètres du centre-ville. Les conditions de vie sont déplorables dans cette zone qui est délimitée depuis 1987. En outre, les habitants sont souvent dépendants des aides de l’État ou des dons, et peu de services publics arrivent jusque-là malgré la présence de deux écoles et d’un poste de secours. La zone est relativement délaissée par l’Etat de Sao Paulo, qui est pourtant la région la plus riche d’Amérique du Sud.
Un des représentants du mouvement de la minorité, Thiago Henrique Karai Djekupe, remarque que depuis la parution d’un avis de l’Advocacia Geral da União (AGU), l’équivalent du Conseil d’État au Brésil, les recours juridiques sont très limités. Cette annulation laisse à présent les indiens guaranis dans l’angoisse. D’autant plus que les actions de persécution de la part de l’État sont plus marquées. Sonia Ara Mirim, née sur ce territoire, explique que chaque fois qu’elle se promène dans le parc, elle est suivie de près par la sécurité. Cette situation concerne toute la minorité. Bien qu’ils ne soient pas près d’abandonner la lutte, l’espoir d’une amélioration des conditions de vie semble lointain.
Image : Ato Nacional em Solidariedade aos Guarani Kaiowa, 09/11/12, By Percurso da Cultura – Flickr, CC BY-SA 2.0