Nouria Benghabrit, ministre de l’Education nationale algérienne fait face à une nouvelle polémique. La formule religieuse « Bismillah Arrahman Arrahim” (بسم الله الرحمان الرحيم, « Au nom de Dieu ») a été supprimée des premières pages d’ouverture de certains manuels scolaires du cycle primaire. Interrogée par une journaliste, la ministre affirme qu’il s’agit de prototypes non publiés. En outre, elle a ajouté que la formule figurait toujours sur les manuels d’éducation islamique. Ceci a tout de même créé une « polémique » sur l’identité algérienne.
L’association des Oulémas algériens « au secours » de l’identité algérienne
Abderezzak Gessoum, président de l’association des Oulémas, a rendu public un communiqué le 5 septembre 2017. Il accuse la ministre de « nuire à l’identité algérienne » et de porter atteinte a l’intégrité spirituelle des enfants algériens en supprimant la bismillah. Ceci a été partagé sur les réseaux sociaux.
De plus, l’association a rappelé dans le même document que la formule d’ouverture “Bismillah…” est ce par quoi s’ouvre la Constitution, « référence suprême de l’Etat », ainsi que la Déclaration du 1er novembre 1954, « référence révolutionnaire suprême ». C’est aussi cette formule qui « introduit les discours du président de la République ».
Déclaration du président du Haut Conseil Islamique
Le président du Haut conseil islamique (HCI), Bouabdellah Ghlamallah, s’est prononcé sur le sujet le 11 septembre 2017 :
« À mon avis, cette formule religieuse fait office d’en-tête, à l’instar de la phrase « République Algérienne Démocratique et Populaire ». Sa mention sur un livre de physique ou de mathématiques ne signifie aucunement qu’il s’agit de manuels religieux, mais sa suppression n’a aussi aucune incidence sur le coût d’impression du livre ».
Il a tout de même préconisé à la ministre « de l’inclure à nouveau dans les prochaines éditions du manuel scolaire, pour mentionner que l’État algérien est musulman ».
Polémique au sujet de l’identité algérienne ou tentative de déstabilisation de la ministre ?
Enfin, le bismillah a-t-il réellement été supprimé des manuels scolaires ? Y figurait-il déjà sur tous les anciens manuels ou cette pratique concernait juste certaines matières, dont celle de l’éducation islamique ? Nous disposons en réalité de bien peu d’information sur le fond de cette affaire, qui révèle surtout le caractère sensible de l’« identité religieuse » du pays.
Image : Bismillah caligraphy – Pixabay, CC0 Creative Commons