La question de l’esclavage était au cœur d’une rencontre de l’organisation Initiative de Résurgence du Mouvement Abolitionniste en Mauritanie (IRA – Mauritanie) avec la presse, le 14 septembre 2017. A cette rencontre était présents des réfugiés mauritaniens, des défenseurs de droits de l’Homme et leaders du Mouvement Abolitionniste en Mauritanie. Ce fut l’occasion de dénoncer le système d’esclavage ancestral en Mauritanie qui selon l’ONG assujettit 20 % de Noirs à l’esclavage, le code négrier toujours en vigueur, et enfin le silence jugé coupable de l’Union Africaine.
Biram Dah Abeid, militant Mauritanien des droits de l’homme, figure emblématique de la lutte contre l’esclavage et fondateur de l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste, est monté au créneau pour dénoncer un système ancestral esclavagiste : « En Mauritanie, il y a un système d’esclavage ancestral qui assujettit 20 % de Noirs à l’esclavage. Par ascendance, des hommes et des femmes naissent propriétés d’autres hommes et d’autre femmes. Ils sont attraits aux travaux forcés, sans salaire ni papiers d’état civil. Ils n’ont pas droit à l’éducation, au mariage, sauf avec l’autorisation de leur maître. Ils subissent des châtiments corporels, et même la castration ».
Des efforts insuffisants pour abolir l’esclavage
En 2014, les ONG internationales de défense des droits de l’Homme estimaient qu’environ 4 % de la population mauritanienne était soumis à une forme d’esclavagisme. Les Haratines sont les premiers concernés, mais d’autres minorités sont également concernées. Si la dimension raciste de cet état de fait ne peut être niée, il faut y ajouter la structuration de la société mauritanienne en castes pour comprendre la persistance de l’esclavage.
La cohésion sociale en Mauritanie passe impérativement par l’abolition de toutes formes d’exploitation humaine et de discrimination. Il faut bannir l’intolérance et promouvoir le vivre-ensemble par un véritable dialogue inter-culturel et religieux, et garantir les droits de tous les citoyens par l’adoption de textes juridiques.
Enfin,comme mentionné par Biram Dah Abeid, la lutte anti-esclavagiste ne concerne pas seulement les Mauritaniens. Elle requiert une synergie d’action des organisations de défense des droits de l’homme, des Institutions sous régionales et internationales ainsi que des leaders religieux et coutumiers.
Image : Par Antoine Taveneaux — Travail personnel, CC BY-SA 3.0