L’Education and Training Board Ireland (ETBI) a annoncé en Septembre 2017 la fin des cours de préparation à la Première Communion dans les Community Primary Schools chaperonnées par l’Etat pendant les heures de classes habituelles. De nombreuses voix s’étaient élevées pour promouvoir un modèle d’éducation primaire générique suite à l’élection du Taoiseach (Premier Ministre Irlandais), Leo Varadkar. Le Secrétaire Général de l’ETBI a décrété que « pour traiter tout le monde sur un pied d’égalité, l’éducation religieuse doit s’effectuer en dehors des heures de classe ».
Quand bien même les écoles catholiques ne sont pas touchées directement, l’Archevêque Eamon Martin a fait part de ses inquiétudes lors d’une conférence, le 26 octobre 2017. Semblant voir ce mouvement de l’ETBI comme le début d’une éviction progressive de l’éducation religieuse dans le primaire, il a déclaré que l’enseignement religieux dans les écoles catholiques « n’est pas un extra a intercaler pendant les temps de pause ou au crépuscule […] Tout ce qui se passe dans la communauté de l’école prend racine dans les valeurs de l’Évangile ». Pour lui, diminuer l’importance de cet enseignement ferait courir le risque à de nombreux enfants catholiques de mal comprendre ou mal pratiquer leur religion. Il a également rappelé que, même si les écoles privées n’étaient pas touchées, une faible portion des enfants catholiques sont inscrits dans une école catholique. Le risque d’atteinte au droit constitutionnel des parents à choisir pour leurs enfants une scolarité en accord avec leur foi se fait menaçant.
Si l’on peut comprendre l’inquiétude de l’Église catholique irlandaise sur la question, rappelons que la diversité religieuse de la population irlandaise est sous-estimée par un recensement de la population encore mal adapté. En ce sens, favoriser l’éducation d’une religion aux dépens des autres crée une inégalité criante. On peut donc se poser la question : comment les autres religions gèrent-elles leur enseignement à l’approche de cérémonies et rites de passage ? Et si elles y parviennent sans passer par l’école, pourquoi la religion catholique ne le pourrait-elle pas ?
Cependant, on peut également faire remarquer que l’absence ou la non-régulation de l’enseignement religieux n’empêche nullement, voire même favorise, le développement de tendances religieuses radicales, comme la France en fait les frais.
Image : Celtic cross at Ballinskelligs Priory, By Ulrich Hartmann, CC BY-SA 2.0