Fiche récapitulative
- Public : à partir de la terminale - Pays concernés : France et Algérie, années 1960 à 1980 - Thématiques : Intégration, immigration, banlieues, identité |
L’ouvrage se destine au grand public, peut être très intéressant pour des lycéens mais plutôt de niveau terminale. Il reste accessible même pour des personnes peu familières aux questions d’identité, d’immigration, serait destiné plutôt à des jeunes adultes grand public ou étudiants.
Delphine Horvilleur est une rabbin française, et Rachid Benzine est un intellectuel musulman ; les deux se définissent dans le courant “libéral” français.
Le livre se construit en plusieurs chapitres, chacun autour d’une thématique qui s’inscrit dans un dialogue autour du pluralisme religieux et culturel dans l’exercice de la foi : la vérité, la transmission par exemple. La question de l’héritage est prégnante : multiple car il ne doit pas se réduire seulement à un prolongement de la tradition de la société d’origine, mais également à l’exil jusqu’à la société d’accueil. Selon Delphine Horvilleur par exemple, la définition de soi doit ainsi se trouver non pas dans la terre sainte, la terre patrie, mais plutôt dans “la terre promise”. Elle l’illustre par l’exemple d’Israël et de l’Égypte : le peuple juif est en effet originaire d’Egypte, mais a trouvé dans son exode jusqu’en Israël un côté salvateur. Cependant, la “Terre Sainte” n’est pas une terre d’appropriation : le territoire de résidence se veut sainteté, par distinction à une terre sacrée (à laquelle on ne touche pas, qu’on ne s’approprie pas). Cette différenciation réside dans la non-essentialité de la terre : c’est le peuple en exode qui produit ce rapport saint à la terre, non la terre qui est par essence sainte. Cet exemple se lit ainsi pour prévention du danger des fondamentalismes religieux et d’un rapport à la Terre qui ne prend pas en compte les dynamiques de circulation des populations.
L'ouvrage se construit autour d’un dialogue entre plusieurs représentants de différentes confessions, il permet de rendre accessible des notions parfois compliquées de sociologie sur l’identité, les héritages, les parcours migratoires, et les replis identitaires, leur danger pour la cohésion sociale.
Il est question de l’exercice de la foi et de la pratique religieuse et de leur interprétation par les individus, au travers des parcours entre sociétés d’origine et sociétés d’accueil. La question de la transmission entre générations est aussi prégnante dans le livre, les fidélités des pratiques sont mises en exergue, les dangers d’une hyper ritualisation, d’un renforcement du religieux par réaction à la génération précédente, comme seule pratique de la foi également. Le livre montre que le vivre ensemble dans le monde est confronté à une tension entre montée des fondamentalismes religieux et communautarismes identitaires. La discussion insiste sur l’importance de la prise en compte des contextes historiques dans lesquels les textes sont inscrits, qu’ils soient chrétiens ou musulmans.