Le livre de Memory

L'auteur

Petina Gappah est une romancière zimbabwéenne. Juriste de formation et de métier, elle a fait ses études au Zimbabwe et en Europe, et vit à présent en Suisse. Dans ses romans et nouvelles, elle aborde les thèmes de l’évolution de la société zimbabwéenne, du monde carcéral et de la justice.

Résumé

Le roman est écrit à la première personne par Memory, qui raconte sa vie alors qu’elle est emprisonnée et condamnée à mort. Le récit alterne entre son enfance puis sa vie d’adulte, et son procès et sa vie en prison.

Approche du pluralisme culturel et religieux

Memory est une jeune Zimbabwéenne albinos, prise en charge enfant par un Zimbabwéen blanc. Son récit porte donc souvent sur la place des albinos dans la société dans laquelle est a grandi et sur les apparences. L’auteur trace un portrait à multiples facettes du Zimbabwe, de ses townships à ses quartiers huppés, de la vie civile au monde carcéral (décrit en détail). Les personnages, blancs comme noirs, doivent se positionner et trouver la bonne attitude en chaque circonstance et chacun s’y prend à sa manière, selon le hasard de la vie ou ses convictions. C’est un roman universel sur la différence et sur la construction d’un avenir, ainsi que sur les mécanismes de la mémoire. Memory est différente, car albinos, entre autres, mais ses parents et l’homme qui la prend en charge sont aussi différents à leur manière. Tous, personnages centraux ou secondaires, doivent trouver leur place, leur rôle à jouer pour vivre et protéger ceux qu’ils aiment. C’est aussi un roman qui décrit le pluralisme de la société zimbabwéenne : entre les blancs et les noirs (et leur mémoire de l’histoire du pays), entre les différentes croyances, religions ou convictions, et au sein d’une personne les multiples couches qui font d’elle ce qu’elle est.

Pour aller plus loin

Le roman est écrit avec une plume incisive, tranchante, sans froufrou. La réalité carcérale par exemple est décrite sans adjectifs inutiles, sans atténuation ni exagération, ce qui rend le récit d’autant plus percutant. Les passages où Memory se remémore son enfance donnent lieu parfois à des scènes enfantines – teintées du regard de l’adulte qui se souvient, parfois à des descriptions de scènes violentes, de nouveau sans ajout inutile. Les descriptions sont parfois cocasses, notamment en prison, mais également tragiques. C’est un livre destiné aux adultes. Le premier roman de Petina Gappah peut être un bon complément pour aborder l’histoire récente du pays (An Elegy for Easterly – Les racines déchirées : histoires).

Pour une présentation de l’ouvrage par Petina Gappah :