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La bataille politique entre le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) et le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), respectivement vainqueur et second aux élections présidentielles d’octobre 2018, se transforme progressivement en affrontement interethnique. La principale manifestation de cette bataille est le durcissement du discours entre les partisans des deux camps, présentés comme Beti et Boulou pour le RDPC et Bamiléké pour le MRC. Portée dans les réseaux sociaux très peu structurés au Cameroun, cette bataille se nourrit de la rhétorique incendiaire et de l’incitation à la violence et la haine interethnique. Les mesures prises jusqu’ici n’ont pas permis de résoudre la situation qui porte un nouveau coup au « vivre ensemble » au Cameroun. International Crisis Group (ICG) réexamine les mobiles de cette crise ethno-politique et propose des issues. Les membres du conseil des chefs traditionnels de l’Ouest estiment qu’une amélioration de leur implication dans la gestion de la crise anglophone peut être décisive. Alors qu’un vide juridique plombait le financement de la campagne des représentants des chefferies traditionnelles aux élections régionales, un texte signé par le président de la République permet d’octroyer des fonds aux chefs candidats à quelques jours du scrutin. Pour faciliter la communication sur les Régions, le gouvernement se dote de nouveaux moyens et adopte le ‘’Pidgin English’’, langue utilisée par la majorité des populations du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le cardinal Christian Tumi se positionne pour le fédéralisme estimant que l'opérationnalisation des conseils régionaux ne pourra résoudre la crise que traverse le Cameroun. Une prise de position qui intervient alors que l'Église catholique a tenté une médiation dans le cadre de la crise anglophone au mois de juillet. Les leaders religieux camerounais souhaitent jouer un rôle plus important dans la résolution de cette crise alors que certains dénoncent le jeu trouble des religions au début de la crise. Aussi, les divisions et conflits de leadership au sein et entre les mouvements religieux limitent leur capacité d'action.
The political battle between the Cameroon People’s Democratic Movement (CPDM) and the Cameroon Renaissance Movement (CRM) respectively winner and second in the October 2018 presidential elections gradually turns into an interethnic confrontation. The main manifestation of this battle is the hardening of the discourse between the supporters of the two camps, presented as Beti and Boulou for the CPDM, and Bamileke for the CRM. Carried in unstructured social networks in Cameroon, the confrontation feeds on inflammatory rhetoric and incitement to interethnic violence and hatred. The measures taken so far have failed to resolve the situation which is yet another challenge to "living together" in Cameroon. International Crisis Group (ICG) re-examines the causes of this ethno-political crisis which followed the presidential elections of October 2018 in Cameroon and proposes solutions.
The members of the council of traditional rulers from the West region believe that scaling up their involvement in the management of the Anglophone crisis can be decisive. While a legal vacuum plagued the financing of the campaign of representatives of traditional chiefdoms in regional elections, a text signed by the President of the Republic allows funds to be allocated to candidate chiefs a few days before the polls. To facilitate communication on the regions, the government develops new means and adopts "Pidgin English", the language used by the majority of the populations of the North West and South West.
Cardinal Christian Tumi is positioned for federalism, believing that the operationalization of regional councils will not be able to resolve the crisis that Cameroon is going through. A position that comes after the Catholic Church attempted mediation in the context of the Anglophone crisis in July. Cameroonian religious leaders wish to play a more important role in the resolution of this crisis while some denounce the troubled game of religions at the beginning of the crisis. Also, divisions and conflicts of leadership within and between religious movements limit their capacity for action.
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L'info phare - Source société civile
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Apaiser les tensions ethno-politiques au Cameroun, en ligne et hors ligne
Le discours haineux en ligne est source d’une nouvelle forme de violence au Cameroun. Les réseaux sociaux sont employés pour « propager la désinformation, aggraver les clivages ethniques et même inciter à la violence ». L'ICG requiert une action urgente pour empêcher que cette situation ne détériore le climat social déjà dégradé par des velléités séparatistes. Dans son récent rapport, l'ICG expose les origines de la crise ethno-politique actuelle au Cameroun et suggère une initiative multi acteurs impliquant les partis politiques, les réseaux sociaux, la société civile et les institutions étatiques compétentes.
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Ease ethno-political tensions in Cameroon, online and offline
Hate speech online is the source of a new form of violence in Cameroon. Social networks are used to "spread disinformation, aggravate ethnic divisions and even incite violence". ICG requires urgent action to prevent this situation from deteriorating the social climate already degraded by separatist tendencies. In its recent report ICG exposes the origins of the current ethno-political crisis in Cameroon and suggests a multi-actor initiative involving political parties, social networks, civil society and the relevant state institutions.
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Les élections régionales ne sont pas suffisantes, estime le cardinal Tumi
Les premières élections régionales au Cameroun se tiendront dimanche prochain. Prévues dans la Constitution, objets de la loi du 18 janvier 1996, les Régions devront fonctionner au terme de l’élection des conseillers régionaux. Mais ces élections interviennent dans un contexte particulier. Elles constituent une étape du processus de décentralisation proposé lors du « Dialogue National » tenu en 2019 pour trouver une solution durable à la crise en cours dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Pour le cardinal Tumi, « rien de moins que le fédéralisme ne va réussir à stabiliser le Cameroun ».
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Regional elections are not enough, believes Cardinal Tumi
The first regional elections in Cameroon will be held next Sunday. Provided in the constitution, subject to the law of January 18, 1996, the regions will have to be functional after the election of regional councillors. But these elections take place in a particular context. They constitute a new step in the decentralization process as recommended by the “National Dialogue” held in 2019 to find a lasting solution to the current crisis in the North-West and South-West regions. For Cardinal Tumi, "nothing less than federalism will succeed in stabilizing Cameroon".
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Gestion de la crise dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest : le Conseil des chefs traditionnels de l’Ouest du Cameroun souhaite une meilleure implication des gardiens de la tradition
Dans un communiqué relayé sur les réseaux sociaux la semaine dernière, des chefs traditionnels bamiléké appelaient leurs pairs à mieux s’impliquer dans la recherche d’une solution endogène et concertée à la crise anglophone. Pour ceux-ci, les chefs traditionnels devraient activer urgemment « les mécanismes traditionnels, coutumiers de résolution des conflits ». Regrettant leur « attentisme », ils soutiennent que l’option militaire a présenté ses limites.
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Management of the crisis in the North West and South West: The Council of Traditional Chiefs of West Cameroon wants better involvement of the keepers of the tradition
In a statement relayed on social networks last week, Bamileke traditional leaders called on their peers to become more involved in the search for an endogenous and concerted solution to the Anglophone crisis. For them, traditional leaders should urgently activate “traditional, customary conflict resolution mechanisms”. Regretting their "wait-and-see" attitude, they argue that the military option has proved its limits.
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Nouvelle polémique sur la double nationalité au Cameroun
La loi sur la double nationalité au Cameroun suscite de plus en plus de débats avec le rejet des candidatures de binationaux aux postes électifs. Des voix s’élèvent y compris au sein du RDPC au pouvoir pour dénoncer une application discriminatoire de ladite loi. Le média allemand Deutsche Welle revient sur ces débats sur la double nationalité et conclut qu’elle apparaît « comme un argument d’épuration politique ».
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New controversy over dual nationality in Cameroon
The law on dual nationality in Cameroon is giving rise to more debates with the rejection of candidates with dual nationality in elective positions. Voices arise, including within the CPDM in power to denounce a discriminatory application of the said law. The german media Deutsche Welle examines these debates on dual nationality and concludes that it appears "as an argument for political cleansing".
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Cameroun : le « vivre ensemble » mis à rude épreuve
Gérer les menaces qui mettent en veilleuse le « vivre ensemble » est sans aucun doute le défi de l’heure au Cameroun. À la crise Boko Haram dans l’Extrême-Nord se sont ajoutées la crise anglophone qui a ressurgi sur fond de séparatisme et une crise post électorale qui vire progressivement en crise interethnique. Jeune Afrique postule que des reformes du code électoral, une restructuration de la Commission Nationale de Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme et une action concertée avec les compagnies de réseaux sociaux sont nécessaires.
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Cameroon: “living together” put to the test
Managing the threats that put “living together” on the back burner is undoubtedly the challenge of the day in Cameroon. In addition to the Boko Haram crisis in the Far North, there is the Anglophone crisis which has reappeared, under separatism and a post-electoral crisis which is gradually turning into an inter-ethnic crisis. ‘Jeune Afrique’ supports that reforms of the electoral code, a restructuring of the National Commission for the Promotion of Bilingualism and Multiculturalism and concerted action with social media companies are necessary.
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Le ‘’Pidgin English’’ : Une nouvelle option pour la communication officielle sur la décentralisation
Le Ministère camerounais de la Décentralisation et du Développement Local adopte le ‘Pidgin English’ pour communiquer sur les Régions en cours d’opérationnalisation. Sur le site internet dédié aux informations sur les Régions, les contenus audios en ‘’Pidgin English’’ complètent et expliquent les documents PDF disponibles en langue française et en langue anglaise.
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"Pidgin English": A New Option for Official Communication on Decentralization
The Cameroonian Ministry of Decentralization and Local Development adopts ‘Pidgin English’ to communicate on regions to go operational. On the website dedicated to information on the regions, the audio content in "Pidgin English" complements and explains the PDF documents available in French and English.
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Des manœuvres séparatistes contre les élections régionales
À l’approche des élections régionales, les groupes armés séparatistes ont lancé plusieurs mots d’ordre de villes mortes et brandissent des menaces de représailles pour ceux qui participeront à ces élections. Si pour Camer.be ces appels n’empêcheront pas la tenue des élections, le média en ligne s’attend par contre à un renforcement de la sécurité autour des membres du collège électoral. Des manœuvres similaires avaient été employées pour les élections organisées depuis 2018 mais leurs résultats largement en faveur du RDPC au pouvoir avaient été validés.
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Separatist maneuvers against regional elections
In the run-up to the regional elections, armed separatist groups have issued several ghost town slogans and are wielding reprisals for those who will take part in these elections. While for Camer.be these calls will not prevent the holding of the elections, the online media, on the other hand, expects increased security around members of the electoral college. Similar maneuvers had been used for the elections organized since 2018 but their results largely in favour of the ruling CPDM had been validated.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Cameroun. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Cameroun. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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