25 personnes massacrées à Egbekaw par des séparatistes / Mgr Andrew Nkea réaffirme la position de évêques africains sur la nature du mariage ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­
 
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VEILLE PHAROS / CAMEROUN -
10 novembre 2023
 
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L’actualité de la semaine est marquée par le massacre d’Egbekaw, une localité près de Mamfé, dans la région du Sud-Ouest. Un groupe sécessionniste, affilié à l’Ambazonian Defence Forces, a mis le feu à une dizaine de maisons au petit matin du 6 novembre. Un premier bilan officiel fait état de 25 personnes brûlées vives ou tuées par balles, et 9 blessés. Selon des témoignages, il s’agirait de représailles contre certains habitants de la localité, accusés de collaborer avec les forces de défense et de sécurité. Ce tragique événement a provoqué la stupeur dans l’opinion, alors que le jour même, le parti au pouvoir commémorait le 41e anniversaire de l’accession à la magistrature suprême du président Paul Biya.

Au terme de sa participation au synode sur la synodalité, des 4 au 29 octobre derniers, Mgr Andrew Nkea a réaffirmé la position des évêques africains sur la nature du mariage, entre un homme et une femme. Durant les travaux de l’assemblée des évêques, la question des LGBT a été formellement abordée dans le programme des travaux, et une polémique sur l’opinion du pape François concernant la bénédiction des couples de même sexe, publiée à l’ouverture du synode, a animé les débats et controverses.

This week's news is marked by the massacre in Egbekaw, a town near Mamfé in the South-West region. A secessionist group affiliated to the Ambazonian Defence Forces set fire to around ten houses in the early hours of November 6. Initial official figures put the number of people burnt alive or shot dead at 25, and 9 injured. According to eyewitness accounts, the attack was in retaliation against local residents accused of collaborating with the defence and security forces. This tragic event caused astonishment among the general public, as on the same day the ruling party commemorated the 41st anniversary of President Paul Biya's accession to the supreme magistracy.

At the end of his participation in the synod on synodality from 4 to 29 October, Archbishop Andrew Nkea reaffirmed the position of the African bishops on the nature of marriage, between a man and a woman. During the work of the assembly of bishops, the question of LGBT people was formally addressed in the programme of work, and a controversy over Pope Francis' opinion on the blessing of same-sex couples, published at the opening of the synod, animated the debates and controversies.

 
 

Info Phare - Source institutionnelle

 
 

Massacre à Egbekaw

Aux premières heures du lundi 6 novembre, un groupuscule sécessionniste terroriste, dénommé Manyu Unity Warriors, a mené une attaque contre des civils dans le quartier Newlayout Egbekaw (arrondissement de Mamfe, département de la Manyu, région du Sud-Ouest). Ces hommes armés ont d’abord incendié des maisons, brûlant leurs occupants, avant d’abattre par balles ceux qui tentaient de s’en échapper. Un premier bilan fait état de 25 morts, dont 19 hommes, 5 femmes et 1 enfant de neuf ans, ainsi que de 9 blessés. Selon plusieurs médias, le bilan serait plus lourd.

Des témoignages rapportés par CNA attribuent cette attaque, d’une particulière cruauté, à des représailles après la mort d’un séparatiste tué par balle deux jours plus tôt. Les populations de cette localité se seraient armées et même auraient recruté des mercenaires du Nigeria voisin afin de se protéger contre ces groupes armés. Depuis le déclenchement du conflit séparatiste en 2017, le département de la Manyu est le théâtre de fortes tensions entre sécessionnistes et populations, ces dernières ayant parfois migré pour se prémunir d’attaques.

Dans un communiqué, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, a fermement condamné « cette attaque lâche et ignoble » et annoncé l’ouverture d’une enquête afin de « retrouver les auteurs de cette expédition macabre ». Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a également condamné l’attaque, appelant au passage les parties prenantes camerounaises au conflit qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à œuvrer en faveur d’une solution politique.

Au plan intérieur, différentes personnalités politiques se sont exprimées, de Joseph Dion Ngute, Premier ministre, à Maurice Kamto et Cabral Libii, en passant par Akere Muna, ainsi que les leaders séparatistes, notamment Sisuku Ayuk Tabe, depuis la prison centrale de Yaoundé où il est détenu, ou encore Marc Bareta, depuis son exil aux États-Unis. L’évêque de Mamfe, Mgr Aloysius Fondong Abangalo, s’est également exprimé dans un communiqué, et depuis cette tragique journée se tient aux côtés des populations, choquées, par la célébration de messes et les visites aux blessés.

Massacre in Egbekaw

In the early hours of Monday, November 6, a secessionist terrorist group known as the Manyu Unity Warriors attacked civilians in the Newlayout Egbekaw neighbourhood (Mamfe subdivision, Manyu division, South-West region). The gunmen first set fire to houses, burning their occupants, before shooting dead those who tried to escape. Initial reports put the death toll at 25, including 19 men, 5 women and 1 nine-year-old child, and 9 injured. According to several media reports, the death toll may be higher.

Eyewitness accounts reported by CNA attribute this particularly cruel attack to reprisals for the death of a separatist shot dead two days earlier. The local people are said to have armed themselves and even recruited mercenaries from neighbouring Nigeria to protect themselves against these armed groups. Since the outbreak of the separatist conflict in 2017, the Manyu division has been the scene of high tensions between secessionists and the local population, who have sometimes migrated to protect themselves from attacks.

In a press release, the Minister of Communication, René Emmanuel Sadi, strongly condemned "this cowardly and despicable attack" and announced the opening of an investigation to "find the perpetrators of this macabre expedition." UN Secretary-General Antonio Guterres also condemned the attack, calling on the Cameroonian parties involved in the conflict in the North-West and South-West regions to work towards a political solution.

Domestically, a number of political figures spoke out, including Prime Minister Joseph Dion Ngute, Akere Muna, Maurice Kamto and Cabral Libii, as well as separatist leaders such as Sisuku Ayuk Tabe, who is being held in Yaoundé's central prison, and Marc Bareta, who is in exile in the United States. The Bishop of Mamfe, Mgr Aloysius Fondong Abangalo, has also issued a statement, and since that tragic day has stood by the shocked population, celebrating masses and visiting the injured.

 
 

Source Société civile - Civil Society Source

 
 

Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes

La commémoration de cette journée pour la protection des journalistes, qui se tient tous les 2 novembre, se déroule alors qu’il y a neuf mois, Arsène "Martinez" Zogo était brutalement assassiné et que l’instruction judiciaire avance péniblement. Prenant à son compte le message du Secrétaire général des Nations unies louant le courage et la détermination des journalistes à enquêter et à révéler la vérité, le directeur de publication de la Cameroon News Agency, Nfor Hanson Nchanji, a fait une déclaration dans laquelle il appelle à ne plus se contenter des condamnations, mais à agir plus fermement contre les pays connus pour violer les droits des journalistes : « Des mesures devraient être prises pour refuser les subventions, les prêts, l'aide et les interdictions de voyager aux pays qui sont connus pour violer les droits des journalistes. »

Selon l’UNESCO, au moins 88 journalistes ont été tués en 2022 durant l’exercice de leur métier, la majorité exerçant dans des pays en paix et enquêtant sur des affaires de corruption ou de violation de droits de l’homme.

International Day to end impunity for crimes against journalists

The commemoration of this day to protect journalists, which is held every November 2nd, comes at a time when, nine months ago, Arsène "Martinez" Zogo was brutally murdered and the judicial investigation is making slow progress. Taking up the UN Secretary General's message praising the courage and determination of journalists to investigate and reveal the truth, Cameroon News Agency executive director Nfor Hanson Nchanji issued a statement calling for more than just condemnations, but for firmer action against countries known to violate journalists' rights: "Measures should be taken to deny grants, loans, aid and travel bans to countries that are known to violate journalists' rights."

According to UNESCO, at least 88 journalists were killed in 2022 while exercising their profession, the majority of them working in peaceful countries and investigating corruption or human rights violations.

 
 

Source religieuse - Religious Source

 
 

Mgr Andrew Nkea pour le maintien de la nature du mariage

Dans plusieurs interviews, Mgr Andrew Nkea, archevêque de Bamenda et président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun, est revenu sur sa participation au synode sur la synodalité qui s’est tenu au Vatican du 4 au 29 octobre derniers. La question qui a le plus retenu l’attention est celle de la nature du mariage, la place des personnes LGBT ayant été formellement abordée dans le programme des travaux. Alors qu’une polémique est née d’une opinion du pape François, exprimée en réponse à cinq questions ("dubia", doutes en latin) posées par cinq cardinaux, dans laquelle il ouvre la voie à la bénédiction de couples de même sexe, Mgr Nkea a rappelé la position des évêques africains : « L’Afrique a insisté sur la théologie de la personne humaine et de la sexualité. Pour nous, en Afrique, le mariage c’est entre deux personnes : un homme et une femme. » « On a insisté là-dessus pour qu’on ne change pas la théologie de la personne humaine. C’était pour nous quelque chose de très important et je pense que le synode a très bien compris que l’Afrique est différente du reste du monde, » a-t-il ajouté. De façon plus spécifique, il a également réaffirmé : « que nous parlions aux personnes LGBT, aux polygames ou à nous-mêmes, il doit toujours y avoir un appel à la conversion, à la conversion à l'Évangile. Quelles sont les valeurs de l'Évangile ? Entrer en dialogue avec toutes ces personnes, c'est toujours en vue d'une conversion. Si nous enlevons cela, nous cessons d'être évangéliques. Nous ne sommes plus soutenus par l'Évangile. »

Archbishop Andrew Nkea in favour of maintaining the nature of marriage

In several interviews, Andrew Nkea, Archbishop of Bamenda and President of the National Episcopal Conference of Cameroon, spoke about his participation in the Synod on Synodality held at the Vatican from 4 to 29 October. The question that attracted the most attention was that of the nature of marriage, the place of LGBT people having been formally addressed in the programme of work. While controversy has arisen from an opinion expressed by Pope Francis in response to five questions ("dubia", doubts in Latin) put by five cardinals, in which he opens the way to the blessing of same-sex couples, Archbishop Nkea recalled the position of the African bishops: "Africa has insisted on the theology of the human person and sexuality. For us in Africa, marriage is between two people: a man and a woman.” "We insisted on not changing the theology of the human person. It was something very important for us, and I think the Synod understood very well that Africa is different from the rest of the world," he added. More specifically, he also reaffirmed: "Whether we are talking to LGBT people, polygamists or ourselves, there must always be a call to conversion, to conversion to the Gospel. What are the values of the Gospel? Entering into dialogue with all these people is always with a view to conversion. If we take that away, we cease to be evangelical. We are no longer sustained by the Gospel. "

 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission de veille de l'actualité du pluralisme culturel et religieux. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism as part of its mission of watch of cultural and religious pluralism news. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.