|
|
Au Cameroun, la poursuite des conflits à l’intérieur du pays et dans les pays voisins a un impact sur la situation des droits humains. Le nombre de personnes déplacées pour échapper aux conflits armés dans le pays et dans les pays voisins, comme le Nigeria et la République centrafricaine, reste encore élevé. L’assistance humanitaire pour ces personnes a été réduite de moitié en l’espace de trois années selon le HCR. En même temps, plus de la moitié des réfugiés vivent au sein de camps et dépendent encore largement de l’assistance humanitaire. Dans les zones de crise à l’intérieur du pays, les civils non armés sont pris pour cible. Alors que les Nations Unies regrettent le ciblage des acteurs humanitaires et des populations civiles, un leader communautaire a été assassiné par un groupe armé dans la région de Nord-Ouest. Les développements récents confirment la nécessité d’une prise en compte des questions environnementales dans la crise de l’extrême Nord et la question des peuples autochtones dans les régions anglophones. La question bororo (un peuple autochtone et minoritaire dans le Nord-Ouest) dans la crise anglophone connait une escalade dans la localité d’Esu (région du Nord-Ouest) et se transforme progressivement en un affrontement intercommunautaire.
In Cameroon, the continuing conflicts within the country and in neighbouring countries have an impact on the human rights situation. The number of people displaced to escape ongoing armed conflicts in the country and in neighbouring countries such as Nigeria and the Central African Republic still remains high. Humanitarian assistance for these people is halved in the space of three years according to the UNHCR. At the same time, more than half of the refugees live in camps and still largely depend on humanitarian assistance. In crisis areas inside the country, unarmed civilians are targeted. While the United Nations regrets the targeting of humanitarian actors and civilian populations, a community leader was assassinated by an armed group in the North West region. Recent developments confirm the need to take environmental issues into account in the crisis in the Far North and the question of indigenous peoples in the Anglophone regions. The Bororo question (an indigenous and minority community in the North West) in the Anglophone crisis is escalating in the locality of Esu (North West region) and is gradually turning into an inter-community confrontation.
|
|
|
|
|
Info Phare - Source institutionnelle
|
|
|
|
|
L’ONU s’alarme des « graves répercussions de trois crises distinctes et simultanées au Cameroun »
Le Cameroun fait face à trois crises distinctes depuis plusieurs années. Entre 2013 et 2016, la crise centrafricaine à l’Est, les conflits intercommunautaires et les attaques de la secte Boko Haram au Nord et la crise anglophone dans les régions du Nord-Ouest et du Sud, ont resurgi. Leur poursuite a de graves conséquences sur la situation des droits de l’homme. Madame Bachelet, Haut commissaire aux droits de l’Homme de l’ONU fustige les « graves violations des droits de l’homme et des abus à l’encontre des civils » en lien avec ces trois crises.
|
The UN is alarmed by the "serious repercussions of three separate and simultaneous crises in Cameroon"
Cameroon has been facing three distinct crises for several years. Between 2013 and 2016, the Central African crisis in the East, inter-community conflicts and attacks by the Boko Haram sect in the North and the Anglophone crisis in the North West and South West regions resurfaced. Their pursuit has an impact on the human rights situation. Mrs. Bachelet, head of human rights of the UN castigates the “serious violations of human rights and abuses against civilians” in connection with these three crises.
|
|
|
|
|
|
|
Le HCR promet un soutien à l’autonomisation des réfugiés centrafricains
Le Cameroun accueille plus de 500 000 réfugiés centrafricains dans ses régions de l’Est, de l’Adamaoua et du Nord. Face à la croissance des besoins humanitaires en raison des récentes violences électorales en Centrafrique, et de la poursuite des actes de violence à l’Extrême-Nord et dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, on note une réduction de moitié des financements de l’aide humanitaire en trois ans. La majorité des réfugiés vivant au Cameroun est encore dépendante de l’assistance humanitaire.
|
UNHCR pledges support for the empowerment of Central African refugees
Cameroon still hosts more than 500,000 Central African refugees in its East, Adamawa and North regions. Faced with the growth of humanitarian needs due to recent electoral violence in the Central African Republic, the continuation of acts of violence in the Far North and in the North West and South West regions, there has been a halving of funding of humanitarian aid in three years. The majority of refugees living in Cameroon are still dependent on humanitarian assistance.
|
|
|
|
|
|
|
Un chef traditionnel assassiné dans la région du Nord-Ouest
Le chef traditionnel de la localité d’Esu dans le département de la Menchum (Région du Nord-Ouest) a été assassiné avec son épouse alors qu’ils revenaient d’une cérémonie d’intronisation. Si cette attaque n’a pas été revendiquée, plusieurs autres chefs ont été enlevés et/ou assassinés par des combattants séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest par le passé. Une source citée par VOA Afrique souligne que les membres de la Communauté Bororo reprochaient au chef traditionnel assassiné de ne pas faire suffisamment d’efforts pour empêcher l’enrôlement des jeunes d’Esu dans les groupes armés séparatistes et pour empêcher des attaques contre les membres de leur communauté.
|
A traditional leader assassinated in the North West region
The traditional chief of the locality of Esu in the Menchum Division (North West Region) was assassinated with his wife as they returned from an enthronement ceremony. While this attack has not been claimed, several other leaders have been kidnapped and/or assassinated by separatist fighters in the North West and South West regions in the past. A source quoted by VOA Africa points out that members of the Bororo Community blamed the assassinated traditional leader for not making sufficient efforts to prevent the enrolment of young people from Esu community in armed separatist groups and to prevent attacks against members of their community.
|
|
|
|
|
|
|
L’assassinat du chef traditionnel d’Esu vire à un affrontement intercommunautaire
À la suite de l’assassinat de leur chef traditionnel, des membres de la communauté Esu ont attaqué un campement Bororo et incendié plusieurs maisons et une mosquée. En réaction, l’armée camerounaise indique avoir renforcé sa présence militaire à Esu et dans les villages environnants. Ces attaques de groupes armés séparatistes contre les membres de leur communauté et leur bétail, entrainent la migration de plusieurs groupes Bororos installés dans la région du Nord-Ouest vers les régions de l’Ouest et de l’Adamaoua.
|
The assassination of the traditional chief of Esu turns into an intercommunity confrontation
Following the assassination of their traditional leader, members of the Esu community attacked a Bororo encampment and burned down several houses and a mosque. The Cameroonian army indicates that it has reinforced its military presence in Esu and in the surrounding villages. Following attacks by armed separatist groups against members of their community and their livestock, several Bororo groups settled in the North West region began migrating to the West and Adamawa regions.
|
|
|
|
|
|
|
La résurgence des conflits intercommunautaires dans le Nord est une conséquence des changements climatiques
L’apparition des conflits intercommunautaires de type agropastoral est très ancienne. Ces conflits ont resurgi à plusieurs occasions entre 1960 et 2020. L’an dernier au moins 67 personnes ont perdu la vie dans des affrontements entre agriculteurs, éleveurs et pêcheurs autours des ressources naturelles (points d’eau) dans la région de l’Extrême-Nord du pays. À ce chiffre s’ajoutent plusieurs dizaines de blessés et plus de 100 000 personnes déplacées. Les récents affrontements sont en lien avec l’assèchement des points eaux et la faible maitrise des mécanismes d’adaptation par les communautés du bassin du Lac Tchad. Ces conflits créent un sentiment de méfiance et ressuscitent d’anciennes querelles interculturelles entre les peuples nomades et leurs communautés d’accueil.
|
The resurgence of inter-community conflicts in the North is a consequence of climate change.
The appearance of inter-community conflicts of the agro-pastoral type is very old. They have reappeared at several occurrences between 1960 and 2020. Last year at least 67 people lost their lives in clashes between farmers, herders and fishermen around natural resources (water points) in the Far North of the country. To this figure must be added several dozen injured and more than 100,000 displaced persons. Recent clashes are linked to the drying up of water points and the poor understanding of coping mechanisms by communities in the Lake Chad basin. These conflicts create a feeling of mistrust and revive old intercultural disputes between nomadic peoples and their host communities.
|
|
|
|
|
|
|
Le Cameroun veut protéger son patrimoine culturel
Un communiqué attribué au Ministère Camerounais des arts et de la culture invite les acteurs de la protection du patrimoine à proposer des initiatives de protection du patrimoine camerounais pour capter les financements internationaux. Plusieurs projets de protection du patrimoine culturel ont été soutenus au Cameroun par les bailleurs de fonds internationaux et les organisations internationales. Plusieurs autres projets dont l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO du Nguon (festival culturel du peuple Bamoun), du site de déportation des esclaves de Bimbia, et des chutes de la Lobé sont en cours. De nouveaux défis à la protection du patrimoine s’imposent avec les conflits armés dans l’Extrême-Nord et les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Des chefferies traditionnelles conservant des biens culturels des communautés ont été détruites dans les zones en crise.
|
Cameroon wants to protect its cultural heritage
A press release quoted to the Cameroonian Ministry of Arts and Culture invites heritage protection actors to propose initiatives for the protection of Cameroonian heritage to attract international funding. Several cultural heritage protection projects have been supported in Cameroon by international donors and international organizations. Several other projects, including the UNESCO World Heritage listing of the Nguon (cultural festival of the Bamoun people), the Bimbia slave deportation site and the Lobé Falls are underway. New challenges to heritage protection arise with the armed conflicts in the Far North and the North West and South West regions. Traditional chiefdoms conservatories of the cultural assets of the communities have been destroyed in the crisis areas.
|
|
|
|
|
|
|
Les Mouvement des « dames apostoliques » observent la Journée Internationale de la Femme
Les dames apostoliques du diocèse de Sangmélima dans le Sud du Cameroun se sont mobilisées pour soutenir la promotion de la dignité de la femme au Cameroun à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Malgré les avancées au plan juridique, des défis limitent l’autonomisation financière des femmes et le respect de leur dignité.
|
The Ladies Apostolic Movement observes International Women's Day
The Ladies Apostolic of the Diocese of Sangmelima in the South Region of Cameroon mobilized to support the promotion of the dignity of women in Cameroon on the occasion of International Women's Rights Day. Despite legal advances, challenges limit the financial empowerment of women and the restoration of their dignity.
|
|
|
|
|
|
|
Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre du projet de Jumelage entre initiatives de lutte contre la désinformation regroupant l'Observatoire Pharos, Adisi-Cameroun et le Consortium des Journalistes centrafricains de lutte contre la désinformation (CJCLD) avec le soutien de l'Organisation internationale de la Francophonie. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of as part of the project of Twinning of initiatives against disinformation alongside Adisi-Cameroun and the Consortium of central africans journalists to fight against disinformation. This project is supported by the Organisation internationale de la Fracnophonie (OIF).It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
|
|
|
|
|
Avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie
|
|
|
|
|
|