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Le Cameroun accueille toujours plus de 1 954 100 réfugiés et déplacés internes. Avec près de 500 000 réfugiés, le pays est placé parmi les plus grands pays d’accueil de réfugiés. Malgré l’appui du gouvernement camerounais à l’inclusion et l’accès des réfugiés aux services publics, les besoins non couverts sont encore importants. La poursuite des conflits internes et dans les pays voisins en Afrique de l’Ouest et centrale occasionnent de nouveaux déplacements forcés vers le Cameroun et au sein même du pays. Au-delà des rapatriements volontaires mis en œuvre avec le HCR et les pays d’origine des réfugiés, le gouvernement facilite l’intégration des réfugiés dans le pays. Dans la région de l’Extrême Nord, les changements climatiques amplifient les conflits intercommunautaires autour des ressources naturelles et causent de nombreux déplacements forcés. Dans la région de l’Adamaoua, l’intolérance religieuse et les incursions de rebelles centrafricains inquiètent les autorités. Alors que le discours se durcit entre des leaders religieux de la ville de Ngaoundéré, les incursions de rebelles centrafricains dans les régions frontalières font craindre de nouveaux enlèvements. Dans la région du Nord-Ouest, les affrontements se poursuivent entre les forces de défense et de sécurité et les groupes séparatistes armés. Les accrochages de ces derniers jours font des victimes de part et d’autre.
Cameroon still hosts more than 1,954,100 refugees and internally displaced people. With nearly 500,000 refugees, the country is placed among the largest refugees host countries. Despite the support of the Cameroonian government to the inclusion and access of refugees to public services, unmet needs are still significant. Continuing internal conflicts and security challenges in neighbouring countries in West and Central Africa are causing further forced displacement into Cameroon and internally. Beyond the voluntary return mechanism implemented with the UNHCR and the countries of origin of the refugees, the Government is facilitating the integration of refugees in the country. In the Far North region, climate change is amplifying inter-community conflicts over natural resources and causing many forced displacements. In the Adamawa region, religious intolerance and incursions by Central African rebels worry the authorities. While extremist discourse arises between religious leaders of the city of Ngaoundere, the incursions of Central African rebels in the border regions raise fears of new kidnappings. In the North West region, clashes continue between defence and security forces and armed separatist groups. The clashes of the past few days claim victims on both sides.
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Info Phare - Source institutionnelle
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Les changements climatiques alimentent les conflits intercommunautaires au Cameroun
Dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, les températures augmentent 1,5 fois plus vite que la moyenne globale. Selon le HCR, 80 % des terres cultivables sont dégradées dans la région et les ressources en eau s’amenuisent. En moins de 60 ans, le lac Tchad a perdu 95 % de sa superficie. La compétition entre agriculteurs et éleveurs pour le contrôle des points d’eau et des terres encore exploitables génère parfois des affrontements intercommunautaires meurtriers. Au mois d’août dernier, les affrontements entre les Arabes Choa et les Mousgoum avaient occasionné des pertes en vies humaines et des milliers de déplacés.
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Climate change is fuelling inter-communal conflicts in Cameroon
In the Far North region of Cameroon, temperatures are rising 1.5 times faster than the global average. According to UNHCR, 80 percent of arable land is degraded in the region and water resources are dwindling. In less than 60 years, Lake Chad has lost 95% of its surface area. The competition between farmers and herders for the control of water points and exploitable land sometimes generates deadly inter-community clashes. Last August, clashes between the Choa Arabs and the Musgum resulted in the loss of life and thousands of displaced persons.
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Le port de signes distinctifs religieux dans une école confessionnelle divise les musulmans et les chrétiens dans la région de l’Adamaoua
Le collège Mazenod de la ville de Ngaoundéré est un établissement confessionnel catholique parmi les établissements scolaires les plus anciens dans la région. Le logo frappé sur la tenue des élèves de ce collège porte des insignes de la religion chrétienne. L’exigence du port de ce logo par tous les élèves irrite certains leaders musulmans qui rejettent le port de cet insigne par les membres de leur communauté. Le durcissement du discours entre les responsables du collège et un imam de la ville nourrit des inquiétudes pour le vivre-ensemble.
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Wearing distinctive religious symbols in a denominational school divides Muslims and Christians in the Adamawa region
The Mazenod college in the city of Ngaoundéré is a Catholic institution among the oldest schools in the region. The logo stamped on the uniforms of the students of this college bears insignia of the Christian religion. The requirement for this logo to be worn by all students irritates some Muslim leaders who reject the wearing of this badge by members of their community. The verbal escalation between the college administration and an Imam of the city feeds concerns for living together.
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Crise anglophone : un bilan de plus en plus lourd
Les affrontements persistent dans les régions anglophones et font plusieurs morts. Des accrochages entre forces de défense et de sécurité et les groupes armés séparatistes ont été enregistrés dans plusieurs localités des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest la semaine dernière. En une semaine, les attaques simultanées et l’utilisation des engins explosifs improvisés par les groupes séparatistes ont fait neuf morts parmi les membres des forces de défense et de sécurité.
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Anglophone crisis: an increasingly heavy toll
Clashes persist in the Anglophone regions and cause several deaths. Clashes between defence and security forces and armed separatist groups were recorded in several localities in the North-West and South-West regions last week. In a week, simultaneous attacks and the use of improvised explosive devices by separatist groups killed 9 members of the defence and security forces.
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Au Cameroun, les besoins humanitaires croissent plus vite que les ressources.
Selon le HCR, la situation humanitaire au Cameroun est parmi les plus négligées du monde. Alors que les besoins humanitaires augmentent avec les conflits internes et dans les pays voisins, les ressources sont rares. Pour les nouvelles personnes déplacées, le manque de documents d’état civil constitue un obstacle à la scolarisation des plus jeunes. Le plan de rapatriement volontaire a permis à une partie des réfugiés nigérians et centrafricains de rentrer dans leur pays, mais près de 500 000 autres réfugiés toujours au Cameroun craignent pour leur sécurité une fois dans leur pays d’origine. Le gouvernement et ses partenaires réfléchissent à une nouvelle stratégie pour financer l’assistance aux personnes déplacées internes et aux réfugiés.
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In Cameroon, humanitarian needs are growing faster than resources.
According to UNHCR, the humanitarian situation in Cameroon is among the most neglected in the world. As humanitarian needs increase with internal conflicts and in challenges in neighbouring countries, resources are scarce. For the newly displaced people, the lack of civil status’ documents constitutes an obstacle to the education of the youngest amongst refugees and displaced people. The voluntary repatriation plan had enabled some Nigerian and Central African refugees to return to their country, but nearly 500,000 others still in Cameroon fear for their safety upon return in their country of origin. The Government and its partners are considering a new strategy to finance assistance to internally displaced persons and refugees.
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Dans le Nord-Ouest, le président du conseil régional consulte les chefs traditionnels
Les affrontements armés se poursuivent dans la région du Nord-Ouest et le président du conseil régional souhaite agir pour un retour au calme. Depuis le mois d’août, il rencontre des gardiens de la tradition pour exposer sa stratégie de paix et de développement. Le nouveau code de la décentralisation a permis une évolution institutionnelle dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest avec l’octroi d’un statut spécial à ces régions et la création d’une chambre des chefs traditionnels. Ces dispositions préfigurent une action soutenue des chefs traditionnels pour le retour à la paix et le développement de ces régions, mais la crise en cours a considérablement réduit l’influence des chefs traditionnels. Plusieurs chefs ont été enlevés ou assassinés par les groupes armés et des chefferies ont été attaquées.
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In the North-West, the president of the regional council consults with traditional leaders
Armed clashes continue in the North West region and the president of the regional council wishes to act for a return to peace. Since August, he has been meeting keepers of tradition to outline his strategy for peace and development. The new decentralization code has enabled institutional development in the North West and South West regions with the granting of a special status to these regions and the creation of a house of chiefs. These provisions foreshadow sustained action by traditional leaders to restore peace and development in these regions, but the current crisis has considerably reduced the influence of traditional leaders. Several chiefs have been kidnapped or murdered by armed groups and chiefdoms have been attacked.
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Quatre condamnés à mort pour le massacre de sept écoliers à Kumba dans la région du Sud-Ouest
En octobre 2020, une attaque commise par un groupe séparatiste contre une école avait fait sept morts et douze blessés, tous des enfants âgés de moins de 13 ans. En première instance, le tribunal militaire de Buéa a condamné quatre des accusés à la peine de mort. Si les avocats de la défense ont l’intention de faire appel contre ce verdict, la peine de mort réintroduite en 2014 au Cameroun n’a jamais été exécutée depuis plus de 20 ans.
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Four sentenced to death for the massacre of 7 schoolchildren in Kumba in the South-West region
In October 2020, an attack by a separatist group on a school left 7 dead and 12 injured, all children under the age of 13. In a first trial, the Buea military court sentenced four of the defendants to death penalty. While defence lawyers intend to appeal against this verdict, death penalty reintroduced in 2014 in Cameroon has never been implemented for more than 20 years.
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Nouvelles incursions de rebelles dans la région de l’Adamaoua
Deux combattants du groupe rebelle dénommé les 3R ont été arrêtés au Cameroun, dans la région de l’Adamaoua. Les incursions de groupes rebelles centrafricains au Cameroun ont souvent été associées à des enlèvements contre rançon. Outre l’activité de Boko Haram au Nord et la crise anglophone à l’Ouest, les incursions de rebelles centrafricains sur le sol camerounais constituent une autre menace à la paix et la sécurité dans le pays.
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New rebel incursions into the Adamawa region
Two fighters from the rebel group known as the 3Rs were arrested in Cameroon, in the Adamawa region. Incursions by Central African rebel groups into Cameroon have often been associated with kidnappings for ransom. Besides the activity of Boko Haram in the North and the Anglophone crisis in the West, the incursions of Central African rebels on Cameroonian soil constitute another threat to peace and security in the country.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Cameroun. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Cameroun. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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