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L’exécution publique de deux civils par des séparatistes à Guzang a défrayé la chronique cette semaine. Selon RFI, le mouvement Ambazonia Governing Council a revendiqué la responsabilité de cet acte. Le Préfet de la Momo a indiqué dans un communiqué avoir ouvert une enquête afin de traquer les responsables. Les chefs traditionnels et parlementaires de la région du Sud-Ouest ont procédé à une cérémonie rituelle dite de « lavage traditionnel » afin de conjurer les « villes mortes » imposées par les séparatistes. C’est sous bonne escorte sécuritaire que ces dignitaires se sont déployés dans un cortège dans les artères de Buea, la capitale régionale. Mgr Michael Miabesue Bibi, évêque de Buea, a suspendu deux prêtres, Fidei Donum aux États-Unis en fin de mission, pour son refus de rentrer dans leur diocèse d’incardination. C’est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur, et qui commence à être dénoncé par des Conférences épiscopales africaines, notamment parce qu’il a pour conséquence d’occasionner des déséquilibres dans les effectifs locaux. The public execution of two civilians by separatists in Guzang hit the headlines this week. According to RFI, the Ambazonia Governing Council claimed responsibility for the act. In a statement, the Senior Divisional Officer of Momo said he had opened an investigation to track down those responsible. The traditional chiefs and parliamentarians of the South-West region held a ritual ceremony known as a "traditional washing" to ward off the "dead towns" imposed by the separatists. The dignitaries were escorted in a procession through the streets of Buea, the regional capital. Michael Miabesue Bibi, Bishop of Buea, has suspended two priests who were Fidei Donum in the United States at the end of their mission, for refusing to return to their diocese of incardination. This is a growing phenomenon, which is beginning to be denounced by African bishops' conferences, particularly because it leads to imbalances in local staffing levels.
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Info Phare - Source médiatique
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Des séparatistes exécutent deux hommes à Guzang
Le 4 octobre dernier, deux hommes ont été exécutés sur la place publique dans la localité de Guzang (arrondissement de Batibo, département de la Momo, région du Nord-Ouest). Il s’agit du frère du Fon de Guzang, Hansel Mbanyamsi et d’un commerçant, Calistus Mbah. Ils ont été arrêtés par des séparatistes, assis sur le bitume devant une foule sur la place du marché. Accusés de collaboration avec l’armée, ils ont été fusillés. Selon RFI, le mouvement Ambazonia Governing Council, par la voix de Lucas Asu, résident au Canada, revendique la responsabilité de cette mise en scène filmée et diffusée sur les réseaux sociaux. L’affaire a provoqué une vive émotion. Amnesty International dénonce : « Ce crime haineux est une nouvelle manifestation de l’horreur quotidienne que subissent les habitant·e·s des villages et des villes dans les régions anglophones, où les groupes armés tentent d’imposer leur contrôle ». Dans un communiqué, le préfet du département, Benoît Nicaise Fouda Ateba, a indiqué mener des investigations pour traquer les responsables. Les plus hautes autorités de la chaîne administrative sont néanmoins restées silencieuses sur cet événement tragique. La crise socio-politique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a déjà fait plus de 6 000 morts depuis 2017. Ces derniers mois, les séparatistes multiplient les actions violentes, notamment pour empêcher la réouverture des écoles.
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Separatists execute two men in Guzang
On October 4, two men were executed in public in Guzang (Batibo sub-division, Momo division, North-West region). They were the brother of the Fon of Guzang, Hansel Mbanyamsi, and a shopkeeper, Calistus Mbah. They were arrested by separatists, sitting on the asphalt in front of a crowd in the market square. Accused of collaborating with the army, they were shot. According to RFI, the Ambazonia Governing Council, represented by Lucas Asu, a resident of Canada, claimed responsibility for the staged shooting, which was filmed and posted on social networks. The affair provoked strong emotions. Amnesty International denounced: "This heinous crime is yet another manifestation of the daily horror suffered by the inhabitants of villages and towns in the English-speaking regions, where armed groups are trying to impose their control". In a statement, the Senior Divisional Officer, Benoît Nicaise Fouda Ateba, said he was conducting investigations to track down those responsible. However, the highest authorities in the administrative chain remained silent on this tragic event. The socio-political crisis in the North-West and South-West regions has already claimed more than 6,000 lives since 2017. In recent months, the separatists have stepped up their violent actions, in particular to prevent the reopening of schools.
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Source médiatique - Media Source
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Les chefs traditionnels du Sud-Ouest engagent une « guerre spirituelle » contre les séparatistes
Depuis le déclenchement des affrontements armés dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les séparatistes ont imposé un mouvement de désobéissance civile aux populations à travers des « villes mortes », les menaçant de mort s’ils contrevenaient à ces injonctions. En riposte, les autorités administratives usent régulièrement de stratagèmes pour contraindre ces mêmes populations à vaquer normalement à leurs occupations (fermetures de commerce, etc.). Cette année, les chefs traditionnels et parlementaires du Sud-Ouest ont organisé une cérémonie dite de « lavage traditionnel » le 30 septembre dernier à Buea, afin de « conjurer les esprits » et d’éradiquer ce phénomène. Le cortège, composé de chefs traditionnels en tenues d’apparat, était conduit par le député Donald Esembe ainsi que « Chief Moja Moja », par ailleurs soldat du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR), unité d’élite de l’armée camerounaise. Ils étaient encadrés par la Police nationale et la Brigade d’infanterie motorisée.
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Traditional chiefs in the South-West launch a "spiritual war" against the separatists
Since the outbreak of armed clashes in the North-West and South-West regions, the separatists have imposed a movement of civil disobedience on the population through "ghost towns", threatening them with death if they contravene these injunctions. In response, the administrative authorities regularly use stratagems to force these same people to go about their business as usual (closing down shops, etc.).
This year, the traditional chiefs and parliamentarians of the South-West region organised a "traditional washing" ceremony on September 30 in Buea, in order to "ward off the spirits" and eradicate this phenomenon. The procession, made up of traditional chiefs in full regalia, was led by MP Donald Esembe and Chief Moja Moja, a soldier in the Bataillon d'Intervention Rapide (BIR), an elite unit of the Cameroonian army. They were accompanied by the National Police and the Motorised Infantry Brigade.a
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60 % des forêts sacrées de l’Ouest perdues
D’après Rain Forest, organisation internationale qui promeut la conservation de la biodiversité, 60 % des forêts sacrées dans la région de l’Ouest du Cameroun font face à une dégradation avancée. C’est ce que rapporte Data Cameroon, qui tire la sonnette d’alarme sur un sujet source de préoccupation pour les gardiens de la tradition dans cette partie du pays. Les forêts sacrées sont, selon André Kenne, notable à la chefferie supérieure Batcham, des lieux destinés « aux initiés et à certaines pratiques culturelles », de même qu’elles sont « de véritables sanctuaires de la biodiversité animale et végétale ». Mais la pression foncière, l’agriculture, l’urbanisation et l’affaiblissement des croyances contribuent à leur disparition. Cet état de fait est également accentué par un vide juridique. En effet, le vocable de forêt sacrée est inexistant, et dans les instruments juridiques internationaux édictant les principes de développement durable, l’accent est mis sur les forêts classées et les aires protégées. Il y a pourtant urgence à mettre en œuvre des actions de préservation effective, pour des raisons environnementales (lutte contre le réchauffement climatique, la désertification et la perte de biodiversité), mais également pour l’ordre traditionnel et les populations qui y sont établies depuis des temps immémoriaux.
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60% of West Cameroon's sacred forests lost
According to Rain Forest, an international organisation that promotes biodiversity conservation, 60% of the sacred forests in the West region of Cameroon are facing advanced degradation. This is according to Data Cameroon, which is sounding the alarm on a subject that is a source of concern for the guardians of tradition in this part of the country. According to André Kenne, notable of the Batcham chiefdom, sacred forests are places for "initiates and certain cultural practices", as well as being "veritable sanctuaries of animal and plant biodiversity". But land pressure, agriculture, urbanisation and the weakening of beliefs are contributing to their disappearance. This state of affairs is also exacerbated by a legal vacuum. The term "sacred forest" does not exist, and in international legal instruments laying down the principles of sustainable development, the emphasis is on classified forests and protected areas. Yet there is an urgent need to implement effective conservation measures, not only for environmental reasons (combating global warming, desertification and loss of biodiversity) but also for the traditional order and the people who have lived there since time immemorial.
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Source institutionnelle - Institutional Source
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Promotion du bilinguisme dans les établissements publics
La Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPBM) a entrepris une tournée dans les dix régions du pays, dans le but d’évaluer la pratique du bilinguisme dans les services publics. Le constat général qui se dégage c’est une faible pratique du bilinguisme, au détriment des usagers. Outre l’absence des deux langues officielles sur les affiches, les agents de la Commission ont également insisté sur l’importance de garantir une communication effective avec les usagers. Le directeur général de l’Hôpital régional de Bafoussam, Dr George Enow Orock, a d’ailleurs admis ces carences, en promettant de prendre les mesures nécessaires. Il a promis en particulier l’institution d’une journée dédiée au bilinguisme, au multiculturalisme et à la cohabitation dans cet établissement de santé. Durant cette visite, en cours, le même constat a été fait dans les régions du Littoral et du Sud-Ouest.
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Promoting bilingualism in public institutions
The National Commission for the Promotion of Bilingualism and Multiculturalism (NCPBM) has embarked on a tour of the country's ten regions, with the aim of assessing the practice of bilingualism in public services. The general conclusion is that bilingualism is not widely used, to the detriment of users. In addition to the absence of both official languages on posters, the Commission's staff also stressed the importance of ensuring effective communication with users.
The Director General of the Bafoussam Regional Hospital, Dr George Enow Orock, acknowledged these shortcomings, promising to take the necessary measures. In particular, he promised to set up a day dedicated to bilingualism, multiculturalism and cohabitation in this health establishment. During this visit, the same observations were made in the Littoral and South-West regions.
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Source religieuse - Religious Source
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Suspension de prêtres du diocèse de Buea
L’évêque de Buea, Mgr Michael Miabesue Bibi, a suspendu deux de ses prêtres, selon une circulaire datée du 2 octobre dernier. Les deux clercs sont suspendus de l’exercice du ministère sacré lié à la fonction presbytérale. Henry Amin Doh Tutuwan et Felix Nkafu étaient Fidei Donum aux États-Unis et, arrivés en fin de mission, ont refusé de rentrer dans leur diocèse comme le leur a exigé leur évêque. Les prêtres Fidei Donum (don de la foi) sont mis à la disposition d’autres diocèses ou continents par leurs évêques, dans le souci de l’entraide dans la mission universelle de l’Église. De nombreux diocèses en Afrique mettent régulièrement leurs prêtres à disposition de diocèses européens ou nord-américains, entre autres, pour pallier le déficit d’effectifs dans ces régions. Seulement, il est de plus en plus courant de constater que nombre de ces prêtres en mission ou aux études refusent de rentrer dans leur diocèse d’incardination et entrent parfois en conflit ouvert avec leur évêque. En 2018, la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire avait publié une déclaration fustigeant l’émergence du phénomène « d’errance de certains prêtres ivoiriens dans des diocèses de vieille chrétienté ».
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Priests suspended from the diocese of Buea
The Bishop of Buea, Michael Miabesue Bibi, has suspended two of his priests, according to a circular dated October 2. The two clerics have been suspended from exercising the sacred ministry associated with the office of priest. Henry Amin Doh Tutuwan and Felix Nkafu were Fidei Donum priests in the United States and, having reached the end of their mission, refused to return to their diocese as required by their bishop. Fidei Donum (gift of faith) priests are placed at the disposal of other dioceses or continents by their bishops, with a view to helping each other in the Church's universal mission. Many African dioceses regularly make their priests available to European or North American dioceses, among others, to make up for the shortage of personnel in these regions. However, it is increasingly common to find that many of these priests on mission or studying refuse to return to their dioceses of incardination and sometimes enter into open conflict with their bishop. In 2018, the Côte d'Ivoire Catholic Bishops' Conference published a statement condemning the emergence of the phenomenon of "the wandering of certain Ivorian priests in dioceses of old Christianity".
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission de veille de l'actualité du pluralisme culturel et religieux. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism as part of its mission of watch of cultural and religious pluralism news. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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