"Erreur" de TV5MONDE sur le drapeau du Cameroun / Le CNC interpelle les médias sur la couverture de la CAN 2023 / Le Cameroun classé 3e en Afrique subsaharienne parmi les pays emprisonnant des journalistes
 
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VEILLE PHAROS / CAMEROUN -
2 février 2024
 
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L’« erreur » de TV5MONDE sur le drapeau du Cameroun a défrayé la chronique cette semaine. L’opinion publique, notamment sur la toile et dans les médias, s’en est offusquée et le Gouvernement a vivement protesté auprès des dirigeants de la chaîne, mais également auprès de la diplomatie française contre un « fâcheux impair » qui porte « préjudice à l’honneur et à la souveraineté de la République du Cameroun ».

Le Conseil national de la Communication (CNC) interpelle les médias sur la couverture de la CAN 2023. En effet, la rivalité entre supporters camerounais et ivoiriens est l’occasion de dérapages qui favorisent la prolifération de discours de haine et stigmatisants. Joseph Chebongkeng Kalabubsu leur rappelle dans un communiqué « leur rôle d’éducation, d’information et de résilience sociale, dans un esprit d’objectivité, de modération et de responsabilité sociale ».

Le Cameroun est classé 3e en Afrique subsaharienne dans le recensement des journalistes emprisonnés. Le Comité pour la Protection des Journalistes fait état, dans son rapport annuel sur la période 2023, d’une aggravation globale de la situation des journalistes, dont le nombre en détention est passé de 31 en 2022 à 47 en 2023.

TV5MONDE's "mistake" with the Cameroon flag has been in the news this week. Public opinion, particularly on the web and in the media, took offence, and the Government lodged a strong protest with the channel's management, as well as with French diplomatic services, against an "unfortunate blunder" that "damages the honour and sovereignty of the Republic of Cameroon".

The National Communication Council (NCC) challenges the media’s responsibility on the cover of the 2023 African Cup of Nations. Indeed, the rivalry between Cameroonian and Ivorian supporters is an opportunity for excesses that encourage the proliferation of hate speech and stigmatisation. In a press release, Joseph Chebongkeng Kalabubsu reminds them of "their role in education, information and social resilience, in a spirit of objectivity, moderation and social responsibility".

Cameroon is ranked 3rd in Sub-Saharan Africa for the number of journalists imprisoned. In its annual report for 2023, the Committee to Protect Journalists noted an overall worsening in the situation of journalists, whose number in detention rose from 31 in 2022 to 47 in 2023.

 
 

Info Phare - Source institutionnelle

 
 

Affaire du drapeau du Cameroun : TV5MONDE s’excuse pour son « erreur »

Le 23 janvier dernier, dans son journal 64’ le Monde en français, la chaîne internationale française TV5MONDE a, dans un tableau de présentation des matches en cours de la Coupe d’Afrique des Nations 2023, présenté le Cameroun avec la bannière des séparatistes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. L’affaire a provoqué une vague d’indignation en particulier sur les réseaux sociaux, et les autorités camerounaises n’ont pas tardé à réagir.

Le jour suivant, le Conseil national de la Communication (CNC), l’organe de régulation des médias, a sommé, dans un communiqué, les responsables de « la chaîne de télévision mise en cause de lui adresser sans délai les explications appropriées au sujet de cet impair ». Dans le même temps, par la voix de son porte-parole, René Emmanuel Sadi, le Gouvernement a exprimé son indignation et protesté contre « cette grave méprise inacceptable et intolérable commise par un média de l’envergure de TV5Monde ». « Le Gouvernement de la République exige une rectification sans délai de ce fâcheux impair qui porte préjudice à l’honneur et à la souveraineté de la République du Cameroun, en même temps qu’il sème la confusion dans l’esprit de l’opinion nationale et internationale », poursuit le ministre de la Communication. En France, siège du média, l’Ambassade du Cameroun a également saisi par courrier le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française, lui demandant « le retrait de cette partie du journal des sites de la Chaîne de télévisionTV5 Monde et du cyber espace en général », « dans le souci de la préservation des bonnes relations qui ont toujours uni la République française et le Cameroun ».

Dans un communiqué, TV5MONDE reconnaît un « manque de vigilance » et « assure redoubler d’attention d’ici la fin de cette compétition ». « Consciente de l’émotion, particulièrement au Cameroun, provoquée par son erreur, TV5MONDE veillera scrupuleusement à bien utiliser le seul et unique drapeau consacré par la loi fondamentale de la République du Cameroun, vert-rouge-jaune frappé d’une étoile d’or. » Le PDG de la chaîne, Yves Bigot, s’est également excusé et expliqué auprès des autorités camerounaises, selon le service de presse.

Néanmoins, la toile ne décolère pas pour autant, vis-à-vis notamment de Denise Epoté, journaliste franco-camerounaise, directrice de la Distribution, du Marketing et de la Commercialisation des 8 chaînes de TV5MONDE, qu’une certaine opinion tient pour responsable de l’incident. La chaîne s’est d’ailleurs exprimée sur la situation, pour condamner « fermement les accusations, insinuations et injures portées contre elle ».

Cameroon flag affair: TV5MONDE apologises for its "mistake"

On January 23, in its news programme 64' le Monde en français, the French international channel TV5MONDE, in a table presenting the matches in progress at the 2023 African Cup of Nations, presented Cameroon with the banner of the separatists of the North-West and South-West regions. The affair provoked a wave of indignation, particularly on social networks, and the Cameroonian authorities were quick to react.

The following day, the media regulatory body, the National Communication Council (NCC), issued a press release summoning the management of "the television station in question to provide the appropriate explanations for this error without delay". At the same time, through its spokesman, René Emmanuel Sadi, the Government expressed its indignation and protested against "this serious, unacceptable and intolerable misunderstanding committed by a medium of the stature of TV5Monde". "The Government of the Republic demands that this unfortunate blunder, which is detrimental to the honour and sovereignty of the Republic of Cameroon, be rectified without delay, while at the same time sowing confusion in the minds of national and international opinion", continued the Minister of Communication. In France, where the media is based, the Cameroonian Embassy also wrote to the French Ministry of Europe and Foreign Affairs, asking it to "withdraw this part of the news report from the TV5 Monde television channel websites and from cyberspace in general", "in the interests of preserving the good relations that have always united the French Republic and Cameroon".

In a press release, TV5MONDE acknowledges a "lack of vigilance" and "promises to redouble its attention between now and the end of this competition". "Aware of the emotion caused by its error, particularly in Cameroon, TV5MONDE will scrupulously ensure that it uses the one and only flag enshrined in the fundamental law of the Republic of Cameroon, a green-red-yellow flag with a gold star." The channel's CEO, Yves Bigot, has also apologised and explained his position to the Cameroonian authorities, according to the press service.

Nevertheless, the web is not letting up, particularly with regard to Denise Epoté, a French-Cameroonian journalist and Director of Distribution, Marketing and Commercialisation for the 8 TV5MONDE channels, who some believe is responsible for the incident. The channel has also spoken out on the situation, "strongly condemning the accusations, insinuations and insults made against it".

 
 

Source médiatique - Media Source

 
 

Emprisonnement de journalistes : le Cameroun 3e en Afrique subsaharienne

Un rapport du Comité pour la protection des journalistes (CPJ) classe le Cameroun 3e parmi les États qui emprisonnent les journalistes en Afrique subsaharienne. Dans ce rapport, l’organisation recense uniquement les journalistes qui sont détenus par le Gouvernement et au sujet desquels il a pu être établi que leur travail est la cause de leur incarcération. Six professionnels, un record depuis 1992 (5), sont listés : Amadou Vamoulké (ancien directeur général de la CRTV), Stanislas Désiré Tchoua (propriétaire de trois médias : 100Sur Hebdo, L’Albatros et Impact Magazine), Thomas Awa Junior (Afrik2 et Aghem Messenger), Kingsley Fomunyuy Njoka (Canal2 English), Mancho Bibixy (Abakwa FM) et Conard Tsi (Abakwa FM, Horizon TV…).

Le rapport fait état d’une aggravation de la situation des journalistes en Afrique subsaharienne, dont le nombre d’incarcérés est passé de 31 en 2022 à 47 au 1er décembre 2023. Au total, le Comité a recensé 320 journalistes incarcérés, deuxième taux le plus élevé enregistré depuis le début du recensement en 1992.

Imprisonment of journalists: Cameroon ranks 3rd in sub-Saharan Africa

A report by the Committee to Protect Journalists (CPJ) ranks Cameroon 3rd among the countries that imprison journalists in sub-Saharan Africa. In this report, the organisation lists only those journalists who have been detained by the government and for whom it has been established that their work is the cause of their imprisonment. Six professionals, a record since 1992 (5), are listed: Amadou Vamoulké (former director general of the CRTV), Stanislas Désiré Tchoua (owner of three media: 100Sur Hebdo, L'Albatros and Impact Magazine), Thomas Awa Junior (Afrik2 and Aghem Messenger), Kingsley Fomunyuy Njoka (Canal2 English), Mancho Bibixy (Abakwa FM) and Conard Tsi (Abakwa FM, Horizon TV...).

The report shows that the situation of journalists in sub-Saharan Africa is worsening, with the number of journalists in prison rising from 31 in 2022 to 47 on 1 December 2023. In total, the Committee counted 320 journalists in prison, the second highest number recorded since the census began in 1992.

 
 

Désinformation autour de la retraite supposée de l’international Clinton Njie

Le 24 janvier, la veille d’un match du 3e match de poule du Cameroun à la CAN, une information annonçait la retraite internationale de Clinton Njie, joueur de l’équipe nationale de football du Cameroun, présent dans le groupe. Cameroon News Agency (CNA) a repéré l’information sur la page Facebook Le Dehors 237, suivie par plus de 10 000 abonnés. Selon la page, Clinton Njie citait la « corruption et le favoritisme comme obstacle au développement des talents au sein de l’équipe nationale », ainsi que « l’exclusion des joueurs anglophones des matchs internationaux, malgré leurs compétences comparables ». Il concluait en déclarant se concentrant sur son club, « plutôt que de s’engager avec un pays qui ne reconnaît pas ses talents en raison du tribalisme ».

L’information avait de quoi surprendre, car le joueur se trouvait avec toute l’équipe et que la nouvelle a été publiée la veille du dernier match de poule du Cameroun, décisif pour la qualification en 1/8e de finale de la compétition. Après vérification de CNA auprès de la source alléguée par Le Dehors 237, ainsi qu’auprès d’un représentant de l’attaquant de 30 ans, René Katche, l’information a été démentie, ainsi que d’autres allégations attribuées au président de la Fédération camerounaise de Football (FECAFOOT), Samuel Eto’o, à l’endroit du joueur.

Cette fausse information arrive alors que l’environnement du football camerounais est sous tension : critiques sur la gouvernance de la FECAFOOT et de la sélection nationale, crise avec certains joueurs (André Onana ou Éric-Maxime Choupo-Moting), résultats décevants par rapport aux ambitions proclamées, etc. Plus spécifiquement, Samuel Eto’o est désormais à couteaux tirés avec le 4e vice-président de l’instance faîtière du football camerounais, Henri Njalla Quan, suspendu le 1er juillet 2023 pour « ses agissements contraires aux statuts de la FECAFOOT ». Ce dernier est très critique de la gestion de la Fédération et du football camerounais dans son ensemble, et d’autres personnalités se plaignent régulièrement de la « marginalisation des anglophones » dans les instances de gestion et dans l’équipe nationale fanion.

Disinformation surrounding the supposed retirement of international Clinton Njie

On January 24, the day before a match in Cameroon's 3rd group match at the African Cup of Nations, a report announced the international retirement of Clinton Njie, a player in the Cameroon national football team who was in the squad. Cameroon News Agency (CNA) spotted the news on the Facebook page Le Dehors 237, which has more than 10,000 followers. According to the page, Clinton Njie cited "corruption and favouritism as obstacles to the development of talent within the national team", as well as "the exclusion of Anglophone players from international matches, despite their comparable skills". He concluded by declaring that he would concentrate on his club "rather than commit himself to a country that does not recognise its talents because of tribalism".

The news came as something of a surprise, given that the player was with the entire team and that the news was published on the eve of Cameroon's final group match, which was decisive for qualification for the 1/8th finals of the competition. After CNA checked with the source alleged by Le Dehors 237, as well as with a representative of the 30-year-old striker, René Katche, the information was denied, along with other allegations attributed to the president of the Cameroon Football Federation (FECAFOOT), Samuel Eto'o, against the player.

This false information comes at a time when football in Cameroon is under strain, with criticism of the governance of FECAFOOT and the national team, a crisis with certain players (André Onana and Éric-Maxime Choupo-Moting), and results that fall short of the club's stated ambitions. More specifically, Samuel Eto'o is now at loggerheads with the 4th vice-president of Cameroon's football governing body, Henri Njalla Quan, who was suspended on July 1st 2023 for "actions contrary to the statutes of FECAFOOT". Njalla Quan is highly critical of the management of the federation and Cameroonian football as a whole, and other prominent figures regularly complain about the "marginalisation of English-speakers" in management bodies and in the national team.

 
 

Crise de légitimité à la chefferie Fotetsa

Le sous-préfet de Dschang, Max Mbella Edjenguele, a interdit la « sortie du La’akam » (couronnement) de Paul Daniel Atongfack II.

L’année dernière, après le décès du Fon Jean Mariveau Djouatsa II, Clément Miguel Atemkeng Nandjou, âgé de 8 ans, avait été choisi par les kingmakers et approuvé par l’administration.

Dans une décision du 17 janvier, le sous-préfet a argué que la manifestation n’avait pas été déclarée, et présentait par ailleurs des risques de trouble à l’ordre public et pourrait conduire à des clashes entre factions opposées de la cour royale et du village tout entier.

Depuis l’année dernière, la communauté Fotetsa traverse une crise de succession qui ne semble pas se résoudre, tant les parties en présence sont opposées. Une cérémonie avait déjà été empêchée par les autorités en avril 2023. Le 29 janvier dernier, le préfet de la Menoua a exhorté les populations de Fotetsa « à ne pas prêter le flanc à ces actes de déstabilisation » dont l’objectif est de créer un « bicéphalisme successoral ».

Les chefferies de l’Ouest sont régulières traversées par des crises de succession, qui ont des sources internes (remise en cause des mode de succession), mais qui font également l’objet d’ingérences de l’administration, ce qui est vigoureusement contesté par les gardiens de la tradition.

Crisis of legitimacy in the Fotetsa chiefdom

The Divional Officer of Dschang, Max Mbella Edjenguele, has banned Paul Daniel Atongfack II from attending the La'akam (coronation).

Last year, after the death of Fon Jean Mariveau Djouatsa II, Clément Miguel Atemkeng Nandjou, aged 8, was chosen by the kingmakers and approved by the administration.

In a decision dated January 17, the sub-prefect argued that the demonstration had not been declared, and that it presented a risk of disturbing public order and could lead to clashes between opposing factions of the royal court and the entire village.

Since last year, the Fotetsa community has been going through a succession crisis that does not seem to be resolved, given the opposing parties involved. A ceremony had already been prevented by the authorities in April 2023. On January 29 this year, the Senior Diviosnal Officer of Menoua urged the people of Fotetsa "not to give in to these acts of destabilisation", the aim of which is to create a "two-headed succession".

The chieftaincies of the West are regularly plagued by succession crises, which have internal sources (questioning of the methods of succession), but are also subject to interference by the administration, which is vigorously contested by the guardians of tradition.

 
 

Source institutionnelle - Institutional Source

 
 

Le CNC interpelle les médias au sujet de la couverture médiatique de la CAN

Le président de la Commission nationale de la Communication (CNC) a, dans un communiqué rendu public le 23 janvier dernier, interpellé l’ensemble de la communauté médiatique et l’opinion publique au sujet de la couverture médiatique de la Coupe d’Afrique des Nations de football qui se déroule en ce moment en Côte d’Ivoire. Il observe « une récurrence de propos haineux, incitant parfois à la stigmatisation, au rejet ou à la provocation, émanant principalement des réseaux sociaux et abondamment relayés par les médias classiques ».

En effet, la toile est animée ces dernières semaines par la rivalité entre supporters camerounais et ivoiriens, qui remonte en réalité à la CAN 2021 organisée par le Cameroun. À l’aune de l’ouverture de la compétition, l’ambassadrice camerounaise en Côte d’Ivoire avait d’ailleurs fortement recommandé aux supporters des Lions indomptables un comportement exemplaire, rappelant dans une note d’information « l’importance du fair-play et du respect des lois et règlement du pays hôte pendant et après la compétition », avertissant ceux-ci que la Représentation camerounaise se désolidariserait de toute action contraire au fair-play et aux lois.

Joseph Chebongkeng Kalabubsu rappelle dans sa communication qu’« au-delà de l’importance et de la diversité du jeu et des enjeux d’une compétition internationale de l’envergure de la CAN, les médias, tout en préservant leur liberté d’expression, demeurent astreints à leur rôle d’éducation, d’information et de résilience sociale, dans un esprit d’objectivité, de modération et de responsabilité sociale ».

The CNC calls on the media regarding coverage of the African Cup of Nations

In a press release issued on January 23, the Chairman of the National Communication Commission (CNC) called on the entire media community and public opinion to take action regarding media coverage of the African Cup of Nations football tournament currently taking place in Côte d'Ivoire. It has observed "a recurrence of hate speech, sometimes inciting stigmatisation, rejection or provocation, mainly emanating from social networks and abundantly relayed by the traditional media".

In recent weeks, the web has been abuzz with the rivalry between Cameroonian and Ivorian fans, which in fact dates back to the 2021 African Cup of Nations organised by Cameroon. On the eve of the competition, Cameroon's ambassador to Côte d'Ivoire strongly urged Indomitable Lions supporters to behave in an exemplary manner, reminding them in an information note of "the importance of fair play and respect for the laws and regulations of the host country during and after the competition", warning them that the Cameroonian Representation would disassociate itself from any action contrary to fair play and the law.

Joseph Chebongkeng Kalabubsu points out in his communication that "beyond the importance and diversity of the game and the stakes of an international competition of the stature of the CAN, the media, while preserving their freedom of expression, remain bound by their role of education, information and social resilience, in a spirit of objectivity, moderation and social responsibility".

 
 

Biens culturels exportés illégalement

La France et l’Allemagne ont lancé le 19 janvier dernier un fonds de recherche sur la provenance des biens culturels d’Afrique subsaharienne. Le fonds sera constitué par les deux pays à raison de 360 000 euros par an, pour une durée de trois ans, et privilégiera les projets qui concernent les objets en provenance du Cameroun et du Togo, pays anciennement sous colonisation allemande puis française. L’objectif est d’intensifier la coopération des chercheurs franco-allemands avec les chercheurs africains.

Depuis le 15 janvier, une délégation du Ministère des Arts et de la Culture est en Allemagne afin d’identifier les objets conservés dans les musées allemands et peaufiner les conditions de restitution des biens culturels illégalement exportés à l’étranger.

Sous la pression des communautés et des associations, le Cameroun a entrepris de récupérer les objets culturels déportés pendant la période coloniale.

Illegally exported cultural goods

On January 19, France and Germany launched a research fund into the provenance of cultural goods from sub-Saharan Africa. The fund will be set up by the two countries at the rate of 360,000 euros per year for a period of three years, and will give priority to projects concerning objects from Cameroon and Togo, countries that were formerly colonised by Germany and then France. The aim is to step up cooperation between Franco-German researchers and African researchers.

Since January 15, a delegation from the Ministry of Arts and Culture has been in Germany to identify the objects held in German museums and to fine-tune the conditions for the restitution of cultural goods illegally exported abroad.

Under pressure from communities and associations, Cameroon has undertaken to recover cultural objects deported during the colonial period.

 
 

19e édition de la Semaine du bilinguisme

Du 29 janvier au 2 février 2024 se déroule la 19e édition de la semaine du bilinguisme sous le thème « Bilinguisme, vecteur de digitalisation des enseignements pour la promotion des valeurs civiques et morales dans un Cameroun pacifique et émergent ». Le lancement officiel s’est tenu le 29 janvier dernier sur la place des fêtes de Bertoua (région de l’Est), par le Secrétaire d’État auprès du ministre des Enseignements secondaires, Boniface Bayaola. La semaine se clôture par la journée nationale du bilinguisme, qui a lieu tous les premiers vendredis du mois de février.

Cet événement annuel a pour objectif de sensibiliser sur l’usage des deux langues officielles consacrées par la Constitution, l’anglais et le français, en particulier dans les établissements scolaires : Journée hebdomadaire du bilinguisme (mercredi), Jeu bilingue (usage de l’autre langue officielle pendant les dix dernières minutes du cours), Programme d’éducation bilingue spécial (intensification de l’apprentissage du français dans les établissements anglophones, et inversement, en expérimentation).

La crise socio-politique qui sévit depuis 2016 dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a favorisé un regain d’intérêt pour cette activité. La création, en 2017, de la Commission nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme a également renforcé la politique éducative dans le sens de rendre plus effectif l’usage des deux langues, mais également des langues nationales.

19th edition of Bilingualism Week

From January 29 to February 2, 2024, the 19th edition of Bilingualism Week is taking place under the theme "Bilingualism, a vector for digitising education to promote civic and moral values in a peaceful and emerging Cameroon". The official launch took place on January 29 at the Place des Fêtes in Bertoua (East Region), by the Secretary of State to the Minister of Secondary Education, Boniface Bayaola. The week closes with National Bilingualism Day, which takes place every first Friday in February.

The aim of this annual event is to raise awareness of the use of the two official languages enshrined in the Constitution, English and French, particularly in schools: Weekly Bilingualism Day (Wednesday), Bilingual Game (use of the other official language during the last ten minutes of the lesson), Special Bilingual Education Programme (intensification of the learning of French in English-speaking schools, and vice versa, under experimentation).

The socio-political crisis in the North-West and South-West regions since 2016 has led to renewed interest in this activity. The creation in 2017 of the National Commission for the Promotion of Bilingualism and Multiculturalism has also strengthened education policy in the sense of making the use of both languages, as well as national languages, more effective.

 
 

Source religieuse - Religious Source

 
 

Mgr Bibi lève la suspension de son prédécesseur


Il y a environ trois semaines, l’on apprenait la suspension, par Mgr Michael Bibi, évêque de Buea, de son prédécesseur, Mgr Immanuel Bushu, de toute célébration ou concélébration de messe publique sans son autorisation explicite. L’information est contenue dans une lettre datée du 22 novembre 2023, seulement diffusée le 7 janvier dernier. Mgr Bibi affirme faire l’objet, depuis trois ans, d’une opposition sérieuse dans son diocèse (attaques en ligne, pétitions…) et autres ingérences de la part de son prédécesseur. Il accuse même l’évêque émérite d’avoir effectué des voyages à Rome contre certaines de ses décisions. Selon le média en ligne ACI Afrique, durant cette période, Mgr Bibi a reçu le soutien de ses homologues de la Conférence épiscopale provinciale de Bamenda (BAPEC) et du Vatican.

Aucune des deux parties n’a publiquement évoqué les raisons exactes de ces tensions, mais Mimi Mefo Infos rapporte que Mgr Bibi est en conflit ouvert avec certains responsables du diocèse, en particulier le Rev. Goerge Nkeze, ancien président de la Catholic University Institute of Buea (CUIB). Ce dernier ce serait vigoureusement opposé à certaines réformes, dont son remplacement à la CUIB, et serait encore au contrôle de certains biens et comptes bancaires du diocèse. Mgr Bushu est soupçonné de soutenir Rev. Nkeze dans ce bras de fer avec son successeur.

Dans une déclaration le 14 janvier dernier, à l’occasion de la clôture du séminaire annuel de la Conférence nationale épiscopale du Cameroun (CENC), l’Ordinaire du diocèse de Buea a levé l’interdiction, expliquant avoir résolu à l’amiable les problèmes avec son prédécesseur. Le 13 janvier, Mgr Bushu avait exprimé ses regrets quant à ces malentendus.

Le diocèse de Buea est érigé en 1950, après élévation à la préfecture apostolique en 1923. Mgr Michael Bibi a été nommé évêque en 2021, à la suite de Mgr Immanuel Bushu, évêque de 2006 à 2019.

Bishop Bibi lifts the suspension of his predecessor

About three weeks ago, we learned that Bishop Michael Bibi of Buea had suspended his predecessor, Bishop Immanuel Bushu, from celebrating or concelebrating any public Mass without his explicit authorisation. The information is contained in a letter dated November 22, 2023, only circulated on January 7. Mgr Bibi claims that for the past three years he has been the subject of serious opposition in his diocese (online attacks, petitions, etc.) and other interference from his predecessor. He even accused the bishop emeritus of having travelled to Rome against some of his decisions. According to the online media ACI Afrique, during this period Bishop Bibi received the support of his counterparts in the Bamenda Provincial Episcopal Conference (BAPEC) and the Vatican.

Neither party has publicly stated the exact reasons for these tensions, but Mimi Mefo Infos reports that Bishop Bibi is in open conflict with certain diocesan officials, in particular Rev Goerge Nkeze, former president of the Catholic University Institute of Buea (CUIB). Nkeze is said to have vigorously opposed certain reforms, including his replacement at the CUIB, and to still be in control of certain diocesan assets and bank accounts. Bishop Bushu is suspected of supporting Rev. Nkeze in this tug-of-war with his successor.

In a statement issued on January 14 at the close of the annual seminar of the Cameroon National Episcopal Conference (CENC), the Ordinary of the Diocese of Buea lifted the ban, explaining that he had resolved the problems with his predecessor amicably. On January 13, Bishop Bushu had expressed his regrets about the misunderstandings.

The Diocese of Buea was erected in 1950, after being elevated to the status of Apostolic Prefecture in 1923. Bishop Michael Bibi was appointed bishop in 2021, following Bishop Immanuel Bushu, who was bishop from 2006 to 2019.

 
 

Source Société civile - Civil Society Source

 
 

Présentation officielle du Centre culturel haoussa à Yaoundé

Le Centre culturel haoussa, créé en 2019, a organisé une cérémonie de présentation officielle de son projet, le 17 janvier dernier sur l’esplanade de la Mosquée centrale de la Briqueterie (Yaoundé). C’était en présence de personnalités diverses, dont les universitaires émérites Jean-Emmanuel Pondi et Daniel Abwa. Le Centre a pour ambition de rassembler et préserver le patrimoine historique et culturel du peuple haoussa, et d’en faire la promotion. Cet événement a été l’occasion de se faire connaître du grand public, de lancer les cours de langue haoussa et d’inaugurer son site web.

Les Haoussas sont principalement établis au nord du Nigeria et au sud du Niger. Au Cameroun, ils sont d’installation récente (18e siècle) et on les retrouve principalement installés dans le nord (route du Hadj qui part d’Afrique de l’Ouest et passe par le Tchad), mais aussi un peu partout sur le territoire national en petits groupes, en particulier dans la région de l’Est (département de Bomba-et-Ngoko) où l’on retrouve un village appelé Haoussa. On en dénombre environ 500 000 au Cameroun.

Official presentation of the Haoussa Cultural Centre in Yaoundé

The Hausa Cultural Centre, due to be set up in 2019, held an official presentation ceremony on January 17 on the esplanade of the Briqueterie Central Mosque in Yaoundé. The event was attended by a wide range of personalities, including emeritus academics Jean-Emmanuel Pondi and Daniel Abwa. The Centre aims to collect, preserve and promote the historical and cultural heritage of the Hausa people. This event was an opportunity to make itself known to the general public, to launch Hausa language courses and to inaugurate its website.

The Hausa people live mainly in northern Nigeria and southern Niger. In Cameroon, they are recent settlers (18th century) and are found mainly in the north (on the Hajj route from West Africa via Chad), but also throughout the country in small groups, particularly in the eastern region (Bomba-et-Ngoko division) where there is a village called Haoussa. There are around 500,000 of them in Cameroon.

 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission de veille de l'actualité du pluralisme culturel et religieux. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism as part of its mission of watch of cultural and religious pluralism news. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.