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Cette semaine, l’actualité est marquée par la nouvelle de l’assassinat d’un journaliste dans la ville de Bamenda, quelques jours seulement après la journée mondiale de la liberté de la presse. La corporation a exprimé son indignation et les autorités publiques se sont empressées de condamner l’acte, et une enquête a été ouverte afin de faire toute la lumière sur ce meurtre supplémentaire. Alors que le contexte est marqué par la montée des discours de haine dans l’espace public réel et virtuel, l’ONG « Defyhatenow » a organisé, en partenariat avec le département de sociologie de l’université de Yaoundé I, un colloque national de trois jours sur les discours de haine et les violences au Cameroun. Les participants ont analysé la genèse et les formes de manifestation du problème, et ont formulé des recommandations pour une paix sociale plus effective dans le pays. Le ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique a inauguré deux Centres polyvalents de promotion de la jeunesse, dans la région du Nord-Ouest. L’intention affichée est, à travers les activités récréatives, sociales, de formation, de suivi et d’insertion socio-économique, d’empêcher l’enrôlement des jeunes tentés par les groupes séparatistes. This week, the news is marked by the assassination of a journalist in the town of Bamenda, only a few days after the World Press Freedom Day. The corporation expressed its indignation and the public authorities were quick to condemn the act, and an investigation was opened to shed light on this additional murder. In a context marked by the rise of hate speech in the real and virtual public space, the NGO "Defyhatenow" organised, in partnership with the Department of Sociology of the University of Yaoundé I, a three-day national colloquium on hate speech and violence in Cameroon. The participants analysed the genesis and forms of manifestation of the problem, and formulated recommendations for a more effective social peace in the country. The Minister of Youth and Civic Education inaugurated two Multipurpose Youth Promotion Centres in the North-West region. The intention is to prevent the recruitment of young people tempted by separatist groups through recreational, social, training, follow-up and socio-economic integration activities.
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Info Phare - Source médiatique
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Un journaliste tué à Bamenda par des séparatistes
Le dimanche 7 mai, Anye Nde Nsoh, correspondant régional pour le journal The Advocate, a été tué dans un bar à Bamenda par des hommes armés, alors qu’il s’y trouvait pour une collecte. Dans un communiqué le jour suivant, le préfet du département de la Mezam, Simon Emile Mooh, a immédiatement accusé les séparatistes : « Un groupe de terroristes armés à Ntarikon, dans l’arrondissement de Bamenda II, a assassiné sans pitié M. Anye Nde Nsoh. » Tout en condamnant un acte « méprisable, inacceptable et odieux », il a rassuré les populations et l’opinion publique sur le fait qu’une enquête avait été ouverte afin de faire toute la lumière sur ce crime et que ses auteurs soient punis. Condamnations et assurances réitérées le 11 mai par le ministre de la Communication, Emmanuel Sadi, dans un communiqué. Dans une capsule vidéo, Emmanuel Ndong dit Capo Daniel, numéro 2 du mouvement séparatiste armé Ambazonia Defense Forces, a reconnu la responsabilité de ses hommes. Il y déclare que le journaliste a été tué par erreur, la cible initiale étant un commandant de brigade de gendarmerie qui aurait ses habitudes dans ce bar. Cette nouvelle mort tragique d’un journaliste, quelques jours seulement après la journée mondiale de la liberté de la presse, a provoqué un vif émoi au sein de la corporation. Le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) a condamné cet assassinat et demandé que les responsables soient traduits devant la Justice. C’est également le cas de la Cameroon Association of English Speaking Journalists (CAMASEJ), qui a en outre organisé une marche de protestation à Bamenda. Depuis le début des affrontements armés entre séparatistes et forces de défense et de sécurité, le quotidien The Guardian Post dénombre 15 hommes et femmes de médias, tués dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
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Journalist killed in Bamenda by separatists
On Sunday May 7, Anye Nde Nsoh, regional correspondent for the Advocate newspaper, was killed in a bar in Bamenda by armed men while he was there for a collection. In a statement the following day, the Senior Divisional Officer of the Mezam Division, Simon Emile Mooh, immediately accused the separatists: "A group of armed terrorists in Ntarikon, Bamenda II SubDivision, mercilessly assassinated Mr. Anye Nde Nsoh." While condemning a "despicable, unacceptable and heinous" act, he reassured the people and public opinion that an investigation had been opened to shed light on this crime and that its perpetrators would be punished. Condemnations and assurances reiterated on May 11 by the Minister of Communication, Emmanuel Sadi in a press release. In a video clip, Emmanuel Ndong, known as Capo Daniel, number 2 of the armed separatist movement Ambazonia Defense Forces, acknowledged the responsibility of his men. He said the journalist was killed by mistake, the initial target being a gendarmerie brigade commander who was said to be a regular in the bar. This new tragic death of a journalist, only a few days after World Press Freedom Day, has caused a stir within the profession. The Cameroon Journalist Trade Union (CJTU) condemned the murder and called for those responsible to be brought to justice. The Cameroon Association of English Speaking Journalists (CAMASEJ) also condemned the killing and organised a protest march in Bamenda. Since the start of the armed clashes between separatists and the security forces, The Guardian Post has counted 15 media workers killed in the North-West and South-West regions.
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L’Assemblée régionale du Sud-Ouest réfléchit à son développement
Organisé par l’Assemblée régionale du Sud-Ouest, et placé sous le patronage du Premier ministre Joseph Dion Ngute, le South-West Peace and Development Forum s’est tenu du 12 au 13 mai dans la ville de Buea. Le forum réunissait les fils et filles originaires de la région, y compris d’anciens séparatistes. Au total, ce sont 600 délégués, soit 100 issus de chacun des 6 départements de la région, qui ont participé à ces assises. L’Assemblée régionale, présidée par Bachoma Zacheus Elango, souhaitait, à travers cette initiative, collecter les idées à même d’aider au développement économique, notamment dans trois secteurs prioritaires, à savoir la santé, l’éducation et les infrastructures. Cette initiative, heureuse à maints égards, a malheureusement déraillé lorsque le forum s’est transformé en une tribune d’expression de discours de haine et de commentaires xénophobes de la part de personnalités en vue de la région, stigmatisant les « étrangers », désignés comme « les personnes que nous n’aimons pas », et qui « accaparent nos terres et la gestion quotidienne des villes et villages de la région du Sud-Ouest ».
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The South-West Regional Assembly reflects on its development
Organised by the South-West Regional Assembly, and placed under the patronage of Prime Minister Joseph Dion Ngute, the South-West Peace and Development Forum was held from 12 to 13 May in the city of Buea. The forum brought together sons and daughters from the region, including former separatists. A total of 600 delegates, 100 from each of the six departments of the region, participated in the forum. The Regional Assembly, chaired by Bachoma Zacheus Elango, wanted to use this initiative to collect ideas that would help economic development, particularly in three priority sectors: health, education and infrastructure. This initiative, which was in many ways a happy one, unfortunately went off the rails when the forum became a forum for hate speech and xenophobic comments by prominent personalities in the region, stigmatising "foreigners" as "people we don't like" who "take over our land and the day-to-day running of towns and villages in the South-West region".
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Colloque national sur les discours de haine et la violence au Cameroun
Defyhatenow et le département de Sociologie de l’Université de Yaoundé I ont organisé, du 10 au 12 mai, un colloque sous le thème « Les discours haineux et les violences au Cameroun : genèses sociales, formes émergentes et pistes de réponses ». Ce colloque a permis aux intervenants issus des universités, de la société civile, des ministères, de la Sûreté nationale, etc., d’analyser en profondeur les causes et les formes de la violence et de formuler des recommandations pour lutter contre les discours incitant à la haine et à la violence au Cameroun. Ce colloque se déroule dans un contexte de montée des discours de haine. Le 11 mai dernier, l’activiste Sébastien Ebale a été convoqué au Secrétariat d’État à la Défense (SED), puis arrêté le 17 mai, accusé d’outrage à la tribu, nouvelle infraction créée au sortir du cycle électoral 2018-2020. Dans un direct Facebook d’une trentaine de minutes, il s’en est pris aux chauffeurs de taxi et aux femmes anglophones et Bamoun, leur demandant de retourner dans leurs régions d’origine.
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National colloquium on hate speech and violence in Cameroon
Defyhatenow and the Department of Sociology of the University of Yaoundé I organised, from 10 to 12 May, a colloquium under the theme "Hate speech and violence in Cameroon: social genesis, emerging forms and possible responses". This colloquium enabled speakers from universities, civil society, ministries, national security, etc., to analyse in depth the causes and forms of violence and to formulate recommendations to fight against speeches inciting to hatred and violence in Cameroon. This colloquium is taking place in a context of increasing hate speech. On 11 May, activist Sébastien Ebale was summoned to the Secretariat of State for Defence (SED) and arrested on 17 May, accused of contempt of the tribe, a new offence created after the 2018-2020 electoral cycle. In a 30-minute Facebook live stream, he attacked Anglophone and Bamoun taxi drivers and women, asking them to return to their home regions.
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Conflits et sécurisation foncière
L’épineuse question des litiges fonciers est au cœur du projet Conflits et sécurisations foncières en Afrique centrale et de l’Ouest (COSEFAC). Cette problématique, qui trouble la paix sociale au Cameroun ces dernières semaines, était au cœur d’un séminaire-atelier, où des experts se sont penchés spécifiquement sur les cas de quelques régions du Cameroun. La région de l’Est est celle qui connaît le plus grand nombre de conflits fonciers en raison notamment de la richesse de son sous-sol. Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le déplacement massif des populations et la persistance de la crise sécuritaire font se poser la question du devenir des terres laissées à l’abandon. Il y a quelques années, des affrontements ont également eu lieu dans l’Extrême-Nord (affrontements Mousgouls-Arabes Choa), l’Adamaoua et dans d’autres régions du pays. La problématique est nationale. Le projet COSEFAC est une initiative visant à résoudre les crises foncières en Afrique subsaharienne. Les conflits fonciers sont souvent négligés dans le traitement des conflits, malgré leur rôle crucial dans le déclenchement et la perpétuation de ces derniers. Les zones d’étude du projet COSEFAC comprennent des zones de conflits passés, actuels et potentiels au Cameroun et en Côte d’Ivoire. Il vise à garantir une sécurité optimale des campagnes dans le cadre de conflits violents et de mouvements de population. Il examine de près les trajectoires foncières des crises ivoirienne et camerounaise, analyse les relations sociofoncières entre les acteurs ruraux, éclaire l’instrumentalisation des politiques foncières dans les contextes post-conflits et met en lumière les effets conflictogènes des transactions foncières.
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Conflicts and land tenure security
The thorny issue of land disputes is at the heart of the Conflicts and Land Security in Central and West Africa (COSEFAC) project. This issue, which has been disturbing social peace in Cameroon in recent weeks, was the focus of a seminar-workshop, where experts looked specifically at the cases of several regions of Cameroon. The East region is the one with the highest number of land conflicts, mainly due to its rich subsoil. In the North-West and South-West regions, the massive displacement of populations and the persistence of the security crisis raises the question of what will happen to the land that has been abandoned. A few years ago, clashes also took place in the Far-North (Mousgoum-Choa Arabs clashes), Adamaoua and other regions of the country. The problem is national. The COSEFAC project is an initiative to address land crises in sub-Saharan Africa. Land conflicts are often neglected in conflict management, despite their crucial role in triggering and perpetuating conflicts. The study areas of the COSEFAC project include past, present and potential conflict areas in Cameroon and Côte d'Ivoire. It aims to ensure optimal rural security in the context of violent conflicts and population movements. It closely examines the land trajectories of the Ivorian and Cameroonian crises, analyses the socio-fonetary relations between rural actors, sheds light on the instrumentalisation of land policies in post-conflict contexts and highlights the conflict-generating effects of land transactions.
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Messe de la Nation à la basilique Marie Reine des Apôtres de Mvolyé
Le 14 mai, l’archevêque de Yaoundé, Mgr Jean Mbarga, a présidé la Messe de la Nation en la basilique Marie Reine des Apôtres de Mvolyé. Depuis 8 éditions, l’ordinaire de la capitale politique camerounaise réunit les forces vives de la nation dans une prière pour la paix et la concorde nationales. Cette messe se déroule à la veille de la fête nationale de l’Unité, tous les 20 mai.
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Mass of the Nation at the Basilica of Mary Queen of Apostles in Mvolyé
On May 14, Archbishop Jean Mbarga of Yaoundé, presided over the Mass of the Nation at the Basilica of Mary Queen of Apostles in Mvolyé. For the past 8 editions, the ordinary of the Cameroonian political capital has brought together the living forces of the nation in a prayer for peace and national concord. This mass takes place on the eve of the National Day of Unity, every May 20.
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Limiter l’enrôlement de la jeunesse dans les groupes séparatistes
Deux nouveaux Centres polyvalents de promotion de la jeunesse (CPMJ) ont été inaugurés par le ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique, Mounouna Foutsou, un dans l’arrondissement de Santa, et l’autre dans l’arrondissement de Bamenda 1er. Le CMPJ est « une structure destinée à l’accompagnement extrascolaire des jeunes de la localité dans laquelle il est implanté. À travers les activités récréatives, sociales, de formation, de suivi et d’insertion socio-économique qu’il propose, il contribue à la restauration des jeunes, quel que soit leur niveau social. » Implantés dans la région du Nord-Ouest, foyer du séparatisme armé, les CMPJ devraient permettre de fournir des formations aux jeunes désœuvrés tentés de rejoindre les groupuscules sécessionnistes.
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Limiting the recruitment of youth into separatist groups
Two new Multipurpose Youth Promotion Centres (MYPCs) were inaugurated by the Minister of Youth and Civic Education, Mounouna Foutsou, one in the Santa Subdivision, and the other in the Bamenda I Division. The MYPC is "a structure intended for the extracurricular accompaniment of young people in the locality where it is located. Through the recreational, social, training, follow-up and socio-economic integration activities it offers, it contributes to the restoration of young people, whatever their social level."
Located in the North-West region, a hotbed of armed separatism, the MYPCs are expected to provide training to unemployed youths tempted to join secessionist groups.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission de veille de l'actualité du pluralisme culturel et religieux. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism as part of its mission of watch of cultural and religious pluralism news. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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