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Le décès de Ni John Fru Ndi a marqué l’actualité cette semaine. Opposant charismatique au président Paul Biya depuis près de 35 ans, il était le porte-voix de la cause anglophone. Bien que de moins en moins influent politiquement auprès des siens, c’est une figure de poids qui tire sa révérence alors que la crise socio-politique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest continue. Un « appel à candidatures » du préfet de la Menchum, afin de procéder à la succession du Fon de Esu assassiné l’année dernière, crée une vive polémique chez les gardiens de la tradition. Cette démarche va à l’encontre des usages dans la région, régie notamment par la Common law, et des prérogatives connues des autorités administratives dans cette matière. C’est ce que la Council of chiefs de la Menchum a tenu à rappeler à l’administrateur civil. Face aux risques que fait peser l’Intelligence Artificielle (IA) sur les libertés et droits fondamentaux, la stabilité socio-politique, la création d’emplois, la sécurité, etc., 5 organisations de la société civile interpellent le Gouvernement et les médias dans une déclaration sur les enjeux de l’IA. The death of Ni John Fru Ndi dominated the news this week. A charismatic opponent to President Paul Biya for almost 35 years, he was the voice of the Anglophone cause. Although less and less influential politically with his community, he is an important figure who is stepping down as the socio-political crisis in the North-West and South-West regions continues. A "call for candidates" from the Senior Divisional Officer of Menchum, to succeed the Fon of Esu who was assassinated last year, has created a lively controversy among the guardians of tradition. The move runs counter to the customs of the region, which is governed by Common law, and the known prerogatives of the administrative authorities in this matter. This is what the Menchum Council of Chiefs reminded the civil administrator. Faced with the risks posed by artificial intelligence (AI) to fundamental rights and freedoms, socio-political stability, job creation, security, etc., five civil society organizations have issued a statement to the Government and the media on the challenges of AI.
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Info Phare - Source institutionnelle
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Décès de Ni John Fru Ndi, opposant emblématique et porte-voix de la cause anglophone
La semaine a commencé avec l’annonce du décès, à l’âge de 82 ans, de Ni John Fru Ndi, opposant historique au président Paul Biya depuis près de 35 ans. Selon l’avis de décès, il est décédé le 12 juin à 23h30 après une longue maladie. Il s’était retiré de la vie publique depuis plus d’un an et avait de fait cédé la présidence de son parti dont il ne souhaitait plus assurer la direction. Militant du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), il quitte le parti et crée avec des compagnons le Social Democratic Front (SDF), qu’il positionne à gauche de l’échiquier politique et idéologique. Il se présente pour la première fois à l’élection présidentielle contre le président Paul Biya en 1992. Il arrive officiellement deuxième à cette présidentielle avec 36 % des voix, contre 40 % pour son adversaire. C’est son principal fait d’armes dans sa carrière politique. L’ensemble des acteurs de la vie publique lui ont rendu hommage. Du président Paul Biya, aux figures emblématiques de l’opposition – Maurice Kamto, Cabral Libii – ils ont reconnu son indéniable contribution au retour du multipartisme ainsi que son sens patriotique. Alors que le pays est confronté à la crise socio-politique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ancien Southern Cameroons, son décès revêt une résonance particulière. Tout au long de son engagement politique, il a toujours dénoncé la marginalisation des anglophones. Sur la forme de l’État, il était favorable au retour au fédéralisme. S’il n’hésitait pas à critiquer durement le pouvoir en place – il avait déclaré, dans une interview accordée au journal « Le Monde » en 2017, que « monsieur Paul Biya doit être amené à la Cour pénale internationale et qu’on doit le juger pour crimes contre l’humanité » – il était également perçu, sur la fin, comme un traître par les séparatistes, qui l’avaient d’ailleurs brièvement enlevé en 2019 afin de le forcer à boycotter les législatives de 2020. Figure respectée, il avait pourtant peu à peu perdu de son influence auprès des siens et pesait peu voire pas du tout auprès de la branche politique du mouvement séparatiste. Depuis 2017, les forces de défense et de sécurité font face à une multitude de groupes sécessionnistes. Selon Internatiol Crisis Group (février 2023), le conflit a déjà fait 6 000 morts et provoqué le déplacement de 800 000 personnes (déplacées internes et réfugiées au Nigeria voisin).
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Death of Ni John Fru Ndi, emblematic opponent and spokesman for the Anglophone cause
The week began with the announcement of the death, at the age of 82, of Ni John Fru Ndi, a historic opponent to President Paul Biya for almost 35 years. According to the obituary notice, he died at 11.30 p.m. on June 12 after a long illness. He had withdrawn from public life for over a year, and had relinquished the presidency of his party, which he no longer wished to lead. A member of the Cameroon People’s Democratic Movement (CPDM), he left the party to form the Social Democratic Front (SDF), which he positioned on the left of the political and ideological spectrum. In 1992, he stood for the first time in a presidential election against President Paul Biya. He officially came second with 36% of the vote, against 40% for his opponent. This was his main achievement in his political career. All those involved in public life paid him tribute. From President Paul Biya to emblematic opposition figures such as Maurice Kamto and Cabral Libii, they recognized his undeniable contribution to the return of multiparty politics, as well as his sense of patriotism. At a time when the country is facing a socio-political crisis in the North-West and South-West regions, formerly Southern Cameroons, his death takes on a particular resonance. Throughout his political career, he always denounced the marginalization of Anglophones. On the form of the State, he favored a return to federalism. While he never hesitated to harshly criticize those in power - in an interview with “Le Monde” in 2017, he declared that "Mr. Paul Biya must be taken to the International Criminal Court and tried for crimes against humanity" - he was also, in the end, perceived as a traitor by the separatists, who briefly kidnapped him in 2019 to force him to boycott the 2020 legislative elections. A respected figure, he had nevertheless gradually lost influence with his community, and carried little or no weight with the separatist movement's political wing. Since 2017, the defense and security forces have been facing a multitude of secessionist groups. According to Internatiol Crisis Group (February 2023), the conflict has already claimed 6,000 lives and displaced 800,000 people (internally displaced persons and refugees in neighboring Nigeria).
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3 520 ex-combattants ont rejoint les CNDDR depuis 2019
Dans un récent point de presse, le coordonnateur du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR), Francis Faï Yengo, a révélé qu’à ce jour, 3 520 ex-combattants ont déjà été reçus dans les centres de Bamenda, Buea et Mora. Ces centres ont été créés en 2019 afin d’accueillir et faciliter la réinsertion sociale des combattants séparatistes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et les miliciens de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord qui souhaitent déposer les armes. Ainsi, d’après le coordonnateur, le centre DDR de Buea a déjà reçu 413 ex-combattants (379 hommes, 23 femmes et 11 enfants), le centre de Bamenda 372 (250 hommes, 74 femmes, 48 enfants), et le centre de Mora 2 735 (712 hommes, 738 femmes, 1 285 enfants). Il précise en outre que 100 ex-miliciens ont été reçus dans les centres il y a quelques jours : 60 à Mora et 40 dans les centres de Buea et Bamenda.
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3,520 ex-combatants have joined NDDRC since 2019
In a recent press briefing, the coordinator of the National Disarmament Demobilization and Reintegration Committee (NDDRC), Francis Faï Yengo, revealed that to date, 3,520 ex-combatants have already been received at the Bamenda, Buea and Mora centers. These centers were created in 2019 to receive and facilitate the social reintegration of separatist fighters from the North-West and South-West regions, and Boko Haram militiamen in the Far-North region who wish to lay down their arms. According to the Coordinator, the Buea DDR center has already received 413 ex-combatants (379 men, 23 women and 11 children), the Bamenda center 372 (250 men, 74 women, 48 children), and the Mora center 2,735 (712 men, 738 women, 1,285 children). It also states that 100 ex-militiamen were received in the centers a few days ago: 60 in Mora and 40 in the Buea and Bamenda centers.
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Succession à Esu : le préfet de la Menchum irrite les gardiens de la tradition
Il y a un peu plus d’an, le 9 mars 2022, le Fon (chef traditionnel) d’Esu (arrondissement de Fungon, département de la Menchum, région du Nord-Ouest), Albert Kum Achuo Fonkum était assassiné avec sa première épouse, Bibiana Duh. Accompagnés d’une délégation, ils revenaient d’une cérémonie d’intronisation du Fon de Weh lorsqu’ils ont été attaqués. Alors que les auteurs de ce crime n’ont toujours pas été appréhendés, le préfet de la Menchum, Abdoulahi Aliou a, dans un communiqué rendu public le 8 juin dernier, appelé à toute personne figurant dans la ligne de succession à faire acte de candidature auprès de ses services. Cette communication a provoqué une vive polémique et une profonde indignation. Le 14 juin suivant, le Council of chiefs de la Menchum a adressé une réponse cinglante au chef de terre. Ils y qualifient la sortie du préfet de provocation, mais plus encore, d’une gifle accompagnée d’une désacralisation des traditions et coutumes du royaume d’Esu. Ils lui rappellent que sous la Common law (sous-système juridique en vigueur dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest), le rôle de l’administration est essentiellement honorifique dans le processus de désignation et d’intronisation du successeur. Ils s’étonnent de l’empressement de l’administrateur civil à pourvoir la chefferie d’un nouveau Fon, alors que les enquêtes pour retrouver ses assassins sont infructueuses depuis plus d’un an. Il est impératif selon eux de d’abord clarifier les responsabilités dans la mort du Fon avant d’entamer les différents rituels commandés par leurs coutumes et usages. Cette controverse remet en débat, d’une part, le problème des rapports entre les autorités administratives et les autorités coutumières traditionnelles – interventionnisme, instrumentalisation – et, d’autre part, le respect de spécificité des régions régies par la Common law qui ont toujours géré librement les affaires de cette nature, sans l’intrusion de l’administration. Rappelons que le respect de cette spécificité était l’une des revendications des avocats anglophones lors des manifestations réprimées de 2016.
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Succession in Esu: the Prefect of Menchum irritates the guardians of tradition
Just over a year ago, on March 9, 2022, the Fon (traditional chief) of Esu (Fungon subdivision, Menchum division, North-West region), Albert Kum Achuo Fonkum, was assassinated along with his first wife, Bibiana Duh. Accompanied by a delegation, they were returning from an enthronement ceremony for the Fon of Weh when they were attacked. While the perpetrators of this crime have still not been apprehended, the Senio Divisional Officer of Menchum, Abdoulahi Aliou, issued a statement on June 8 calling on anyone in the line of succession to apply to his office. This communication provoked lively controversy and deep indignation. On June 14, the Menchum Council of Chiefs sent a scathing reply to the chief of land. In it, they described the Senior Divisional Officer’s outburst as a provocation, but more than that, as a slap in the face and a desecration of the traditions and customs of the Esudom. They remind him that under Common Law (the legal sub-system in force in the North-West and South-West regions), the role of the administration is essentially honorary in the process of designating and enthroning the successor. They are astonished by the civil administrator's eagerness to fill the chieftaincy with a new Fon, when investigations to find his killers have been fruitless for over a year. In their view, it is imperative to first clarify who was responsible for the Fon's death, before embarking on the various rituals required by their customs and practices. This controversy brings into question, on the one hand, the relationship between administrative authorities and traditional customary authorities - interventionism, instrumentalization - and, on the other hand, respect for the specificity of regions governed by Common Law, which have always managed such matters freely, without administrative intrusion. Respect for this specificity was one of the demands made by Anglophone lawyers during the repressed demonstrations of 2016.
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Les Banen de retour sur leurs terres ancestrales
Le président Paul Biya a autorisé, par décret n°2023/01630/PM du 27 avril 2023, le retour des populations déplacées de la forêt d’Ebo’o dans leurs villages d’origine respectifs situés dans l’arrondissement de Yingui, département du Nkam, région du Centre. Ces populations éparpillées et installées dans diverses parties du pays avaient été chassées de leur terroir au début des années 1960. Dans un arrêté actant leur départ, les autorités de l’époque ont évoqué la volonté de pacifier cette partie du pays qui était proche des zones de maquis et en proie à des luttes d’indépendance, avec la promesse de les réinstaller une fois le calme revenu. La décision historique du chef de l’État, plus de 60 ans après, est donc la concrétisation d’une promesse longtemps attendue et espérée par ces populations Banen qui ont vu planer la menace de transformer leur terroir en parc, scellant définitivement tout espoir de retour aux sources.
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The Banen return to their ancestral lands
By decree no. 2023/01630/PM of April 27, 2023, President Paul Biya authorized the return of displaced populations from the Ebo'o forest to their respective villages of origin in the Yingui subdivision, Nkam division, Centre region. These scattered populations, settled in various parts of the country, had been evicted from their lands in the early 1960s. In a decree formalizing their eviction, the authorities of the time cited the desire to pacify this part of the country, which was close to the maquis and prey to independence struggles, with the promise to resettle them once calm had returned. The Head of State's historic decision, more than 60 years later, is therefore the fulfillment of a long-awaited and hoped-for promise by the Banen people, who saw the threat of their land being turned into a park hanging over them, definitively sealing any hope of a return to their roots.
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L’Église évangélique du Cameroun décentralisée face aux obstacles à sa légalisation
L’Église évangélique du Cameroun décentralisée (EEC-D) a entamé les démarches administratives pour sa légalisation, ce qui acterait définitivement le schisme avec l’Église évangélique du Cameroun, créée il y a 49 ans. Les observateurs notent néanmoins des manœuvres hostiles de la part des autorités publiques, en particulier du ministère de l’Administration territoriale, en charge des questions du culte. Selon le quotidien « Le Jour », le 22 mai dernier, le sous-préfet de l’arrondissement de Foumban (département du Noun dans la région de l’Ouest) interdisait le lancement des activités de cette « faction dite décentralisée », accusant la « pseudo Eec-D de pécher par mimétisme et concurrence déloyale à l’égard de l’Église Évangélique du Cameroun ; tenue des réunions clandestines et des activités non autorisées visant à déstabiliser les fidèles au sein de l’Église Évangélique du Cameroun (qui comportent) des menaces à l’ordre public ». Toujours selon le même organe de presse, le ministre Paul Atanga Nji délivrait le 8 juin dernier un communiqué peu amène à l’endroit de l’église en constitution : « des individus sans foi ni loi (qui) sillonnent depuis quelque temps les villes et campagnes, se prévalant d’un mandat de réforme de l’Église Évangélique du Cameroun (Eec) […]. Ces individus, dont la plupart sont des membres ou anciens membres de l’Église Évangélique du Cameroun autorisée par décret n°74/DF/853 du 14 octobre 1974,prétendent par ailleurs que leur organisation, l’EEC-D, bénéficie d’une reconnaissance juridique des pouvoirs publics. […] Après quelques années de turbulence, l’Eec retrouve progressivement la sérénité suite à la tenue, le 31 décembre 2021 du synode de Bangangté qui a consacré la réconciliation en son sein. Désormais l’Eec est dotée d’un bureau consensuel et reconnu, dirigé par le révérend pasteur Billa Mbenga Alexandre ». Face à ces entraves, les dirigeants de la nouvelle église ont choisi d’introduire leur demande à la préfecture de Yaoundé plutôt qu’à Foumban, où leurs adversaires les attendaient pour « dénoncer une dérive ethnique ». Euloge Yagnigni Mfopou, coordonnateur général de l’EEC-D, proclame quant à lui l’origine pluriethnique de la nouvelle organisation religieuse. La scission n’aurait pas, selon lui, de motifs théologiques, mais bien managériaux. Il affirme ainsi « se battre pour qu’une nouvelle église prenne corps, celle qui travaille pour l’épanouissement de tous ses bergers et non de quelques éternels privilégiés et aide la base à se développer ». Depuis 2017, l’EEC traverse une crise multiforme. Alors qu’il s’agissait au départ d’une contestation des résultats du scrutin du synode de Ngaoundéré, une remise en cause de son management interne et même une crise financière au sein de sa microfinance (CAMED S.A) s’y sont greffées. Il faut noter une forte implication des plus hautes autorités du pays dans la remise en ordre de marche de l’EEC. En décembre 2022, le synode ayant amorcé le tournant décisif vers la réconciliation s’est tenu à Bangangté, fief du président du Sénat, Marcel Niat Njifenji. Le dernier synode s’est tenu en avril à Foumban avec une implication appuyée du sultan des Bamoun, Mouhammad-Nabil Mbombo Njoya. Il y a quelques jours, une réunion du Bureau s’est tenue à la résidence du président du Sénat sis à Yaoundé, en présence du ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, ancien d’église honoraire, et du sénateur Etame Massoma. Au cours de cette réunion, un Comité de sages a été mis en place et sera présidé par la deuxième personnalité du pays. Les nouveaux dirigeants de l’EEC, jusqu’ici, ne se sont pas publiquement exprimés sur le schisme en cours.
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Decentralized Evangelical Church of Cameroon faces obstacles to legalization
The Decentralized Evangelical Church of Cameroon (EEC-D) has begun the administrative procedures for its legalization, which would definitively formalize the schism with the Evangelical Church of Cameroon, created 49 years ago. Observers are nonetheless noting hostile maneuvers on the part of public authorities, particularly the Ministry of Territorial Administration, which is in charge of religious affairs. According to the daily "Le Jour", on May 22, the Divisional Officer of the Foumban subdivision (Noun division in the West region) prohibited the launch of the activities of this "so-called decentralized faction", accusing the "pseudo Eec-D of sinning by mimicry and unfair competition with the Evangelical Church of Cameroon; holding clandestine meetings and unauthorized activities aimed at destabilizing the faithful within the Evangelical Church of Cameroon (which involve) threats to public order". Also according to the same press organization, on June 8, Minister Paul Atanga Nji issued a rather unkind statement about the church: "Lawless individuals (who) have been crisscrossing the towns and countryside for some time, claiming to have a mandate to reform the Evangelical Church of Cameroon (Eec) [...]. These individuals, most of whom are members or former members of the Evangelical Church of Cameroon authorized by decree n°74/DF/853 of October 14, 1974, also claim that their organization, the EEC-D, enjoys legal recognition from the public authorities. [...] After several years of turbulence, the Eec is gradually regaining serenity following the Bangangté Synod on December 31, 2021, which established reconciliation within the organization. The Eec now has a consensual and recognized board, headed by Reverend Pastor Billa Mbenga Alexandre". Faced with these obstacles, the leaders of the new church chose to submit their application to the Yaoundé division office rather than to Foumban, where their opponents were waiting to "denounce an ethnic drift". EEC-D general coordinator Euloge Yagnigni Mfopou, for his part, proclaims the multi-ethnic origin of the new religious organization. In his view, the split was not theological, but rather managerial. He affirms that he is "fighting for a new church to take shape, one that works for the fulfillment of all its shepherds and not a few eternally privileged ones, and helps the grassroots to develop". Since 2017, the EEC has been going through a multifaceted crisis. While it began as a challenge to the results of the Ngaoundéré synod ballot, it has been joined by a questioning of its internal management and even a financial crisis within its microfinance (CAMED S.A.). It should be noted that the country's highest authorities were heavily involved in getting the company back on track. The country's highest authorities are heavily involved in getting the EEC back on track. In December 2022, the synod that marked the decisive turning point towards reconciliation was held in Bangangté, the stronghold of the President of the Senate, Marcel Niat Njifenji. The last synod was held in April in Foumban, with the support of the Sultan of Bamoun, Mouhammad-Nabil Mbombo Njoya. A few days ago, a Bureau meeting was held at the residence of the President of the Senate in Yaoundé, in the presence of the Minister of External Relations, Lejeune Mbella Mbella, honorary church elder, and Senator Etame Massoma. During the meeting, a Committee of Wise Men was set up, to be chaired by the country's second most important figure. To date, the new EEC leaders have not publicly expressed their views on the ongoing schism.
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L’Église catholique plante 800 arbres à Bafang
À l’occasion de la semaine de sensibilisation à la protection de l’environnement du 5 au 8 juin, le diocèse de Bafang (département du Haut-Nkam, région de l’Ouest) a décidé de planter des arbres pour favoriser la végétalisation de la ville. Au total, 800 plants d’arbres ont été mis en terre par les fidèles chrétiens au site de pèlerinage diocésain du mont Liha’a dans la localité de Bakou. Ce geste participe notamment à réparer les dommages causés sur la nature lors de la réalisation de certains projets depuis la création du diocèse de Bafang qui fête ses 10 ans d’existence cette année. Il s’inscrit en droite ligne de l’encyclique « Laudato Si » du pape François publiée en mai 2015, qui se concentre sur la protection de l’environnement naturel et de toutes les personnes, ainsi que sur des questions plus larges concernant la relation entre Dieu, les humains et la terre.
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Catholic Church plants 800 trees in Bafang
To mark environmental protection awareness week from June 5 to 8, the diocese of Bafang (Haut-Nkam division, West region) decided to plant trees to encourage the greening of the town. A total of 800 tree seedlings were planted by the Christian faithful at the Mont Liha'a diocesan pilgrimage site in Bakou. This gesture helps to repair the damage caused to nature during the implementation of certain projects since the creation of the Diocese of Bafang, which celebrates its 10th anniversary this year. It is in line with Pope Francis' encyclical "Laudato Si'" published in May 2015, which focuses on the protection of the natural environment and all people, as well as broader issues concerning the relationship between God, humans and the earth.
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Tensions au cœur de la Cameroon Baptist Convention
La modification de la constitution de la Cameroon Baptist Convention est au cœur des tensions qui ont cours actuellement. En effet, de nombreux chrétiens reprochent au président de l’église d’avoir procédé à une modification des textes constitutifs afin de proroger son mandat à la tête de l’institution. D’autres, quant à eux, reprochent au dirigeant d’avoir violé les procédures dans le processus de modification – ce que l’intéressé aurait admis durant la réunion extraordinaire – en s’affranchissant notamment des exigences de collégialité, toutes choses qui pourraient rendre caduc le nouveau texte. Ces tensions font craindre une judiciarisation du différend, et rappellent le cas de l’Église évangélique du Cameroun (EEC).
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Tensions at the heart of the Cameroon Baptist Convention
The modification of the Cameroon Baptist Convention's constitution is at the heart of current tensions. Many Christians accuse the church's president of amending the constitution in order to extend his mandate at the head of the institution. Others, for their part, accuse the leader of having violated procedures in the modification process - which the interested party is said to have admitted during the extraordinary meeting - notably by circumventing the requirements of collegiality, all of which could render the new text null and void. These tensions have led to fears that the dispute could become a court case, reminiscent of the case of the Evangelical Church of Cameroon (EEC).
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Déclaration des acteurs camerounais du numérique sur les enjeux de l’intelligence artificielle
Depuis quelques mois, c’est le sujet incontournable : l’intelligence artificielle (IA), processus d’imitation de l’intelligence humaine dont le but est de permettre aux ordinateurs de penser et d’agir comme des êtres humains. Face à ce phénomène, porteur d’espoirs, mais également de risques incommensurables, cinq organisations de la société civile camerounaise - EDUK-MEDIA, ADISI-Cameroun, Civic Watch Cameroon, Fondation Conseil Jeune, Digital-Access – ont décidé de poser le problème à travers une déclaration à l’attention des pouvoirs et de l’opinion publique. « L'Intelligence Artificielle (IA) est une technologie de niveau supérieur qui se développe rapidement et qui a le potentiel de révolutionner positivement de nombreux aspects de nos vies. Cependant, le développement de l'IA soulève également un certain nombre de questions éthiques et existentielles qui doivent être traitées de toute urgence dans le monde,mais aussi au Cameroun », affirment-ils en préambule de la déclaration. Ils listent par la suite les aspects urgents à examiner : les risques de suppression d’emplois, le manque de transparence, les risques de sécurité et de désinformation, les risques de cyber-colonisation et de troubles socio-politiques ainsi que le recul des droits et libertés fondamentaux. Ils appellent de ce fait le Gouvernement camerounais à élaborer des politiques publiques en faveur de l’encadrement de l’IA en créant notamment un cadre de concertation avec les autres parties prenantes impliquées dans le développement, l’utilisation et la régulation de l’IA. Ils exhortent également les médias et la société civile camerounaise à se saisir de la question chacun dans leur rôle.
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Declaration by Cameroonian digital players on the challenges of artificial intelligence
Artificial intelligence (AI) is the process of imitating human intelligence, with the aim of enabling computers to think and act like human beings. Five Cameroonian civil society organizations - EDUK-MEDIA, ADISI-Cameroon, Civic Watch Cameroon, Fondation Conseil Jeune, Digital-Access - have decided to raise the issue in a declaration addressed to the authorities and public opinion. "Artificial Intelligence (AI) is a rapidly developing, next-level technology with the potential to positively revolutionize many aspects of our lives. However, the development of AI also raises a number of ethical and existential questions that need to be urgently addressed worldwide, but also in Cameroon," they state in the preamble to the declaration. They go on to list the urgent aspects to be examined: the risks of job losses, the lack of transparency, the security and disinformation risks, the risks of cyber-colonization and socio-political unrest, as well as the rollback of fundamental rights and freedoms. They therefore call on the Cameroonian Government to develop public policies in favor of framing AI, notably by creating a framework for consultation with other stakeholders involved in the development, use and regulation of AI. They also urge the Cameroonian media and civil society to take up the issue, each in their own role.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission de veille de l'actualité du pluralisme culturel et religieux. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism as part of its mission of watch of cultural and religious pluralism news. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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