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Avec la croissance de leurs investissements dans les domaines sociaux et économiques, les religieux prennent de plus en plus d’importance dans l’espace public. Le contexte de crise et l’engagement des leaders des différentes communautés de foi semblent avoir créé des conditions propices à l’affirmation des religions face à l’État. L’ouverture de la 46e Conférence épiscopale nationale du Cameroun (Cenc) a permis à l’Église catholique de se positionner sur le rôle des religieux dans la société camerounaise. Pour l’évêque de Bafang, Mgr Abraham Kome, la foi « n’est pas une affaire purement intérieure et privée » et « doit avoir des prolongements sociaux, économiques, politiques et culturels ». Dans les zones en crise, les responsables du Comité national de Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration (CNDDR) accentuent la communication pour décourager l’engagement dans les groupes armés. Cette tache s’avère difficile tant que cet engagement garantit des avantages financiers et matériels importants. Au front contre les discours de haine, les médias d’État communiquent sur les sanctions prévues par le Code pénal camerounais.
With the growth of their investments in the social and economic sectors, religious leaders are gaining importance in the public space. The crisis context and the commitment of the leaders of the different faith communities seem to have created conducive conditions for the return of religions facing the State. The opening of the 46th National Episcopal Conference of Cameroon (Cenc) has enabled the Catholic Church to position itself on the role of religious laders in Cameroonian society. For the Bishop of Bafang, Abraham Kome, faith "is not a purely interior and private affair" and "must have social, economic, political and cultural consequences". In crisis areas, officials of the National Committee for Disarmament, Demobilization and Reintegration (NCDDR) are stepping up communication to discourage involvement in armed groups. This task is difficult as long as this commitment guarantees significant financial and material benefits. On the front line against hate speech, the state media communicate on the sanctions provided by the Cameroonian penal code.
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Info Phare - Source religieuse
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Polémique autour de l’enlèvement d’un prêtre par des personnes non identifiées dans la région du Sud-Ouest.
Le père Tobias Bekong, prêtre du diocèse de Buea a été enlevé le 12 janvier et « emmené vers une destination inconnue » selon la Croix Africa. Si les circonstances de son enlèvement sont encore non élucidées, il s’agit d’un incident qui s’ajoute à une longue liste d’exactions ciblant les religieux dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Les leaders religieux jouent un rôle important dans la transformation des crises dans le pays, mais ont souvent été accusés de complicité par les acteurs de la crise anglophone.
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A priest abducted by unidentified people in the South West regions.
Father Tobias Bekong, priest of the diocese of Buea was kidnapped on January 12 and "taken to an unknown destination" according to Cross Africa. While the circumstances of his abduction are still unclear, this incident adds to a long list of abuses targeting religious leaders in the North-West and South-West regions. Religious leaders play an important role in crises transformion in the country but have often been accused of complicity by actors in the Anglophone crisis.
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La pertinence du pluralisme juridique camerounais questionnée à l’Université.
Le système juridique camerounais a fait l’objet d’une soutenance de thèse à l’Agence universitaire de la Francophonie. Le système juridique camerounais allie les systèmes francophone et anglo-saxon, mais également les systèmes étatique et traditionnel. Ce pluralisme est inspiré par la diversité culturelle et linguistique du pays. Pour le chercheur, les chevauchements entre ces systèmes peuvent générer des crises mais bien agencés, ils peuvent favoriser la cohésion sociale et le vivre-ensemble.
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The relevance of Cameroonian legal pluralism questioned at the University.
The Cameroonian legal system was the subject of a thesis defence at ‘’Agence Universitaire de la Francophonie’’. The Cameroonian legal system combines the Francophone and Anglo-Saxon systems but also the state and traditional systems. This pluralism is inspired by the cultural and linguistic diversity of the country. For the researcher, the overlaps between these systems can generate crises but well arranged they can promote social cohesion and living together.
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Cameroon Tribune rappelle l’encadrement juridique des discours de haine au Cameroun.
La propagation de discours de haine est sanctionnée par la loi N° 2019/020 du 24 décembre 2019 amendant et complétant le Code pénal de 2016. Ce texte prévoit des peines pour outrage à la race ou à la religion et pour outrage à la tribu ou à l'ethnie. L'article 241-1 (nouveau) dispose que « quiconque, par quelque moyen que ce soit, tient des propos haineux contre des personnes ou les incite à la violence en raison de leur origine tribale ou ethnique est puni d'un emprisonnement d'un à deux ans et d'une amende de 300 000 FCFA à trois millions de francs. Lorsque l'auteur du discours de haine est un fonctionnaire au sens des dispositions de l'article 1361 du Code pénal, un dirigeant de parti politique, de média, d'organisation non gouvernementale ou d'institution religieuse, la peine prévue au premier paragraphe ci-dessus sera doublée et le bénéfice de l'atténuation ne sera pas accordé.» Les activités de communication s’intensifient pour contrer l’impact de la propagation de discours de haine sur le vivre-ensemble, mais le phénomène inquiète les pouvoirs publics.
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Cameroon Tribune recalls the legal framework for hate speech in Cameroon.
The propagation of hate speech is sanctioned by law N° 2019/020 of December 24, 2019 amending and supplementing the penal code of 2016. This text provides for penalties for contempt of race or religion and for contempt of tribe or to ethnicity. Article 241-1 (new) provides that anyone who, by any means whatsoever, makes hateful remarks against people or incites them to violence because of their tribal or ethnic origin is punished by imprisonment for one two years and a fine of 300,000 CFAF to three million francs. When the author of the hate speech is a civil servant within the meaning of the provisions of article 1361 of the penal code, a leader of a political party, of the media, of a non-governmental organization or of a religious institution, the penalty provided for in the first paragraph above will be doubled and the mitigation benefit will not be granted. Communication activities are intensifying to counter the impact of the spread of hate speech on living together, but the phenomenon worries the public authorities.
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Désarmement et réintégration des ex-associés : la sensibilisation se poursuit.
En 2022, le Comité national de Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration (CNDDR) compte renforcer la sensibilisation pour l’abandon de la violence armée dans les zones en crise. Les centres créés dans la région de l’extrême Nord et dans la zone anglophone ont connu une augmentation des effectifs malgré la poursuite des combats armés. Plus de 1 000 ex-associés reçoivent des formations et pourront retourner au sein de leurs communautés selon les responsables du CNDDR.
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Disarmament and reintegration of former associates: sensitization continues.
In 2022, the National Committee for Disarmament, Demobilization and Reintegration (NCDDR) intends to strengthen awareness for the desertion of armed violence in crisis areas. The centres created in the Far North region and in the Anglophone regions have seen an increase in staff despite the continued clashes. More than 1,000 former associates receive training and will be able to return to their communities according to NCDDR officials.
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L’Église catholique dénonce la manipulation de la fibre culturelle par l’élite au Cameroun.
La 46e conférence épiscopale nationale du Cameroun s’est tenue du 10 au 15 janvier 2022. Lors de cette rencontre, les évêques se sont prononcés sur la question sociale au Cameroun et ont évalué leur contribution à la transformation des crises. Se prononçant en ouverture de la conférence convoquée sous le thème « la Conférence épiscopale nationale du Cameroun : sa mission aujourd’hui dans l’église et dans la société », l’évêque de Bafang soutenait que « la tribu est manipulée par les élites pour s’opposer aux pauvres au Cameroun ».
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The Catholic Church denounces the manipulation of the cultural fiber by the elite in Cameroon.
The 46th National Episcopal Conference of Cameroon was held from January 10 to 15, 2022. During this meeting, the bishops speak out on the social ills in Cameroon and evaluate their contribution to the transformation of crises. Speaking at the opening of the conference convened under the theme "the National Episcopal Conference of Cameroon: its mission today in the Church and in society", the Bishop of Bafang maintained that "the tribe is manipulated by the elites to oppose the poorest in Cameroon”.
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L’évêque de Ngaoundéré accuse les autorités et les groupes séparatistes d’entretenir la guerre pour s’enrichir.
Se prononçant sur la lutte armée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’évêque de Ngaoundéré soutient que la crise trouve désormais une justification dans les avantages financiers et matériels qu’elle garantit aux acteurs de terrain. L’économie de guerre développée autour des pillages contre les populations n’encourage pas l’abandon de la violence. Pour l’évêque, « la crise est aussi entretenue par certaines autorités qui ne souhaiteraient pas que cette guerre s’arrête parce que c’est à leur avantage ».
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The Bishop of Ngaoundere accuses the authorities and separatist groups of maintaining the war to enrich themselves.
Speaking on the armed struggle in the North-West and South-West regions, the Bishop of Ngaoundéré maintains that the crisis now finds justification in the financial and material advantages that it guarantees to actors in the field. The war economy developed around looting civilian populations does not encourage the desertion of violence. For the bishop, "the crisis is also maintained by certain authorities who would not like this war to end because it is to their advantage".
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre du projet de Jumelage entre initiatives de lutte contre la désinformation regroupant l'Observatoire Pharos, Adisi-Cameroun et le Consortium des Journalistes centrafricains de lutte contre la désinformation (CJCLD) avec le soutien de l'Organisation internationale de la Francophonie. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of as part of the project of Twinning of initiatives against disinformation alongside Adisi-Cameroun and the Consortium of central africans journalists to fight against disinformation. This project is supported by the Organisation internationale de la Fracnophonie (OIF).It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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Avec le soutien de l'Organisation Internationale de la Francophonie
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