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Dans la région de l’Extrême-Nord, des combattants de Boko Haram affiliés à l’État islamique en Afrique de l’Ouest ont exécuté quatre chrétiens, pour « venger le sang versé en Palestine ». Dix personnes ont également été enlevées. Plusieurs incidents similaires se sont produits depuis le début de l’année 2024 selon Humanity Purpose. Les évêques du Cameroun s’opposent à l’application de la Fiducia Supplicans du Dicastère pour la doctrine de la foi, approuvée par le pape François. Dans une déclaration rendue publique le 22 décembre dernier, ils refusent d’« encourager un choix et une pratique de vie qui ne peuvent être reconnus comme étant objectivement ordonnés aux desseins révélés de Dieu » et déclarent non conformes toutes bénédictions tendant à reconnaître cet état de vie. Une vidéo virale sur les réseaux sociaux montre des élèves sous-officiers rendant les honneurs militaires au sultan des Bamouns. Les images, qu’accompagne un discours quelque peu enflammé du leader du groupe, ont provoqué la stupéfaction dans l’opinion publique, provoquant une sortie du ministre délégué à la Défense, recadrant la pratique.
In the Far-North region, Boko Haram fighters affiliated to the Islamic State in West Africa executed four Christians to "avenge the blood shed in Palestine". Ten people were also kidnapped. Several similar incidents have occurred since the beginning of 2024, according to Humanity Purpose. The bishops of Cameroon oppose to the application of the Fiducia Supplicans of the Dicastery for the Doctrine of the Faith, approved by Pope Francis. In a statement made public on last December 22, they refused to encourage "a choice and a practice of life that cannot be recognised as being objectively ordered to the revealed designs of God", and declare non-compliant any form of blessing that tend to recognise this state of life. A viral video on social networks social networks shows non-commissioned officer cadets paying military honours to the Sultan of the Bamoun. The images, which are accompanied by a somewhat inflammatory speech by the group's leader, provoked stunned public opinion, prompting the Minister Delegate for Defence to reframe the practice.
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Info Phare - Source médiatique
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L’État islamique en Afrique de l’Ouest exécute 4 présumés chrétiens
Dans la nuit de la Saint Sylvestre, des combattants de Boko Haram affiliés à l’État islamique en Afrique de l’Ouest (EIAO) ont mené une attaque dans le village Bargaram, localité située sur les bords du lac Tchad, dans l’arrondissement de Hile-Alifa (département du Logone-et-Chari, région de l’Extrême-Nord), près de la frontière avec le Nigeria. Ils revendiquent, dans une vidéo, l’exécution de quatre civils présentés comme chrétiens, pour « venger le sang de nos frères versé en Palestine ». Dix personnes ont également été enlevées dans cette opération. Selon Humanity Purpose qui rapporte l’information, l’ethnie Sara, d’obédience chrétienne, est particulièrement visée. Selon cette même source, le même scénario s’est produit dans le même temps à Sagmé, au sud de Bargaram. Le bilan serait d’un mort et de neuf personnes enlevées. Depuis le début de l’année 2024, Boko Haram multiplie les attaques dans l’Extrême-Nord : meurtres et enlèvements, vols de bétail et de marchandises et autres biens. Pour justifier ces exécutions, ces terroristes font référence au conflit qui a cours actuellement dans les territoires palestiniens, en particulier la bande Gaza. Le 7 octobre 2023, le Hamas a mené une série d’attaques meurtrières dans le sud d’Israël, faisant 1 200 morts. En représailles, l’armée israélienne a lancé l’opération Plomb durci dans la bande de Gaza. À ce jour, le bilan fait état de plus de 27 000 personnes tuées. Le président Paul Biya a exprimé son soutien à Israël dans une lettre à son homologue Isaac Herzog le 9 octobre 2023. Par la suite, le Cameroun s’est abstenu dans le vote de la résolution (non contraignante) du 27 octobre 2023 par l’Assemblée générale des Nations unies, appelant à une « trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue ». Les deux pays établissent des relations diplomatiques en 1960, peu après l’indépendance. Celles-ci sont rompues en 1973, en raison de la guerre de Kippour, pour être rétablies plus tard en 1986. Israël est un partenaire important pour le Cameroun, en particulier dans le domaine sécuritaire (formation, fourniture de matériels et équipements militaires). Le Bataillon d’Intervention rapide (BIR) est réputé avoir été créé par d’anciens officiers israéliens. Cette unité d’élite est déployée notamment dans la région de l’Extrême-Nord dans la lutte contre Boko Haram.
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Islamic State in West Africa executes 4 suspected Christians
On New Year's Eve, Boko Haram fighters affiliated to the Islamic State in West Africa (ISWA) carried out an attack in the village of Bargaram, on the shores of Lake Chad, in the Hile-Alifa sub-division (Logone-et-Chari division, Far-North region), near the border with Nigeria. In a video, they claimed responsibility for the execution of four civilians, presented as Christians, to "avenge the blood of our brothers shed in Palestine". Ten people were also abducted in the operation. According to Humanity Purpose, which reported the news, the Sara ethnic group, which is Christian, was particularly targeted. According to the same source, the same scenario occurred at the same time in Sagmé, south of Bargaram. One person was killed and nine abducted. Since the beginning of 2024, Boko Haram has been multiplying its attacks in the Far-North: murders and kidnappings, theft of livestock and goods and other property. To justify these executions, these terrorists refer to the ongoing conflict in the Palestinian territories, particularly the Gaza Strip. On October 7, 2023, Hamas carried out a series of deadly attacks in southern Israel, killing 1,200 people. In retaliation, the Israeli army launched Operation Cast Lead in the Gaza Strip. To date, more than 27,000 people have been killed. President Paul Biya expressed his support for Israel in a letter to his counterpart Isaac Herzog on October 9, 2023. Subsequently, Cameroon abstained in the vote on the (non-binding) resolution of October 27, 2023 by the United Nations General Assembly, calling for an "immediate, durable and sustained humanitarian truce". The two countries established diplomatic relations in 1960, shortly after independence. These were broken off in 1973 as a result of the Yom Kippur War, only to be re-established later in 1986. Israel is an important partner for Cameroon, particularly in the field of security (training, supply of military materials and equipment). The Rapid Intervention Battalion (BIR) is reputed to have been created by former Israeli officers. This elite unit is deployed particularly in the Far-North region in the fight against Boko Haram.
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Source religieuse - Religious Source
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47e séminaire annuel des évêques du Cameroun
Du 6 au 13 janvier dernier, la Conférence nationale épiscopale du Cameroun (CENC) a tenu, en présence du nonce apostolique, Mgr José Avelino Bettencourt, son 47e séminaire annuel dans le diocèse de Maroua (Extrême-Nord) sous le thème « une Église synodale en mission ». Au cours de cette rencontre, figuraient au programme deux points majeurs : la restitution du rapport du synode sur la synodalité tenue en octobre dernier à Rome, et la procédure de béatification de Baba Simon, fait vénérable le 20 mai 2023. Pour l’occasion, musulmans et animistes se sont joints aux catholiques pour assurer le bon déroulement des travaux. Dans leur communiqué final, les évêques ont dénoncé les exactions commises par Boko Haram et déplorent toutes les formes de violence perpétrées dans le pays, en particulier dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ils ont également exprimé leur préoccupation au sujet de la paupérisation croissante des populations, et lancent un appel à plus de « justice, de solidarité, d’ardeur au travail et de confiance en Dieu ».
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47th annual seminar of the bishops of Cameroon
From 6 to 13 January, the National Episcopal Conference of Cameroon (NECC), in the presence of the Apostolic Nuncio, Mgr José Avelino Bettencourt, held its 47th annual seminar in the diocese of Maroua (Far-North) under the theme "A synodal Church in mission". Two major points were on the agenda: the report of the synod on synodality held last October in Rome, and the beatification of Baba Simon, who has been made venerable on 20 May 2023. For the occasion, Muslims and animists joined Catholics to ensure the smooth running of the proceedings. In their final statement, the bishops denounced the atrocities committed by Boko Haram and deplored all forms of violence perpetrated in the country, particularly in the North-West and South-West regions. They also expressed their concern about the growing impoverishment of the population, and called for more "justice, solidarity, hard work and trust in God".
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Les évêques du Cameroun s’opposent à la bénédiction des « couples homosexuels »
Le 18 décembre dernier, le dicastère pour la Doctrine de la foi a rendu publique une Fiducia Supplicans approuvée par le pape François, ouvrant la voie à la bénédiction de couples formés par des personnes de même sexe. Face à la « vague d’indignation, d’interrogation et d’inquiétude » dans la communauté des fidèles, les évêques du Cameroun ont fait connaître leur position dans une déclaration sur « l’homosexualité et la bénédiction des "couples homosexuels" ». La Conférence nationale épiscopale du Cameroun (CENC), présidée actuellement par Mgr Andrew Nkea, archevêque de Bamenda, rejette d’emblée ce qu’elle considère comme des « abus sémantiques destinés à fausser la valeur des réalités et le sens réel des notions de famille, de couple, de conjoint, de sexualité et de mariage ». S’appuyant sur sa Déclaration sur l’avortement, l’homosexualité, l’inceste et les abus sur mineurs de 2013, la Conférence réaffirme « fermement la vérité de l’Église, Mère et Éducatrice, qui enseigne la sacralité de l’identité sexuée de l’homme et de la femme créés à l’image de Dieu, celle de la dignité de leur sexualité et du mariage qui fonde la famille ». Elle poursuit en rappelant que « l’homosexualité falsifie l’anthropologie humaine […] et dans la culture africaine […] est une violation flagrante de l’héritage [laissé par nos ancêtres] ». Abordant spécifiquement la problématique de la bénédiction, les évêques rappellent que « bénir c’est dire du bien ». « Et dire du bien pour procurer la grâce par un geste de bénédiction d’un "couple homosexuel" reviendrait à encourager un choix et une pratique de vie qui ne peuvent être reconnus comme étant objectivement ordonnés aux desseins révélés de Dieu. » La Conférence fustige par ailleurs le « double langage hypocrite » qui consiste à opérer une différenciation entre le cadre liturgique et le cadre non liturgique : « l’acte de bénédiction, qu’il soit posé en assemblée liturgique ou en privé, demeure une bénédiction ». Pour conclure, les évêque du Cameroun « déclarent non conforme toute forme de bénédiction en public ou en privé, qui tend à reconnaître les "couples homosexuels" comme état de vie », réitèrent leur « désapprobation de l’homosexualité et des unions homosexuelles » et interdisent formellement « toutes bénédictions des "couples homosexuels" dans l’Église du Cameroun ». Ils invitent dans le même temps « ceux qui sont enclins à l’homosexualité […] à saisir l’occasion de conversion que Dieu leur donne dans les multiples interpellations de sa Parole ». Face à une vague importante d’opposition à cette nouvelle disposition, le Dicastère a fait un communiqué explicatif, abordant notamment la « situation délicate de certains pays », entendu les aspects culturels et légaux. En effet, comme le rappelle son préfet, le cardinal Victor Manuel Fernandez, « les pays qui condamnent, interdisent et criminalisent l’homosexualité à des degrés divers ne sont pas rares ». Il insiste pourtant : « Ce qui est important c'est que ces conférences épiscopales ne défendent pas une doctrine différente de celle de la déclaration approuvée par le Pape, puisqu'elle est la doctrine établie ». Il y a lieu de lieu de rappeler que cette Fiducia Supplicans contredit un Responsorum à une Dubium de 2021 au sujet de la bénédiction des unions de personnes de même sexe, déjà approuvée par François. Aux aurores du synode sur la synodalité d’octobre dernier, il a fait connaître sa faveur pour la bénédiction des couples formés de personnes de même sexe, après qu’il a été interpellé par cinq cardinaux sur un certain nombre de questions. Toutefois, cette possibilité avait été rejetée par l’assemblée des évêques dans le rapport final du synode. Dans le concert des réactions opposées à la bénédiction des couples de même sexe, le ton des évêques camerounais tranche un peu avec la plupart des déclarations des autres conférences épiscopales, moins incisives, préférant insister sur la réaffirmation par la Fiducia Supplicans de l’invariabilité de la doctrine sur le mariage, la permanence de leur communion avec le Pape et la nécessité de veiller à la préservation de l’unité de l’Église. De fait, il est très rare de voir des conférences épiscopales s’opposer ouvertement à une décision du Souverain pontife. Ainsi, c’est « en accord avec le Pape », que les évêques africains réunis au sein du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM), ont décidé qu’il n’y aura pas de bénédiction des couples homosexuels dans les Églises d’Afrique. Toutefois, le SCEAM a échoué à aboutir à une position unifiée de l’épiscopat africain, au vu de la déclaration de la Conférence des évêques de la région Nord de l’Afrique (CERNA), favorable à la mise en œuvre de cette disposition nouvelle.
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The bishops of Cameroon oppose the blessing of "homosexual couples".
On December 18, the Dicastery for the Doctrine of the Faith published a Fiducia Supplicans approved by Pope Francis, paving the way for the blessing of same-sex couples. Faced with the "wave of indignation, questioning and concern" in the community of the faithful, the bishops of Cameroon have made their position known in a declaration on "homosexuality and the blessing of 'homosexual couples'". The National Episcopal Conference of Cameroon (NECC), currently chaired by Mgr Andrew Nkea, Archbishop of Bamenda, rejects outright what it sees as "semantic abuses designed to distort the value of realities and the true meaning of the notions of family, couple, spouse, sexuality and marriage". Building on its 2013 Declaration on Abortion, Homosexuality, Incest and the Abuse of Minors, the Conference "strongly reaffirms the truth of the Church, Mother and Educator, which teaches the sacredness of the sexual identity of men and women created in the image of God, the dignity of their sexuality and of marriage which is the foundation of the family". They goes on to point out that "homosexuality falsifies human anthropology [...] and in the African culture [...] is a flagrant violation of the heritage [bequeathed by our ancestors]". Turning specifically to the issue of blessing, the bishops point out that "to bless is to speak well of". "And to ‘speak well of’ in order to gain grace through the gesture of blessing a "homosexual couple" would be tantamount to encouraging a choice and a practice of life that cannot be recognised as being objectively ordered to the revealed designs of God.” The Conference also condemns the "hypocritical” double language that consists in differentiating between liturgical and non-liturgical settings: "the act of blessing, whether performed in a liturgical assembly or in private, remains a blessing". In conclusion, the Bishops of Cameroon "declare non-compliant any form of blessing, public or private, that tends to recognise 'same-sex couples' as a state of life", reiterate their "disapproval of homosexuality and homosexual unions" and formally forbid "all blessings of 'homosexual couples' in the Church of Cameroon". At the same time, they invited "those who are inclined to homosexuality ... to seize the opportunity for conversion that God gives them in the many exhortations of His Word". Faced with a significant wave of opposition to this new provision, the Dicastery issued an communiqué, addressing in particular the "delicate situation of certain countries", including cultural and legal aspects. Indeed, as its prefect, Cardinal Victor Manuel Fernandez, points out, "there are many countries that condemn, prohibit and criminalise homosexuality to varying degrees". However, he insists: "What is important is that these bishops' conferences do not defend a doctrine that differs from that of the declaration approved by the Pope, since it is established doctrine". It should be remembered that this Fiducia Supplicans contradicts a Responsorum to a Dubium of 2021 on the subject of the blessing of same-sex unions, already approved by Francis. At the start of the Synod on Synodality last October, he made known his support for the blessing of same-sex couples, after being questioned by five cardinals on a number of issues. However, this possibility had been rejected by the assembly of bishops in the final report of the synod. In the chorus of reactions opposing the blessing of same-sex couples, the tone of the Cameroonian bishops contrasts somewhat with most of the declarations of the other bishops' conferences, which are less incisive, preferring to insist on the Fiducia Supplicans' reaffirmation of the invariability of the doctrine on marriage, the permanence of their communion with the Pope and the need to ensure the preservation of the unity of the Church. In fact, it is very rare to see bishops' conferences openly oppose a decision by the Supreme Pontiff. So, it was "in agreement with the Pope" that the African bishops meeting at the Symposium of Episcopal Conferences of Africa and Madagascar (SECAM) decided that there would be no blessing of homosexual couples in the Churches of Africa. However, SECAM failed to reach a unified position of the African episcopate, in view of the declaration of the bishops of the North African region (CERNA), in favour of the implementation of this new provision.
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Le CIDIMUC prie pour la paix et la prospérité au Cameroun
Le 12 janvier dernier, le Conseil des Imams et Dignitaires musulmans du Cameroun (CIDIMUC) a organisé une grande séance de prière pour la « paix et la prospérité au Cameroun en particulier et dans le monde en général » à la Mosquée centrale de Yaoundé. Le président de la République était représenté par le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, en charge des cultes, accompagné par le gouverneur de la région du Centre, Naseri Paul Bea. Le président de la célébration, l’imam Saminou, a prêché l’amour, la santé, la sécurité, la paix dans les régions en crise (Extrême-Nord, Nord-Ouest et Sud-Ouest), dans le monde en général et au Cameroun en particulier. « Nous demandons à Allah la paix et la prospérité pour notre beau et cher pays », a-t-il proclamé. Il a également appelé les Camerounais à se mobiliser contre l’injustice, la violence, le terrorisme, le tribalisme et toutes autres menaces pouvant déstabiliser le pays et ses institutions. Selon le coordonnateur du CIDIMUC, Moussa Oumarou, les dignitaires musulmans ont jugé utile d’organiser une grande prière « pour implorer Allah afin qu’il accompagne les dirigeants de notre pays ». Durant l’année 2023, le Cameroun a été confronté à de nombreux défis : sécuritaires, économiques, climatiques et une conjoncture internationale peu favorable. Au Cameroun, les différents cultes, chrétiens, musulmans, ont pour tradition d’accompagner le Gouvernement dans la construction de la cohésion sociale.
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CIDIMUC prays for peace and prosperity in Cameroon
On January 12, the Council of Muslim Imams and Dignitaries of Cameroon (CIDIMUC) organised a major prayer session for "peace and prosperity in Cameroon in particular and in the world in general" at the Yaoundé Central Mosque. The President of the Republic was represented by the Minister of Territorial Administration, Paul Atanga Nji, in charge of religious affairs, accompanied by the Governor of the Centre region, Naseri Paul Bea. The president of the celebration, Imam Saminou, preached love, health, security and peace in the regions in crisis (Far-North, North-West and South-West), in the world in general and in Cameroon in particular. "We ask Allah for peace and prosperity for our beautiful and beloved country", he proclaimed. He also called on Cameroonians to mobilise against injustice, violence, terrorism, tribalism and all other threats that could destabilise the country and its institutions. According to the coordinator of CIDIMUC, Moussa Oumarou, the Muslim dignitaries saw fit to organise a great prayer "to implore Allah to accompany the leaders of our country". During 2023, Cameroon faced a number of challenges: security, economic, climatic and an unfavourable international situation. In Cameroon, the various faiths, Christian and Muslim, have a tradition of supporting the Government in building social cohesion.
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Source institutionnelle - Institutional Source
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Discours à la nation : Paul Biya durcit le ton envers les séparatistes
Dans son traditionnel message à la Nation à l’occasion de la fin d’année et du nouvel an, le président de la République est revenu sur les faits majeurs ayant rythmé la conduite du pays durant l’année 2023, et a présenté les perspectives de l’année 2024. Si globalement ce message a laissé entrevoir une conjoncture peu reluisante pour les mois à venir, l’un des sujets à avoir retenu l’attention est celui de la situation sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le Chef de l’État s’est félicité de l’amélioration sensible de la situation sécuritaire dans ces régions en crise, ce qui a permis de débuter la mise en œuvre du plan de reconstruction et de développement recommandé par le Grand dialogue national. Rappelant, pour la condamner, la tuerie près de Mamfé du 6 novembre dernier, il a exhorté « les concitoyens des régions en proie au terrorisme » à collaborer davantage avec les forces de défense et de sécurité. S’adressant directement aux groupes armés, il d’abord a réitéré son appel à déposer les armes et à rejoindre les centres de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR), pour ensuite se montrer plus menaçant : « Quant à ceux qui persistent dans la voie criminelle, qu’il s’agisse du terrorisme ou du grand banditisme, le sort qui les attend n’est pas enviable ». « Ils doivent savoir que notre volonté inébranlable d’assurer la sécurité de nos concitoyens ne faiblira pas » a-t-il ajouté. La crise anglophone, qui s’est transformée en conflit armé depuis 2017, a déjà fait plus de 6 000 morts et environ 800 000 personnes déplacées internes.
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Address to the nation: Paul Biya gets tough with separatists
In his traditional message to the nation to mark the end of the year and the New Year, the President of the Republic reviewed the major events that marked the conduct of the country during 2023, and presented the outlook for 2024. While the overall message gave a glimpse of a gloomy situation for the months ahead, one of the subjects that attracted most attention was the security situation in the North-West and South-West regions. The Head of State welcomed the significant improvement in the security situation in these crisis regions, which has made it possible to begin implementing the reconstruction and development plan recommended by the Grand Dialogue National. Recalling and condemning the massacre near Mamfé on November 6, he urged "fellow citizens in regions plagued by terrorism" to work more closely with the defence and security forces. Addressing the armed groups directly, he began by reiterating his call for them to lay down their arms and join the disarmament, demobilisation and reintegration (DDR) centres, before becoming more threatening: "As for those who persist in the criminal path, whether it be terrorism or organised crime, the fate awaiting them is not an enviable one". "They must know that our unwavering determination to ensure the safety of our fellow citizens will not waver". The Anglophone crisis, which has escalated into armed conflict since 2017, has already left more than 6,000 people dead and around 800,000 internally displaced.
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Source médiatique - Media Source
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Honneurs militaires indus au Sultan Bamoun
Dans une circulaire ministérielle datée du 29 décembre 2023, le ministre délégué à la Défense, Joseph Beti Assomo, rappelle « certains principes et règles liés au statut de militaire ». Cette sortie fait suite à une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, mettant en scène un groupe de militaires rendant des honneurs à une autorité traditionnelle au cours d’une manifestation publique, le 23 décembre 2023. Dans sa prise de parole devant l’autorité traditionnelle dans la cour du palais, le leader du groupe des trente-deux élèves sous-officiers, prêtant visiblement allégeance au « sultan roi des Bamouns, Sa Majesté Mforifoum Mbombo Njoya Nabil, garant de la culture et de la tradition du peuple bamoun », se vante « d’être la première promotion à avoir dépassé le quota de trente ressortissants du département du Noun ». Afin d’améliorer le taux de "3 % des effectifs des élèves sous-officiers", ils comptent « développer des moyens de conscientisation de la jeune génération, ainsi que d’encouragement de manière à ce qu’elle embrasse le métier des armes, vu le contexte sécuritaire actuel ». Alors que l’initiative de ces jeunes élèves sous-officiers a provoqué interrogations et indignations, le Ministre a qualifié cette sortie de « dérive à fort relent de repli identitaire incompatible avec le statut de militaire […] de nature à ternir l’image des Forces de Défense, creuset de l’unité nationale ». « Les honneurs militaires sont des manifestations extérieures par lesquelles les Forces de Défense rendent dans des conditions déterminées, un hommage spécial aux personnes et symboles légalement habilités » a-t-il poursuivi, à savoir et exclusivement « le Chef de l’État, […] le Ministre chargé de la Défense, le Secrétaire d’État auprès du Ministre de la Défense chargé de la Gendarmerie Nationale, le Secrétaire d’État auprès du Ministre de la Défense chargé des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, le Chef d’État-Major des Armées, le Secrétaire Général du Ministère de la Défense, les Officiers Généraux des différentes Armées ». La circulaire souligne également l’interdiction aux agents publics, civils et militaires, d’user de leurs statuts, titres ou fonctions comme instrument de propagande ou de poser des actes de nature à faire douter de leur loyauté envers les institutions de la République. Joseph Beti Assomo a ainsi prescrit aux autorités militaires d’instruire leurs personnels sur le cérémonial et la politesse militaire, et de prendre des mesures appropriées en cas de dérives et défiances. Des procédures ont d’ores et déjà été engagées à l’encontre des militaires indélicats. La question du statut des autorités traditionnelles est complexe à appréhender, dans un contexte où l’État, dans sa forme moderne, s’est substitué aux pouvoirs traditionnels, et voit parfois, malgré leur relatif effondrement, sa légitimité mise en concurrence avec ces légitimités locales par ses agents et citoyens. Plus encore, la crise dite anglophone a ravivé les demandes régionalistes autonomistes ici et là, certaines personnalités du Noun par exemple revendiquant que ce département soit érigé en région autonome.
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Undue military honours for Sultan Bamoun
In a ministerial circular dated December 29, 2023, the Minister Delegate for Defence, Joseph Beti Assomo, recalled "certain principles and rules relating to the status of military personnel". This follows a video that went viral on social networks, showing a group of soldiers paying homage to a traditional authority during a public event on December 23, 2023. Speaking before the traditional authority in the palace courtyard, the leader of the group of thirty-two non-commissioned officer cadets, visibly pledging allegiance to the "Sultan King of the Bamouns, His Majesty Mforifoum Mbombo Njoya Nabil, guarantor of the culture and tradition of the Bamoun people", boasted that they are "the first graduating class to have exceeded the quota of thirty originated from the Noun division". In order to improve the "3% rate of non-commissioned officer cadets", they intend to "develop ways of raising the awareness of the younger generation, as well as encouraging them to embrace the profession of arms, given the current security context". While the initiative of these young non-commissioned officer cadets provoked questioning and indignation, the Minister described the outburst as "a drift with a strong whiff of identitarian withdrawal incompatible with the status of military personnel ... likely to tarnish the image of the Defence Forces, the crucible of national unity". "Military honours are external events in which the Defence Forces pay special tribute, under specific conditions, to persons and symbols who are legally entitled to do so", he continued, namely and exclusively "the Head of State, ... the Minister of Defence, the Secretary of State to the Minister of Defence in charge of the National Gendarmerie, the Secretary of State to the Minister of Defence in charge of Veterans and Victims of War, the Chief of Staff of the Armed Forces, the Secretary General of the Ministry of Defence and the General Officers of the various Armies". The circular also emphasises that public officials, both civil and military, are prohibited from using their status, titles or functions as instruments of propaganda, or from engaging in acts likely to cast doubt on their loyalty to the institutions of the Republic. Joseph Beti Assomo has therefore prompted the military authorities to instruct their personnel in military ceremonial and politeness, and to take appropriate measures in the event of abuses or defiance. Proceedings have already been initiated against offending soldiers. The question of the status of traditional authorities is a complex one, in a context where the State, in its modern form, has taken the place of traditional powers and, despite their relative collapse, sometimes sees its legitimacy challenged by these local legitimacies on the part of its agents and citizens. What's more, the so-called Anglophone crisis has rekindled regionalist demands for autonomy, with some prominent figures in Noun, for example, calling for the division to be made an autonomous region.
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Expulsions à Anguissa
Dans le courant des célébrations de fin d’année, des centaines de familles, établies au quartier Anguissa (arrondissement de Yaoundé IV) depuis plus de cinquante ans, ont été sommées de quitter les lieux. Ceci ferait suite à la réhabilitation d’une partie d’un titre foncier par décision juridictionnelle au profit de Jean Gabriel Effila Nna, soutenue semble-t-il par le ministre du Domaine, du cadastres et des affaires foncières (MINDCAF), Henri Eyebe Ayissi. En effet, ce dernier a annulé par arrêté un décret daté de 1971 attribuant des terrains domaniaux à la communauté urbaine de Yaoundé (désormais mairie de Yaoundé), dans lesquels figure celui qui fait l'objet du litige. Le maire de Yaoundé, Luc Messi Atangana, conteste cette annulation, alors que nombre de parcelles avaient déjà été attribuées à des particuliers. Cette affaire rappelle à s’y méprendre les affaires Dikolo et Bonangando à Douala, et d’aucuns soupçonnent une tentative frauduleuse d’expropriation. Au Cameroun, la question de la propriété foncière est une véritable hydre de mer. Le MINDCAF est régulièrement au centre de scandales ces derniers mois : annulations de centaines de titres fonciers, sanctions d’agents véreux, etc. Selon le Ministre, 85 % des affaires relevant des juridictions administratives et 65 % des juridictions judiciaires concernent les conflits fonciers.
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Evictions in Anguissa
During the end-of-year celebrations, hundreds of families who have lived in the Anguissa neighbourhood (Yaoundé IV sub-division) for more than fifty years were ordered to move out. This followed the rehabilitation of part of a land title by a court decision in favour of Jean Gabriel Effila Nna, apparently supported by the Minister of Estate, Cadastres and Land Affairs (MINDCAF), Henri Eyebe Ayissi. By decree, the latter annulled a 1971 decree allocating state-owned land to the Yaoundé Urban Community (now Yaoundé City Hall), including the land in dispute. The mayor of Yaoundé, Luc Messi Atangana, is contesting this annulment, even though a number of plots had already been allocated to private individuals. The case is reminiscent of the Dikolo and Bonangando cases in Douala, and some suspect a fraudulent attempt at expropriation. In Cameroon, the issue of land ownership is a veritable hydra of the sea. MINDCAF has regularly been at the centre of scandals in recent months, with hundreds of land titles cancelled and crooked officials punished. According to the Minister, 85% of cases handled by the administrative courts and 65% by the judicial courts concern land disputes.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission de veille de l'actualité du pluralisme culturel et religieux. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism as part of its mission of watch of cultural and religious pluralism news. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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