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L’actualité est marquée par le drame de Mbankolo. La forte pluie du 8 octobre a provoqué un glissement de terrain sur les flancs du mont éponyme, faisant une trentaine de morts et une vingtaine de blessés. Au-delà du drame humain, cet événement tragique remet en débat le sujet de l’aménagement du territoire. L’Allemagne a décidé de la restitution d’artefacts qu’elle a illicitement acquis durant la période coloniale. Une délégation d’officiels camerounais s’est rendue il y a quelques jours à Berlin afin d’identifier les objets à restituer et commencer leur rapatriement dès la fin de cette année. Durant sa visite au Cameroun en juillet 2022, le président français Emmanuel Macron a annoncé la création d’une commission « Histoire et mémoire », chargée de rendre compte du rôle et l'implication de la France contre les mouvements indépendantistes et d’opposition camerounais. Les membres de cette commission séjournent actuellement au Cameroun. Le rapport du volet recherche devrait être publié en décembre 2024. The news is dominated by the tragedy at Mbankolo. Heavy rain on October 8 caused a landslide on the slopes of the mountain of the same name, killing around thirty people and injuring twenty more. In addition to the human tragedy, this tragic event has raised the issue of regional planning. Germany has decided to return artefacts it illegally acquired during the colonial period. A delegation of Cameroonian officials travelled to Berlin a few days ago to identify the objects to be returned and begin their repatriation at the end of this year. During his visit to Cameroon in July 2022, French President Emmanuel Macron announced the creation of a "History and Memory" commission, tasked with accounting for France's role and involvement against Cameroon's independence and opposition movements. The members of this commission are currently in Cameroon. The research report is due to be published in December 2024.
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Info Phare - Source médiatique
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France-Cameroun : la commission « Histoire et mémoire » séjourne au Cameroun
Nommés en mars de cette année, les membres de la commission « Histoire et mémoire » sur le rôle et l'implication de la France contre les mouvements indépendantistes et d’opposition camerounais, séjournent au Cameroun depuis le 17 octobre dernier. Sous la conduite de Karine Ramondy pour le volet recherche et Blick Bassy pour le volet artistique, culturel et patrimonial, l’équipe s’est déjà rendue à Dschang, région de l’Ouest, où la répression contre les nationalistes a été particulièrement féroce. Ils y ont échangé avec des universitaires et étudiants. Le rapport du volet recherche devrait être publié en décembre 2024. L’annonce de la création de la commission en juillet 2022 par le président français Emmanuel Macron durant sa visite à Yaoundé avait suscité des critiques acerbes, notamment de la part de la Société camerounaise d’histoire (SCH). Après la désignation des membres de l’équipe de travail, le Pr Daniel Abwa, président de la SCH, faisait part de ses griefs dans un communiqué rendu public le 22 février. En effet, l’initiative française, solitaire, en lieu et place du Cameroun, a profondément déplu. Ainsi que le choix de la « partie camerounaise », en la personne de l’artiste Blick Bassy. Robert Bapooh Lipot, Secrétaire général de l’Union des populations du Cameroun (UPC), parti national historique, s’exprimant dans le cours de ce séjour de travail, voit dans le déploiement de cette commission une « campagne de distraction et de tourisme sous les tropiques » et le refus manifeste de la France « d’engager avec le Cameroun sur des bases justes un véritable processus de réconciliation ».
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France-Cameroon: the "History and Memory" commission visits Cameroon
Appointed in March this year, the members of the "History and Memory" commission on France's role and involvement against Cameroon's independence and opposition movements have been in Cameroon since October 17.
Led by Karine Ramondy for the research section and Blick Bassy for the artistic, cultural and heritage section, the team has already visited Dschang, in the West region, where the crackdown on nationalists was particularly fierce. There they met with academics and students. The research report is due to be published in December 2024. The announcement of the creation of the commission in July 2022 by French President Emmanuel Macron during his visit to Yaoundé drew sharp criticism, particularly from the Société camerounaise d'histoire (SCH). Following the appointment of the members of the working team, Professor Daniel Abwa, President of the SCH, set out his grievances in a press release published on February 22. The French initiative, taken alone and in place of Cameroon, was deeply displeasing. As well as the choice of the "Cameroonian party", in the person of the artist Blick Bassy. Robert Bapooh Lipot, Secretary General of the Union of the Peoples of Cameroon (UPC), the historic nationalist party, speaking during this working visit, saw in the deployment of this commission a "campaign of distraction and tourism in the tropics" and France's manifest refusal "to engage with Cameroon on a fair basis in a genuine process of reconciliation".
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Source médiatique - Media Source
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Conflit intercommunautaire à Makary
Des affrontements entre Arabes Choa et Kotoko ont provoqué la mort de trois personnes à Makary (Logone-et-Chari, région de l’Extrême-Nord), respectivement des villages Amdalgalgui et Ngouma. Un litige foncier serait à l’origine de la confrontation, qui aurait par ailleurs gagné des localités voisines du Tchad. Ces types de conflits sont récurrents dans cette localité. En effet, des affrontements ont eu lieu le 19 juin 2021, faisant deux morts, dont le Sultan de Ndamé. Ce dernier revendiquait une parcelle cultivable. Le 11 août suivant dans le canton El Birké, un autre litige foncier provoquait un affrontement meurtrier, faisant neuf morts.
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Inter-community conflict in Makary
Clashes between Arab Choa and Kotoko have left three people dead in Makary (Logone-et-Chari division, Far North region), in the villages of Amdalgalgui and Ngouma respectively. A land dispute is believed to be at the root of the confrontation, which has also spread to neighbouring localities in Chad. These types of conflict are recurrent in this locality. Clashes took place on June 19, 2021, leaving two people dead, including the Sultan of Ndamé. The latter was claiming a plot of farmland. On the following August 11 in the El Birké canton, another land dispute led to a deadly clash, leaving nine people dead.
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Retour d’artefacts d’Allemagne
Une délégation camerounaise de l’Interministériel chargé de la restitution par l’Allemagne d’artefacts acquis pendant la période coloniale s’est rendue à Berlin afin de discuter de leurs modalités de retour avec les autorités allemandes. La délégation, composée notamment, de la directrice du Patrimoine culturel du ministère des Arts et de la Culture, Marie Thierry Edjoa, du directeur du Musée national, Hugues Tchana Heumen, et de la conseillère culturelle de l’ambassade du Cameroun en Allemagne, Maryse Nsangou Njikam, a tenu une réunion avec la sous-ministre allemande des Affaires étrangères chargée de la Politique culturelle internationale, Katja Keul. L’objet de la rencontre était d’identifier les artefacts détenus dans les musées allemands, afin de commencer le processus de restitution dès la fin de cette année. En juin dernier, l’ambassadrice allemande au Cameroun, Corinna Fricke, avait réitéré au ministre des Arts et de la Culture, Ismaël Bidoung Mkpatt, la volonté de son pays à œuvrer au rapatriement des biens culturels détenus illicitement dans les musées germaniques. Selon une étude réalisée par Bénédicte Savoy et Albert Gouaffo, les musées allemands détiendraient 40 000 artefacts camerounais. En comparaison, les collections nationales à Yaoundé comprennent 6 000 objets.
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Return of artefacts from Germany
A Cameroonian delegation from the Interministerial Committee in charge of the restitution by Germany of artefacts acquired during the colonial period travelled to Berlin to discuss their return with the German authorities. The delegation, which included the Director of Cultural Heritage at the Ministry of Arts and Culture, Marie Thierry Edjoa, the Director of the National Museum, Hugues Tchana Heumen, and the Cultural Counsellor at the Cameroonian Embassy in Germany, Maryse Nsangou Njikam, held a meeting with the German Deputy Minister of Foreign Affairs responsible for International Cultural Policy, Katja Keul. The purpose of the meeting was to identify the artefacts held in German museums, with a view to starting the restitution process at the end of this year. Last June, the German ambassador to Cameroon, Corinna Fricke, reiterated to the Minister of Arts and Culture, Ismaël Bidoung Mkpatt, her country's willingness to work towards the repatriation of cultural property held illegally in German museums. According to a study by Bénédicte Savoy and Albert Gouaffo, German museums hold 40,000 Cameroonian artefacts. By comparison, the national collections in Yaoundé include 6,000 objects.
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Dramatique glissement à Mbankolo
La forte pluie qui s’est abattue sur la ville de Yaoundé le 8 octobre dernier a provoqué un glissement de terrain meurtrier à Mbankolo (arrondissement de Yaoundé 2e). Les eaux du lac artificiel situé au sommet du mont éponyme, emménagé du temps de la présence allemande, ont débordé de leur lit, brisant la digue qui servait à orienter les écoulements. Construites sur les flancs des collines de la montagne, environ trente maisons ont été ensevelies. Le dernier bilan fait état d’une trentaine de morts et d’une vingtaine de blessés. Et pourtant, depuis plusieurs mois dans ses bulletins, l’Observatoire national des changements climatiques (ONACC) alerte sur les risques d’inondations et d’éboulements. De même, la Direction de la météorologie nationale (DNM) annonçait, le jour du drame, « des pluies fortes à modérées » dans diverses régions du pays, alertant les populations se trouvant le long des pentes instables des risques de glissements. Alors que la vie reprend peu à peu son cours, que les habitants ont été sommés de quitter les lieux et que des solutions de recasement sont mises en place, la polémique a éclaté au sujet de la construction d’habitations dans des zones non constructibles. En cause, l’existence de titres fonciers dans les zones sinistrées. Dans un communiqué le 17 octobre dernier, le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières, Henri Eyebe Ayissi, concédait la responsabilité de ses agents, ainsi que le rapporte le quotidien Eco Matin : « Il ressort du rapport établi que, sur le corridor de la zone Mbankolo affectée par le sinistre, ont été identifiés 2 titres fonciers qui avaient provoqué la faute de l’administration, celle-ci ayant procédé à l’établissement de ces deux titres fonciers irréguliers, en l’absence des vérifications approfondies et exhaustives concernant la situation juridique des contours des sites sollicités ». Depuis de nombreuses années, experts et journalistes alertent sur la multiplication de ces catastrophes, dont les bilans humains sont parfois importants. Tout le monde a encore en mémoire l’éboulement au quartier Damas (Yaoundé), le 27 novembre 2022, qui a fait une quinzaine de morts. Le 29 octobre 2019, un éboulement emportait une quarantaine de personnes à Gouache (Bafoussam, région de l’Ouest). Les prévisions des semaines et mois à venir restent alarmantes, et la question de l’aménagement des zones habitables ainsi que du déguerpissement des populations présentes sur des sites à risque se pose avec plus d’acuité à mesure que ces événements climatiques se multiplient.
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Dramatic landslide in Mbankolo
Heavy rainfall in Yaoundé on October 8 caused a deadly landslide in Mbankolo (Yaoundé 2nd subdivision). The waters of the artificial lake at the top of the eponymous mountain, built during the German occupation, overflowed their banks, breaking the dyke used to direct the run-off. Around thirty houses built on the hillsides of the mountain were buried. The latest toll is around thirty dead and twenty injured. And yet, for several months now, the National Observatory for Climate Change (ONACC) has been warning of the risk of flooding and landslides in its bulletins. Similarly, on the day of the tragedy, the National Meteorological Department (DNM) was forecasting "heavy to moderate rain" in various parts of the country, warning people living along unstable slopes of the risk of landslides. While life is gradually returning to normal, the residents have been ordered to leave and resettlement solutions are being put in place, controversy has erupted over the construction of homes in non-constructible areas. At issue is the existence of land titles in the affected areas. In a press release issued on October 17, Henri Eyebe Ayissi, Minister of Lands, Cadastre and Land Affairs, conceded that his officials were responsible, as reported in the daily Eco Matin: "The report found that 02 land titles in the Mbankolo corridor affected by the disaster had been identified as the cause of the administration's fault. The administration had proceeded to establish these two irregular land titles, in the absence of thorough and exhaustive checks on the legal status of the contours of the sites requested". For many years now, experts and journalists have been warning of the increasing number of such disasters, some of which have taken a heavy toll on human lives. Everyone still remembers the landslide in Damas (Yaoundé) on November 27, 2022, which killed around fifteen people. On October 29, 2019, a landslide swept away around forty people in Gouache (Bafoussam, Western region). The forecasts for the coming weeks and months remain alarming, and the question of the development of habitable areas and the evacuation of people living on sites at risk is becoming more acute as these climatic events multiply.
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Source religieuse - Religious Source
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Crise de confiance à la Presbyterian Church in Cameroon
Depuis un peu plus d’un an, le modérateur de la Presbyterian Church in Cameroon (PCC), le révérend Samuel Forba Fonki, fait l’objet de critiques de la part des fidèles. Depuis sa réélection en 2019, son mandat est marqué par des controverses, la plus critique étant celle de sa volonté de modifier la Constitution de l’institution, en violation des procédures. Le dernier incident date du 15 octobre dernier. Les chrétiens de la PC Dibanda, (Buea) ont procédé à l’expulsion de leur pasteur, Ezekiel Abogn. Ils lui reprochent injures et extorsion d’argent. « Vous n'entrerez plus dans cette église, nous vous avons demandé de partir pacifiquement, mais vous avez refusé, vous avez voulu la violence. Laissez-nous vous escorter jusqu'à la maison que nous avons construite pour vous. Nous avons construit une maison et quand vous arrivez, vous commencez à nous insulter dans l'église, à dire que nous sentons mauvais, que nous sommes sales, à dire que nous portons des chaussures qui sentent mauvais. » Ces incidents ne sont pas inédits. Ils se sont produits également à Kumba (Sud-Ouest) ainsi qu’à Douala (Littoral). Si les avis semblent unanimes sur ses réalisations infrastructurelles, la plupart des critiques regrettent le délaissement du volet spirituel. Certains ont fait part de leur profonde déception sur les réseaux sociaux, faisant savoir leur retrait de l’église au profit d’autres obédiences.
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Crisis of confidence at the Presbyterian Church in Cameroon
For just over a year, the Moderator of the Presbyterian Church in Cameroon (PCC), Reverend Samuel Forba Fonki, has been the target of criticism from the faithful. Since his re-election in 2019, his mandate has been marked by controversy, the most critical being his desire to amend the institution's constitution, in violation of procedures. The latest incident occurred on October 15. The Christians of PC Dibanda (Buea) expelled their pastor, Ezekiel Abogn. They accused him of insults and extortion. "You will not enter this church again, we had asked you to leave peacefully, but you refused, you wanted violence. Let us escort you to the house we built for you. We built a house and when you arrive, you start insulting us in church, saying that we are smelling, dirty, saying we are wearing smelling shoes." These incidents are not new. They have also occurred in Kumba (South-West region) and Douala (Littoral region). While opinions seem to be unanimous on his infrastructural achievements, most critics regret the neglect of the spiritual aspect. Some have expressed their deep disappointment on social networks, announcing their withdrawal from the church in favour of other denominations.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission de veille de l'actualité du pluralisme culturel et religieux. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism as part of its mission of watch of cultural and religious pluralism news. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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