Candidature de Bimbia au patrimoine mondial / Droits des peuples autochtones des forêts / Reprise des opérations de rapatriement volontaire des réfugiés centrafricains / Situation des déplacés internes.
 
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VEILLE PHAROS / CAMEROUN – 29 avril 2021
 
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De simple pays d’accueil des personnes déplacées pour des raisons de conflits, le Cameroun doit désormais assister les milliers de personnes déplacées sur son sol pour des raisons sécuritaires. Loin des médias, la violence dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest occasionne toujours des déplacements de personnes. Les opérations militaires n’ont pas complètement éradiqué les actes de violence contre les populations. Les Nations Unies relèvent de nouveaux déplacements et des violences basées sur le genre au mois de mars. Si les opérations de  rapatriement volontaire de réfugiés centrafricains ont repris, les besoins humanitaires demeurent importants.

Au sud, les organisations de protection des droits humains s’activent pour assurer la protection des peuples autochtones. Non seulement ces populations rencontrent des difficultés pour accéder aux actes de naissance utiles à leur intégration citoyenne, le développement des plantations industrielles menace également leur culture et leur habitat.

Dans le Sud-Ouest, le gouvernement et ses partenaires préparent la candidature des ruines du port négrier de Bimbia dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.


From a host country for people displaced from conflict affected regions, Cameroon must now assist the thousands of people displaced on its soil for security reasons. Far from the media, violence in the North West and South West regions still causes displacement of people. Military operations have not completely eradicated acts of violence against civilian populations. The United Nations notes further displacement and gender-based violence in March. While voluntary repatriation operations for Central African refugees have resumed, humanitarian needs remain significant.

In the south, human rights organizations are working to ensure the protection of indigenous peoples. Not only do these populations encounter difficulties in accessing birth certificates useful for their civic integration, the development of industrial plantations threatens their culture and their habitat.

In the South West region, the government and its partners are preparing the candidacy of the ruins of the slave port of Bimbia for the UNESCO World Heritage List.
 
 

Info Phare - Source médiatique

 
 

Vers l’inscription du site négrier de Bimbia au patrimoine mondial

Des études sont en cours au Cameroun,  sur le site de Bimbia, pour réunir la documentation nécessaire à la candidature du site de Bimbia à la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Bimbia situé dans la ville de Limbé dans la région du Sud-Ouest est un port négrier d’où partaient les esclaves venus de l’intérieur du pays vers les Amériques.

Towards the registration of the slave trade site of Bimbia in the world heritage

Studies are underway in Cameroon, on the Bimbia site, to gather the necessary documentation for the candidacy of the Bimbia site for a registration on the UNESCO world heritage list.. Bimbia located in the city of Limbe in the South-West region is a slavery port from which slaves from the interior of the country left for the Americas.

 
 

Sources médiatiques

 
 

Des actes de naissance pour l’intégration sociale et citoyenne des peuples autochtones

Les Bagyelis et les Baka du Cameroun sont des peuples autochtones au sens de la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones adoptée le 13 septembre 2007. Localisés dans les régions du Sud et de l’Est du Cameroun, ces groupes rencontrent encore des difficultés à se faire établir les actes de naissance nécessaires à leur intégration citoyenne. Des organisations de la société civile se mobilisent pour faciliter l’accès de ces groupes aux actes d’état civil. L’association OKANI et le « Forest people programme » estiment avoir facilité l’établissement de 500 actes de naissance entre 2018 et 2021, mais demandent des procédures de facilitation au profit des peuples autochtones.

Birth certificates for the social and civic integration of indigenous peoples

The Bagyelis and Baka of Cameroon are indigenous peoples as recognized under the United Nations Declaration on the Rights of Indigenous Peoples adopted on September 13, 2007. Located in the southern and eastern regions of Cameroon, these groups still encounter difficulties in obtaining the birth certificates necessary for their integration as citizens. Civil society organizations are mobilizing to facilitate these groups' access to civil status documents. The OKANI association and the Forest People Program estimate that they have facilitated the establishment of 500 birth certificates between 2018 and 2021 but are asking the government to facilitate civil status registration procedures for the benefit of indigenous peoples.

 
 

Reprise des rapatriements volontaires des réfugiés centrafricains

En 2020, près de 5 000 réfugiés centrafricains avaient regagné leur pays. La crise qui a suivi les dernières élections présidentielles avait ralenti ce processus. Pour échapper à ces violences postélectorales, plusieurs centaines de Centrafricains avaient traversé la frontière camerounaise et regagné le camp de Gado Badzéré à l’Est. En fin de semaine dernière, 156 réfugiés centrafricains ont regagné les villes de Baoro et de Berberati à partir du Cameroun.

Resumption of voluntary repatriation of Central African refugees

In 2020, nearly 5,000 Central African refugees had returned to their country. The crisis that followed the last presidential elections slowed down this process. To escape from post electoral violence, hundreds of Central Africans had crossed the Cameroonian border and rallied the Gado Badzere camp. Last week end, 156 Central African refugees returned to the towns of Baoro and Berberati from Cameroon.

 
 

Dans l’Extrême-Nord, des organisations autonomisent les jeunes pour contrer le terrorisme islamiste

La région de l’Extrême-Nord est la région du Cameroun la plus exposée aux exactions de la secte Boko Haram. Dans cette région, l’un des facteurs de l’enrôlement des jeunes par la secte est économique. Les initiatives mises en œuvre pour contrer la radicalisation et l’extrémisme intègrent les activités pour renforcer leur participation citoyenne, faciliter leur insertion socioprofessionnelle et améliorer leur rapport à la culture et à la diversité.

In the Far North, organizations empower young people to counter Islamist terrorism

The Far North region is the region of Cameroon most exposed to the atrocities of the Boko Haram sect. In this region, one of the factors of youth enrolment in the armed group is economic. The initiatives implemented to counter radicalization and extremism includes activities to strengthen their civic participation, facilitate their socio-professional integration and improve their relationship to culture and diversity.

 
 

Sources Société civile

 
 

Des financements de la Deutsche Bank violent les droits des peuples autochtones selon des ONG

Des ONG environnementalistes s’opposent à un financement de la Deutsche Bank pour le développement des plantations d’Hévéa dans la région du Sud. Selon ces ONG, les activités de Corrie MacColl Limited, la filiale d’Halcyon Agri devant bénéficier dudit financement, menacent la biodiversité et la survie des peuples autochtones  installés dans la forêt du sud du Cameroun. L’entreprise Corrie MacColl Limited développe ses plantations à proximité de la réserve du Dja, un site du patrimoine mondial et « aurait entrainé le déplacement des populations Baka ». Selon une source citée par le journal Ecomatin, « cette société a déplacé des peuples autochtones Baka de leurs terres ancestrales » sans même avoir essayé d’obtenir leur « consentement libre, informé et préalable ».

Funding from the Deutsche Bank violates the rights of indigenous peoples according to NGOs

Environmental NGOs oppose funding from the Deutsche Bank for the development of rubber plantations in the South region. According to these NGOs, the activities of Corrie MacColl Limited, the subsidiary of Halcyon Agri to receive the said funding threaten the biodiversity and the survival of indigenous people living in the southern Cameroonian forest. Corrie MacColl Limited is developing its plantations near the Dja reserve, a World Heritage site and "has reportedly caused the displacement of the Baka people". A source quoted by the Ecomatin newspaper, confirms that “this company has displaced indigenous Baka peoples from their ancestral lands" without even trying to obtain their "free, prior and informed consent”.

 
 

Un atelier pour repenser l’assistance aux personnes déplacées internes

Le campus de l’Institut des relations internationales du Cameroun a servi de cadre à l’atelier de plaidoyer sur la protection et l’assistance en faveur des populations déplacées internes. Cet atelier a rassemblé les principaux acteurs impliqués dans l’assistance aux personnes déplacées internes au Cameroun. Il leur a été présenté le cadre normatif applicable aux personnes déplacées internes, une évaluation de leurs besoins actuels et les initiatives en cours.

A workshop to rethink assistance to internally displaced people

The campus of the International Relations Institute of Cameroon hosted the advocacy workshop on protection and assistance for internally displaced populations. This workshop brought together the major actors involved in assisting internally displaced people in Cameroon. They were presented the normative framework applicable to internally displaced persons, an assessment of their current needs and current initiatives.

 
 

Source institutionnelle

 
 

La violence dans les régions anglophones continue de faire des victimes

Selon le bureau de l’Organisation des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Cameroun, 1 427 personnes ont été contraintes de quitter leur domicile au mois de mars. Les femmes sont victimes de violences sexuelles et plus d’un million de personnes se trouvent en situation d’insécurité alimentaire.  Le silence des médias ne signifie pas la fin des violences dans les régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest au Cameroun. La baisse d’intensité des affrontements devrait servir à la recherche de solutions durables à la crise.

Violence in Anglophone regions continues to claim victims

According to the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) in Cameroon, 1,427 people have been forced to leave their homes in March. Women are victims of sexual violence and more than one million people are food insecure. Media silence does not mean the end of violence in the North West and South West regions of Cameroon. The decrease in the intensity of clashes should be used to the search for lasting solutions to the crisis.

 
 
 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Cameroun. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Cameroun. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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