Le Préfet de Mbui accuse Fon Mweh II de collusion avec les séparatistes / L’association des Chefs de villages Sawa du Wouri propose la création d’une commission traditionnelle et coutumière pour dialoguer avec la diaspora / La Cameroon Teacher’s Trade Union (CATTU) plaide pour la reprise des classes dans le Nord-Ouest
 
capture-decran-2020-05-04-a-18-36-24
VEILLE PHAROS / CAMEROUN -
30 juin 2023
 
2
 

Le Fon Mweh II est accusé par le préfet de Mbui de collusion avec les séparatistes. Dans une correspondance, l’administrateur civil adresse un avertissement au chef traditionnel, face à des actes qu’il identifie comme constitutifs d’une entente avec les séparatistes. L’autorité traditionnelle et quelques-uns de ses notables ont été par la suite sommés de se présenter pour répondre de leurs agissements présumés auprès des services du préfet.

L’association des Chefs de villages Sawa du Wouri propose la création d’une commission traditionnelle et coutumière qui sillonnera certains pays d’Amérique et d’Europe, pour dialoguer avec la diaspora et faire un plaidoyer en faveur de l’union et de l’amour entre Camerounais. Cette initiative est consécutive à la nouvelle attaque contre la chanteuse Grâce Decca par la Brigade Anti-Sardinard en Angleterre au début de juin. Ils expriment leurs inquiétudes face à des agissements susceptibles de provoquer une conflagration interethnique.

La Cameroon Teacher’s Trade Union (CATTU) plaide pour la reprise des classes dans le Nord-Ouest. Face aux statistiques choquantes des enfants ayant abandonné l'école en raison de la crise, le coordinateur régional a également lancé un appel aux parents de la région pour qu'ils renvoient leurs enfants à l'école. Selon l’OCHA, 56 % des écoles sont restées fermées durant l’année scolaire écoulée.

The Fon Mweh II has been accused by the Senior Divisional Officer (SDO) of Mbui of supporting the separatists. In a letter, the civil administrator issued a warning to the traditional chieftain for actions he identified as constituting collusion with the separatists. The traditional authority and some of its notables were subsequently summoned to report to the SDO's office to answer for their alleged actions.

The “Association des Chefs de villages Sawa du Wouri” is proposing the creation of a traditional and customary commission that will travel to certain countries in America and Europe, to dialogue with the diaspora and advocate union and love between Cameroonians. This initiative follows the latest attack on diva Grâce Decca by the “Anti-Sardinard Brigade” in England at the beginning of June. They are expressing their concern at actions likely to provoke an inter-ethnic conflagration.

The Cameroon Teacher's Trade Union (CATTU) calls for the resumption of classes in the North-West. Faced with the shocking statistics of children dropping out of school as a result of the crisis, the regional coordinator also appealed to parents in the region to send their children back to school. According to OCHA, 56% of schools remained closed during the past school year.

 
 

Info Phare - Source institutionnelle

 
 

Le Fon de Mbiame accusé de soutenir les séparatistes

Le 16 juin 2023, Gilbert Sunday Meyong, préfet du département de Mbui (région du Nord-Ouest), a adressé une lettre d’avertissement au Fon (chef traditionnel) Mweh II de Mbiame. Il y dénonce ce qu’il qualifie de « relations incestueuses avec des forces ennemies ». Il y énumère une série de faits constitutifs de soutien actif aux séparatistes. Par exemple, « Le 14 juin 2023, les terroristes se sont déplacés dans votre chefferie et ont averti tous les Mbororo de sortir massivement pour vous accueillir à votre retour des États-Unis, sous peine de subir leur foudre. D’ailleurs, la population qui vous a escorté au retour de votre voyage de Mbonso à votre palais de Mbiame était dirigée par des terroristes ».

Selon le préfet, le Fon donnerait des informations aux terroristes sur les mouvements de forces de défense et de sécurité, et organiserait des enlèvements de civils pacifiques contre des rançons afin d’en partager le butin. Mweh II est également accusé de boycotter les cérémonies officielles (Fête de la Jeunesse le 11 février, installation du sous-préfet de Mbven à quelques mètres de son palais) et serait ostensiblement indifférent aux assassinats (notamment le meurtre du commandant de brigade le 8 juillet 2022, et dernièrement le meurtre d’un policier le 15 juin dernier) d’agents publics perpétrés dans sa région.

L’administrateur civil rappelle que le Fon, en tant qu’auxiliaire, à son devoir de loyauté envers l’État, à combattre la criminalité et à œuvrer pour l’unité nationale.

Quelques jours après cet avertissement, le Fon Mweh II et quelques-uns de ses notables ont été sommés par le préfet de se présenter à ses bureaux sous 48h, pour répondre à des questions relatives aux accusations formulées dans l’avertissement.

Fon of Mbiame accused of supporting separatists

On June 16, 2023, Gilbert Sunday Meyong, Senior Divisional Officer (SDO) Mbui division (North-West region), sent a warning letter to the Fon (traditional chief) Mweh II of Mbiame. He denounces what he describes as "incestuous relations with enemy forces". He listed a series of facts constituting active support for the separatists. For example, "On June 14, 2023, the terrorists came to your chiefdom and warned all the Mbororo to come out en masse to welcome you back from the United States, or risk being struck by their thunderbolts. In fact, the people who escorted you back from Mbonso to your palace in Mbiame were led by terrorists".

According to the SDO, the Fon provides terrorists with information on the movements of defense and security forces, and organizes kidnappings of peaceful civilians for ransom in order to share the spoils. Mweh II is also accused of boycotting official ceremonies (Youth Day on February 11, installation of the Mbven Divisional Officer a few meters from his palace) and of being ostensibly indifferent to the assassinations (notably the murder of the brigade commander on July 08, 2022, and most recently the murder of a policeman on June 15) of public officials perpetrated in his region.

The civil administrator reminded the Fon, as an auxiliary, of its duty of loyalty to the State, to fight crime and to work for national unity.

A few days after this warning, the Fon Mweh II and some of his notables were summoned by the SDO to report to his offices within 48 hours, to answer questions relating to the accusations made in the warning.

 
 

Source médiatique

 
 

Le Canton Bell s’engage dans la lutte contre les discours de haine

À l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les discours de haine le 18 juin dernier, Jean Yves Eboumbou Douala Manga Bell, chef du Canton Bell, a réuni autour de lui ses homologues afin d’échanger sur le phénomène et proposer des voies pour juguler ce fléau qui divise les communautés. Il reconnaît que « cette cause devient l’un des combats principaux de chaque Camerounais ». Il invite de ce fait « les uns et les autres à intensifier la sensibilisation à partir de [nos] foyers […] par la promotion de la paix, le vivre-ensemble […] y compris la mise en place de stratégies efficaces et conformes à la liberté d’expression. »

Sur la même lancée, l’association des Chefs de villages Sawa du Wouri a tenu un point de presse le jour suivant à Bonantonè (Canton Deïdo, Douala) durant lequel elle a abordé une variété de sujets qui ont actuellement cours dans le Wouri : la question foncière, les extrémismes et les risques de conflits intertribaux. Les chefs de village se sont ainsi réjouis de l’annulation du décret d’expropriation du site de Dikolo et d’autres titres frauduleux dans l’espace sawa (Moungo et Nkam), tout en rappelant l’urgence de réparer les dommages causés aux victimes. Ils ont également mis en garde contre un risque de conflagration face aux agressions d’artistes dans la diaspora (Grâce Decca en particulier), qui favorisent la montée en puissance du discours ethnotribal. De ce fait, ils invitent leurs homologues du Centre, de l’Ouest et des autres régions à « s’associer à eux pour mettre en place une Commission traditionnelle et coutumière qui sillonnera certains pays d’Amérique et d’Europe, pour dialoguer avec la diaspora et faire un plaidoyer en faveur de l’union et de l’amour entre Camerounais. »

En 2022 déjà, Grâce Decca, icône de la musique camerounaise, était la cible de l’ire de la Brigade Anti-Sardinards (BAS). Ces attaques avaient provoqué des réactions hostiles chez les Sawa, au point de voir des mots d’ordre de boycott ou de violences contre les commerçants originaires de l’Ouest prospérer. Récemment en mars, un groupuscule inconnu, Jeunesse Sawa, faisait circuler un tract « imposant une journée morte [20 mars] pour toutes les activités des ressortissants de l’Ouest » en invitant leurs « frères, peuples d’ailleurs qui subissent cette barbarie à travers le boycotte de leurs artistes ou les campagnes de sabotage de leurs grands hommes à rejoindre cette lutte à fin de mettre fin à cette dictature d’un peuple ». Le maire de Douala, Roger Mbassa Ndine, avait à l’occasion publié un communiqué condamnant les actes d’intolérance et la violence gratuite, appelant à l’apaisement parmi les habitants. Le 4 juin dernier, les incidents se sont renouvelés à Londres, provoquant cette fois l’annulation de sa représentation à Leicester (Angleterre).

Dans la perspective de la présidentielle 2018, l’on a vu fleurir dans le champ lexical politique les termes « sardinards » et
« tontinards ». Les premiers désignent les militants du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) de Paul Biya, et les seconds désignent les militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto, arrivé deuxième à cette élection. Ces termes convoquent des préjugés accolés aux deux camps : d’un côté la pratique du RDPC à distribuer du pain et des sardines en conserve à ses militants les jours de rassemblement ou de manifestation ; et d’un autre côté, la pratique de la tontine par les Bamilékés, qui seraient tous militants ou sympathisants du MRC. Dans cet affrontement quasi idéologique, la BAS a pris corps dans la diaspora, fédérant parmi les opposants les plus farouches au pouvoir en place, qui sont pour la plupart en situation d’exil ou ont perdu leur nationalité camerounaise. Depuis les prémisses de l’élection de 2018, ils ont entrepris d’empêcher les artistes qu’ils identifient comme des soutiens du pouvoir en place de se produire en Europe et aux Amériques, en imposant, souvent par les intimidations et la violence, un boycott de leurs représentations.

Canton Bell joins the fight against hate speech


On the occasion of the International Day against Hate Speech on June 18, Jean Yves Eboumbou Douala Manga Bell, Chief of Canton Bell, brought together his counterparts to discuss the phenomenon and propose ways of curbing this scourge that divides communities. He acknowledges that
"this cause is becoming one of the main struggles of every Cameroonian". He therefore invites "all of us to intensify awareness-raising from [our] homes [...] through the promotion of peace, living together [...] including the implementation of effective strategies in line with freedom of expression."

In the same vein, the “Association des Chefs de Villages Sawa du Wouri” held a press briefing the following day in Bonantonè (Canton Deïdo, Douala), during which they addressed a variety of subjects currently prevalent in the Wouri region: land issues, extremism and the risk of inter-tribal conflict. The village chiefs welcomed the cancellation of the expropriation decree for the Dikolo site and other fraudulent titles in the Sawa area (Moungo and Nkam), while reiterating the urgent need to repair the damage caused to the victims. They also warned against the risk of conflagration in the face of attacks on artists in the diaspora (Grâce Decca in particular), which encourage the rise of ethno-tribal discourse. For this reason, they invited their counterparts in the Centre, West and other regions to "join them in setting up a Traditional and Customary Commission that will travel to certain countries in America and Europe, to dialogue with the diaspora and make a plea for union and love between Cameroonians."

Back in 2022, Cameroonian music icon Grâce Decca was the target of the ire of the “Brigade Anti-Sardinards” (BAS). These attacks provoked hostile reactions among the Sawa, to the point where calls for a boycott or violence against West region native merchants flourished. Recently, in March, an unknown group called “Jeunesse Sawa” circulated a leaflet "imposing a dead day [March 20] for all activities of West region native merchants", inviting their "brothers and sisters, people from elsewhere who are suffering this barbarism through the boycott of their artists or the sabotage campaigns of their great men, to join this struggle to put an end to this dictatorship of a people". The mayor of Douala, Roger Mbassa Ndine, issued a statement condemning the acts of intolerance and gratuitous violence, and calling for appeasement among the residents. On June 4, the incidents were repeated in London, this time leading to the cancellation of his performance in Leicester (England).

In the run-up to the 2018 presidential election, the terms "sardinards" and "tontinards" have flourished in the political lexicon. The former refer to militants of Paul Biya's Cameroon’s People Democratic Party (CPDM), and the latter to militants of Maurice Kamto's Cameroon Renaissance Movement (MRC), who came second in this election. These terms conjure up prejudices associated with both camps: on the one hand, the CPDM's practice of distributing bread and canned sardines to its militants on rally or demonstration days; and on the other, the practice of tontines by the Bamileke, who are all said to be militants or sympathizers of the MRC. In this quasi-ideological confrontation, the BAS has taken shape in the diaspora, bringing together some of the staunchest opponents of the current government, most of whom are in exile or have lost their Cameroonian nationality. Since the early days of the 2018 election, they have set out to prevent artists they identify as supporters of the ruling power from performing in Europe and the Americas, by imposing, often through intimidation and violence, a boycott of their performances.

 
 

Violences intercommunautaires dans le Donga-Matung

Nkwenti Simon Ndoh, préfet du département de Donga-Mantung (région du Nord-Ouest), a interdit les pâturages de la plaine de Mbaw, sources de conflits entre éleveurs et agriculteurs.

Ainsi, les chefs de communautés dans les villages d’éleveurs de Ngonkaw et de Nking sont chargés de mobiliser les leurs afin que ceux-ci quittent la plaine agricole. Le préfet espère par ce mouvement « réduire les multiples litiges entre agriculteurs et éleveurs résultant de l’installation irrégulière des éleveurs dans cette zone agricole ».

De plus, la décision préfectorale précise que « tous les dégâts agricoles déjà enregistrés du fait de leur pâturage irrégulier et illégal dans les plaines soient immédiatement pris en charge par la commission des fermiers-éleveurs compétente ».

Une décision saluée par les agriculteurs de la plaine de Mbaw, dépités de voir leurs cultures régulièrement détruites par les troupeaux des éleveurs, qui eux dénoncent une décision injuste à leur encontre.

Les conflits entre éleveurs et agriculteurs sont légion au Cameroun, notamment dans les zones de gros pâturage, à savoir les régions du Nord-Ouest, de l’Est, de l’Adamaoua, du Nord, et de l’Extrême-Nord. Ces conflits débouchent très souvent en affrontements violents et meurtriers. Cela a été le cas en décembre 2021 dans l’arrondissement de Logone Birni, région de l’Extrême-Nord.

Inter-community violence in Donga-Matung

Nkwenti Simon Ndoh, Senior Divisional Officer (SDO) of Donga-Mantung division (North-West region), has banned grazing on the Mbaw plain, a source of conflict between herders and farmers.

Community leaders in the herding villages of Ngonkaw and Nking are responsible for mobilizing their people to leave the agricultural plain. With this move, the SDO hopes to "reduce the numerous disputes between farmers and breeders resulting from the irregular settlement of breeders in this agricultural zone".

In addition, the authority decision stipulates that "all agricultural damage already recorded as a result of their irregular and illegal grazing on the plains shall be immediately dealt with by the competent farmers-breeders commission".

A decision welcomed by the farmers of the Mbaw plain, who are displeased to see their crops regularly destroyed by the herds of livestock breeders, who themselves denounce an unfair decision against them.

Conflicts between herders and farmers are rife in Cameroon, particularly in the high-grazing areas of the North-West, East, Adamawa, North and Far-North regions. These conflicts very often lead to violent and deadly confrontations. This was the case in December 2021 in the Logone Birni sub-division, Far-North region.

 
 

Méfiance entre Arabes Choa et Mousgoums dans le Logone-et-Chari

Dans la commune de Kousseri (département du Logone-et-Chari, région de l’Extrême-Nord), un magasin de stockage est en construction dans le village Arkis. La construction de cette infrastructure réunit 150 jeunes selon l’approche Haute intensité de main-d’œuvre (HIMO) mis en œuvre par le Programme national de développement participatif (PNDP), grâce à des financements de l’Agence française de développement (AFD) à travers le guichet Minka. Ces jeunes sont tous des Arabes Choa originaires du village.

À en croire Éric Didier Nyemeck, point focal de l’unité HIMO du PNDP à Kousseri, « Les Mousgoums étaient là au début du projet. Ils sont partis parce qu’ils ne se sentaient pas en sécurité. Pendant les derniers affrontements intercommunautaires, les Mousgoums ont détruit ce village et tué des habitants. Vous remarquerez que les cases ont été récemment reconstruites parce que les gens sont rentrés il n’y a pas longtemps. » Pour lui, les Mousgoums craignaient de nouvelles représailles lorsqu'ils participent à ce chantier.

En effet, le village porte encore les stigmates des violents affrontements entre Arabes Choa et Mousgoums de 2021. Cette année-là, les deux communautés se sont affrontées en août et en décembre.

Pour éviter de plomber les projets, qui avaient déjà pris beaucoup de retard, les responsables vont suivre ce que demandaient les deux communautés. « Ce sont eux-mêmes qui ont commencé à nous demander de changer l’organisation du chantier parce qu’ils ne se sentaient pas en sécurité de se retrouver tout seuls dans un endroit particulier pour faire les travaux. Chacun disait être vulnérable à une attaque de l’autre communauté. Ils préféraient donc être mélangés et se surveiller mutuellement. C’est ainsi que nous les avons mélangés, plutôt que de les séparer », explique Éric Nyemeck.

Plus d’un an après ces affrontements de décembre 2021 qui ont fait officiellement 44 morts et de nombreux blessés, les deux communautés continuent à se regarder en chiens de faïence. Mais pour certains, des projets, à l’instar de ceux mis en œuvre dans la zone à travers l’approche HIMO du PNDP, ont l’avantage de concentrer les jeunes sur la recherche de moyens pour survivre.

Choa Arabs and Mousgoums stare into each other's eyes in Logone-et-Chari

In the commune of Kousseri (Logone-et-Chari division, Far North region), a storage warehouse is under construction in the village of Arkis. This infrastructure is being built by 150 young people using the High Labour Intensity (HIMO) approach implemented by the National Participatory Development Program (PNDP), with funding from the French Development Agency (AFD) through the Minka window. These young people are all Choa Arabs from the village.

According to Éric Didier Nyemeck, focal point of the PNDP HIMO unit in Kousseri, "The Mousgoum were there at the start of the project. They left because they didn't feel safe. During the latest intercommunity clashes, the Mousgoums destroyed this village and killed some of the inhabitants. You'll notice that the huts have recently been rebuilt because the people returned not long ago." For him, the Mousgoums feared further reprisals by taking part in this work.

Indeed, the village still bears the scars of the violent clashes between Choa Arabs and Mousgoum in 2021. That year, the two communities clashed in August and December.

To avoid putting a damper on the projects, which had already fallen well behind schedule, those in charge are going to follow the requests of the two communities. "It was the communities themselves who started asking us to change the way the site was organized, because they didn't feel safe working alone in a particular area. Everyone said they were vulnerable to attack from the other community. So they preferred to mix and keep an eye on each other. So we mixed them together, rather than separating them," explains Éric Nyemeck.

More than a year after the clashes in December 2021, which officially left 44 people dead and many more injured, the two communities continue to stare at each other. But for some, projects like those implemented in the area through the PNDP's HIMO approach have the advantage of focusing young people on finding ways to survive.

 
 

Violences basées sur le
genre : les mesures du gouvernement pour lutter contre les féminicides, en hausse au Cameroun

Une trentaine de femmes et filles « froidement abattues » depuis janvier 2023, avec un « pic » de 14 féminicides en avril dernier. Les chiffres du gouvernement font froid dans le dos. Face à la « recrudescence » des féminicides, les pouvoirs publics annoncent une série de mesures pour tenter d’inverser la courbe. Parmi celles-ci, l’accélération de l’implémentation de la stratégie nationale de lutte contre les violences basées sur le genre, le renforcement des capacités des formes de maintien de l’ordre en matière de prévention et prise en charge des violences basées sur le genre, ainsi que l’accélération de l’opérationnalisation de la ligne « 116 » d’assistance aux enfants victimes d’abus.

Le gouvernement met également l’accent sur la dénonciation. « Les auteurs des féminicides et tous ceux qui les soutiennent d’une manière ou d’une autre, de près ou de loin, sont des criminels ayant perdu le sens de l’humanité. Ils représentent un réel danger pour le corps social dans son ensemble. Où qu’ils se trouvent, qui qu’ils soient, ils méritent d’être traqués et punis sans pitié, sans ménagement, car ils œuvrent contre ce que nous avons de plus précieux : la vie », a déclaré la ministre de la Promotion de la femme et de la famille (MINPROFF), Marie Thérèse Abena Ondoa.

La ministre a tenu ces propos lors d’une communication officielle le 15 juin, en présence de son homologue des Postes et Télécommunications (MINPOSTEL), Minette Libom Li Likeng, et du ministre délégué auprès du ministre de la Justice, Jean de Dieu Momo. Cette sortie médiatique a été l’occasion pour le Gouvernement de dénoncer ces « atrocités », mais aussi de réaffirmer sa détermination à lutter contre les violences faites aux femmes. Dans cette optique, les autorités appellent les populations à préserver la vie humaine et à défendre les droits de la personne et du citoyen « partout où ils sont bafoués ». Cet appel fait écho à celui lancé en avril dernier par l’Église catholique pour le respect de la sacralité de la vie humaine.

Gender-based violence: government measures to combat feminicide, on the rise in Cameroon


Some thirty women and girls "coldly slaughtered" since January 2023, with a "peak" of 14 feminicides last April. The Government's figures are chilling. Faced with the "upsurge" in feminicides, the public authorities have announced a series of measures to try to reverse the curve. These include speeding up implementation of the national strategy to combat gender-based violence, building the capacity of law enforcement agencies to prevent and deal with gender-based violence, and speeding up the operation of the "116" helpline for child victims of abuse.

The Government is also focusing on reporting. "The perpetrators of feminicide and all those who support them in any way, from near or far, are criminals who have lost their sense of humanity. They represent a real danger to society as a whole. Wherever they are, whoever they are, they deserve to be hunted down and punished without mercy, because they are working against the most precious thing we have: life", declared the Minister for the Promotion of Women and the Family (MINPROFF), Marie Thérèse Abena Ondoa.

The Minister made these remarks at an official press conference on June 15, in the presence of her counterpart in charge of Posts and Telecommunications (MINPOSTEL), Minette Libom Li Likeng, and the Minister Delegate to the Minister of Justice, Jean de Dieu Momo. The media appearance was an opportunity for the Government to denounce these "atrocities", but also to reaffirm its determination to combat violence against women. To this end, the authorities are calling on the population to preserve human life and defend human and civil rights "wherever they are violated". This call echoes the one launched last April by the Catholic Church to respect the sacredness of human life.

 
 

Source institutionnelle

 
 

Conflit dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest : le Conseil de sécurité divisé

La récente présentation au Conseil de sécurité du rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur la situation en Afrique centrale fait abondamment mention de la crise anglophone. « Pendant ce temps, au Cameroun, la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest est entrée dans sa septième année alors que le pays continue de subir les attaques de groupes extrémistes violents dans l’Extrême-Nord et le flux de réfugiés centrafricains dans sa partie orientale », résume Antonio Guterrès, par l’intermédiaire d’Abdou Abarry, son représentant spécial en Afrique centrale.

Tous les membres permanents ou non de l’organe onusien disent leur préoccupation face à cette crise sociopolitique qui perdure. Toutefois, la convergence de vues s’arrête là, car lorsqu’il s’agit d’envisager les solutions pour mettre un terme au conflit, la lecture et les propositions diffèrent d’un pays à un autre. Trois grandes tendances au moins se dégagent. Elles sont portées par les États-Unis, le Japon, la France, la Chine et la Russie.

Au cours du mois d’avril, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a dénombré 4 591 personnes déplacées internes dans les régions en crise du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Cette crise a déjà provoqué le déplacement de plus de 600 000 personnes à l’intérieur du pays depuis 2017. Plus de 86 000 personnes seraient également réfugiées au Nigeria voisin.

Conflict in the North-West and South-West: the Security Council divided

The recent presentation to the Security Council of the United Nations Secretary-General's report on the situation in Central Africa made abundant mention of the Anglophone crisis. "Meanwhile, in Cameroon, the crisis in the North-West and South-West regions has entered its seventh year, while the country continues to suffer attacks by violent extremist groups in the Far-North and the flow of Central African refugees in its eastern part", sums up Antonio Guterrès, through Abdou Abarry, his Special Representative for Central Africa.

All the permanent and non-permanent members of the UN body have expressed their concern at the continuing socio-political crisis. But the convergence of views stops there. When it comes to considering solutions to end the conflict, the interpretation and proposals differ from one country to another. At least three major trends are emerging. They are driven by the United States, Japan, France, China and Russia.

During the month of April, the UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) counted 4,591 internally displaced persons (IDPs) in the crisis regions of the North-West and South-West. This crisis has already displaced more than 600,000 people within the country since 2017. More than 86,000 people are also thought to have taken refuge in neighboring Nigeria.

 
 

MINJEC : formation contre les discours de haine

Le ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique, Mounouna Foutsou, a présidé le 17 juin à Yaoundé, la cérémonie de formation et de déploiement des e-volontaires patriotes des réseaux sociaux. L’événement s’est déroulé en présence du directeur national de Plan Cameroun, le directeur général de l’Agence nationale des technologies de l’information et de la communication (ANTIC), le président de la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPBM). Le but avoué : la lutte contre la propagation des discours de haine et autres incivilités. La formation, qui s’est tenue la veille de la 2e édition de la Journée internationale de lutte contre les discours de haine, s’inscrit dans le cadre du programme national d’éducation civique, par le réarmement moral civique et entrepreneurial.

MINJEC: training against hate speech

The Minister of Youth Affairs and Civic Education, Mounouna Foutsou, presided over the training and deployment ceremony for patriotic social network e-volunteers in Yaoundé on June 17. The event was attended by the National Director of Plan Cameroun, the Director General of the National Agency for Information and Communication Technology (ANTIC), and the President of the National Commission for the Promotion of Bilingualism and Multiculturalism (NCPBM). The avowed aim: to combat the spread of hate speech and other incivilities. The training, held on the eve of the 2nd International Day against Hate Speech, is part of the national civic education program, through civic and entrepreneurial moral rearmament.

 
 

Source Société civile

 
 

Le Cameroon  Teacher’s Trade Union exhorte à la reprise des cours

La Cameroon Teacher’s Trade Union (CATTU), en collaboration avec le Cameroon Education For All Network (CEFAN), a lancé une campagne en vue d'une reprise effective des cours dans la région du Nord-Ouest pour l'année scolaire à venir. L'opération a été lancée récemment avec le concours de certaines parties prenantes à Bamenda dans les campagnes de rentrée scolaire et sur la manière de convaincre la population de l'importance de l'éducation.

Tout en révélant les statistiques choquantes des enfants ayant abandonné l'école en raison de la crise, le coordinateur régional a également lancé un appel aux parents de la région pour qu'ils envoient leurs enfants à l'école. « Nous crions haut et fort vers les parents : nous ne pouvons pas continuer à retarder l'éducation de nos enfants. Alors que la crise se poursuit, je ne pense pas que nous devrions continuer à rester au même point. L'éducation ne peut pas attendre, nous devons envoyer nos enfants à l'école », a plaidé Semma Valentine, coordinateur régional du CATTU.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) au Cameroun, pour l’année en cours, 54 % des écoles sont encore fermées – soit 3 502 sur 6 515 –, l’insécurité étant la principale raison. « De nombreux enfants dans les zones touchées n’ont pas d’accès sécurisé à l’éducation, à l’exception de l’éducation non formelle, dispensée par certains partenaires », peut-on lire dans le document.

Cameroon Teacher's Trade Union urges resumption of classes

The Cameroon Teacher's Trade Union (CATTU), in collaboration with the Cameroon Education For All Network (CEFAN), has launched a campaign for the effective resumption of classes in the North-West region for the coming school year. The operation was launched recently with the help of some of Bamenda's stakeholders in back-to-school campaigns and how to convince the population of the importance of education.

While revealing the shocking statistics of children who have dropped out of school due to the crisis, the regional coordinator also appealed to parents in the region to send back their children to school. "We are crying loud and clear to parents: we cannot continue to delay our children's education. As the crisis continues, I don't think we should continue to stay where we are. Education cannot wait, we have to send our children to school", pleaded Valentine Semma, regional coordinator of CATTU.

According to the United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) in Cameroon, for the current year, 54% of schools are still closed - that's 3,502 out of 6,515 - with insecurity the main reason. "Many children in the affected areas have no safe access to education, with the exception of non-formal education provided by certain partners", states the report.

 
banderole-veille-2
soutien-veilles-observatoire-pharos-banniere
 

Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission de veille de l'actualité du pluralisme culturel et religieux. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism as part of its mission of watch of cultural and religious pluralism news. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.