La presse anglophone plaide pour la création d'un fonds spécial de soutien / Les évêques de la province ecclésiastique de Bamenda plaident pour la réouverture de toutes les écoles dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest / Le MINAT instruit la ré-institution de 15 chefferies dans le Sud-Ouest précédemment dissoutes
 
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VEILLE PHAROS / CAMEROUN -
8 septembre 2023
 
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La Cameroon English Language Newspaper Publishers’ Association (CENPA) plaide auprès du président de la République pour la création d’un fonds spécial de soutien à la presse anglophone. En plus des difficultés économiques que vit la presse camerounaise en général, les organes de presse anglophones subissent les répercussions de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.

La Bamenda Provincial Episcopal Conference (BAPEC) a tenu sa 75e session ordinaire à Kumba du 17 au 22 août. À l’issue de ses travaux, elle a fait un communiqué dans lequel les évêques abordent de nombreux sujets concernant notamment la cohésion sociale, la lutte contre les discours de haine, la nécessité de garantir le droit à l’éducation de tous les enfants dans les régions affectées par la crise socio-politique, en plaidant pour la réouverture de toutes les écoles pour la rentrée du 4 septembre prochain.

Le ministre de l’Administration territoriale instruit la ré-institution de chefferies qu’il avait dissoutes il y a un an. Les raisons de ce revirement ne sont pas indiquées, mais ce développement s’inscrit dans un contexte de lutte contre les chefferies illégales et l’accaparement des terres par certaines élites.

The Cameroon English Language Newspaper Publishers' Association (CENPA) is calling on the President of the Republic to set up a special fund to support the English-language press. In addition to the economic difficulties facing the Cameroonian press in general, the English-language press is suffering the repercussions of the crisis in the North-West and South-West regions.

The Bamenda Provincial Episcopal Conference (BAPEC) held its 75th ordinary session in Kumba from August 17 to 22. At the end of the session, it issued a communiqué in which the bishops addressed a number of issues, including social cohesion, the fight against hate speech, and the need to guarantee the right to education for all children in the regions affected by the socio-political crisis, calling for the reopening of all schools for the start of the new school year on 4 September.

The Minister for Territorial Administration (MINAT) is instructing the rehabilitation of chiefdoms that he cancelled a year ago. The reasons for this about-turn are not given, but this development is part of the fight against illegal chiefdoms and land grabbing by certain elites.


 
 

Info Phare - Source médiatique

 
 

La presse anglophone sollicite une aide spéciale du chef de l’État

La Cameroon English Language Newspaper Publishers’ Association (CENPA) sollicite du président Paul Biya la création d’un fonds spécial afin de soutenir la presse anglophone menacée de disparition à cause de la crise qui secoue les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. C’est dans le cadre d’un atelier de formation organisé à Ebolowa les 3 et 4 août derniers qu’ils ont lancé cet appel.

S’il est vrai que la presse en général est en difficulté au Cameroun, la presse anglophone est durement frappée par le contexte socio-politique qui prévaut dans ces régions. Selon Mpibgo Christian Ngah, le président de l’association et directeur de publication de The Guardian Post, ils ont perdu 60 % de leur lectorat et 80 % des annonceurs en six années de crise. Leurs principaux annonceurs, la Cameroon Development Corporation (CDC) et la PalmOil sont en grande difficulté, la plupart des abonnés ont quitté le pays et les locaux n’achètent plus les journaux de peur d’être accusés par les séparatistes de soutenir la presse. Selon lui, l’enjeu est non seulement le droit à l’information pour les habitants de ces régions, mais également la survie de ce secteur.

L’appui institutionnel à la presse privée est passé de 250 millions FCFA en 2022 à 56 millions FCFA cette année pour 76 organes. Selon le ministère de la Communication, cela est la conséquence des crises multiples à travers le monde et auxquelles n’échappe par le Cameroun. Cet argument est jugé peu convaincant par les professionnels du secteur, qui ont régulièrement fustigé les subventions à tête chercheuse. En 2020, le Réseau des patrons de presse du Cameroun (REPAC) adressait un mémorandum au chef de l’État, plaidant pour un accompagnement des pouvoirs publics à travers une subvention de 2 à 3 milliards FCFA chaque année. Jusqu’en 2020, cet appui oscillait entre 150 et 300 millions FCFA.

The English-language press asks for special help from the Head of State

The Cameroon English Language Newspaper Publishers' Association (CENPA) is asking President Paul Biya to set up a special fund to support the English-language press, which is threatened with closure as a result of the crisis in the North-West and South-West regions. They made this appeal at a training workshop held in Ebolowa on August 3 and 4.

While it is true that the press in general is in difficulty in Cameroon, the English-language press has been hard hit by the socio-political context prevailing in these regions. According to Mpibgo Christian Ngah, president of the association and editor of The Guardian Post, they have lost 60% of their readership and 80% of their advertisers in six years of crisis. Their main advertisers, the Cameroon Development Corporation (CDC) and PalmOil, are in dire straits, most subscribers have left the country and locals no longer buy newspapers for fear of being accused by separatists of supporting the press. In his view, what is at stake is not only the right to information for the inhabitants of these regions, but also the survival of this sector.

Institutional support for the private press has been cut from CFAF 250 million in 2022 to CFAF 56 million this year for 76 media outlets. According to the Ministry of Communication, this is the result of the multiple crises around the world, from which Cameroon has not escaped. This argument is considered unconvincing by professionals in the sector, who have regularly criticised the government's headline-grabbing subsidies. In 2020, the Réseau des patrons de presse du Cameroun (REPAC) sent a memorandum to the Head of State, calling for support from the public authorities in the form of a subsidy of FCFA 2 to 3 billion each year. Until 2020, this support has fluctuated between 150 and 300 million FCFA.

 
 

Source religieuse - Religious source

 
 

Obsèques de l’abbé Lucien Betene

L’abbé Lucien Pierre Betene, décédé le 1er août dernier, a été inhumé le 24 août à Yaoundé. Prélat influent pour les responsabilités importantes (notamment Secrétaire à l’éducation) qu’il a occupé au sein de l’Église catholique à Yaoundé durant 50 ans de sacerdoce, il est surtout connu pour être le chantre de l’inculturation.

Natif de Bikok, Lucien Betene a été ordonné prêtre le 6 mars 1971 par Mgr Jean Zoa, archevêque de Yaoundé. Fondateur de la chorale Nkunkuma David de la cathédrale Notre-Dame des Victoires de Yaoundé, il a contribué avec ses nombreuses compositions musicales à introduire dans la liturgie catholique des chants en langue locale (en l’occurrence l’Ewondo, langue la plus parlée dans la région du Centre) et les instruments traditionnels de musique (notamment le balafon), mais également à l’introduction du rite de l’Essani (chez les peuples Beti, danse mortuaire pour rendre hommage et célébrer un défunt, tout en exhortant les ancêtres à accueillir son âme) dans les célébrations eucharistiques.

Funeral of Father Lucien Betene

Father Lucien Pierre Betene, who died on August 1st, was buried on August 24 in Yaoundé. An influential prelate for the important responsibilities (including Secretary of Education) he held within the Catholic Church in Yaoundé during his 50 years as a priest, he was best known as a champion of inculturation.

Born in Bikok, Lucien Betene was ordained a priest on March 6, 1971 by Archbishop Jean Zoa. Founder of the Nkunkuma David choir at the Notre-Dame des Victoires cathedral in Yaoundé, his numerous musical compositions have helped to introduce songs in the local language (Ewondo, the most widely spoken language in the Centre region) and traditional musical instruments (notably the balafon) into the Catholic liturgy, as well as introducing the Essani rite (among the Beti people, a funeral dance to pay homage and celebrate the deceased, while exhorting the ancestors to welcome his soul) into Eucharistic celebrations.

 
 

Les évêques condamnent l'instrumentalisation des différences ethniques

Réunis pour la 75e session ordinaire de la Bamenda Provincial Episcopal Province (BAPEC), les évêques ont fait une déclaration à l’issue de leurs travaux, tenus du 17 au 22 août à Kumba (département de la Meme, région du Sud-Ouest) sur plusieurs sujets.

Les évêques condamnent l’instrumentalisation des différences ethniques en vue de perturber la cohésion sociale. Pour exemple, ils citent les violences post-électorales consécutives à la contestation de la réélection du président Paul Biya, ou encore, dans le contexte de la crise anglophone, des violences à l’endroit de francophones dans les régions anglophones et inversement.

La question brûlante de l’éducation a également été abordée, les prélats invitant instamment à la réouverture de toutes les écoles pour la rentrée du 4 septembre prochain.

Les évêques ont également fait des rappels des directives liturgiques dans un contexte de dérapages constatés, concernant notamment la question des offrandes de messe et de la dîme.

La province ecclésiastique de Bamenda regroupe 5 diocèses, à savoir Bamenda – Mgr Andrew Nkea –, Buea – Mgr Michael Bibi –, Kumba – Agapitus Nfon –, Kumbo – George Nkuo – et Mamfe – Mgr Oloysus Abangalo.

Bishops condemn the use of ethnic differences


Gathered for the 75th ordinary session of the Bamenda Provincial Episcopal Conference (BAPEC), the bishops issued a statement at the end of their work, held from August 17 to 22, in Kumba (Meme division, South-West region) on several issues.

The bishops condemned the use of ethnic differences to disrupt social cohesion. For example, they cited the post-electoral violence following the challenge to the re-election of President Paul Biya, or, in the context of the Anglophone crisis, violence against Francophones in the Anglophone regions and vice-versa.

The burning issue of education was also addressed, with the prelates urging the reopening of all schools for the start of the new school year on September 4.

The bishops also issued reminders of the liturgical directives in a context of observed abuses, notably concerning the question of mass offerings and tithes.

The ecclesiastical province of Bamenda comprises 5 dioceses, namely Bamenda - Archbishop Andrew Nkea -, Buea - Bishop Michael Bibi -, Kumba - Agapitus Nfon -, Kumbo - George Nkuo - and Mamfe - Bishop Oloysus Abangalo.

 
 

Des journées islamiques camerounaises prévues en 2024

Le collectif des organisations musulmanes a mené des réflexions le 17 août dernier au Complexe islamique de Tsinga. À l’initiative de l’Association culturelle islamique du Cameroun (ACIC), en collaboration avec le ministère des Arts et de la Culture, la conférence avait pour thème « La culture islamique au Cameroun : trajectoires, défis et perspectives ». L’objectif de la conférence était d’analyser l’impact de la culture islamique sur le vivre-ensemble au Cameroun et d’explorer les pistes d’épanouissement de la communauté musulmane avec les autres communautés religieuses.

Deux principales recommandations ont été retenues, à savoir l’organisation de journées culturelles islamiques dès novembre 2024 et la création d’une instance faîtière de l’islam au Cameroun.

Cameroon Islamic Days planned for 2024


The collective of Muslim organisations held a brainstorming session on August 17 at the Tsinga Islamic Complex. At the initiative of the Association culturelle islamique du Cameroun (
ACIC), in collaboration with the Ministry of Arts and Culture, the theme of the conference was "Islamic culture in Cameroon: trajectories, challenges and prospects". The aim of the conference was to analyse the impact of Islamic culture on living together in Cameroon, and to explore ways in which the Muslim community can flourish alongside other religious communities.

Two main recommendations were adopted: the organisation of Islamic cultural days from November 2024 and the creation of an umbrella body for Islam in Cameroon.

 
 

Renforcement des capacités des imams

Les 23 et 24 août derniers, le Conseil des imams et dignitaires musulmans du Cameroun (CIDIMUC) a organisé, en collaboration avec les Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), un séminaire de renforcement des capacités des dignitaires musulmans au Cameroun.

Ce séminaire, tenu dans la salle de conférence du ministère de la Promotion de la femme et de la famille (MINPROFF) s’inscrivait en droite ligne des recommandations de la conférence internationale organisée les 13 et 14 juillet derniers, dont le thème général était « Islam, autonomisation des femmes et des jeunes, et consolidation de la paix ». Il était globalement question de former de futurs formateurs. Les dignitaires musulmans présents à cette rencontre, une bonne trentaine, ont été introduits à différents modules centrés sur la paix et le vivre-ensemble en contexte de mutation : islam et paix, théorie et pratique ; femme musulmane et mariage civil ; islam et nation, etc. Ils seront envoyés en Indonésie, au Maroc et en Égypte où ils approfondiront ces thématiques avant leur déploiement auprès des communautés.

Capacity-building for imams


On August 23 and 24, the Conseil des imams et dignitaries musulmans du Cameroun (CIDIMUC), in collaboration with the United Nations Population Fund (UNFPA), organised a capacity-building seminar for Muslim dignitaries in Cameroon.

The seminar, held in the conference room of the Ministry for the Promotion of Women and the Family (MINPROFF), was a direct response to the recommendations of the international conference held on July 13 and 14, the general theme of which was "Islam, empowerment of women and young people, and peace-building". The overall aim was to train future trainers. The thirty or so Muslim dignitaries present at the meeting were introduced to various modules focusing on peace and living together in a context of change: Islam and peace, theory and practice; Muslim women and civil marriage; Islam and the nation, etc. They will be sent to Indonesia, Morocco and Egypt, where they will explore these themes in greater depth before being deployed to the communities.

 
 

Source institutionnelle - Institutional Source

 
 

Le MINAT ordonne la ré-institution de 15 chefferies dans le département du Fako

Dans une correspondance datée du 20 juillet dernier, le ministre de l’Administration territoriale (MINAT), Paul Atanga Nji, a ordonnée la ré-institution de chefferies dans le département du Fako dont il avait ordonné la dissolution en juillet 2022. Il y instruit le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilaï, d’en superviser le processus.

Les raisons de ce revirement ne sont pas précisées dans la correspondance. Néanmoins, The Guardian Post, qui relaie l’information, rappelle que le Ministre mène depuis l’année dernière une guerre ouverte contre les chefferies illégales. En effet, la question de l’accaparement des terres et de la création de chefferies illégales suscite l’indignation des populations et des élites dans la région. Dorothy Njeuma, ancienne rectrice de l’Université de Buea s’en était fait le porte-parole dans un article publié en septembre 2021, de même que la Commission de lutte contre la corruption (CONAC) qui, dans une correspondance, alertait le MINAT de la création illégale de villages.

MINAT orders the rehabilitation of 15 chiefdoms in the Fako division

In a letter dated July 20, the Minister of Territorial Administration (MINAT), Paul Atanga Nji, ordered the rehabilitation of chiefdoms in the Fako division, which he had ordered to be cancelled in July 2022. He instructed the governor of the South-West region, Bernard Okalia Bilaï, to oversee the process.

The reasons for this change of heart are not specified in the correspondence. However, The Guardian Post, which relayed the information, points out that the Minister has been waging an open war against illegal chieftaincies since last year. The issue of land grabbing and the creation of illegal chieftaincies has aroused indignation among the region's populations and elites. Dorothy Njeuma, former vice-chancellor of the University of Buea, spoke out in an article published in September 2021, as did the National Anti-Corruption Commission (CONAC), which alerted MINAT in a letter to the illegal creation of villages.

 
 

MINDCAF : sanctions contre des agents impliqués dans la délivrance de titres fonciers irréguliers

Le ministre du Domaine, du Cadastre et des Affaires foncières (MINDCAF), Henri Eyebe Ayissi, a sanctionné 5 agents de son administration en service dans les régions du Littoral et du Sud, impliqués dans la délivrance de titres fonciers frauduleux. Dans la décision, il souligne « l’impossibilité pour ces agents de continuer à exercer normalement leurs fonctions actuelles » et « prononce la vacance juridique des postes occupés par les intéressés ». Le 10 juillet dernier, il faisait annuler 121 titres fonciers irrégulièrement établis dans le département de l’Océan (région du Sud), ainsi que 90 autres dans le département du Nkam (région du Littoral) le 22 mars.

Le MINDCAF est régulièrement classé par la Commission nationale anti-corruption (CONAC) parmi les administrations publiques les plus corrompues. Selon le Ministre, les conflits fonciers constituent 85 % des affaires relevant des juridictions administratives et 65 % des juridictions judiciaires. Il avait annoncé le 3 décembre 2021 la mise en place d’un numéro vert gratuit – 1527 – « pour améliorer le niveau de corruption dans le domaine foncier, et le comportement grâce aux dénonciations des usagers ». Mais depuis lors, le service ne semble pas avoir été effectivement activé.

MINDCAF: sanctions against agents involved in issuing irregular land titles


Henri Eyebe Ayissi, Minister of Lands, Cadastre and Land Affairs (MINDCAF), has imposed sanctions on 5 officials working in the Littoral and South regions who were involved in issuing fraudulent land titles. In the decision, he emphasised "the impossibility for these agents to continue to carry out their current duties in a normal manner" and "declared the posts occupied by the persons concerned to be legally vacant". On July 10 this year, he annulled 121 irregularly issued land titles in the Ocean division (South region), as well as 90 others in the Nkam division (Littoral region) on March 22.

MINDCAF is regularly ranked by the National Anti-Corruption Commission (NACC) as one of the most corrupt public administrations. According to the Minister, land disputes account for 85% of cases before the administrative courts and 65% of cases before the judicial courts. On December 3, 2021, he announced the introduction of a freephone number - 1527 - "to improve the level of corruption in the land sector, and to improve behaviour through user complaints". Since then, however, the service does not appear to have been activated.

 
 

Source Société civile - Civil Society Source

 
 

Des campements de Mbororos incendiés dans le Noun

Le premier adjoint du sultan des Bamoun a convoqué, mi-août, une réunion des dignitaires traditionnels du département du Noun (région de l’Ouest) afin d’initier des dialogues pour mettre fin aux affrontements intercommunautaires liés aux affaires foncières.

Cette réunion faisait suite à la destruction, quelques jours plus tôt, de deux campements occupés par les Mbororos depuis de nombreuses années, incendiés par de jeunes gens de l’arrondissement de Foumbot. Également, sur la rive gauche du Noun, des paysans subissent des actes de violence. Selon des témoignages recueillis, il s’agit de conflits agropastoraux qui opposent des paysans et pasteurs de troupeaux. Les premiers se plaignent des destructions de leurs cultures par les bœufs des seconds qui, eux, rétorquent que les espaces réservés à l’élevage sont peu à peu envahis.

De nombreux dignitaires ne se seraient pas rendus à cette réunion, au motif qu’ils ont été qualifiés dans la correspondance de « chefs de communautés » et non de « chefs traditionnels ». Les autorités officielles quant à elles, gouverneur et autres préfet et sous-préfet, ainsi que les forces de l’ordre, en l’occurrence, la Gendarmerie, restent silencieuses, malgré les plaintes déposées et les sollicitations.

La question de l’usage des ressources est la source de nombreux conflits entre communautés dans le pays. Concernant spécifiquement les Mbororos, peuple nomade, considérés au plan international comme des minorités, le fait de ne pas avoir de terroir ancestral, comme les Pygmées par exemple, accentue les conflits avec leurs voisins en différents lieux où ils s’installent, dans le Noun mais également dans la région de l’Adamaoua où ils sont régulièrement victimes de violences parfois meurtrières. Les difficultés qu’ils ont à établir des titres fonciers pour se sédentariser dans le respect des lois remettent en question par ailleurs la volonté réelle des autorités publiques à résoudre durablement ces problèmes.

Mbororo camps set on fire in Noun


In mid-August, the first deputy of the Sultan of Bamoun convened a meeting of traditional dignitaries from the Noun division (West region) to initiate dialogue with a view to putting an end to inter-community clashes over land issues.

This meeting followed the destruction, a few days earlier, of two camps occupied by the Mbororos for many years, set on fire by young people in the Foumbot sub-division. Also, on the left bank of the Noun, farmers have been subjected to acts of violence. According to eyewitness accounts, these are agropastoral conflicts between farmers and herdsmen. The former complain that their crops are being destroyed by the herdsmen's oxen, who in turn complain that the areas set aside for livestock farming are gradually being invaded.

A number of dignitaries reportedly did not attend the meeting, on the grounds that the correspondence referred to them as "community chiefs" rather than "traditional chiefs". As for the official authorities, Governor and other Senior Divisional Officer and Divisional Officer, as well as the forces of law and order, in this case the Gendarmerie, have remained silent, despite complaints and requests.

The question of the use of resources is the source of numerous conflicts between communities in the country. In the specific case of the Mbororos, a nomadic people considered internationally as minorities, the fact that they have no ancestral land, like the Pygmies for example, accentuates the conflicts with their neighbours in the various places where they settle, in the Noun but also in the Adamaoua region where they are regularly the victims of violence, sometimes murderous. The difficulties they have in obtaining land titles to settle down in accordance with the law also call into question the real willingness of the public authorities to resolve these problems in the long term.

 
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