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Alors que la pandémie du COVID 19 poursuit son avancée au Cameroun, le pays fait face au défi d’intégration et de cohésion nationale. Ces dernières années, le pays a enregistré une multiplication de lignes de fractures entres ses principales composantes. Les crises récentes et en cours témoignent de l’échec du model d’Etat – nation imposé par l’expérience coloniale dans cet Etat « multinational ». D’où une réelle nécessité de mettre à jour les dispositions institutionnelles, réglementaires, administratives du pays. Les effets socio économiques des différentes crises que traverse le pays font craindre une perte de l’équilibre qui a contribué à maintenir le pays au statut d’ilot de paix en Afrique centrale. La particularité de ces crises réside dans leur lien avec la richesse culturelle du Cameroun. Outre la crise anglophone qui a resurgit sous fond de revendications sociales en 2016, et de loin la plus violente et la plus dévastatrice, s’ajoutent de nombreuses autres lignes de fractures inter culturelles et inter communautaires. Ces lignes de fractures alimentées depuis des années par les batailles de positionnement refont surface sous forme de discours haineux dans l’espace public et dans les médias qui leur donnent une nouvelle résonnance. L’année 2019 a été particulièrement importante dans la recherche des solutions tendant à faciliter le dialogue et la cohésion sociale entre les camerounais, l’apaisement et le retour au calme dans les régions en crise. Le « grand dialogue national » a produit des recommandations traduites progressivement en instruments normatifs et inscrites dans l’agenda des institutions étatiques et des partenaires du Cameroun. Une intense activité législative a conduit à l’adoption de nouveaux textes de lois en faveur d’une meilleure communication et coopération interculturelles. La reconnaissance par le gouvernement du rôle de certains membres des forces de défense dans l’incident de Ngarbuh ayant entraîné la mort de plusieurs civiles sonnait comme une volonté de mettre un terme à l’impunité dans le cadre de la crise anglophone. En dépit de ces actions, on enregistre une reprise des activités des groupes armés sécessionnistes après une trêve observée ces derniers mois sur le Front Ouest (régions anglophones). Quelques semaines après son élection, un leader politique proche du parti au pouvoir, le RDPC du Président Paul Biya, est assassiné par des groupes armés. Dans l’extrême – nord, on note une certaine résurgence des attaques kamikazes de la secte Boko Haram. C’est au rythme de ces nouvelles attaques que les populations accueillent les initiatives de reconstruction et de stabilisation, développées avec le soutien des partenaires internationaux.
As the COVID 19 pandemic continues to advance in Cameroon, the country faces the challenge of integration and national cohesion. In recent years, new fault lines emerged between the country’s main components. The recent and ongoing crisis bear witness to the failure of the nation-state model imposed by colonial experience in this "multinational" state. Hence a real need to update the country's institutional, regulatory and administrative provisions. The socio-economic effects of the various crisis the country is going through raise fears of a loss of balance which helped to maintain the country in its status of island of peace in Central Africa. The particularity of these crisis lies in their link with Cameroon’s cultural diversity. In addition to the Anglophone crisis that re-emerged under social demands in 2016, and by far the most violent and devastating, there are many other lines of intercultural and intercommunity conflicts. These conflict lines fueled for years by the positioning battles resurface in the form of hate speech in public space and the media which give them a new resonance. The year 2019 was particularly important in the search for solutions to facilitate dialogue and social cohesion between Cameroonians, appeasement and the return to normalcy in crisis affected regions. The "great national dialogue" produced recommendations gradually translated into normative instruments and endorsed in the agendas of state institutions and international partners. An intense legislative activity led to the adoption of new laws in favour of a better intercultural communication and cooperation. The government's recognition of the role of certain members of the defence forces in the Ngarbuh incident which resulted in the death of several civilians sounded like a desire to put an end to impunity in the context of the anglophone crisis. Despite these actions, the activities of secessionist armed groups have resumed after a truce observed for the past months on the Western Front (Anglophone regions). A few weeks after his election, a political leader close to the ruling party, President Paul Biya's CPDM, was assassinated by armed groups. In the far north, there has been a certain resurgence of suicide attacks by the Boko Haram terrorist group. It is at the rate of these new attacks that the populations welcome the reconstruction and stabilization initiatives, developed with the support of international partners, are started in the conflict affected regions of the country.
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L'info phare - Source Pharos
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Cameroun : le péril de la fracture identitaire
L’identité est un outil de mobilisation dont se servent les leaders politiques au Cameroun pour conquérir, conserver et partager le pouvoir aux niveaux local et national. Cette longue tradition est l’une des causes des conflits entre communautés d’origine des principaux leaders politiques du pays. La digitalisation accrue de la société rapproche les citoyens de la base aux grand débats politiques qui dégénèrent très souvent en « télé – affrontement » intercommunautaires dans les réseaux sociaux.
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Cameroon: the danger of the identity divide
Identity is a mobilization tool used by political leaders in Cameroon to conquer, retain and share power at the local and national levels. This long tradition is one of the causes of conflicts between communities of origin of the country's main political leaders. The increased digitization of the society brings citizens closer to political debates which very often degenerate into intercommunity "tele-confrontation" in social networks.
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Cameroun anglophone : un maire RDPC tué dans une ambuscade.
Porté à la tête de la commune de Manfé à la faveur des élections du 9 février 2020, Ashu Princeley Ojong a été assassiné quelques jours seulement avant la célébration de la fête de l’unité nationale au Cameroun. Se rendant à un rencontre fixée par un des groupes armés actifs dans le département de la Manyu, son véhicule a été pris pour cible par des tirs attribués aux séparatistes.
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Anglophone Cameroon: a CPDM mayor killed in an ambush
Brought to lead the Manfe Council after the February 9 elections, Ashu Princeley Ojong was assassinated few days before the celebration of the national unity day in Cameroon. On his way to a meeting planned by an armed group active in the Manyu division, his vehicle was targeted by gunfire attributed to separatists.
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L’aveu du Cameroun du meurtre de civils par des soldats, un signal positif, jugent ONU et ONG.
L’appropriation, par les plus hautes autorités du Cameroun, du résultat de l’enquête sur les crimes de Ngarbuh dans la région du Nord - Ouest et l’annonce des sanctions contre les mis en causes est perçue comme une volonté de mettre un terme à l’impunité.
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UN and NGO: Cameroon's confession of civilians killing by soldiers is a positive signal.
The endorsement by the highest authorities of the country of the result of the investigation into the crimes of Ngarbuh in the North-West region, and the announcement of sanctions against the accused persons is perceived as a will to put an end to impunity.
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Crise séparatiste au Cameroun : la reconstruction au bout du canon.
Malgré la poursuite des activités des groupes armés dans les régions en crise, le gouvernement a lancé son plan de reconstruction avec le soutien de partenaires internationaux. Une démarche qui contraste avec d’autres expériences en la matière et qui fait débat parmi les praticiens et analystes. Comment reconstruire dans un contexte de crise ?
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Separatist crisis in Cameroon: reconstruction before ceasefire.
Despite the continued activities of armed groups in crisis affected regions, the government launched its reconstruction plan with the support of international partners. An approach which contrasts with other experiences in the field and is debated among practitioners and analysts. How can reconstruction happen in a context of crisis?
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Cameroun : le gouvernement reconnait l’implication des militaires dans les massacres de Ngarbuh.
Quelques mois après l’incident de Ngarbuh ayant entrainé la mort de plusieurs civils, la commission d’enquête indépendante a rendu son rapport final. Ce rapport accable certains membres des forces de défense qui, en coaction avec des civils armés ont participé à l’opération meurtrière de février.
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Cameroon: government recognizes military involvement in Ngarbuh massacres.
A few months after the Ngarbuh incident that resulted in the deaths of several civilians, the independent commission of inquiry issued its final report. This report overwhelms some members of the defence forces who, in co-operation with armed civilians, participated in the murderous operation of February 2020.
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Cameroun : nouvelles attaques de Boko Haram dans l’extrême Nord.
Pris sous les tirs des soldats tchadiens de l’opération ‘’colère de Boma’’ piloté par le président Idriss Déby dans le lac Tchad, Boko Haram cherche à gagner du terrain dans l’extrême nord du Cameroun. Le groupe terroriste a lancé plusieurs attaques au mois d’avril contre des villages camerounais limitrophes au Nigeria.
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Cameroon: new attacks by Boko Haram in the far North.
Caught by the Chadian soldiers of ‘’colère de Boma’’ Operation led by President Idriss Deby in Lake Chad, Boko Hram is seeking to gain ground in the far north of Cameroon. The terrorist group launched several attacks in April against Cameroonian villages neighboring Nigeria.
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La réflexion sur la politique linguistique nationale du Cameroun se poursuit.
Pays dont pour certains, l’identité réside dans sa diversité, le Cameroun se définit aussi par sa diversité linguistique. En plus du français et de l’anglais érigés en langues officielles, le pays totalise près de 250 langues nationales. Une étape vient d’être franchie vers l’opérationnalisation de la politique linguistique nationale du Cameroun.
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Reflection around Cameroon’s national linguistic policy continues.
As a country whose identity lies in its diversity for some, Cameroon is also defined by its linguistic diversity. In addition to its official languages (French and English), the country counts nearly 250 national languages. A step has just been taken towards the implementation of Cameroon's national language policy.
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Loi N° 2019/024 du 24 décembre 2019 portant code général des collectivités territoriales décentralisées.
Le nouveau Code général des collectivités territoriales décentralisées en vigueur au Cameroun octroie un statut spécial aux régions anglophones. Aussi, les collectivités reçoivent de nouvelles compétences. Ce nouveau code par un article sur l’autochtonie renforce la participation des autochtones à la gestion des grandes villes.
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Law N ° 2019/024 of December 24, 2019 on the general code of decentralization
The new General Code of Decentralized Local Authorities in force in Cameroon grants special status to English-speaking regions. Local authorities also receive new competencies. This new code, by an article on indigenous people, strengthens the participation of the natives in the management of large cities.
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Une nouvelle loi sur la promotion des langues officielles au Cameroun.
La loi N° 2019/019 du 24 décembre 2019 vient renforcer le cadre normatif en faveur de la promotion du bilinguisme (anglais-français) au Cameroun. Il s’agit d’un nouvel outil que les camerounais devront s’approprier pour une meilleure communication et coopération interculturelles dans le pays.
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A new law on the promotion of official languages in Cameroon
Law No. 2019/019 of December 24, 2019 strengthens the normative framework in favour of the promotion of bilingualism (english-french) in Cameroon. This is a new tool that Cameroonians will need to endorse to promote intercultural communication and cooperation in the country.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme au Cameroun. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.
This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Cameroun. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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