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Lundi 23 mars dernier, le président de la République Emmanuel Macron tenait une visioconférence avec les autorités morales et religieuses du pays, comprenant les représentants des cultes, des francs-maçons et d'associations laïques. Avec cette réunion, le président souhaitait échanger sur la cohésion morale du pays en abordant notamment des questions brûlantes, comme l’interdiction de tous les rassemblements religieux physiques des grandes fêtes d’avril et les restrictions autour des funérailles. Le président devait s’entretenir avec ces responsables, puisque l’article 1 de la loi de 1905 sur la séparation de l’État et des Églises engage l’État à « garantir » l’exercice du culte : « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public ». Le confinement de fait remet en cause cette garantie au nom de l’ordre public. Le président a mis en avant l’idée de mise en place d’un numéro vert interculturel pour soutenir et accompagner les Français durant le confinement. La redéfinition des liens entre les religions et leurs fidèles durant le confinement était au cœur des réflexions des autorités religieuses ces dernières semaines, et il convient de constater leur succès dans cette entreprise en voyant la mise en place de communautés de croyants à domicile, révélées par le succès des cultes religieux retransmis en direct à la télévision ou sur internet. La crise sanitaire causée par le Covid-19 révèle la grande pluralité culturelle de notre pays, surtout lors de la mise en place du confinement dans les banlieues. Ce sujet a été sujet repris par la majorité LREM suite à l’attention médiatique portée sur ces territoires à cause du non-respect des mesures de confinement et la peur de stigmatisation de ces zones et de ces populations. Comment faire respecter le confinement dans des zones plus fortement touchées par les problèmes socioéconomiques, et dans lesquelles se sont développés des modes de vie propres au contexte et très portés vers l’extérieur ? Peut-on reprocher à une population de refuser de se confiner alors même qu’elle considère le coronavirus comme le moindre de ses maux ? Cette crise sanitaire semble agir comme un autre révélateur des inégalités socio-économiques et des défis que pose la pluralité culturelle à la République, alors même que la politique des « quartiers de reconquête républicaine » (QRR) voulue par E. Macron, suite à son discours sur le « séparatisme islamiste », vient d’être reportée pour une durée indéterminée. La jeunesse des quartiers difficiles est particulièrement visée par ces accusations de non-respect du confinement. Enfin, la communauté évangélique de l’Église de la Porte-Ouverte de Mulhouse est au cœur d’une polémique depuis le 17 mars dernier. Les membres de cette communauté sont accusés d’avoir accéléré la propagation du Covid-19 en France suite à l’organisation d’une semaine de célébrations religieuses en février dans le non-respect des mesures sanitaires. Dans les faits, au moment où avaient lieu ces célébrations aucune mesure n’avait encore été mise en place par le gouvernement pour lutter contre la propagation du virus, invalidant les accusations portées à l’encontre de cette communauté. La communauté chrétienne s’est dite solidaire avec les évangéliques ainsi attaqués.
Last Monday 23rd March, the President of the French Republic Emmanuel Macron held a videoconference with the moral and religious authorities of the country, including representatives of religions, Freemasons and secular associations. With this meeting, the president wished to exchange about the moral cohesion of the country, notably by addressing burning issues, such as the ban on all physical religious gatherings for the great April holidays and restrictions on funerals. The president was to meet with these officials, since the 1905 Law on the Separation of State and Churches article 1, commits the State to "guarantee" the exercise of worship : « The Republic ensures freedom of conscience. It guarantees the free exercise of worship under the only restrictions enacted below in the interest of public order ». De facto containment challenges this guarantee in the name of public order. The president put forward the idea of setting up an intercultural toll-free number to support and accompany the French during confinement. The redefinition of the links between religions and their faithful during confinement were at the heart of the reflections of religious authorities in recent weeks. We can observe their success in this endeavor by seeing the establishment of communities of believers at home, revealed by the success of religious cults’ broadcast live on television or on the internet. The health crisis caused by the Covid-19 reveals the great cultural plurality of our country, especially with the implementation of confinement in the suburbs. The subject has been taken up by the political majority of LREM after the attention given to these territories and their non-compliance with confinement measures, as well as the fear of stigmatization of these areas and these populations. How do we enforce confinement in areas strongly affected by socioeconomic problems, and in which lifestyles specific to the context and very outward-looking have developed? Can we blame a population for refusing to confine itself when it considers that the coronavirus in view of the difficult life they have is the least of their ills? This health crisis seems to reveal socio-economic inequalities and the difficulty of adjustment of the French Republic in the face of cultural plurality, even though the policy of "districts of republican reconquest" (QRR) wanted by E. Macron, following his speech on "Islamist separatism", has just been postponed for an indefinite period. The youth of difficult neighborhoods are particularly targeted by these accusations of non-respect with confinement. Finally, the evangelical community of the Porte-Ouverte church in Mulhouse has been at the heart of a controversy since March 17. They are accused of having spread the coronavirus in France following the organization of a week of religious celebrations in February without respecting sanitary measures. In fact, at the time of these celebrations, no measures had yet been put in place by the government to fight the spread of the virus, invalidating the charges brought against this community. The Christian community said they were in solidarity with the evangelicals, who they considered as wrongly attacked.
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L'info phare - source médiatique
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Coronavirus : pas de rassemblements religieux à Pâques en France
Suite à la visioconférence de lundi dernier avec le président E. Macron, il a été confirmé qu’aucun rassemblement religieux physique ne pourrait avoir lieu durant ce mois d’avril. Cette période est pourtant très importante pour de nombreuses religions : Pâques juive et chrétienne, semaine sainte, début du ramadan. Le président a aussi repris l’idée avancée par les représentants de culte de mettre en place un numéro vert interculturel. Ce numéro permettrait aux français qui le désirent de trouver par téléphone l’appui moral et spirituel dont ils ont besoin en cette période de confinement.
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Coronavirus : no religious gathering at easter in France
Following last Monday videoconference with President E. Macron, it was confirmed that no physical religious gatherings could take place in April. This month is, however, very important for many religions : Jewish Easter, Holy Week, beginning of Ramadan. The president also took up the idea put forward by religious representatives to set up an intercultural toll-free number. This number would allow French people who so wish to find the moral and spiritual support they need during this period of confinement.
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Record d'audience pour la messe télévisée du "Jour du Seingneur"
Le dimanche 22 mars dernier, un record a été enregistré pour la messe du « Jour du Seigneur » sur France 2 : 1,7 million de téléspectateurs ont suivi le programme. Ce chiffre ne prend pas en compte le nombre de téléspectateurs présents sur la chaîne KTO, ni ceux écoutant la messe retransmise à la radio sur RCF ou France Culture. Le 29 mars, le programme a aussi été retransmis en direct sur Facebook. Ceci prouve l’émergence d’une importante communauté de croyants à domicile, justifiant la mise en place d’autres initiatives sur internet, comme le lancement le 25 mars d’une chapelle virtuelle en ligne.
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Record audience for "Lord's Day" television mass
On Sunday March 22, "Lord's Day" mass on France 2 broke a record : 1.7 million viewers watched the program. This number doesn’t include the number of viewers present on the KTO channel, or even listeners to the retransmitted mass on RCF radio or France Culture. On March 29, the program will also be broadcasted live on Facebook. This proves the existence of a community of believers at home, justifying the implementation of other initiatives on the internet, such as the launch on March 25 of a virtual online chapel.
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Coronavirus : les prêtres sur le front de l'épidémie
Des prêtres d’Alsace et de Picardie témoignent des difficultés qu’ils rencontrent à prendre soin de leurs fidèles en cette période. L’accompagnement se fait maintenant au téléphone rendant difficile la réconfortante proximité dans les moments de deuil. Les jeunes prêtres sont envoyés en priorité auprès des patients à l’hôpital et décrivent comment ils ont dû adapter les derniers sacrements au port des protections sanitaires. Dans cet article, un des vicaires souhaite aussi faire passer un message de prudence : il ne faut pas que les prêtres s’exposent de manière inconsidérée, de peur de faire subir trop de perte à une profession déjà en manque d’effectif. Ils sont aussi tournés vers l’après-coronavirus, moment crucial où il faudra accompagner les familles des morts du covid-19.
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Coronavirus : priest at the front of the epidemic
Priests from Alsace and Picardy testify of the difficulties they encounter in caring for their faithful during this period of confinement. Accompaniment is now done by phone, making the proximity difficult in the precious moments of mourning. The young priests are sent in priority to look after patients at the hospital and they describe how they had to adapt the last sacrament to sanitary protections. In this article, one of the vicar wishes to send a message of caution : priests should not expose themselves unconsciously to the virus. He fears the losses in a profession which already needs vocations. They are already thinking about the post-coronavirus period, a crucial moment when it will be necessary to accompany the families of the dead from covid-19.
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Seine-Saint-Denis : les banlieues au révélateur de l'épidémie de coronavirus (article payant)
Mercredi 18 mars, deuxième jour du confinement, 10% des amendes nationales pour non-respect du confinement ont été dressées en Seine-Saint-Denis, selon le procureur de la République de Bobigny. Sur les 8 premières gardes à vue en France, toujours pour les mêmes motifs, 7 étaient en Seine-Saint-Denis. Les projecteurs se sont alors posés sur la banlieue, attisant les craintes de stigmatisation de la part des élus locaux. La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, s’est exprimée sur le sujet, refusant que l’on se mette à croire que « parce que ce sont des banlieues, avec des populations de telles ou telles origines, les gens ne respectent pas les règles ». Le député LREM, Saïd Ahamada, insiste quant à lui sur un constat de fait : ces populations sont déjà habituées à s’en remettre à leurs propres réseaux de solidarité et à leurs propres canaux d’informations. Elles s’organisent entre elles dans des zones où la police et les services de l’État n’entrent plus, ce qui ne rend pas surprenante la difficulté à faire appliquer le confinement dans les premiers jours. Il souligne aussi le bon rôle joué par les responsables religieux de relais des instructions gouvernementales, notamment dans les mosquées. Le confinement semble néanmoins un nouveau révélateur des problèmes sociaux, desquels les députés LREM vont discuter le lundi 23 mars lors d’une visioconférence, notamment sur les difficultés dans ces zones de l’enseignement à distance, ainsi que de la situation des personnes âgées et handicapées. La création de 2 « quartiers de reconquête républicaine » (QRR) en Seine-Saint-Denis a été reportée du fait de la crise sanitaire, faisant craindre une bombe à retardement.
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Seine-Saint-Denis : the suburbs under the spotlight of the coronavirus epidemic
Wednesday, March 18th, the second day of confinement, 10% of the national fines for non-compliance with confinement were recorded in Seine-Saint-Denis, according to the public prosecutor of Bobigny. In the first 8 custodies in France for the same reasons, 7 were in Seine-Saint-Denis. The focus was on the suburbs, stirring up fears of stigmatization on the part of local elected representatives. Government representative Sibeth Ndiaye spoke on the topic, refusing to start believing that "because they are suburbs, with populations of such and such origins, people do not respect the rules". LREM MP, Saïd Ahamada, insisted on a factual observation : these populations are already used to relying on their own solidarity networks and their own information channels, they organize themselves among themselves in areas where the police and state services no longer enter. He therefore explained how the difficulties encountered in the first days of the application of containment weren’t surprising. He also underlined the beneficial role played by religious leaders, especially in mosques, as intermediaries for government instructions. The confinement nevertheless seems to reveal social issues, which the LREM deputies will discuss on Monday 23rd of March during a videoconference, in particular on the difficulties in the fields of distance education, the situation of the elderly and disabled. The creation of 2 "republican reconquest districts" (QRR) in Seine-Saint-Denis was postponed due to the health crisis, raising fears of a time bomb.
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Confinement en banlieue : les cités vont craquer (article payant)
À Grigny et à Bondy, certaines cités sont des zones quasi inaccessibles pour les policiers qui ne peuvent y faire respecter le confinement. Les jeunes de ces quartiers refusent de passer leurs journées chez eux et restent en bas des immeubles. Ils expliquent leur comportement par celui des policiers qui, sans chercher à discuter, viennent seulement pour les punir violemment du non-respect de la mesure gouvernementale. Ils dénoncent le délaissement par l’État de leur quartier vu comme une « prison à ciel ouvert ». Finalement pour eux, le coronavirus n’aggrave pas une situation déjà difficile, alors que l’impossible serait justement d’abandonner ce mode de vie à l’extérieur. Beaucoup d’habitants du quartier ne parlent pas le français, ne savent pas lire ou écrire ou n’ont pas les moyens d’imprimer l’attestation. Comment faire appliquer le confinement dans cette situation ? Face à cela, les policiers se déclarent démunis et dénoncent le manque de compréhension de la part des jeunes et leur irresponsabilité.
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Suburban confinement : neighborhoods will explode
In Grigny and Bondy, certain cities are almost inaccessible areas for the police who cannot enforce the confinement there. The young people of these neighborhoods refuse to spend their days at home and stay all day in the fronts of their buildings, they explain their behavior by the police behavior who, without trying to explain themselves, come only to punish them violently for not respecting the government measures. They denounce the abandonment by the state of their neighborhood seen as an "open prison", the coronavirus for them does not worsen an already difficult situation. What it truly impossible for them is to get out of their situation. Many residents of the neighborhood do not speak French, do not know how to read or write or do not have the means to print the certificates, how in this situation can we enforce confinement ? Faced with this situation, the police declares itself helpless and denounces the lack of understanding on the part of young people and their irresponsibility.
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Coronavirus, les évangéliques français refusent d'être "stigmatisés"
Le lundi 17 février, la préfète du Grand-Est et du Bas-Rhin Josiane Chevalier a mis directement en cause les fidèles évangéliques de l’Église de la Porte-Ouverte de Mulhouse dans la propagation du coronavirus en France. Elle accuse le non-respect des mesures sanitaires lors d’un rassemblement religieux de 3000 évangéliques venant de toute la France, ayant eu lieu en février dernier. Si effectivement, malgré eux, les évangéliques ont pu répandre dans d’autres régions le Covid-19, à l’époque de la tenue du rassemblement, aucune mesure sanitaire n’avait encore été mise en place par le gouvernement. Les évangéliques de Mulhouse se défendent donc de toute irresponsabilité et craignent la stigmatisation suite à ces propos qu’ils perçoivent comme infondés.
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Coronavirus, French evangelicals refuse to be "stigmatized"
On Monday, February 17, the prefect of Grand-Est and Bas-Rhin Josiane Chevalier, directly accused the evangelists of the church of the Porte-Ouverte in Mulhouse in the spread of the coronavirus in France. She accuses them of the non-observance of health measures during a religious gathering of 3000 evangelicals coming from all regions of France from February 17th to February 21st for a week of prayer and fasting. If indeed the evangelicals did spread the coronavirus to other regions, at the time of the rally, no health measures had yet been put in place by the government. The evangelicals of Mulhouse therefore defend themselves from all irresponsibility and fear the stigmatization following these words which they perceive as unfounded.
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Coronavirus et obsèques : c'est " un manque terrible pour les familles de ne pouvoir rendre hommage à une personne aimée", alerte le grand rabbin de France
Après la visioconférence de lundi dernier avec le président Emmanuel Macron, Haïm Korsia revient sur les points abordés, notamment la question des obsèques et la volonté de mettre en place un numéro vert de soutien moral et émotionnel dans cette période de confinement. Le Grand Rabbin de France insiste aussi sur les solutions que doivent trouver les responsables religieux pour être en lien avec leurs fidèles durant une période qui nécessite cette présence.
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Coronavirus and funerals : it's "a terrible lack for families not to be able to pay homage to a loved one", warns the Chief Rabbi of France
After last Monday videoconference with President Emmanuel Macron, the Chief Rabbi of France returns to the points studied with the latter. In particular the question of the funeral and the will to set up a toll-free number for moral and emotional support in this period of confinement. He also insists on the solutions that religions must find in order to be in touch with their faithful during a period that requires this spiritual presence and support.
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Information coronavirus : Communication officielle de la Porte-Ouverte au sujet de l'épidémie de Covid-19
Sous la forme d’une foire aux questions, la direction de l’Église la Porte-Ouverte de Mulhouse revient sur les propos de la préfète Josiane Chevalier. Elle rappelle les autres rassemblements qui avaient lieu en France au même moment que leur semaine de jeûne et de prière, au cœur des accusations. Ils soulignent aussi que leur propre communauté est fortement touchée par le coronavirus : près de 17 décès comptabilisés le 25 mars. La direction n’a été mise au courant de l’infection de membres de son Église par le virus que le week-end du 1er mars. Elle revient aussi sur le pardon du pasteur Thibault Geyer qui avait fait polémique : ses propos visaient à une prise de conscience collective de la virulence du virus et non pas à s’excuser d’une quelconque mauvaise gestion de la part de l’Église lors du rassemblement de février. Enfin, la retransmission de la messe en direct le dimanche 22 mars, a suscité elle aussi une polémique, accusant l’Église de ne pas respecter le confinement en organisant un rassemblement. En réalité, seuls les membres de l’équipe, soit 11 personnes salariées, étaient présents pour l’enregistrement.
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Coronavirus information : official communication from Porte-Ouverte regarding the Covid-19 epidemic
In the form of a Frequently Asked Questions (FAQ), the direction of the Porte-Ouverte church in Mulhouse responded to the words of the prefect Josiane Chevalier. They recall the other rallies in France which took place at the same time as their week of fasting and prayer which is at the heart of the accusations. They also point out that their own community is strongly affected by the coronavirus, nearly 17 deaths recorded on March 25. They were informed the weekend of March 1st that their church members were infected with the virus. They also came back on the forgiving words of Pastor Thibault Geyer who also triggered a controversy. These remarks aimed at raising a collective awareness on the virulence of the virus and were not meant not to express an apology for any mismanagement on the part of the church at the February rally. Finally, Sunday, March 22nd, live retransmission of the mass also spread a controversy accusing the Catholic Church of not respecting confinement by organizing a rally. In reality, only the members of the team, 11 employees, were present for the recording.
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La radicalité des jeunes en question
À partir de l’étude de 133 mineurs signalés en France, Laurent Bonelli et Fabien Carrié dressent une typologie de la radicalisation de ces jeunes. Leur méthodologie souhaite ainsi prendre en compte ce que signifient les actes perpétués par les jeunes radicalisés, et comment ces actes sont interprétés par ceux qui sont les représentants de la justice chargés d’y faire face. Ils réfléchissent ainsi sur la définition même du terme « radicalisation ». Leur étude révèle que les comportements classés comme signes de radicalisation n’entretiennent qu’un lien discursif avec le djihadisme. Selon eux, les jeunes ne font qu’emprunter des comportements aux djihadistes pour déstabiliser les adultes en face d’eux. Cette forme de radicalisme concerne la majorité des cas signalés à la police pour radicalisation. Les cas les plus sérieux comprenant un véritable passage à l’acte proviennent de familles de classe populaire ou moyenne, issus de migrants de première génération, valorisant l’ascension sociale par les études. Ce sont majoritairement des jeunes qui ont subi un fort contrôle parental limitant leurs fréquentations et gommant les origines culturelles, religieuses ou familiales. S’ils parviennent à faire face à la pression de la réussite scolaire au collège, ils se heurtent à l’échec au lycée où ils voient leurs résultats baisser. Ils ne peuvent alors plus assurer le rôle d’ascension sociale que leur ont confié leurs parents, ce qui engendre une remise en cause de la société et de la famille. Une fracture s’installe alors, servant de terreau à la radicalisation. Selon cette étude, ce serait donc la fermeture des champs des possibles et le sentiment de rejet par la société et ses institutions qui constitueraient la véritable source de la radicalisation.
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The radicalism of young people in question
Based on the study of 133 minors reported for radicalization in France, Laurent Bonelli and Fabien Carrié draw a typology of the radicalization of these young people. In their method, they wish to take into account what the acts perpetrated by radicalized young people mean, and how these acts are interpreted and categorized by the authorities. They reflect on the very definition of the term radicalization. Their study reveals that behaviors classified as a sign of radicalization have just a discursive link with jihadism. For them, young people only borrow behaviors from jihadists to destabilize the adults in front of them. This form of radicalism concerns the majority of cases reported to the police for radicalization. The most serious cases with a real action come from working-class or middle-class families, from first-generation family migrants, who value social advancement through studies. These are young people who have undergone strong parental control, limiting their dating and erasing cultural, religious or family origins. The pressure of academic success which they achieve in college, collide in high school where they see their results decline. They can no longer ensure the role of social advancement entrusted by their parents, which generates a questioning of the society, of the family. A fracture then settles and serves as a breeding ground for radicalization. According to them, it would therefore be the closing of the scopes of possibilities and the feeling of rejection by society and its institutions that would constitute the real source of radicalization.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Centrafrique. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables. This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Central African Republic. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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