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La mosquée de Pessac, près de Bordeaux, a finalement obtenu gain de cause auprès du Conseil d’État et pourra rester ouverte. Le tribunal administratif de Bordeaux avait déjà donné raison à la mosquée face à la décision de fermeture émise par la préfecture de Gironde dans le cadre de la lutte contre le séparatisme menée à l’échelle nationale. La préfète accusait, en effet, la mosquée d’avoir abrité des prêches radicaux et de poster des publications sur Facebook incitant au communautarisme. Le ministère de l’Intérieur avait fait appel de la décision du tribunal administratif, mais en vain, le recours ayant été rejeté par le Conseil d’État. Ce dernier a jugé les motifs de la préfecture infondés. Le ministère de l’Intérieur connaît un deuxième revers concernant sa décision de dissoudre deux associations pro-palestiniennes. Ces dernières étaient accusées par le ministère d’appel à la haine. Le Conseil d’État a jugé ces accusations infondées et estimé que l'ordre de dissolution « porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d'association et à la liberté d'expression ». Tandis que la fin du Ramadan s’est tenue ce lundi 2 mai avec la traditionnelle fête de l’Aïd el-Fitr, la participation d’élus à des repas de rupture du jeûne fait débat. En effet, nombreux politiques et commentateurs s’interrogent si la présence d’élus dans ce contexte n’est pas une rupture du principe de laïcité et du devoir de neutralité républicaine. Pour certains élus, comme le maire de Lyon, Grégory Doucet, il s’agit pourtant de s’adresser à la communauté musulmane qui a été fortement visée lors de la campagne présidentielle. La France Insoumise (LFI) a quant à elle renoncé à participer à une « soirée iftar » dans un quartier populaire de Villeurbanne. The mosque in Pessac, near Bordeaux, has finally won its case with the Council of State and will be able to remain open. The administrative court of Bordeaux had already ruled in favor of the mosque in the face of the closure decision issued by the prefecture of Gironde as part of the fight against separatism conducted nationwide. The prefect accused the mosque of having hosted radical preaching and posting publications on Facebook inciting communalism. The Ministry of the Interior appealed the decision of the administrative court, but in vain, the appeal having been rejected by the Council of State. The latter judged the prefecture's motives to be unfounded. The Ministry of the Interior has suffered a second setback concerning its decision to dissolve two pro-Palestinian associations. The latter were accused by the ministry of inciting hatred. The Council of State found these accusations unfounded and considered that the order of dissolution "seriously and manifestly illegal infringes on the freedom of association and freedom of expression". While the end of Ramadan was held this Monday, May 2, with the traditional feast of Eid el-Fitr, the participation of elected officials in meals to break the fast is being debated. Indeed, many politicians and commentators wonder if the presence of elected officials in this context is not a breach of the principle of secularism and the duty of Republican neutrality. For some elected officials, such as the mayor of Lyon, Gregory Doucet, it is nevertheless a question of addressing the Muslim community, which was strongly targeted during the presidential campaign. The France Insoumise (LFI) has renounced to participate in an "iftar evening" in a working-class district of Villeurbanne.
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L'info phare - source médiatique
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France : la mosquée de Pessac obtient gain de cause et pourra rester ouverte
La mosquée de Pessac, près de Bordeaux, restera finalement ouverte. Une décision de fermeture pour six mois avait, en effet, été décidée par la préfète de Gironde. Cette dernière accusait la mosquée d’être un lieu de prêches radicaux et d’avoir publié des messages incitant à la haine et à la violence sur Facebook. La mosquée avait saisi le tribunal administratif de Bordeaux qui a donné tort à la préfecture. Le ministère de l’Intérieur s’était alors saisi de l’affaire et fait appel de la décision. Finalement, le Conseil d’État confirmait la décision du tribunal administratif de Bordeaux. Le dossier présenté à la justice par la préfecture a été considéré « comme vide », ne contenant que des publications Facebook de la mosquée interprétées comme des incitations au communautarisme par le ministère de l’Intérieur.
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France: the mosque of Pessac wins its case and will be able to remain open
The mosque of Pessac, near Bordeaux, will finally remain open. A decision to close the mosque for six months had indeed been made by the prefect of Gironde. The latter accused the mosque of being a place of radical preaching and of having published messages inciting hatred and violence on Facebook. The mosque appealed to the administrative court of Bordeaux, which ruled against the prefecture. The Ministry of the Interior then took up the case and appealed the decision. Finally, the Council of State confirmed the decision of the administrative court of Bordeaux. The file presented to the court by the prefecture was considered "empty", containing only Facebook publications of the mosque interpreted as incitement to communalism by the Ministry of the Interior.
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Le Conseil d’État suspend la dissolution de deux associations propalestiniennes
Vendredi 29 avril, le Conseil d’État a ordonné la suspension de la dissolution de deux associations pro-palestiniennes. Leur dissolution avait été décrétée en Conseil des ministres le 9 mars dernier, suite à la demande du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Ce dernier accusait les deux associations Comité action Palestine et Collectif Palestine vaincra d’inciter « à la haine, à la discrimination et à la violence ». Le Conseil d’État a jugé ces imputations infondées et estimé concernant sa décision pour le Comité action Palestine que l'ordre de dissolution « porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d'association et à la liberté d'expression ». Pour l’avocat de l’association Comité action Palestine, le ministère de l’Intérieur a tenté avec cette dissolution d’instrumentaliser le conflit israélo-palestinien. Il salue ainsi la décision du Conseil d’État « protectrice des droits fondamentaux ».
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The Council of State suspends the dissolution of two pro-Palestinian associations
On Friday 29 April, the Council of State ordered the suspension of the dissolution of two pro-Palestinian associations. Their dissolution had been decreed in the Council of Ministers on March 9, following the request of Interior Minister Gérald Darmanin. The latter accused the two associations Comité action Palestine and Collectif Palestine vaincra of inciting "hatred, discrimination and violence". The Council of State found these allegations unfounded and considered in its decision for the Palestine Action Committee that the dissolution order "seriously and manifestly illegal infringes on the freedom of association and freedom of expression. For the lawyer of the association Comité action Palestine, the Ministry of the Interior has tried with this dissolution to instrumentalize the Israeli-Palestinian conflict. He thus welcomes the decision of the Council of State "protective of fundamental rights".
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Laïcité : la participation d’élus aux repas de Ramadan scrutée sur les réseaux sociaux
La participation d’élus à des dîners de rupture du jeûne pendant le Ramadan a fait l’objet de nombreux débats. En effet, pour certains, ceci contreviendrait au principe de laïcité. Le maire écologiste de la ville de Lyon, Grégory Doucet, fait partie des élus ayant fait le choix de participer à un dîner de rupture du jeûne. Ce dernier cherchait ainsi à assurer son soutien à la communauté musulmane, particulièrement visée lors de la campagne présidentielle. Ce choix a été vivement critiqué, puisque le maire avait en 2020, au nom de la laïcité, refusé de participer à la cérémonie religieuse traditionnelle à Lyon du Vœu des échevins. L’association des maires de France avait déjà tranché en 2015 la question de la participation des maires à des cérémonies religieuses, qui pour être en respect avec la neutralité républicaine, doit se faire sans manifestation de sa propre croyance. Une autre polémique a éclaté plus récemment sur le sujet. La France Insoumise (LFI) souhaitait participer à une « soirée iftar » dans un quartier populaire de Villeurbanne qui devait être l’occasion d’échanger sur les « enjeux du quartier et de l’actualité nationale ». Le maire de Villeurbanne, Cédric Van Styvendael, allié à LFI, s’était opposé à la participation de LFI à cet événement, puisque selon lui : « on ne peut utiliser un moment religieux pour un événement politique ». Depuis, la LFI a choisi d’annuler sa participation.
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Secularism: participation of elected officials in Ramadan meals scrutinized on social networks
The participation of elected officials in dinners to break the fast during Ramadan has been the subject of much debate. Indeed, for some, this would contravene the principle of secularism. The ecologist mayor of the city of Lyon, Grégory Doucet, is one of the elected officials who chose to participate in a dinner to break the fast. The latter sought to ensure his support to the Muslim community, particularly targeted during the presidential campaign. This choice was strongly criticized, since the mayor had in 2020, in the name of secularism, refused to participate in the traditional religious ceremony in Lyon of the Vow of the aldermen. The Association of Mayors of France had already decided in 2015 the issue of the participation of mayors in religious ceremonies, which to be in compliance with the republican neutrality, must be done without manifestation of his own belief. Another controversy has erupted more recently on the subject. The France Insoumise (LFI) wanted to participate in an "iftar evening" in a working-class neighborhood of Villeurbanne, which was to be an opportunity to discuss "issues in the neighborhood and national news. The mayor of Villeurbanne, Cedric Van Styvendael, allied to LFI, opposed the participation of LFI in this event, since according to him: "we cannot use a religious moment for a political event". Since then, LFI has chosen to cancel its participation.
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Vocations dans l’Église, un congrès pour en parler
La Conférence des évêques de France (CEF) a organisé du 29 avril au 1er mai un « Congrès des vocations » à Paris. Cet événement inédit avait pour objectif de repenser la manière de parler des vocations et surtout de celles religieuses. Plus largement, l’enjeu était de trouver des idées avec les jeunes pour renforcer une « culture de la vocation » dans une génération qui s’engage de moins en moins pour l’Église.
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Vocations in the Church, a congress to talk about it
The French Bishops' Conference (CEF) organized a "Vocations Congress" in Paris from April 29 to May 1. The purpose of this unprecedented event was to rethink the way we talk about vocations, especially religious vocations. More broadly, the challenge was to find ideas with young people to strengthen a "culture of vocation" in a generation that is less and less committed to the Church.
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Comment l’Ifop a-t-il sélectionné les répondants pour son enquête sur le vote par confession religieuse ?
Aux premiers et seconds tours de l’élection présidentielle, le journal La Croix a commandé un sondage à l’IFOP sur le vote par confession religieuse. Les résultats de ce sondage révélaient ainsi que les répondants musulmans avaient largement plébiscité Emmanuel Macron au second tour à 85%, ainsi que les répondants protestants à 65%. Un vote qui a été plus mitigé chez les catholiques qui n’ont voté qu’à 55% pour Emmanuel Macron. Suite à la publication de ce sondage, beaucoup de personnes sur les réseaux sociaux ont craint que l’IFOP n’ait déduit la religion des répondants à l’aide de leur apparence ou d’après leur nom. Une crainte infondée puisque l’IFOP s’est appuyé sur les déclarations mêmes des répondants pour définir leur religion. À noter aussi que l’IFOP « n’applique pas de quota de religion », c’est-à-dire que le nombre de répondants par religion varie et ne représente pas la réelle répartition du nombre de fidèles de chaque religion en France. Ainsi, le sondage est plus ou moins précis en fonction des religions. Les catholiques y ayant beaucoup répondu, on obtient des statistiques plus fiables et détaillées sur leur vote, au contraire des juifs par exemple qui par conséquent ne sont pas présents dans les résultats.
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How did Ifop select the respondents for its survey on voting by religious confession?
In the first and second rounds of the presidential election, the newspaper La Croix commissioned a survey from IFOP on voting by religious denomination. The results of this poll revealed that Muslim respondents had largely voted for Emmanuel Macron in the second round at 85%, as well as Protestant respondents at 65%. A vote that was more mixed among Catholics who voted only 55% for Emmanuel Macron. Following the publication of this survey, many people on social networks feared that IFOP had deduced the religion of respondents using their appearance or their name. This fear is unfounded since IFOP relied on the respondents' own statements to define their religion. It should also be noted that IFOP "does not apply a religion quota", meaning that the number of respondents per religion varies and does not represent the real distribution of the number of followers of each religion in France. Thus, the survey is more or less accurate depending on the religion. The Catholics having answered a lot, we obtain more reliable and detailed statistics on their vote, on the contrary of the Jews for example who are not present in the results.
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La défenseure des droits demande au gouvernement le rapatriement, dans les plus brefs délais, de tous les enfants français retenus dans les camps au nord-est de la Syrie
La défenseure des droits Claire Hédon a réitéré sa demande auprès du gouvernement de respecter ses engagements internationaux vis-à-vis des enfants français retenus actuellement dans plusieurs camps dans le nord-est syrien. Elle dénonce l’action isolée du gouvernement français, qui figure parmi les seuls pays à n’avoir pas encore rapatrié ses ressortissants mineurs et le cas échéant leur mère. Elle appelle au rétablissement le plus rapide du respect des droits fondamentaux de ces enfants qui sont actuellement en situation de danger. Le gouvernement français rechigne en effet à rapatrier ces enfants et leurs mères craignant qu’ils ne soient vecteurs d’un islam radical.
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The Human Rights Defender asks the government to repatriate, as soon as possible, all French children held in camps in northeast Syria
Rights defender Claire Hédon reiterated her request to the government to respect its international commitments towards French children currently held in several camps in northeast Syria. She denounces the isolated action of the French government, which is among the only countries that have not yet repatriated its minor nationals and, where applicable, their mothers. It calls for the quickest restoration of respect for the fundamental rights of these children who are currently in danger. The French government is reluctant to repatriate these children and their mothers, fearing that they may be vectors of radical Islam.
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Vote Mélenchon : « L’appartenance religieuse a un rôle essentiel dans le choix du candidat chez les musulmans »
Tarik Yildiz, sociologue, revient sur la question de l’existence d’un « vote musulman » qui depuis la présidentielle fait débat. En effet, d’après un sondage réalisé par l’IFOP pour le journal La Croix, 69% des musulmans auraient voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour et 85% pour Emmanuel Macron au second tour. Le sociologue se demande ainsi s’il s’agit d’un vote motivé par une appartenance religieuse ou par des caractéristiques sociales, une majorité des Français musulmans appartenant aux catégories les plus populaires et les plus jeunes. Ainsi, une comparaison avec le vote de citoyens étant dans les mêmes catégories sociales que la plupart des musulmans révélerait pour Tarik Yildiz que le facteur religieux est déterminant. Plus précisément, dans le cas des français musulmans, il orienterait le vote à gauche. Pour le sociologue, cette importance du facteur religieux vient remettre en cause la théorie de la sécularisation et constitue un défi lancé à « la promesse universelle française ».
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Vote Mélenchon: "Religious affiliation has an essential role in the choice of candidate among Muslims"
Tarik Yildiz, sociologist, comes back on the question of the existence of a "Muslim vote" which since the presidential election is a matter of debate. Indeed, according to a survey conducted by IFOP for the newspaper La Croix, 69% of Muslims voted for Jean-Luc Mélenchon in the first round and 85% for Emmanuel Macron in the second round. The sociologist wonders if this is a vote motivated by religious affiliation or by social characteristics, a majority of French Muslims belonging to the most popular and youngest categories. Thus, a comparison with the vote of citizens being in the same social categories as most Muslims would reveal for Tarik Yildiz that the religious factor is determining. More precisely, in the case of French Muslims, it would direct the vote to the left. For the sociologist, this importance of the religious factor challenges the theory of secularization and constitutes a challenge to the "French universal promise.
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Judaïsme : Émile et Myriam Ackermann, rabbins en tandem pour une orthodoxie moderne
Émile et Myriam Ackermann, tous deux rabbins, se sont formés aux États-Unis à l’orthodoxie moderne, seul courant autorisant une femme à devenir rabbin. Revenus en France, ils cherchent aujourd’hui en couple à y fonder une communauté. En juin 2023, Myriam Ackermann deviendra la première femme ordonnée rabbine orthodoxe et exerçant en France. Ils cherchent à diffuser un respect strict de la loi juive concilié à une ouverture sur la société. Selon eux, ce désir répond à celui d’une partie de la communauté orthodoxe française. Ils souhaitent aussi promouvoir une nouvelle place pour les femmes dans la religion juive, à l’égal de celle des hommes dans l’étude et la transmission des savoirs des textes sacrés.
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Judaism: Emile and Myriam Ackermann, rabbis in tandem for a modern orthodoxy
Emile and Myriam Ackermann, both rabbis, trained in the United States in Modern Orthodoxy, the only stream that allows women to become rabbis. Having returned to France, they are now looking to found a community as a couple. In June 2023, Myriam Ackermann will become the first woman to be ordained as an Orthodox rabbi in France. They seek to spread a strict respect for Jewish law reconciled with an openness to society. According to them, this desire responds to that of a part of the French Orthodox community. They also wish to promote a new place for women in the Jewish religion, equal to that of men in the study and transmission of knowledge of the sacred texts.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Centrafrique. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables. This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Central African Republic. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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