Antisémitisme - Enseignement de la religion et laïcité à l'école - Nouvelle-Calédonie - Fin de vie - Dialogue inter-religieux - Elections européennes - Soirée caritative catholique - Imams ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­
 
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VEILLE PHAROS - FRANCE
7 juin 2024
 
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Cette semaine, de nouvelles mesures ont été prises pour faire face à la montée de l'antisémitisme depuis la reprise du conflit au Proche-Orient, alors que la haine envers les juifs se ressent désormais jusque dans les écoles. La Licra et la Grande mosquée de Paris (GMP) ont cependant mis fin à un partenariat qui visait à lutter contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-musulmans suite à un désaccord concernant les propos du journaliste Philippe Val, où il déclarait être islamophobe durant une interview. 

Suite aux nombreux débats sur la laïcité, des chercheurs ont ouvert des pistes de réflexion concernant un enseignement laïque de la religion et de l'islam à l'école lors d'un colloque organisé par l'association "Islam au XXIe siècle". À la Réunion, l'association Groupe de Dialogue Inter-Religieux agit pour le vivre-ensemble dans un territoire marqué par un fort pluralisme religieux, et questionne l'invisibilisation des signes religieux à l'école.

À quelques jours des élections européennes, des acteurs et des individus du monde religieux font part de leur implication et cherchent à mobiliser les fidèles pour aller voter. En Nouvelle-Calédonie, des spécialistes appellent le Gouvernement à prendre en compte les Églises de l'archipel comme acteurs pouvant mettre fin à la crise qui dure depuis plusieurs semaines. 

Le débat autour de la fin de vie continu de faire réagir les acteurs du monde religieux alors que le projet de loi a été débattu le 27 mai dernier à l'Assemblée nationale. Des nouveaux tags islamophobes ont été découverts sur les mosquées de Lyon et de Pessac. Et enfin, des imams vont également devoir quitter le territoire pour des propos incitant à la haine. 

This week, new measures have been taken to address the rise of anti-Semitism since the conflict in the Middle East, as hatred towards Jews is now being felt even in schools. However, the Licra and the Great Mosque of Paris (GMP) have ended a partnership that aimed to combat racism, anti-Semitism, and anti-Muslim hatred following a disagreement over journalist Philippe Val's comments, where he declared himself to be Islamophobic during an interview.

Following numerous debates on secularism, researchers have opened avenues for reflection on secular education of religion and Islam in schools during a colloquium organized by the association "Islam in the 21st Century". In Réunion, the Interfaith Dialogue Group (GDIR) association is working towards coexistence in a region marked by strong religious pluralism and is questioning the invisibility of religious symbols in schools.

A few days before the European elections, actors and individuals from the religious world are expressing their involvement and seeking to mobilize the faithful to go vote. In New Caledonia, specialists are calling on the government to consider the churches of the archipelago as actors who can end the crisis that has lasted for several weeks.

The debate around the end of life continues to elicit reactions from religious actors as the bill was debated on May 27 at the National Assembly. Finally, new Islamophobic graffiti has been discovered on the mosques of Lyon and Pessac. Imams will also have to leave the country for comments inciting hatred.

 
 

L'info phare - Source médiatique

 
 

Des mesures ont de nouveau été prises pour faire face à la montée de l’antisémitisme

Alors que les actes antisémites ne faiblissent pas, Gérald Darmanin demande le renforcement de la sécurité devant les lieux de culte et les écoles juives pour la fête de Chavouot, qui se tiendra du 11 au 13 juin prochain. Le ministre de l’Intérieur réitère sa demande alors que le conflit au Proche-Orient ne cesse de faire grimper l’antisémitisme en France. 

De fait, Ouest-France rapporte que de nouveaux actes antisémites ont été relevés cette semaine. Le maire de Rouen a reçu une lettre à caractère antisémite, une semaine après que la synagogue de la ville ait subi une tentative d’incendie. Dans l’Eure, quatre tombes juives ont été profanées à Évreux et un adolescent a été agressé devant son collège par deux autres collégiens. Ces derniers auraient tenu des propos antisémites à son encontre. La même semaine, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), le maire a publié un communiqué où il condamne les inscriptions antisémites (une croix gammée et le nom d'Hitler) aperçues sur un mur de la ville. 

Les actes racistes et antisémites se font sentir de plus en plus tôt à l’école depuis les attaques du 7 octobre, d’après Le Monde. Dans cet article, on y retrouve les témoignages d’élèves de confession juive. Ce constat est également partagé par des chercheurs, professeurs et parents d’élèves. Le Monde révèle également que les élèves musulmans en font aussi l’expérience. Jusqu’alors, c’était au sein des universités que l’antisémitisme était le plus présent. La ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a d’ailleurs demandé la mise en place d’une application appelée « Dialogue » pour recenser les actes antisémites dans les universités, toujours selon Le Monde

Measures have once again been taken to address the rise of antisemitism

As antisemitic acts do not abate, Gérald Darmanin is requesting increased security in front of places of worship and Jewish schools for the Shavuot holiday, which will take place from June 11 to 13. The Minister of the Interior reiterates his request as the conflict in the Middle East continues to escalate antisemitism in France.

Indeed, Ouest-France reports that new antisemitic acts have been noted this week. The mayor of Rouen received an antisemitic letter a week after the city's synagogue suffered an arson attempt. In Eure, four Jewish graves were desecrated in Évreux, and a teenager was assaulted in front of his school by two other students. The latter reportedly made antisemitic remarks towards him. The same week, in Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), the mayor issued a statement condemning antisemitic graffiti (a swastika and Hitler's name) seen on a wall in the city.

Racist and antisemitic acts are increasingly being felt in schools since the attacks of October 7, according to Le Monde. In this article, the testimonies of Jewish students are found. This is also the observation made by researchers, teachers, and parents. Le Monde also reveals that Muslim students are experiencing it as well. Until now, antisemitism was most prevalent within universities. The Minister of Higher Education, Sylvie Retailleau, has also requested the implementation of an application called "Dialogue" to record antisemitic acts in universities, according to Le Monde.

 
 

Source académique 

 
 

Des chercheurs ouvrent des pistes de réflexion au sujet de la laïcité et de l’enseignement de la religion à l’école

Alors que les débats fusent autour du respect de la laïcité et de la neutralité religieuse à l’école, l'association “L'Islam au XXIe siècle” a organisé à l’Institut du monde arabe une conférence réunissant des chercheurs autour de la question de l’enseignement laïque du fait religieux et plus particulièrement de l’islam à l’école, rapporte La Croix. Le but est de renforcer la fraternité et l’esprit critique des élèves, pour une meilleure compréhension mutuelle. La même semaine, des élèves du lycée David d’Angers ont réalisé un travail artistique réunissant les trois religions monothéistes, exposé au centre diocésain, d’après Ouest-France.  

Dans une tribune au Monde, le sociologue Pierre Merle souligne qu’il n’existe pas qu’un seul régime de laïcité dans les écoles, notamment entre le public et le privé, comme l’a pourtant affirmé le Premier ministre Gabriel Attal. Au total, le sociologue distingue quatre régimes de laïcité dans les écoles. Il y a notamment des cours de catéchisme (enseignement religieux confessionnel) dans les établissements catholiques. Qui plus est, la loi de 2004 qui interdit le port de signes religieux ostentatoires pour les enseignants et les élèves ne s’y applique pas. L'historien Vincent Genin, quant à lui, explique que l’on peut différencier sept régimes de laïcité en France. Il ajoute que l’on serait passé d’un principe de laïcité à une valeur. Ainsi, d’après lui, la loi de 2004 a eu pour effet de sacraliser l’école. Ses entretiens sont à retrouver dans Ouest-France et Regards Protestants.  

Pour finir, Télérama a publié un article avec l’historien Charles Mercier concernant la laïcité à l’école. À l'issue d’une enquête de 2023 qu’il a réalisée avec le politologue Philippe Portier, les chercheurs expliquent le rapport des jeunes à la laïcité, et notamment leur crispation vis-à-vis de la loi de 2004. Ces derniers ne comprennent pas l'intérêt d’une telle neutralité, mais ils ne remettent pas en cause le principe de laïcité. Les détails de l’enquête sont aussi à retrouver dans Le Monde.

Researchers provides food for thought on the subject of secularism and the teaching of religion in schools

As debates rage around respect for secularism and religious neutrality in schools, the association "Islam in the 21st Century" organized a conference at the Arab World Institute, bringing together researchers to discuss the secular teaching of religion, particularly Islam, in schools, reports La Croix. The goal is to strengthen students' fraternity and critical thinking for better mutual understanding. The same week, students from David d'Angers High School created an artistic project bringing together the three monotheistic religions, exhibited at the diocesan center, according to Ouest-France.

In an op-ed in Le Monde, sociologist Pierre Merle highlights that there is not just one regime of secularism in schools, particularly between public and private schools, as claimed by Prime Minister Gabriel Attal. In total, the sociologist distinguishes four regimes of secularism in schools. Notably, there are catechism classes (confessional religious education) in Catholic schools. Moreover, the 2004 law banning the wearing of conspicuous religious symbols by teachers and students does not apply there. Historian Vincent Genin, on the other hand, explains that seven regimes of secularism can be differentiated in France. He adds that we have moved from a principle of secularism to a value. Thus, according to him, the 2004 law has had the effect of sacralizing the school. His interviews can be found in Ouest-France and Regards Protestants.

Finally, Télérama published an article with historian Charles Mercier on secularism in schools. Following a 2023 survey he conducted with political scientist Philippe Portier, the researchers explain young people's relationship with secularism, particularly their tension regarding the 2004 law. They do not understand the interest of such neutrality, but they do not question the principle of secularism. The details of the survey can also be found in Le Monde.

 
 

Source confessionnelle

 
 

Selon des spécialistes et des acteurs religieux, les Églises peuvent jouer un rôle pour la résolution de la crise en Nouvelle-Calédonie 

Le 22 mai dernier, le pasteur Frédéric Rognon, professeur de philosophie et docteur en anthropologie religieuse, s’est exprimé dans une tribune au Monde. Il appelle le Gouvernement à prendre en compte le rôle que les Églises peuvent jouer pour sortir de la crise en Nouvelle-Calédonie. Il fait un retour historique sur les avancées qu’elles ont apportées à la population, notamment à la population kanak. 

Il précise également que, si en métropole il est beaucoup moins concevable que les Églises soient sollicitées pour mettre fin à des problématiques d’ordre politique, il serait préférable que l’Etat s’adapte à la Nouvelle-Calédonie en prenant en compte son histoire. Il rappelle que pour obtenir les accords de paix suite à la crise de l’archipel à la fin des années 80, le Premier ministre de l’époque, Michel Rocard, a missionné des représentants de l’Église, permettant le rétablissement de l’ordre. Cette semaine dans La Croix, le pasteur Frédéric Rognon réitère ses propos concernant l’influence importante qu’ont les églises catholiques et protestantes et le rôle qu’elles peuvent jouer en tant que médiatrices pour sortir de la crise.

L’archevêque de Nouméa, Mgr Michel Calvet, explique quant à lui dans un entretien à La Croix, le rôle que les Églises chrétiennes peuvent jouer en Nouvelle-Calédonie. Il rappelle qu’elles ont une forte influence auprès de la population, qui compte une majorité de fidèles, bien qu’elles ne puissent évidemment pas remplacer le pouvoir politique. La Croix expose également la stratégie adoptée par les Églises de l’archipel, à savoir une tentative de dialogue et de réconciliation face aux violences causées par les indépendantistes contre l’Etat. 

Enfin, d’après Regards Protestants, la FPF (Fédération Protestante de France), a proposé à Emmanuel Macron son engagement en faveur de la paix. Le président de la FPF, Christian Krieger, a également rappelé le rôle qu’ont joué les Églises pour l’obtention des accords de Matignon dans les années 80.

According to specialists and religious actors, the Churches can play a role in resolving the crisis in New Caledonia

On May 22, Pastor Frédéric Rognon, a professor of philosophy and a doctor in religious anthropology, expressed his views in an op-ed in Le Monde. He calls on the Government to consider the role that Churches can play in overcoming the crisis in New Caledonia. He provides a historical overview of the advancements they have brought to the population, particularly the Kanak people.

He also notes that while in mainland France it is much less conceivable for Churches to be called upon to resolve political issues, it would be preferable for the State to adapt to New Caledonia by taking its history into account. He recalls that to achieve peace agreements following the crisis in the archipelago in the late 1980s, the then Prime Minister, Michel Rocard, tasked Church representatives with restoring order. This week in La Croix, Pastor Frédéric Rognon reiterates his statements regarding the significant influence of the Catholic and Protestant churches and the role they can play as mediators to resolve the crisis.

The Archbishop of Nouméa, Mgr Michel Calvet, explains in an interview with La Croix the role that Christian Churches can play in New Caledonia. He emphasizes that they have a strong influence on the population, which includes a majority of followers, although they obviously cannot replace political power. La Croix also outlines the strategy adopted by the Churches of the archipelago, namely an attempt at dialogue and reconciliation in response to the violence caused by separatists against the State.

Finally, according to Regards Protestants, the FPF (Fédération Protestante de France) has offered its commitment to peace to Emmanuel Macron. The president of the FPF, Christian Krieger, also recalled the role played by the Churches in achieving the Matignon Agreements in the 1980s.

 
 

Les discussions concernant  la fin de vie ressurgissent suite au débat sur le projet de loi à l’Assemblée nationale 

Cette semaine, le projet de loi sur la fin de vie a fait réagir le monde religieux après que le texte ait été modifié en Commission spéciale à l’Assemblée nationale le 17 mai dernier (Veille du 31/05/2024). 

Peu de jours avant que le texte ne soit débattu à l’Assemblée nationale le 27 mai, la Conférence des Responsables de Culte en France (CRCF) a organisé à l’Institut de France un colloque de réflexion sur la fin de vie. Au centre du débat : la normalisation sociale de l’euthanasie. Le Figaro propose un décryptage de cette journée. D’après La Croix, la FPF (Fédération Protestante de France) a exprimé son inquiétude face à la modification du projet de loi, notamment en ce qui concerne les changements des termes utilisés pour parler de la fin de vie (les détails sont expliqués dans la veille précédente 31/05/2024). Le journal Paris Normandie s’est entretenu avec les représentants des différents cultes en Normandie pour discuter du projet de loi sur la fin de vie. 

Le vice-président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Vincent Jordy, s’est entretenu dans L’Humanité avec un député communiste, rapporte La Croix. Il propose un référendum sur la loi et relate l’implication des évêques sur la question de la fin de vie. La Croix a également publié un article sur l’aide médicale à mourir en Oregon (Etats-Unis), face à l’opposition de l’Église catholique. 

Au lendemain du premier jour de l’examen du projet de loi, les députés ont estimé qu’il serait nécessaire d’ajouter la dimension spirituelle aux soins d’accompagnement, rapporte La Croix. Carol Saba, avocat et porte-parole de l'Assemblée des Évêques Orthodoxes de France (AEOF), s’est quant à lui entretenu sur RCF. Il y dénonce la rupture avec la tradition judéo-chrétienne, qu’il considère comme universelle, par l’arrivée de nouvelles valeurs. 

Discussions concerning the end of life have resurfaced following the debate on the bill at the National Assembly

This week, the end-of-life bill sparked reactions from the religious community after the text was amended in a Special Commission in the National Assembly on May 17 (Watch of 31/05/2024).

A few days before the text was debated in the National Assembly on May 27, the Conference of Religious Leaders in France (CRCF) organized a colloquium on end-of-life issues at the Institut de France. At the center of the debate: the social normalization of euthanasia. Le Figaro provides an analysis of this event. According to La Croix, the FPF (Fédération Protestante de France) expressed concern about the amendment of the bill, particularly regarding the changes in terminology used to discuss end-of-life (details are explained in the previous watch of 31/05/2024). The newspaper Paris Normandie interviewed representatives of different faiths in Normandy to discuss the end-of-life bill.

The Vice-President of the Conference of Bishops of France (CEF), Mgr Vincent Jordy, spoke with a communist deputy in L’Humanité, reports La Croix. He proposes a referendum on the law and discusses the bishops' involvement in the end-of-life issue. La Croix also published an article on medical assistance in dying in Oregon (USA), in light of the Catholic Church's opposition.

The day after the first day of the bill's examination, deputies suggested that it would be necessary to add a spiritual dimension to palliative care, reports La Croix. Carol Saba, a lawyer and spokesperson for the Assembly of Orthodox Bishops of France (AEOF), spoke on RCF. He denounces the break with the Judeo-Christian tradition, which he considers universal, due to the introduction of new values.

 
 

Source société civile

 
 

À l’île de la Réunion, l'association Groupe de Dialogue Inter-Religieux agit pour le vivre-ensemble

À l’île de la Réunion, territoire où la multiculturalité et le pluralisme religieux sont importants, l’association GDIR (Groupe de Dialogue Inter-Religieux) créée en 2000, appelle au dialogue inter-religieux à travers une meilleure connaissance des religions dans une perspective de promotion du vivre-ensemble. La diversité de la population, fruit du colonialisme, de l’esclavagisme et de l’engagisme (forme atténuée de servage, qui prend le relais de l’esclavagisme) regroupe des musulmans, des catholiques et des hindouistes, qui sont les principales communautés religieuses de l’île. 

Le GDIR est à l’origine de la prière réunionnaise pour la paix, permettant de réunir les fidèles de toutes les religions autour d’une prière commune. Elle a été mise en place à la suite des attentats du 11 septembre. Le film La Réunion, terre de dialogue interreligieux, produit en 2004, met en lumière l'association. 

En 2020, La Croix rapportait que le GDIR regrettait la tentative d’uniformisation des élèves suite au durcissement de la loi de 2004 concernant le principe de laïcité. Idriss Issop-Banian, l’un des représentants du GDIR, explique que la population, aussi plurielle qu’elle soit, s’est construite autour de valeurs de liberté, de tolérance et de respect de l’Autre, permettant ainsi le vivre-ensemble. Cette prise de position sur la neutralité religieuse à l’école fait évidemment écho aux débats sur le respect de la laïcité encore très présents dans le débat public et politique. 

Cette perspective d’outre-mer, où le pluralisme religieux et la diversité des signes religieux visibles à l’île de la Réunion semblent plus importants qu’en France métropolitaine, peut s'avérer être un comparatif intéressant, voire nécessaire, pour réfléchir à la visibilisation des signes religieux en vertu du principe de laïcité.   

In Réunion Island, the Inter-Religious Dialogue Group Association acts for living together

In Réunion Island, a territory where multiculturalism and religious pluralism are significant, the GDIR (Inter-Religious Dialogue Group) association, created in 2000, calls for inter-religious dialogue through a better understanding of religions with a view to promoting living together. The diversity of the population, a result of colonialism, slavery, and indentured labor (a mitigated form of servitude that followed slavery), includes Muslims, Catholics, and Hindus, who are the main religious communities on the island.

The GDIR initiated the Réunion Prayer for Peace, which brings together followers of all religions for a common prayer. This initiative was implemented following the September 11 attacks. The film "La Réunion, terre de dialogue interreligieux" (Réunion, Land of Interreligious Dialogue), produced in 2004, highlights the association.

In 2020, La Croix reported that the GDIR regretted the attempt to homogenize students following the tightening of the 2004 law on the principle of secularism. Idriss Issop-Banian, one of the GDIR representatives, explains that the population, as diverse as it is, has built itself around values of freedom, tolerance, and respect for others, thus enabling living together. This stance on religious neutrality in schools obviously echoes the ongoing debates on respecting secularism still very present in public and political discourse.

This overseas perspective, where religious pluralism and the visibility of religious symbols in Réunion Island seem more significant than in mainland France, can be an interesting, even necessary, comparison for reflecting on the visibility of religious symbols under the principle of secularism.

 
 

La Licra a rompu son partenariat avec la Grande mosquée de Paris qui visait à lutter contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-musulmans 

A la suite des propos tenus par le journaliste Philippe Val où il déclarait être ouvertement islamophobe, la Grande mosquée de Paris (GMP) a réagit en estimant qu’il était dangereux de tenir un tel discours. La Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme), a fait part de son désaccord avec la GMP en estimant qu’il s’agit d’un droit à la critique des religions. Elle a annoncé la rupture d’un partenariat passé avec la GMP qui visait à lutter contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-musulmans (Veille du 31/05/2024). Le Parisien et Saphir News reviennent sur cette mésentente. 

La Licra a également fait part de son étonnement suite à la rencontre entre le recteur de la GMP, Chems-eddine Hafiz, et la candidate LFI (La France Insoumise) aux européennes, Rima Hassan. Dans un communiqué, la GMP a appelé la Licra à “rester sur le chemin de la lutte universelle contre toute forme de haine et de racisme”. La GMP a ajouté qu’elle continue de son côté de lutter pour la coexistence des religions et contre l'intolérance.

Licra has broken its partnership with the Great Mosque of Paris, which aimed to combat racism, antisemitism, and anti-Muslim hatred

Following comments made by journalist Philippe Val, where he openly declared himself Islamophobic, the Great Mosque of Paris (GMP) reacted by stating that it was dangerous to hold such views. Licra (International League Against Racism and Antisemitism) expressed its disagreement with the GMP, asserting that it is a right to criticize religions. Licra announced the termination of a partnership with the GMP that aimed to combat racism, antisemitism, and anti-Muslim hatred (Watch of 31/05/2024). Le Parisien and Saphir News covered this disagreement.

Licra also expressed its surprise following the meeting between the rector of the GMP, Chems-eddine Hafiz, and the LFI (La France Insoumise) candidate for the European elections, Rima Hassan. In a statement, the GMP called on Licra to "stay on the path of the universal fight against all forms of hatred and racism." The GMP added that it continues to fight for the coexistence of religions and against intolerance.

 
 

Source institutionnelle

 
 

L’implication des acteurs religieux dans les élections européennes

Ces dernières semaines, plusieurs acteurs du monde religieux font part de leur mobilisation pour les élections européennes. Le recteur de la Grande mosquée de Paris (GMP) a rappelé la semaine dernière aux musulmans qu’il est de leur devoir de citoyens d’aller voter, d’autant plus que l'extrême droite est en tête de liste. Il rejette les discours prétendant que la foi musulmane n’est pas compatible avec les élections, amenant à un climat de rejet des démocraties et à un repli communautaire. Il rappelle que les institutions religieuses doivent lutter contre ce genre de discours, afin de valoriser la justice, la participation et le bien commun. Saphir News a republié sa tribune au lendemain de sa publication sur le site de la GMP. 

Néanmoins, on constate une prédominance de l’implication des acteurs chrétiens vis-à-vis des élections européennes, du moins médiatiquement. Cette semaine, le Sud-Ouest rapporte que des chrétiens issus d’Action catholique ouvrière, d’Action catholique indépendante, du CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement) et du Secours catholique de Saint-Nazaire se sont réunis lors d’un forum pour réfléchir au sens qu’ils veulent donner au vote européen. Des acteurs de l’Église qui étaient présents appellent à voter pour les élections européennes afin de lutter contre les extrêmes et défendre la démocratie, la dignité de la personne, le vivre-ensemble ou encore le bien-commun. Ce discours fait nettement écho à celui du recteur de la GMP. 

Sur le site de l’Eglise catholique de France, on retrouve les témoignages de trois jeunes chrétiens sur leur vision de l’Europe et des élections à venir. Il y a deux semaines, La Croix rapportait que des évêques de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (Comece) ont appelé les citoyens européens à aller voter par un “vote responsable encourageant les valeurs chrétiennes”. La Croix a aussi publié une interview avec l’historien Charles Mercier concernant le vote des jeunes catholiques suite à une étude qu’il a menée avec le politologue Philippe Portier.

Sur un tout autre ton, des personnes issues de la communauté juive dénoncent une instrumentalisation de la défense des juifs, notamment par une attitude de rejet de l’antisémitisme, par le parti du Rassemblement National (RN), afin d'attirer les votes des juifs de France, rapporte La Croix. D’autres expliquent leur choix de se tourner vers un vote pour le RN. Le Crif (Conseil Représentatif des Institutions juives de France) dénonce de son côté l’appel au chaos de la France Insoumise face à l'approche des élections européennes, du fait de leur forte implication dans la cause palestinienne, voire son instrumentalisation. 

The involvement of religious actors in the European elections

In recent weeks, several actors from the religious world have expressed their mobilization for the European elections. The rector of the Great Mosque of Paris (GMP) reminded Muslims last week that it is their duty as citizens to vote, especially since the far right is leading the polls. He rejects speeches claiming that the Muslim faith is incompatible with elections, leading to a climate of rejection of democracies and communal retreat. He emphasizes that religious institutions must fight against such discourses in order to promote justice, participation, and the common good. Saphir News republished his article the day after its publication on the GMP website.

However, there is a predominance of Christian actors' involvement in the European elections, at least in terms of media coverage. This week, Sud-Ouest reports that Christians from various groups such as Action catholique ouvrière, Action catholique indépendante, CCFD (Catholic Committee against Hunger and for Development), and Secours catholique de Saint-Nazaire gathered for a forum to reflect on the meaning they want to give to the European vote. Church actors present at the event called for voting in the European elections to combat extremism and defend democracy, human dignity, coexistence, and the common good. This discourse strongly echoes that of the rector of the GMP.

On the website of the Catholic Church of France, we find testimonies from three young Christians about their vision of Europe and the upcoming elections. Two weeks ago, La Croix reported that bishops from the Commission of the Bishops' Conferences of the European Community (Comece) called on European citizens to vote responsibly, encouraging Christian values. La Croix also published an interview with historian Charles Mercier regarding the voting behavior of young Catholics based on a study he conducted with political scientist Philippe Portier.

In a different tone, individuals from the Jewish community denounce the instrumentalization of the defense of Jews, particularly by the far-right party Rassemblement National (RN), in order to attract votes from French Jews, La Croix reports. Others explain their choice to turn to voting for the RN. Meanwhile, the Crif (Representative Council of French Jewish Institutions) denounces the call for chaos from La France Insoumise (LFI) ahead of the European elections, due to their strong involvement in the Palestinian cause, or even its instrumentalization.

 
 

Des défenseurs de la laïcité dénoncent la tenue d’une soirée caritative présumée catholique à l’Opéra de Limoges

Le mercredi 29 mai, une soirée caritative intitulée “Limousins solidaires” s’est tenue à l’Opéra de Limoges au profit d'associations régionales. Elle serait inspirée, voire organisée par la société Obole qui organise des levées de fonds depuis 2017 durant la “Nuit du bien commun”. Cette dernière rassemblerait des réseaux catholiques traditionnalistes et conservateurs. Néanmoins, selon des défenseurs de la laïcité, les dons serviront à des milieux catholiques traditionalistes, également qualifiés de réactionnaires et obscurantistes, selon d’autres témoignages recueillis par Le Populaire Centre. Le diocèse s’est exprimé à ce sujet et a affirmé que trois associations n’ont aucun lien avec l’Église. 

Cette soirée caritative marque les tensions autour de la gestion du religieux par des acteurs politiques vis-à-vis du respect du principe de laïcité. Thierry Miguel, élu d’opposition à Limoges et membre du Comité Laïcité République du Limousin a demandé l’annulation de la soirée. Il estime qu’une soirée caritative catholique, qui vise à reverser les dons pour des causes religieuses, n’a pas à se dérouler dans un lieu public. Le maire Émile Roger Lombertie, a déclaré qu’il n’a pas pu interdire la location de l’Opéra pour des questions juridico-politiques. La mairie de Marseille et la Fondation de France, quant à elles, ont interdit l’une de ces soirées qui devait se dérouler dans l’Opéra de la ville. Elle se déroulera finalement dans un lieu privé. 

Secularism advocates denounce a purportedly Catholic charity event at the Limoges Opera House

On Wednesday, May 29th, a charity event entitled "Limousins solidaires" took place at the Limoges Opera House, benefiting regional associations. It is believed to be inspired, if not organized, by the company Obole, which has been organizing fundraisers since 2017 during the "Night of the Common Good." The latter would bring together traditionalist and conservative Catholic networks. However, according to defenders of secularism, the donations will serve traditionalist Catholic circles, also described as reactionary and obscurantist, according to other testimonies collected by Le Populaire Centre. The diocese has spoken out on the matter and stated that three associations have no connection with the Church.

This charity event highlights tensions around the management of religion by political actors regarding the respect for the principle of secularism. Thierry Miguel, an opposition member in Limoges and member of the Secular Republic Committee of Limousin, has called for the cancellation of the event. He believes that a Catholic charity event, which aims to donate funds for religious causes, should not take place in a public venue. Mayor Émile Roger Lombertie stated that he could not prohibit the rental of the Opera House for legal-political reasons. The city of Marseille and the Fondation de France, on the other hand, have prohibited one of these events that was supposed to take place at the city's Opera House. It will ultimately take place in a private venue.

 
 

Source médiatique

 
 

Les mosquées de Lyon et de Pessac sont de nouveau visées par des tags islamophobes

Cette semaine, les mosquées de Lyon et de Pessac ont de nouveau été prises pour cible par des tags jugés islamophobes. Saphir News rapporte que c’est la troisième fois cette année pour la mosquée de Lyon, et une plainte a été déposée pour la septième fois pour la mosquée de Pessac depuis 2015.

Le député (LFI) du Rhône, Idir Boumertit, estime qu’aucune mesure prise par le Gouvernement n’est à la hauteur des actes anti-musulmans. La Grande mosquée de Lyon ainsi que le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) ont également réagi suite à cette nouvelle atteinte. Gérald Darmanin a quant à lui condamné les tags anti-musulmans de la mosquée de Lyon. D’après BFMTV, la préfète de Lyon condamne également ces actes. Elle a déclaré être en contact avec les responsables du lieu de culte. Elle avait déjà soutenu la sécurisation de la mosquée en 2022. 

Enfin, les inscriptions « Soyez racistes, votez blanc » et « Imams étrangers hors de France », sur la mosquée de Pessac, ont été signées par le groupe d’extrême droite Action Identitaire. Il n’y a pas eu de réaction de la part du Gouvernement à ce jour. 

Mosques in Lyon and Pessac are once again targeted by Islamophobic graffiti

This week, the mosques of Lyon and Pessac were targeted once again by tags deemed Islamophobic. Saphir News reports that this marks the third time this year for the Lyon mosque, and a complaint has been filed for the seventh time for the Pessac mosque since 2015.

Idir Boumertit, the deputy (LFI) of Rhône, believes that no measures taken by the Government are adequate in response to anti-Muslim acts. The Great Mosque of Lyon as well as the French Council of the Muslim Faith (CFCM) also reacted to this latest attack. Gérald Darmanin condemned the anti-Muslim tags on the Lyon mosque. According to BFMTV, the prefect of Lyon also condemns these acts. She stated that she is in contact with the leaders of the place of worship. She had already supported the securing of the mosque in 2022.

Finally, the inscriptions "Be racist, vote blank" and "Foreign imams out of France" on the Pessac mosque were signed by the far-right group Action Identitaire. There has been no reaction from the Government to date.

 
 

Des imams expulsés de France pour des propos incitant à la haine

Au cours des derniers mois, plusieurs imams ont été expulsés du territoire français pour diverses raisons. Si les imams détachés ont dû rejoindre leur pays ou avoir un statut particulier pour continuer d’exercer en France, nombre d’entre eux ont été expulsés du territoire français par la justice pour incitation à la haine. C’est le cas de l’imam Mahjoub Mahjoubi, selon Le Point, ou encore de l’imam Hassan Iquioussen, rapporte La Croix. Gérald Darmanin avait jugé l’affaire comme étant un symbole de la lutte contre le séparatisme. 

Cette semaine, l’imam Mohamed Tataïat de la Grande mosquée de Toulouse a été expulsé de France vers l’Algérie suite à des propos jugés antisémites tenus lors d’un prêche. Le Journal Toulousain revient en détail sur cette affaire. Au même moment, l’imam de la mosquée de Pessac, Abdourahmane Ridouane, est lui aussi menacé d’expulsion suite à des positions pro-palestiniennes, des critiques de la politique internationale de la France, des propos faisant l’apologie du terrorisme et pour la diffusion de l’idéologie salafiste. France Info revient en détail sur l’affaire qui a débuté en 2022 et qui s’est clôturée ce vendredi 31 mai. L’UJFP (Union Juive Française pour la Paix) a publié un communiqué où elle dénonce l’expulsion de l’imam de Pessac par le ministre de l’Intérieur. Selon elle, il s’agirait d’une nouvelle attaque contre la solidarité envers le peuple palestinien. Ces expulsions interviennent au moment où la France a affirmé vouloir lutter contre le séparatisme, l’islamisme et l’idéologie salafiste. 

Imams evicted from France for hate speech

Over the past few months, several imams have been expelled from French territory for various reasons. While detached imams have had to return to their countries or obtain a special status to continue to practice in France, many of them have been deported from French territory by the judiciary for inciting hatred. This is the case of Imam Mahjoub Mahjoubi, according to Le Point, and Imam Hassan Iquioussen, as reported by La Croix. Gérald Darmanin had considered the case as a symbol of the fight against separatism.

This week, Imam Mohamed Tataïat from the Great Mosque of Toulouse was deported from France to Algeria following remarks deemed antisemitic made during a sermon. Le Journal Toulousain provides a detailed account of this case. At the same time, the imam of the Pessac mosque, Abdourahmane Ridouane, is also threatened with deportation due to pro-Palestinian positions, criticism of France's international policy, remarks advocating terrorism, and the dissemination of Salafist ideology. France Info provides a detailed overview of the case that began in 2022 and concluded on Friday, May 31st. The UJFP (Jewish Union for Peace) issued a statement denouncing the expulsion of the imam from Pessac by the Minister of the Interior. According to them, it would be a new attack against solidarity with the Palestinian people. These deportations come at a time when France has declared its intention to combat separatism, Islamism, and Salafist ideology.

 
 

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