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Deux semaines après l’annonce par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, de sa volonté de porter dès la rentrée de septembre un projet de loi sur l’immigration, la Première ministre Elisabeth Borne a finalement demandé au ministre de mettre d’abord en place un grand débat sur le sujet. L’objectif est de réfléchir dès la fin août avec les partenaires sociaux, les associations et les représentants de la société civile, pour porter ensuite le débat au Parlement en octobre et aboutir ainsi à un projet de loi. Avec ce projet, le ministre de l’Intérieur souhaitait lever les réserves législatives empêchant l’expulsion des étrangers délinquants hors du territoire national. D’après les commentateurs, cette décision de mener un grand débat est notamment lié à la position délicate du gouvernement au Parlement, dans lequel il n’a pas la majorité absolue, l’obligeant à mener de plus vastes consultations. Le ministre de l’Intérieur a essuyé un revers quant à sa volonté d’expulser du territoire national l’imam Hassan Iquioussen connu pour ses propos antisémites et misogynes. En effet, bien que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) ait rejeté, jeudi 4 août, une demande de suspension de cette mesure d'expulsion, le tribunal administratif de Paris a quant à lui suspendu la décision, jugeant qu’elle porterait une atteinte disproportionnée à la vie privée et familiale de l’imam. Gérald Darmanin a fait appel de la décision devant le Conseil d’État. Two weeks after the announcement by the Minister of the Interior, Gérald Darmanin, of his intention to introduce a bill on immigration in September, the Prime Minister, Elisabeth Borne, has finally asked the minister to first set up a major debate on the subject. The objective is to reflect from the end of August with the social partners, associations and representatives of civil society, to then bring the debate to Parliament in October and thus lead to a bill. With this bill, the Minister of the Interior wanted to lift the legislative reservations preventing the expulsion of foreigners who commit crimes from the national territory. According to commentators, the decision to hold a major debate is linked in part to the government's delicate position in parliament, where it does not have an absolute majority, forcing it to hold broader consultations. The Minister of the Interior has suffered a setback in his desire to expel Imam Hassan Iquioussen, who is known for his anti-Semitic and misogynistic comments, from the country. Indeed, although the European Court of Human Rights (ECHR) rejected, on Thursday August 4, a request for suspension of this expulsion measure, the administrative court of Paris has suspended the decision, judging that it would disproportionately affect the private and family life of the imam. Gérald Darmanin has appealed the decision to the Council of State.
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L'info phare - source médiatique
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Justice : le tribunal administratif suspend l'expulsion de l'imam Hassan Iquioussen, Gérald Darmanin fait appel devant le Conseil d'État
Le tribunal administratif de Paris a finalement suspendu le vendredi 5 août l’expulsion de l’imam Hassan Iquioussen. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait annoncé la semaine dernière l’expulsion de cet imam proche des Frères musulmans et connu pour ses propos antisémites et misogynes. Pour le tribunal administratif de Paris, cette mesure porterait une atteinte disproportionnée à la vie privée et familiale de l’imam. La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a pour sa part rejeté, jeudi 4 août, une demande de suspension de cette mesure d'expulsion. Le ministre de l’Intérieur va faire appel de la décision.
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Justice: the administrative court suspends the expulsion of Imam Hassan Iquioussen, Gérald Darmanin appeals to the Council of State
The administrative court of Paris has finally suspended on Friday, August 5 the expulsion of Imam Hassan Iquioussen. The Minister of the Interior, Gérald Darmanin, had announced last week the expulsion of this imam close to the Muslim Brotherhood and known for his anti-Semitic and misogynistic remarks. For the Paris administrative court, this measure would disproportionately affect the imam's private and family life. The European Court of Human Rights (ECHR) rejected on Thursday, August 4, a request for suspension of this expulsion measure. The Minister of the Interior will appeal the decision.
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Report de la loi immigration : le gouvernement préfère « consulter »
Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, est obligé de ralentir le rythme sur son futur projet de loi sur l’immigration. Annoncé il y a 15 jours, le ministre souhaitait une loi levant toutes les réserves législatives empêchant l’expulsion du territoire des étrangers délinquants. Finalement, selon le ministre, le projet de loi fera l’objet d’un « grand débat » au Parlement en octobre qui sera précédé d’une « concertation Place Beauvau avec tous les partis, les partenaires sociaux, les associations et les représentants de la société civile », et ce, dès la fin août. Cette décision du ministre a été prise à la demande de la Première ministre Elisabeth Borne.
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Immigration law postponed: government prefers to "consult"
The Minister of the Interior, Gérald Darmanin, is forced to slow down the pace on his future bill on immigration. Announced 15 days ago, the minister wanted a law lifting all legislative reservations preventing the expulsion of foreigners from the territory of delinquents. Finally, according to the Minister, the bill will be the subject of a "great debate" in Parliament in October, which will be preceded by a "consultation at Place Beauvau with all parties, social partners, associations and representatives of civil society", starting at the end of August. This decision of the Minister was taken at the request of the Prime Minister Elisabeth Borne.
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Sur TikTok, ces influenceuses chrétiennes qui gardent la foi
Sur l’application TikTok, les vidéos mettant en avant de jeunes utilisateurs de confession chrétienne connaissent un succès grandissant. Le hashtag dédié permettant de retrouver ces vidéos, intitulé « #tiktok-chretien », engrange déjà 1,2 milliard de vues, témoignant de la tendance. Les auteurs de ces vidéos sont variés : adolescents, étudiants, parents, et même plus récemment prêtres. Ces vidéos suscitent de nombreux débats sur la foi, mais aussi sur le bien-fondé de retrouver des prêtres sur cette plateforme.
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On TikTok, these Christian influencers who keep the faith
On the TikTok application, videos featuring young users of Christian faith are becoming increasingly popular. The hashtag dedicated to finding these videos, entitled "#tiktok-chretien", is already garnering 1.2 billion views, testifying to the trend. The authors of these videos are varied: teenagers, students, parents, and even more recently priests. These videos are generating a lot of debate about faith, but also about the appropriateness of having priests on this platform.
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Port du voile : pourquoi le Comité des droits de l’homme de l’ONU critique la France
Une décision du Comité des droits de l’homme de l’ONU, adoptée en mars, et qui a été transmise mercredi 3 août à l’avocate de la plaignante, accuse la France de n’avoir pas respecté le Pacte international relatif aux droits civils et politiques dans une affaire liée au port du voile. Les faits remontent à 2010 où une femme voilée se serait vu refuser l’accès à un lycée de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) en raison de son voile islamique. Elle y suivait une formation professionnelle. Le tribunal administratif de Melun (Seine-et-Marne) avait déjà rendu une décision sur le sujet. Il y reconnaissait que la loi interdisant le port de signes d’appartenance religieuse au sein d’un établissement public d’enseignement ne s’appliquait pas à ce cas, mais que le bon fonctionnement de l’établissement était de nature à justifier la restriction la concernant. La décision du comité de l’ONU, bien que symboliquement, voir diplomatiquement importante, n’a pour autant aucune conséquence concrète.
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Wearing the veil: why the UN Human Rights Committee criticizes France
A decision of the UN Human Rights Committee, adopted in March, and which was sent on Wednesday 3 August to the lawyer of the complainant, accuses France of not having respected the International Covenant on Civil and Political Rights in a case related to the wearing of the veil. The facts date back to 2010 when a veiled woman was refused access to a high school in Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) because of her Islamic veil. She was following a vocational training. The administrative court of Melun (Seine-et-Marne) had already made a decision on the subject. It recognized that the law prohibiting the wearing of religious symbols in a public educational institution did not apply to this case, but that the proper functioning of the institution was such as to justify the restriction concerning her. The decision of the UN committee, although symbolically, even diplomatically important, has no concrete consequences.
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Yann Boissière, un rabbin à l’écoute des voix de la paix
Yann Boissière, rabbin du courant juif libéral JEM (Judaïsme en mouvement), a fondé l’association « Les voix de la paix » en 2016 en réponse aux attentats de Paris. Les actions qui y sont menées cherchent à dépasser les clivages en prenant une perspective « interconvictionnelle ». Il insiste sur le fait que la laïcité n’est « pas une opinion, mais une norme ». L’association anime des débats d’idées dans les milieux associatifs, éducatifs et confessionnels, mais aussi dans celui de l’entreprise et promeut plus largement le dialogue interreligieux.
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Yann Boissière, a rabbi listening to the voices of peace
Yann Boissière, rabbi of the liberal Jewish current JEM (Judaism in Movement), founded the association "Voices of Peace" in 2016 in response to the Paris attacks. The actions carried out there seek to overcome divisions by taking an "interconvictional" perspective. It insists that secularism is "not an opinion, but a norm". The association animates debates of ideas in the associative, educational and denominational circles, but also in the business world and promotes more widely the interreligious dialogue.
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Tarik Yildiz : « Pour de nombreux jeunes, le droit à “ne pas être froissé” a pris le pas sur les valeurs républicaines »
Le sociologue Tarik Yildiz analyse les résultats du sondage de l’institut CSA démontrant une différence intergénérationnelle importante sur les sujets liés au religieux et aux valeurs républicaines. Le sondage révèle que 91% des répondants approuvent l'expulsion de « prédicateurs de nationalité étrangère tenant des discours contraires aux valeurs républicaines », mais ils ne sont que 72% chez les 18-24 ans. Selon lui, cette différence relève de l'influence croissante d'un relativisme anglo-saxon, du « chacun fait ce qu'il veut », chez les jeunes générations. Une influence qui s’additionne à la radicalité de certains jeunes musulmans.
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Tarik Yildiz: "For many young people, the right to "not be offended" has taken precedence over Republican values".
Sociologist Tarik Yildiz analyzes the results of the CSA institute poll showing a significant intergenerational difference on topics related to religion and Republican values. The poll reveals that 91% of respondents approve of the expulsion of "preachers of foreign nationality holding speeches contrary to republican values", but they are only 72% among 18-24 year olds. According to him, this difference is due to the growing influence of an Anglo-Saxon relativism, of "each one does what he wants", among the younger generations. An influence that is added to the radicalism of some young Muslims.
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Comment la loi « séparatisme » a changé la vie des associations religieuses
Henri Bouillon, chercheur en droit public, revient sur la portée de la loi dite « séparatisme » sur la vie des associations religieuses en France. Le 22 juillet dernier, le Conseil constitutionnel a jugé que la loi « séparatisme » n’est pas contraire à la liberté des associations religieuses. Selon le chercheur, cette loi démontre que la liberté religieuse individuelle ne cesse d’être confortée en tout domaine, mais que son exercice collectif est de plus en plus encadré. Après avoir énuméré les nouvelles contraintes que cette loi fait peser sur les associations religieuses, Henri Bouillon conclut que, paradoxalement, le renforcement des contraintes « n’encourage pas la constitution d’associations religieuses », mais pousse plutôt à la constitution de groupements en marge de la loi « pour échapper à ces contraintes multiples ». Ces dernières représentent un danger plus grand pour la République.
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How the "separatism" law changed the life of religious associations
Henri Bouillon, a researcher in public law, reviews the impact of the so-called "separatism" law on the life of religious associations in France. On July 22, the Constitutional Council ruled that the "separatism" law is not contrary to the freedom of religious associations. According to the researcher, this law demonstrates that individual religious freedom is constantly being reinforced in all areas, but that its collective exercise is increasingly framed. After listing the new constraints that this law places on religious associations, Henri Bouillon concludes that, paradoxically, the strengthening of constraints "does not encourage the formation of religious associations", but rather pushes the formation of groups on the fringe of the law "to escape these multiple constraints". The latter represent a greater danger to the Republic.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Centrafrique. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables. This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Central African Republic. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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