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Les statistiques des crimes et délits à caractère raciste, xénophobe et antireligieux signalés aux forces de l'ordre en France viennent d’être publiées par le ministère de l’Intérieur. Ils démontrent une hausse de ces faits de 13% par rapport à 2019, année qui a été choisie comme année de référence compte tenu de la crise sanitaire de 2020. Le ministère a précisé que ces chiffres ne concernent que les faits signalés, soit une faible partie, compte tenu du nombre encore trop réduit de signalements. Le CNAL, Comité national d'action laïque, vient de dévoiler les résultats d’une enquête sur les enseignements délivrés dans les établissements d’enseignement privés hors contrat. Prenant sa source dans les rapports des inspecteurs académiques de chaque département, l’enquête révèle des dérives dans le contenu des enseignements dispensés. En effet, les rapports ont fait remonter plusieurs cas d’enseignements comportant des contenus à caractères racistes et négationnistes. Le CNAL appelle le gouvernement à prendre des mesures pour mieux encadrer la création de ces établissements et le cas échéant à faciliter leur dissolution. Statistics on racist, xenophobic and anti-religious crimes reported to the police in France have just been published by the Ministry of the Interior. They show a 13% increase in these acts compared to 2019, the year that was chosen as the reference year in view of the health crisis in 2020. The ministry specified that these figures only concern the facts reported, i.e. a small part, given the still too small number of reports. The CNAL, Comité national d'action laïque, has just unveiled the results of a survey on the teaching provided in private educational establishments without a contract. Based on the reports of the academic inspectors of each department, the survey reveals abuses in the content of the teaching provided. Indeed, the reports revealed several cases of teaching containing racist and negationist content. The CNAL calls on the government to take measures to better control the creation of these establishments and, if necessary, to facilitate their dissolution.
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L'info phare - source médiatique
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France : hausse des actes racistes, xénophobes et antireligieux en 2021
Selon les chiffres publiés par le ministère de l'Intérieur, les crimes et délits à caractère raciste, xénophobe et antireligieux signalés aux forces de l'ordre en France ont augmenté de 13 % en 2021 par rapport à 2019. L’année 2019 a été choisie comme année de référence puisque les données de l’année 2020 ont pu être faussées par la crise sanitaire et surtout les périodes de confinement. Le ministère de l’Intérieur ne délivre pas d’informations permettant de distinguer les faits relevant d'actes antichrétiens, antimusulmans ou antisémites. Il note néanmoins que quatre fois sur cinq, il s'agit d'injures, de provocations ou de diffamations publiques. Les victimes des crimes et délits racistes (5.720) sont essentiellement des hommes âgés de 25 à 54 ans, avec une surreprésentation d'étrangers originaires d'Afrique. Le ministère souligne qu’il ne s’agit que d’une faible partie de ces faits, les victimes signalant peu ces atteintes.
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France: Increase in racist, xenophobic and anti-religious acts in 2021
According to figures published by the Ministry of the Interior, racist, xenophobic and anti-religious crimes reported to the police in France increased by 13% in 2021 compared to 2019. The year 2019 was chosen as the reference year, as the data for 2020 may have been distorted by the health crisis and, above all, by periods of confinement. The Ministry of the Interior does not provide information that would allow a distinction to be made between anti-Christian, anti-Muslim or antisemitic acts. However, it notes that four times out of five, these are insults, provocations or public defamations. The victims of racist crimes (5,720) are mainly men aged 25-54, with an over-representation of foreigners from Africa. The Ministry emphasises that this is only a small proportion of these incidents, as victims rarely report these attacks.
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Peut-on imposer une « laïcité totale », sans aucun signe religieux dans l’espace public ?
Le Parisien propose ici de décrypter une proposition émise par un de ces lecteurs, à savoir : « d’imposer une « laïcité » totale, sans aucun signe religieux dans l’espace public ». Valentine Zuber, historienne et professeure à l’École pratique des hautes études, rappelle qu’actuellement un principe supérieur supplante celui de laïcité : le respect absolu de la liberté de conscience et d’expression, tant que celles-ci n’engendrent pas un risque de trouble à l’ordre public. Aujourd’hui, il serait donc bien difficile d’imposer cette laïcité totale, puisque ce serait contraire à la liberté de religion et donc à notre Constitution.
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Can we impose a "total secularism", without any religious signs in the public space?
Le Parisien proposes here to decipher a proposal made by one of its readers, namely: "to impose a total 'secularism', without any religious sign in the public space". Valentine Zuber, historian and professor at the École pratique des hautes études, reminds us that a higher principle currently supersedes that of secularism: absolute respect for freedom of conscience and expression, as long as these do not create a risk of disturbance to public order. Today, it would therefore be very difficult to impose this total secularism, since it would be contrary to freedom of religion and therefore to our Constitution.
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Enquête du CNAL – halte aux dérives dans les établissements privés hors-contrat
Le CNAL, Comité national d'action laïque, vient de dévoiler les résultats d’une enquête sur les enseignements délivrés dans les établissements d’enseignement privés hors contrat. Les travaux s’appuient sur les derniers rapports de visite de l’inspection académique des établissements privés hors contrat implantés sur leur territoire. Ainsi, 164 rapports ont été recueillis au 1er décembre 2021, sur environ 1800 établissements recensés. La CNAL souligne des défaillances tant dans la qualité de l’enseignement que dans le respect des valeurs de la République. En effet, certains rapports font état d’établissements dans lesquels certains cours comportent des contenus racistes ou encore tiennent des propos négationnistes. Le CNAL présente cinq préconisations afin de mieux encadrer la création de ces établissements ou encore de rendre plus efficiente la procédure de fermeture de ces établissements.
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CNAL survey - stop the abuses in public schools without a contract
The CNAL, Comité national d'action laïque, has just unveiled the results of a survey on the teaching provided in private educational establishments without a contract. The work is based on the latest inspection reports from the academic inspectorate of private non-contractual schools located on their territory. Thus, 164 reports were collected on 1 December 2021, out of approximately 1,800 establishments listed. The CNAL highlights shortcomings both in the quality of teaching and in the respect of the values of the Republic. Indeed, some reports mention establishments in which certain courses contain racist content or even make negationist statements. The CNAL presents five recommendations to better control the creation of these establishments or to make the procedure for closing them more efficient.
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Les étudiants d’origine maghrébine discriminés à l’entrée de certains masters
Des chercheurs du CNRS ont mené une étude sur la discrimination au sein de l’université. Ils ont envoyé par e-mail à 600 masters d’universités publiques trois demandes d’informations similaires de la part d’étudiants fictifs. Le premier candidat porte un nom d’origine nord-africaine, le deuxième a un nom français et précise qu’il est en fauteuil roulant, le troisième porte un nom d’origine française et ne mentionne pas de handicap. Le candidat d’origine française non handicapé reçoit une réponse de la part de 70 % des responsables de masters, tandis que le candidat au nom à consonance maghrébine reçoit une réponse dans seulement 61 % des cas. Cette discrimination n’est constatée qu’à l’entrée des masters les plus sélectifs (droit, économie, gestion…). Les chercheurs ont par la suite mené une enquête auprès des responsables des masters dont certains ont admis qu’à défaut d’informations suffisantes sur le niveau des étudiants, ils sont plus enclins à rejeter les demandes des candidats d’origine nord-africaine. En effet, ils estiment que ces derniers ont en moyenne de moins bons résultats.
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Students of North African origin discriminated against at the entrance to certain masters programmes
Researchers from the CNRS conducted a study on discrimination in universities. They sent three similar requests for information from fictitious students by e-mail to 600 masters students at public universities. The first applicant had a North African name, the second had a French name and stated that he or she was in a wheelchair, and the third had a French name and did not mention a disability. The applicant of French origin without a disability receives a response from 70% of the Masters supervisors, while the applicant with a North African-sounding name receives a response in only 61% of cases. This discrimination is only observed at the entrance to the most selective masters (law, economics, management, etc.). The researchers then carried out a survey of the heads of the masters programmes, some of whom admitted that, in the absence of sufficient information on the level of the students, they are more inclined to reject applications from candidates of North African origin. Indeed, they consider that the latter have on average poorer results.
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Macron, les Dieux, la France et la République
Samuel Pruvot, écrivain et rédacteur en chef de « Famille Chrétienne », revient sur les entretiens qu’il a menés avec le président de la République Emmanuel Macron au sujet de son rapport avec les religions. Emmanuel Macron a répondu deux fois à ces questions : une première fois au début de son mandat en 2017 et une deuxième fois juste après l’annonce de sa candidature à sa succession. Ces entretiens ont été publiés dans le livre Conversations avec le Président. Dans cette interview, Samuel Pruvot décrit un chef de l’État dont le discours à propos des religions a évolué depuis le début de son mandat. Arrivé au pouvoir avec l’ambition d’entretenir des relations apaisées avec les religions, c’est un homme politique aujourd’hui inquiet du communautarisme, auteur d’une loi contre le séparatisme qui a été largement incomprise par les catholiques. Selon Samuel Pruvot, Emmanuel Macron regarde aujourd’hui l’islam d’un point de vue sécuritaire, ce qui affecte ses relations avec les autres religions de France qu’il a pourtant souvent cherché à soigner. Pour le journaliste, le président serait maintenant dans le déni concernant la qualité de ses relations avec les catholiques de France.
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Macron, the Gods, France and the Republic
Samuel Pruvot, writer and editor-in-chief of "Famille Chrétienne", looks back at the interviews he conducted with the President of the Republic Emmanuel Macron about his relationship with religions. Emmanuel Macron answered these questions twice: once at the beginning of his mandate in 2017 and a second time just after the announcement of his candidacy to succeed him. These interviews were published in the book Conversations with the President. In this interview, Samuel Pruvot describes a head of state whose discourse on religions has evolved since the beginning of his mandate. Having come to power with the ambition of maintaining peaceful relations with religions, he is now a politician worried about communitarianism, author of a law against separatism that was widely misunderstood by Catholics. According to Samuel Pruvot, Emmanuel Macron now looks at Islam from a security point of view, which affects his relations with the other religions of France that he has often tried to heal. For the journalist, the president is now in denial about the quality of his relations with French Catholics.
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Amar Dib : « Pensons, enfin, vraiment, l'organisation du culte musulman »
Amar Dib, écrivain, sociologue et ancien conseiller spécial du recteur de la Mosquée de Paris, a écrit une lettre ouverte au président de la République. Il appelle à ce qu’un véritable travail mené sous l’égide du président de la République soit mené afin de réorganiser le culte musulman en France. Il juge regrettable qu’Emmanuel Macron ait confié cette tâche cruciale aux fonctionnaires selon lui « désillusionnés » du bureau des cultes du ministère de l’Intérieur.
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Amar Dib: "Let's really think about the organisation of Muslim worship"
Amar Dib, writer, sociologist and former special advisor to the rector of the Paris Mosque, has written an open letter to the President of the Republic. He calls for real work to be carried out under the aegis of the President of the Republic in order to reorganise the Muslim faith in France. He considers it regrettable that Emmanuel Macron has entrusted this crucial task to the "disillusioned" civil servants of the office of cults of the Ministry of the Interior.
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Tribune : « L’ostentation religieuse est aussi mal venue sur les terrains de sport que dans les salles de classe et d’audience »
Le comité « Droit et débats public », dont sont membres les juristes Noëlle Lenoir, Frédéric Thiriez et Jean-Eric Schoettl, appelle à l’élargissement de l’interdiction du port de signes religieux au sport. Dans cette tribune, le comité revient sur la décision de la Cour de cassation de rejeter le pourvoi d’une élève avocate de confession musulmane qui contestait l’interdiction du conseil de l’ordre du barreau de Lille de porter des signes religieux ostentatoires avec la robe d’avocat. La Cour de cassation jugeait ainsi fondée la restriction de la liberté d’expression des convictions religieuses des avocats et élèves-avocats. Le comité souhaite ainsi que cette décision soit élargie aux sportifs et aux élèves enseignants du public. En effet, pour eux, effacer ces signes religieux ostentatoires des tenues dans le cadre sportif ou pour les élèves enseignants permet de faire prévaloir le principe d’égalité.
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Column: "Religious ostentation is as unwelcome on the sports field as it is in the classroom and courtroom"
The "Law and Public Debate" committee, of which the jurists Noëlle Lenoir, Frédéric Thiriez and Jean-Eric Schoettl are members, calls for the extension of the ban on wearing religious symbols to sport. In this article, the committee discusses the decision of the Court of Cassation to reject the appeal of a Muslim student lawyer who challenged the ban imposed by the Lille Bar Council on wearing conspicuous religious symbols with the lawyer's robe. The Court of Cassation thus ruled that the restriction on the freedom of expression of the religious convictions of lawyers and student lawyers was justified. The Committee hopes that this decision will be extended to sportsmen and women and to student teachers in the public sector. Indeed, for them, removing these ostentatious religious signs from the clothing of sportsmen and women or of student teachers would allow the principle of equality to prevail.
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Attentats de Mohamed Merah : « Il n’existe pas de génération spontanée du terrorisme », selon Mathieu Guidère
Mathieu Guidère, professeur des universités spécialiste des questions de radicalisation, revient sur la décennie de terrorisme qui vient de toucher la France. Selon lui, le climat actuel est plus tendu qu’en 2012, avec une vague de mécontentement interne, des affrontements extérieurs et un débat politique focalisé sur la question de l’immigration musulmane. Il estime ainsi que le risque d’attentat sur le territoire français reste élevé. Pour lui, l’antisémitisme qui se confond avec un antisionisme est un terreau fertile de la radicalisation, qui tend tout de même à s’amoindrir avec la normalisation des rapports entre Israël et les pays arabes du Golfe. Il voit néanmoins de nouvelles sources de ressentiment prendre le dessus, telles que le wokisme et le néo-décolonialisme.
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Mohamed Merah's attacks: "There is no spontaneous generation of terrorism", according to Mathieu Guidère
Mathieu Guidère, a university professor specialising in radicalisation issues, looks back at the decade of terrorism that has just hit France. According to him, the current climate is more tense than in 2012, with a wave of internal discontent, external confrontations and a political debate focused on the issue of Muslim immigration. He therefore believes that the risk of an attack on French territory remains high. For him, anti-Semitism, which is confused with anti-Zionism, is a fertile ground for radicalisation, which tends to diminish with the normalisation of relations between Israel and the Arab countries of the Gulf. Nevertheless, it sees new sources of resentment taking over, such as wokism and neo-decolonialism.
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Centrafrique. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables. This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Central African Republic. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
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