Conseil des sages et de la laïcité / Racisme / Antisémitisme / Druidisme / Actions pour la Paix / Djihad ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­
 
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VEILLE PHAROS - FRANCE
17 mai 2024
 
france-3
 


À la suite de l'éviction d'Alain Policar du Conseil des sages de la laïcité (CSL), le monde universitaire a signé une tribune en soutien au sociologue. Le philosophe et historien Pierre Kahn analyse la légitimité de son éviction. De nombreuses personnalités du monde politique et de la société civile ont également apporté leur soutien à la suite de la suspension de l'humoriste Guillaume Meurice de Radio France pour une blague jugée antisémite.

La semaine dernière, le Gouvernement a mis en place des Assises de lutte contre l'antisémitisme et a demandé l'élaboration d'un rapport sur l’islamisme politique et la mouvance des Frères musulmans. Gérald Darmanin a lui annoncé les conditions d'exercice pour les imams étrangers en France.

Des propos et des actions revendiqués par des groupes et de personnalités d'ultra droite ont été relevés ces dernières semaines. L'association Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes signale son inquiétude face à la montée des actions du groupe d’extrême droite, Patria Albiges. De son côté, la journaliste Nassira El Moaddem a fait face à des propos racistes tenus sur CNews par le député du Rassemblement national Julien Odoul.

Pour finir, une marche interreligieuse pour la paix ainsi qu'un événement sportif organisé par l'Eglise catholique se sont déroulés la semaine dernière afin de promouvoir la paix et la fraternité. 

 
 

Info Phare - Source institutionnelle

 
 

Le Gouvernement demande un rapport sur l’islamisme politique et la mouvance des Frères musulmans

Le ministère de l’Intérieur a annoncé ce dimanche 5 mai avoir demandé un rapport  sur l’islamisme politique et la mouvance des Frères musulmans. Ce sont deux hauts fonctionnaires, le diplomate François Gouyette, en poste dans de nombreux pays arabes, et le préfet Pascal Courtade, qui sont chargés d’enquêter. Cette demande va dans la direction de la lutte contre le séparatisme annoncée par Emmanuel Macron en 2020, ainsi que le discours de Gabriel Attal sur le rétablissement de l’autorité suite à « l'irruption de plusieurs faits divers dans le milieu scolaire, où l'influence de la religion est questionnée ».

Dans le communiqué publié le 6 mai, annonçant la lutte contre le séparatisme islamiste, ce dernier est décrit comme  un projet politico-religieux allant à l’encontre des principes de la République, dont le but est de construire une contre-société. Cela se caractériserait par des « pratiques antirépublicaines comme la déscolarisation de jeunes mineurs ou encore le développement d'activités culturelles et sportives communautaristes ». Le rapport sera également réalisé par des experts, des chercheurs, et devra faire parvenir « des exemples de dérives ayant eu lieu en Europe et au Proche et Moyen-Orient ». Il devra aussi faire état des méthodes et des objectifs déployés par les Frères musulmans, accusés d’être l’un des principaux acteurs du séparatisme.

Dans un entretien au Figaro, l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler s’est réjouie de cette décision du gouvernement de combattre les Frères musulmans, qui menacent la démocratie. Pour elle, cette enquête permettra de faire un état des lieux d’un phénomène déjà connu, mais nécessaire pour convaincre la France. Elle ajoute que le Gouvernement doit cependant lutter aussi contre la diffusion de l’idéologie et pas uniquement contre les risques de passage à l’acte violent.

 
 

Source société civile

 
 

La deuxième édition de la « Marche pour la paix » organisée à Lens dans le Pas-de-Calais

Une marche interreligieuse pour la paix s’est déroulée ce mercredi 8 mars à Lens (Pas-de-Calais) rassemblant 150 personnes de confession juive, chrétienne ou musulmane pour visiter différents lieux de culte. Le but est de promouvoir la paix et la fraternité alors que le contexte international est agité. 

La première édition de la marche pour la paix a eu lieu en 2023. Cette année, des enseignants, des représentants de la communauté protestante mais aussi de la Ligue des Droits de l’Homme se sont joints à la marche. Le père Michel Delannoy, prêtre du diocèse d’Arras et curé à Hénin-Beaumont, s’est exprimé sur cette rencontre interreligieuse sur RCF.

 
 

Source institutionnelle

 
 

Des Assises de lutte contre l’antisémitisme, organisées par la ministre Aurore Bergé, ont commencé cette semaine et se termineront au mois de juin

À la suite de l’augmentation des actes antisémites en France depuis le 7 octobre, la ministre chargée de la lutte contre les discriminations, Aurore Bergé, a organisé ce lundi 6 mai des Assises contre l’antisémitisme. Des acteurs du monde associatif (Licra, SOS Racisme…), et des responsables des cultes ont été conviés : Mgr d’Ornellas, archevêque de Rennes, président du conseil pour l’unité des chrétiens et les relations avec le judaïsme à la Conférence des évêques de France, Élie Korchia, président du Consistoire central, Haïm Korsia, grand rabbin de France, Christian Krieger, président de la Fédération protestante de France, et Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande mosquée de Paris.  Le but des Assises est de faire un travail permettant de mettre en commun un socle de valeurs républicaines pour lutter contre l’antisémitisme. 

France Info montre que l’enquête de l'Ifop (Institut français d'opinion publique), réalisée pour l’antenne française de l’American Jewish Committee (AJC Paris), constate que depuis le 7 octobre, 86 % des Français juifs craignent de devoir faire face à des actes antisémites. Le sondage de cette étude, questionnant 500 Français juifs, révèle que la majorité d’entre eux mettent de côté toute appartenance religieuse (signes religieux, nom de famille…).  Anne-Sophie Sebban-Bécache, directrice de l’AJC de Paris, estime dans Le Parisien que les pouvoirs publics n’ont pas pris les mesures nécessaires pour faire face à un « antisémitisme décomplexé, nourri à la haine d’Israël » qu’elle constate depuis une vingtaine d’années.  

Le Gouvernement a mis en place il y a quelques semaines le déploiement de forces de l’ordre pour assurer la sécurité des lieux de culte et des écoles qui pourraient être visés par des actes antisémites. Ces actes sont considérés comme des délits, rappelle Aurore Bergé à Radio France. Elle précise qu’il est possible d’avoir son opinion sur le conflit et la politique du gouvernement israélien au nom de la liberté d’opinion. En revanche, est antisémite le fait de vouloir la destruction de l’État d’Israël ou de le considérer comme illégitime. Elle rappelle également que l’antisémitisme fait l’objet d’une instrumentalisation politique, notamment par le Rassemblement national. Depuis le 7 octobre, des universités font elles aussi face à une montée de l’antisémitisme (Veille du 04/04/2024). Cette semaine, La Croix a recueilli les témoignages d’étudiants qui sont contraints de dissimuler leur identité juive. Certains pensent quitter leur université. 

Tsedek, collectif juif décolonial, rappelle que depuis les manifestations pro-palestiniennes dans les universités américaines et françaises, des étudiants juifs se sentent en insécurité. Selon le collectif, il s’agit plutôt d'étudiants mal à l’aise. Ils ne font pas réellement face à de l’insécurité, ni à un danger potentiel. Le collectif déplore cependant le fait que certains étudiants juifs qualifient les mouvements pro-palestiniens d’antisémites, sous prétexte qu’ils se sentent en danger. Tsedek rappelle qu’il n’est pas question de « violence dirigée contre les Juifs et les Juives en tant que Juif·ves, mais un rejet croissant des points de vue pro-israéliens ainsi que de la complicité active des pays occidentaux, dans le contexte du génocide à Gaza et compte tenu de la colonisation continue de la Palestine ». Il rappelle également que des organisations juives se tiennent auprès des mouvements pro-palestiniens. Selon Tsedek, le clivage entre les pro-palestiniens et les juifs, amalgamé dans le débat public, ne fait qu’être accentué par le traitement médiatique et n’est pas représentatif de la réalité. 

Dans une tribune, le sociologue Michel Wieviorka analyse l’évolution des phénomènes de haine des Juifs au regard des mobilisations étudiantes pro-palestiniennes en France et aux États-Unis. La deuxième session des Assises de lutte contre l’antisémitisme prendront fin en juin. Elles rassembleront cette fois-ci l’ensemble des partis politiques ayant un groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat. 

 
 

Gérald Darmanin demande le renforcement des lieux de culte chrétiens durant l'Ascension et la Pentecôte

Après le déploiement des forces de l’ordre devant les lieux de culte catholiques et protestants pour la Semaine sainte, puis devant les lieux de culte juifs durant les fêtes de Pessah (Veille du 04/04/2024 et 03/05/2024), Gérald Darmanin renouvelle sa demande pour l'Ascension et la Pentecôte . 

Le ministère de l’Intérieur a demandé au préfet le renforcement de la sécurité devant les lieux de culte chrétiens. Les forces de l’ordre devront assurer l’entrée et la sortie des fidèles. Ce renforcement de la sécurité fait suite au rehaussement du plan Vigipirate dans un contexte de montée de la menace d'
attentat et des tensions suite à la guerre entre Israël et la Palestine.

 
 

Les sanctions prises contre le lanceur d’alert Amar Benmohamed pour avoir dénoncé des cas de maltraitance et des propos racistes au sein de la police ont été annulés par la justice

En juillet 2020, le brigadier-chef Amar Benmohamed dénonçait les propos racistes et les cas de maltraitance envers des détenus par certains de ses collègues policiers. Ces actes, révélés dans Street Press, dont il est témoin depuis 2017, ont été dénoncés au moment des mobilisations contre les violences policières et le racisme dans la police

Après avoir dénoncé les faits en interne, il reçoit un avertissement administratif en 2021. En 2022, l’enquête sur les cas de violence et de racisme est classée sans suite. Il reçoit un blâme en 2023 par le préfet de police « pour atteinte au crédit et au renom de la police nationale, manquement au devoir d’obéissance et au devoir de réserve, manquement au devoir de loyauté et manquement au devoir de rendre compte ». Le tribunal administratif a finalement annulé le blâme mi-avril par manque de preuves. L’avocat du lanceur d’alerte a déclaré qu’une procédure d’instruction pour harcèlement administratif est en cours. 

Les discriminations raciales et les violences policières en France ont été dénoncées en avril dernier par des ONG au Comité pour l’élimination de la discrimination raciale des Nations Unies. Les pratiques discriminatoires ont déjà été reconnues en 2022 par la France et des mobilisations avaient eu lieu en 2016 suite à la mort de plusieurs personnes tuées par la police (Veille du 19/04/2024). 

 
 

Gérald Darmanin annonce les conditions d’exercice de l'activité  d’imams étrangers en France 

Emmanuel Macron avait annoncé dans un discours en 2020 la fin des « imams détachés » afin de lutter contre le séparatisme islamique. La décision a pris effet le 1er avril dernier afin que les pays étrangers n’aient plus d’influence sur l’islam en France (Veille du 10/04/2024). Cette semaine, Gérald Darmanin a fixé les conditions permettant aux imams étrangers d’exercer en France, dans un courrier datant du 29 avril.  

Ce sont 250 imams au total qui sont concernés par ces nouvelles mesures. Ces derniers devront passer un examen en français afin de s’assurer qu’ils parlent correctement la langue. Ils devront également suivre une formation sur la laïcité. 

Les imams étrangers qui souhaitent venir exercer en France devront obtenir une autorisation de travail dans le cadre d’une « intervention socioculturelle » et du statut « animateur/animatrice d’activité sociale et de vie locale » étant donné que la catégorie d’imam n’est pas reconnue en France. Ils devront également avoir un titre de séjour professionnel. Pour l’obtenir, un contrat de travail rattaché à une association cultuelle est nécessaire. Cela permettra, selon Gérald Darmanin, d’être tenu informé d’un potentiel glissement vers « l’islamisme »

 
 

La présidente du Haut conseil à l’Egalité aurait tenu des propos discriminants en contradiction avec les valeurs défendues par l'instance 

La présidente du Haut Conseil à l’Égalité (HCE), Sylvie Pierre-Brossolette, aurait tenu des propos racistes, sexistes ou encore homophobes en interne. Elle aurait également tenu des discours portant atteinte aux personnes LGBTQIA+ et banalisant la culture du viol. C’est ce qu’indique une enquête de Médiapart le 4 mai dernier, qui a recueilli des témoignages de salariés et d’anciens membres ayant démissionné. 

Cette dernière refuse de se justifier et conteste les déclarations allant à son encontre. Elle affirme soutenir une pensée abolitionniste et universaliste. Elle envisage de porter plainte contre ces déclarations. Le HCE a été mis en place par le président François Hollande en 2013 afin de faire face au sexisme et pour soutenir le droit des femmes.

 
 

Source médiatique

 
 

La journaliste Nassira El Moaddem fait face à une vague de harcèlement sur les réseaux sociaux suite à des propos racistes tenus sur CNews par le député du Rassemblement National Julien Odoul 

La journaliste Nassira El Moaddem a réagi le mardi 30 avril sur le réseau social X à la décision de la Fédération Française de Foot (FFF) le 27 février dernier. La FFF a décidé d'interdire le port de collants et de casques sur le terrain au nom du principe de laïcité. En réponse, elle a écrit sur le réseau social X : « Pays de racistes dégénérés. Il n'y a pas d'autres mots. La honte».

Invité sur le plateau de CNews, l’élu du Rassemblement National, Julien Odoul, a réagi à la déclaration de la journaliste, également présente, en tenant des propos racistes. Des élus de gauche ont exprimé leur soutien à Nassira El Moaddem sur X, ainsi que France Inter, la rédaction d’Arrêt sur Image pour qui elle travaille, ou encore la CFDT

Au cours des derniers mois, des enquêtes et des personnes issues de la société civile dénoncent la banalisation des discours d’extrême droite sur le plateau de CNews. Ils rapportent une stigmatisation des musulmans et des étrangers, ainsi que de fausses informations diffusées par la chaîne, qualifiée alors de média d’opinion (Veille du 10/04/2024 et 19/04/2024).

 
 

L'humoriste Guillaume Meurice a été suspendu par Radio France à la suite de plaintes pour « provocation à la violence et à la haine antisémite »

L’humoriste Guillaume Meurice, chroniqueur à Radio France, a été suspendu par cette dernière après des plaintes pour « provocation à la violence et à la haine antisémite » suite a des propos tenus en novembre dernier. En cause, une blague durant une chronique en référence au Premier ministre Israélien, Benyamin Nétanyahou. Cette blague, alors qualifiée d’antisémite, a suscité de nombreuses insultes et menaces envers l’humoriste sur les réseaux sociaux. 

Radio France de son côté ne lui reproche pas sa blague, mais plutôt de ne pas avoir réagi suite aux nombreuses réactions qui ont suivi. Néanmoins, Guillaume Meurice risque une sanction disciplinaire voire la rupture de son contrat. Un cadre de la radio a déclaré son agacement face à la situation et estime que les services publics n’ont pas à ajouter « de l’huile sur le feu » alors que le contexte sociétal est déjà particulièrement agité suite à l'augmentation des actes antisémites et à la guerre au Proche-Orient. De son côté, la rédaction de Radio France soutient l’humoriste et signale une atteinte à la liberté d’expression. Des personnalités politiques de gauche ont également montré leur soutien à l'humoriste.

 
 

Le druidisme : une spiritualité de l’époque contemporaine inspirée d’une tradition ancestrale 

Le journaliste Marc Bonomelli, spécialiste du fait religieux et des nouvelles spiritualités, analyse ce mois-ci pour « Le Monde des religions » l’une des nouvelles spiritualités de notre époque contemporaine : le druidisme, une spiritualité celtique. 

Les « néodruides » et les « soul surfers » désignent les individus qui se réapproprient le druidisme à notre époque contemporaine, pour l'insérer dans divers contextes (santé, politique, numérique, développement personnel, religions…). Marc Bonomelli est allé à la rencontre de personnes qui ont renoué avec cette spiritualité celtique, qui leur permet de s’appuyer sur une « conscience exacerbée de l’environnement »

Le développement de spiritualités, l’emprunt à des religions et à d’anciennes croyances est l’un des marqueurs essentiels qui traversent notre époque. Le « retour du religieux » et/ou de la spiritualité devient un moyen de retrouver du sens pour des individus qui se sentent en décalage et marqués par des incertitudes de la modernité qui n’a pas toujours su répondre aux problèmes de la vie humaine.

 
 

La montée des actions du groupe d’extrême droite Patria Albiges

Le préfet du Tarn a demandé des sanctions judiciaires contre l’auteur d’un tag raciste découvert le 28 avril à Albi. Ce dernier, issu de Patria Albiges, un groupe d’extrême droite, a inscrit « Violeurs étrangers dehors » en plein centre-ville. L’action a été revendiquée par le groupe sur Instagram. Bastien Alberty, membre de l'association Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes, signale son inquiétude face aux multiples actions de ce groupe.

Le même tag a été brandi il y a quelques semaines par un membre du groupe Nemesis à Besançon (Bourgogne-Franche-Comté). Une enquête a été ouverte pour « provocation à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur origine ou d'une prétendue race » (Veille du 19/04/2024).  

Dimanche 5 mai, Patria Albiges devait organiser un rassemblement en hommage à Matisse, tué à Châteauroux par un adolescent. Le rassemblement a été interdit par la préfecture d’Albi par crainte d’affrontements avec des membres qualifiés d’ultra-gauche qui organisent une manifestation au même moment contre les idées d’extrême droite. Ces genres d’affrontements avaient déjà eu lieu en 2023. 

Plusieurs organisations (La LDH du Tarn, MRAP 81, RESF 81, VISA 81, Solidaires Tarn, UD CGT Tarn, FSU 81, PEPS 81, Libre Pensée Tarn) dénoncent dans un communiqué l'instrumentalisation d’un drame à des fins de récupération politique en diffusant des idées racistes et xénophobes. En début d’année, le ministère de l’Intérieur a publié un rapport faisant état de l’augmentation des atteintes à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux en 2023. 

 
 

Profanation de tombes dans un cimetière en Dordogne 

Dans le village de Tourtoirac (Dordogne) 82 tombes du cimetière ont été découvertes lundi 6 mai recouvertes de tags à « connotation islamiste » et de messages haineux envers des personnalités publiques de toutes appartenances politiques. Les mêmes tags ont été relevés à partir de la fin de l'année 2023 sur des cimetières de quatre autres villages de Dordogne. 

Une enquête a été ouverte pour dégradations aggravées et les enquêteurs étudient toutes les pistes : « Du radicalisé islamiste jusqu'au militant d'ultradroite qui voudrait créer l'agitation à un mois des élections européennes, en passant par une personne avec des problèmes psychiatriques ». Le maire du village appelle à ne pas se prêter au jeu d’une personne qui tenterait d’être provocatrice. Il demande de rester pragmatique en attendant les résultats de l’enquête. 

 
 

Source confessionnelle

 
 

Le prêtre Benoît Moulay, accusé de viols et de violences sexuelles

Libération a publié un article sur le témoignage de deux femmes abusées sexuellement par le prêtre Benoît Moulay, de la communauté de l’Emmanuel. Ce dernier aurait été protégé par son supérieur, le prêtre Yves Le Saux, qui n’a pas tenu compte des signalements qui lui sont parvenus. 

Benoît Moulay a été sanctionné par l’Eglise catholique en juillet 2023 et déchu de son état clérical. Yves Le Saux aurait reçu les premiers signalements en 2000, ce qu’il dément à Libération. En 2010, il a été écarté de ses fonctions pendant 1 an. Libération revient sur l’intégralité de l’enquête. 

En septembre 2023, le journal La Croix a reçu le Grand Prix CB News 2023 pour la couverture des affaires d’abus sexuels dans l’Église. L'enquête de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase), présidée par Jean-Marc Sauvé à partir de 2019, a permis de relever l’ensemble des abus sexuels et des viols dans l’Eglise depuis 1950. Les grandes lignes du rapport Sauvé sont à retrouver dans La Croix

 
 

La pièce « Messe pour la paix », qui contient un appel à la prière musulmane et qui devait se tenir dans des églises, a été déprogrammée par le groupe Riposte catholique 

La « Messe pour la paix », une pièce de Karl Jenkins dédiée aux victimes de la guerre au Kosovo et organisée par la Schola Cantorum, devait se tenir dans une église de Nantes et de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Elle a été déprogrammée suite à des pressions de Riposte catholique, un groupe catholique traditionaliste. 

La raison en est que la pièce contient un appel à la prière musulmane de trois minutes. Le mouvement Riposte catholique, qui se définit comme un groupe de ré-information catholique, a déclaré que la pièce causerait une profanation des lieux. La ville de Nantes a alors mis à disposition le Conservatoire régional. 

Le groupe catholique traditionaliste faisait pression depuis quelques années pour que la représentation n’ait pas lieu. En 2021, un concert qui devait se tenir à Nantes dans l’église Notre-Dame-de-Bon-Port a été annulé car jugé satanique par des catholiques intégristes. Ces derniers avaient bloqué l’entrée de l'église pour empêcher aux participants d’y entrer. 

 
 

La Grande mosquée de Paris adhère aux propos de Gabriel Attal sur les tensions intercommunautaires  durant son dîner au CRIF

Alors que la Grande mosquée de Paris (GMP) a fait part de son inquiétude quant à la stigmatisation des musulmans dans les médias et dans certains discours politiques (Veille du 03/05/2024), elle s’est réjouie dans un communiqué des déclarations de Gabriel Attal durant son dîner au CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France). Le Premier ministre a évoqué sa préoccupation sur les tensions intercommunautaires et la nécessité de ne pas laisser le « cynisme politique diviser notre société »

La GMP soutient ce discours en rappelant que c’est l’esprit qui l’anime depuis sa création. Gabriel Attal a également déclaré que « l’islamisme est un péril grave pour notre République et un des visages les plus dangereux, les plus destructeurs de l’antisémitisme ». La GMP rappelle que le recteur Chems-eddine Hafiz était présent aux Assises de lutte contre l'antisémitisme. Ce dernier a fait part de son soutien aux compatriotes juifs, soutien apporté par ses prédécesseurs depuis la Seconde Guerre mondiale. 

Ainsi, la GMP estime que le discours de Gabriel Attal doit s’appliquer à l’ensemble des communautés. D’autant plus qu’une nouvelle fois, des propos viennent stigmatiser les musulmans avec le concept d'antisémitisme musulman. La GMP rappelle qu’elle est engagée dans la promotion de la paix et de la tolérance, et qu’il est du ressort du gouvernement d’en faire autant.

 
 

Plusieurs associations et institutions chrétiennes organisent un événement sportif intitulé « Fête, sport et unité »

Ce mercredi 8 mai, plusieurs institutions et associations chrétiennes (la Conférence des évêques de France, la Fédération Protestante de France, l’Assemblée des évêques Orthodoxe de France, Holy Games, Go+ France, le CNEF 75, le Diocèse de Paris, la Communauté du Chemin Neuf et l’Alliance Biblique Française) ont organisé un événement sportif au stade Pierre-de-Coubertin (Paris) à l’occasion de l’arrivée de la flamme olympique. Cet événement intitulé « Fête, sport et unité » a permis d’organiser des matchs de futsal dans le but de faire entendre son message de foi et montrer ses liens avec les valeurs sportives. 

Cette démarche sportive va dans le sens de la campagne « Holy Games, l’Évangile : c’est sport ! », mais aussi de l’inauguration de la chapelle Notre-Dame-des-sportifs à la Madeleine, des tables rondes axées autour du sport et de la fraternité, et enfin des courses et des marches de paroissiens pour faire redécouvrir les églises parisiennes. Ces événements rappellent également les patronages et le scoutisme.

Pour Janvier Hongla, président de l’association catholique Fide, cela permet de « transcender les différences religieuses, ethniques et sociologiques ». Pascal Gentil, sportif olympique, estime de son côté que les Jeux olympiques (JO) « sont une opportunité extraordinaire pour réunir et faire dialoguer des peuples, cultures, et confessions du monde entier ». Durant les JO, des aumôniers seront également présents au centre multiconfessionnel du village Olympique pour accueillir les athlètes.

 
 

Source académique

 
 

Eviction d’Alain Policar du Conseil des sages de la laïcité (CSL) : le monde universitaire s’exprime sur cette décision

La semaine dernière, de nombreuses personnes ont pris position sur l'éviction d’Alain Policar du Conseil des sages de la laïcité (CSL) par la ministre de l’Éducation nationale suite à la demande du collectif Vigilance Collèges Lycées (VCL) dans une tribune du 17 avril. Ce dernier estimait que les propos du chercheur se référaient à des arguments utilisés par « l’entrisme islamiste » (Veille du 03/05/2024). 

Suite à cela, le 30 avril dernier, 130 personnalités de l’enseignement supérieur apportent leur soutien à Alain Policar dans une tribune du Monde. Parmi eux, l’historien Jean Baubérot qui a été le seul à s’abstenir sur le rapport de la commission Stasi en 2003. Elle a été mise en place par Jacques Chirac, président de la République, afin de débattre autour de l’application du principe de laïcité. Celle-ci débouche sur le vote de la loi de 2004 interdisant le port de signes religieux ostentatoires à l’école. Le 15 mars dernier, l’historien est revenu sur cet événement dans un entretien à Orient XXI, où il explique avoir préféré se retirer de la commission pour ne pas être « instrumentalisé par l’islamisme politique »

Sur son compte X, le sociologue Eric Fassin s’est exprimé le 24 avril dernier en déclarant que « le pouvoir fait taire le savoir au nom du devoir de réserve ». Ce jeudi 2 mai, l’ancien ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, estimait que la ligne directive attachée au respect de la laïcité est devenue « plus molle ». Alain Policar raconte pour Philosophie Magazine les échanges qu’il a eu avec des membres du CSL jusqu’à son éviction, ainsi que son opinion sur la loi de 2004 et le port du voile.  

Le vendredi 3 mai, Jacques Robert, professeur émérite de cancérologie, réagit à la tribune signée par 130 universitaires dans l’Observatoire des idéologies identitaires ainsi qu’à l’interview d’Alain Policar dans Philosophie Magazine. Il estime que contrairement à ce qu’a déclaré le sociologue, son éviction du CSL n’est pas une atteinte à sa liberté d’expression universitaire puisque l'écarter du conseil est un acte démocratique et la manifestation d’une autorité que l’on se doit de respecter.

 
 

L’éclairage du terme “Djihad” par l’historien Olivier Hanne 

Dans le magazine Historia, l’historien Olivier Hanne, spécialiste de l’islam, revient sur la notion de Djihad dont on entend souvent parler dans l’actualité et dans l’espace public, mais dont la signification reste encore floue et mal comprise. Dans cet entretien, il revient sur son essai Histoire du Djihad. Des origines de l’islam à Daech paru le 2 mai dernier. De l’origine du mot Djihad, qui apparaît dans le Coran, à la signification et au détournement qu’il a aujourd’hui, il donne des pistes de compréhension grâce à une analyse historique de ce terme. 

Si l’on entend parler de Djihad comme d’une « guerre sainte », l’historien explique qu’il n’a jamais eu cette signification, pas même aujourd'hui. Il signifie un « redoublement d’effort » et un engagement total envers Dieu. Mais une dimension militaire apparaît vers le VIIIe siècle : à ce moment-là, le mot est détourné et servira aux autorités publiques pour mobiliser les foules. Il sera ainsi utilisé pour faire la guerre ou renforcer la cohésion interne. Olivier Hanne compare cela aux croisades utilisées contre les hérétiques d’Europe. 

C’est à partir du détournement du mot Djihad qu’Olivier Hanne fait la distinction avec le terme djihadisme qui évoque alors la reformulation idéologique de ce terme au profit du combat contemporain. Il a également été mélangé à d’autres idéologies telles que le nationalisme, le racisme, le socialisme, le marxisme ou la promotion de la démocratie. Néanmoins, le djihadisme n’est pas utilisé dans le monde musulman. On parlera plutôt de terrorisme pour marquer la distinction.

 
 

Pierre Kahn réagit à l’éviction d’Alain Policar du Conseil des sages de la laïcité

Après la tribune du Monde signée par 130 universitaires la semaine dernière en soutien à Alain Policar à la suite de son éviction du Conseil des sages de la laïcité (CSL), le philosophe et historien Pierre Kahn revient sur les tribunes de Thomas Schmittel dans Marianne et du collectif Vigilance Collèges Lycées dans Le Point, qui se sont positionnées contre la présence d’Alain Policar au CSL. 

Il constate une « érection dogmatique d’une certaine conception de la laïcité » où toute conception différente de la laïcité est considérée comme anti-laïque. Dans un premier temps, il considère que le sociologue remet effectivement en cause la loi de 2004 qui affirme que l’interdiction du port de signes religieux n’est pas incompatible avec le principe de laïcité. 

Dans un deuxième temps, il questionne le fait de savoir si oui ou non, le positionnement d’Alain Policar sur la laïcité est incompatible avec sa présence au CSL. Dans le cas où le CSL se contenterait de faire appliquer ce principe dans les écoles, tout comme le font les fonctionnaires de l’Éducation nationale, alors les analyses et les discussions ayant pour but d’enrichir les débats et les questionnements autour de la laïcité n’ont pas leur place au sein du CSL. Dans ce cas précis, Pierre Kahn remet en cause le concept de « sage » au sein du conseil. 

Enfin, il relève un dogmatisme à propos de la conception du principe de laïcité, et constate une méconnaissance de travaux d’universitaires spécialistes de la laïcité comme Jean Baubérot, Philippe Portier ou encore Valentine Zuber.

 
 

Sébastien Fath signale le peu de visibilité des migrants chrétiens en France

Le chercheur Sébastien Fath appelle à mieux prendre en compte les migrants chrétiens accueillis en France. Il précise que ce ne sont pas les migrants musulmans qui sont majoritaires, contrairement à ce que laisse penser le traitement médiatique. Il rejette les discours qui associent l’immigration à l’islam, contribuant à la stigmatisation de cette communauté. 

Il précise que la part des musulmans immigrés est certes importante (43,5 %), mais pour autant ce sont 56,5 % de personnes immigrées qui ne sont pas affiliées à cette religion. On compte 31,5 % d’immigrés chrétiens, d’après l’enquête « Trajectoires et origines » (dite TEO2). Il signale un traitement médiatique du cas des migrants chrétiens catholiques, protestants ou orthodoxes inférieur à celui des migrants musulmans, y compris par les médias qui portent une « attention particulière aux banlieues et aux questions de diversité » tels que Mediapart ou Bondy Blog.

L'association de la religion musulmane à l’immigration provient, selon lui, d’une augmentation de cette religion depuis le XXIe siècle. Elle est actuellement la seconde religion en France, mais elle reste minoritaire avec moins de 10 % de la population affiliée à cette religion. Pour le chercheur, la stigmatisation des musulmans est également issue d’une intolérance vis-à-vis d’une religion différente du christianisme. Et pour finir, il y a selon lui un « clientélisme électoral », associant l’islam aux quartiers populaires, ce qui renforce le stéréotype associant la religion musulmane à l’immigration.

 
 

Pour aller plus loin 

 
 

Podcast - France Culture - La montée de l'antisémitisme dans les facultés françaises - Témoignages d’étudiants et d’enseignants victimes d’antisémitisme - 29/04/2024

Article - l’Humanité - Le vrai bilan du RN au Parlement européen #4. Parlement européen : contre les minorités, le RN revient aux fondamentaux - 29/04/2024

 
 

Article - Médiapart - Dans l’électorat du RN, « le racisme s’articule à des expériences de classes » - 01/05/2024

Article - Ouest France - TÉMOIGNAGES. « J’y croyais » : elles racontent leur entrée dans un groupe accusé de dérives sectaires - 30/04/2024

 
 

Article - Le Journal du Dimanche - Jacques Vendroux au JDD : « La première sélection nationale de football des prêtres est née » - 30/04/2024

Article - Saphir News - Bourg-en-Bresse : des affiches islamophobes provoquent l'indignation des musulmans et du maire - 03/05/2024

 
 

Article - Ouest France - Dans l’Orne, Christian Delahaye explore l’origine du christianisme dans son 12e livre - 03/05/2024

Article - Ça M'intéresse - Quelle est la différence entre Pâques Orthodoxe et Pâques Catholique ? - 04/05/2024

 
 

Tribune - Le Point -  Des religieux à l’école publique, est-ce bien sérieux ? - 02/04/2024

Tribune - Le Figaro - « L’an prochain, toutes les Églises chrétiennes célébreront Pâques à Notre-Dame de Paris » - 03/04/2024

 
 

Article - Le Monde - « Histoire politique de l’antisémitisme en France de 1967 à nos jours » : analyse d’une rhétorique inflammable - 03/05/2024

Podcast - France Inter - « La France tu l’aimes, mais tu la quittes » : questions sur ces Français musulmans qui partent à l’étranger - 03/05/2024


 
 

Podcast - RCF - LES 4 ET 5 MAI, LES ORTHODOXES CÉLÈBRENT PÂQUES, LA TRÈS GRANDE FÊTE DE LA RÉSURRECTION DU CHRIST - 03/05/2024


 
 
 
 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Centrafrique. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Central African Republic. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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