Sécurité et laïcité à l'école - Menace et apologie du terroriste - Désinformation et déontologie dans le journalisme - Racisme - Fin du Ramadan ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­
 
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VEILLE PHAROS - FRANCE
19 avril 2024
 
france-3
 


Cette semaine, l'actualité a été marquée par la violence dans les écoles entraînant une résurgence des débats autour de la laïcité et de "l'islamisation" de la société. Ce climat d’insécurité est accentué par des arrestations pour apologie du terrorisme et des menaces d'attentats par l’Etat islamique durant la Ligue des champions. 

La vidéo d’une conférence de Jean-Luc Mélenchon interrompue par des militants de l’UEJF (Union des étudiants juifs de France) a été publiée sur le réseau social X. Des internautes accusent alors La France Insoumise (LFI) d’antisémitisme. Interrogé par Checknews, le président de l’UEJF revient sur l’événement et dément la version relatée sur X.

Pour donner suite à l’enquête de Médiapart analysée la semaine précédente sur la désinformation et la stigmatisation des étrangers et des musulmans à CNEWS, une tribune publiée sur ACRIMED (Action critique média), fait état des problèmes de déontologie dans le journalisme.

Enfin, plusieurs cas de discrimination raciale ont été dénoncés cette semaine. Des ONG ont saisi le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale des Nations Unies pour faire état des discriminations durant les contrôles de police. Des actes de racisme ont de nouveau été relevés dans le monde du football. Et pour finir, des associations ainsi que le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté vont déposer plainte pour “incitation à la haine raciale” contre des élus du Rassemblement National (RN).


This week, the news has been dominated by violence in schools, sparking a resurgence of debates around secularism and the "Islamization" of society. This atmosphere of insecurity is further heightened by arrests for terrorism propaganda and threats of attacks by the Islamic State during the Champions League.

The video of a conference by Jean-Luc Mélenchon being interrupted by activists from the UEJF (Union of Jewish Students of France) was shared on the social network X. As a result, some internet users accused La France Insoumise (LFI - France Unbowed) of anti-Semitism. Interviewed by Cheknews, the president of the UEJF revisited the event and refuted the version presented on X.

Following up on the Médiapart survey analyzed the previous week on disinformation and the stigmatization of foreigners and Muslims at CNEWS, an article published on ACRIMED (Media critical action), reports on ethical problems in journalism.

Lastly, several cases of racial discrimination have been denounced this week. NGOs have brought their concerns to the United Nations Committee on the Elimination of Racial Discrimination, specifically addressing discrimination during police checks. Incidents of racism have once again been reported in the football world. To conclude, associations as well as the Regional Council of Bourgogne-Franche-Comté are planning to file complaints for "incitement to racial hatred" against members of the National Rally (RN - Rassemblement National) party.

 
 

L'info phare - Source médiatique

 
 

L’affaire Samara : entre harcèlement et dénonciation d’un acte islamiste

Le mardi 2 avril, une collégienne nommée Samara a été agressée à la sortie de son collège à Montpellier par un groupe d'élèves. Samara a dû être hospitalisée. Une semaine après les faits, les médias tentent de mettre la lumière sur les raisons de ce déferlement de violence sur la jeune fille. Sa mère a été interrogée quelques jours après à plusieurs reprises et invitée dans l’émission télévisée Touche pas à mon poste (TPMP). Elle n’a pas su donner de réponses claires sur les raisons qui ont poussé les élèves à agir ainsi. Elle a évoqué le fait que sa fille « s’habille à l’européenne » et se teint les cheveux. Pour ces motifs, elle se ferait insulter de « mécréante » alors que l’un des agresseurs est une jeune fille voilée, toujours selon les dires de la mère de Samara. Ces déclarations ont été reprises dans les médias comme étant la cause de l’agression de la jeune fille. D’après sa mère, Samara était déjà harcelée depuis 1 an, mais l’établissement scolaire n’est pas intervenu. Les élèves porteurs des coups ont été mis en examen pour « tentative d’homicide volontaire ». L’enquête administrative pointe du doigt les réseaux sociaux où l'adolescente aurait été victime « d'invective ». La ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, a appelé cinq fois la mère de la collégienne pour prendre de ses nouvelles.

Libération retrace l’affaire et l’ensemble des déclarations de la mère de Samara. Cette dernière serait également victime d’une « mauvaise réputation » à caractère sexiste et sexuel. L’avocat de la jeune fille qui a agressé Samara a mis de côté le motif religieux. Quant à la mère de la victime, elle a déclaré sur TPMP qu’elle regrette les reprises de cette affaire par l’extrême droite et l’instrumentalisation pour dénigrer l’islam alors qu’elle est elle-même issue de la communauté musulmane.

Le 4 avril, sur le réseau social X, Marine Le Pen réagissait déjà aux propos de la mère de Samara en ce qui concerne le motif religieux en déclarant que « L’État doit ouvrir les yeux. L’objectif des islamistes n’est pas de se séparer, mais de changer notre société, nos us et coutumes, notre façon de nous habiller, de manger, de nous divertir. Il est temps de déclarer la guerre à ce totalitarisme qui s’en prend à nos enfants ». Sur X, on peut lire de nombreux tweets indiquant que les déclarations de la mère sur TPMP lui auraient été dictées. D’autres tweets pointent "l’islamisme" comme la cause de cette violence. 

Si l’on prend en compte les chiffres d’après une enquête statistique sur le harcèlement à l’école, réalisée par le gouvernement en novembre 2023, 5 % des écoliers du CE2 au CM2, 6 % des collégiens et 4 % des lycéens en seraient victimes. En 2018, déjà, France Info relatait du harcèlement scolaire notamment sur les réseaux sociaux, avec en majorité des cas de harcèlement pour des motifs sexistes et sexuels. Selon Unicef, les chiffres seraient d’un enfant sur dix atteint de harcèlement scolaire en France. 

Dans la presse, on retrouve de nombreux témoignages à propos d’enfants qui se sont suicidés ou qui ont fait des tentatives de suicide à cause du harcèlement scolaire. Aucun chiffre à ce jour ne fait état du nombre de victimes ni des spécificités du harcèlement scolaire. Néanmoins, ces faits ne sont pas autant relayés dans les médias que les affaires de violences dans les écoles, souvent attribuées à des atteintes à la laïcité, un climat d'insécurité et une augmentation de la violence à l’école et entre jeunes. Les analyses les plus radicales parlent d’une « violence islamiste ». Comme l’affaire Samara, d’autres actualités sont renvoyées à une « islamisation de la société » qui sera analysée dans la veille de la semaine prochaine.

The Samara Case : Between Harassment and Denunciation of Islamist Act

On Tuesday, April 2, a middle school student named Samara was assaulted outside her school in Montpellier by a group of students. A week after the incident, the media are trying to shed light on the reasons behind this outburst of violence against the young girl. Her mother was interviewed several days later and invited to the television show "Touche pas à mon poste" (TPMP - "Don't touch my TV" in English). She was unable to give clear answers about the reasons that prompted the students to act this way. She mentioned that her daughter "dresses in a European way" and dyes her hair. For these reasons, she is insulted as a "kafir" while one of the assailants is a veiled girl, according to Samara's mother. These statements were picked up by the media as the cause of the girl's assault. According to her mother, Samara had already been harassed for a year, but the school did not intervene. The students who attacked her have been indicted for "attempted voluntary homicide". An administrative investigation points to social networks where the teenager was subjected to "invective". The Minister of National Education, Nicole Belloubet, called Samara's mother five times to inquire about her well-being. 

Liberation retraces the case and all the statements of Samara's mother. She is also a victim of a "bad reputation" of a sexist and sexual nature. The lawyer for the girl who assaulted Samara set aside the religious motive. As for the victim's mother, she declared on TPMP that she regrets the way this case has been seized upon by the far right and instrumentalized to denigrate Islam, even though she herself comes from the Muslim community. 

On April 4, on the social network X, Marine Le Pen reacted to Samara's mother's remarks regarding the religious motive by stating that "The state must open its eyes. The goal of Islamists is not to separate, but to change our society, our customs and traditions, our way of dressing, eating, and entertaining ourselves. It is time to declare war on this totalitarianism that targets our children". On X, many tweets indicate that the mother's statements on TPMP were dictated to her. Other tweets point to "Islamism" as the cause of this violence.

Taking into account the figures from a statistical survey on bullying in schools conducted by the government in November 2023, 5 % of primary school students, 6 % of middle school students, and 4 % of high school students are victims of bullying. In 2018 already, France Info reported on school bullying, especially on social networks, with mostly cases of harassment for sexist and sexual reasons. According to Unicef, the figures indicate that one in ten children is affected by school bullying in France.

In the press, we find numerous testimonies about children who have committed suicide or attempted suicide because of school bullying. No figures to date indicate the number of victims or the specificities of school bullying. However, these facts are not reported as much in the media as cases of violence in schools, often attributed to attacks on secularism, a climate of insecurity and an increase in violence at school and between young people. The most radical analyzes speak of “Islamist violence”. Like the Samara affair, other news is referred to an “Islamization of society” which will be analyzed in Veille next week.

 
 

Source médiatique 

 
 

Accusations d'antisémitisme après la diffusion d'une vidéo montrant un étudiant expulsé de l'amphithéâtre lors d'une conférence de Jean-Luc Mélenchon

Une vidéo datant du 28 mars, diffusée sur le réseau social X, montre un étudiant se faire sortir d’un amphithéâtre lors d’une conférence de Jean-Luc Mélenchon à l’université Paris-Est Créteil. Des tweets affirment qu’il s’agit d’un étudiant juif sorti de force sous des cris de « cessez le feu » renvoyant à la guerre au Proche-Orient. Propos alors qualifiés d’antisémites.

Libération, dans sa rubrique CheckNews, analyse la vidéo et les nombreux tweets qui l’ont relayée. Il s’agirait de militants de l’UEJF (Union des étudiants juifs de France) qui ont interrompu la conférence pendant plusieurs minutes. Ces derniers ont revendiqué leur action sur X le jour même. « Contacté par CheckNews, le président de l'UEJF, Samuel Lejoyeux, confirme que l’homme au casque (que l’on voit se faire sortir de l'amphithéâtre sur la vidéo) est un cadre de l’UEJF. Et explique : « La version qui circule sur Twitter est fausse, la fac était dans son rôle : nous avions interrompu volontairement le meeting, et on s’est fait sortir, il n’y a rien de grave ». Durant la conférence, les étudiants ont déployé une banderole où l’on peut lire « LFI antisémite et pro-Poutine, cassez-vous ! ».

Néanmoins, Samuel Lejoyeux reproche à LFI de ramener l’action de l’UEJF à la guerre à Gaza à la suite des « cessez le feu » criés par des étudiants, au lieu de dire qu’ils ne sont pas antisémites. Pour lui, il y a également une « guerre de l’image » puisque LFI a posté une photo où l’on aperçoit un militant avec un drapeau palestinien en fond. Libération ajoute que « L’anthropologue controversée Florence Bergeaud-Blackler a écrit, de son côté, et toujours sur Twitter : " La fac de Créteil n’appartient plus aux étudiants et enseignants mais aux militants LFIstes, antifas et autres antisémites comme le montrent ces images. Il semble qu’un étudiant juif se fasse sortir de cet amphi alors que ce sont les autres qui hurlent." »

Accusations of Antisemitism After Video Emerges of Student Removed from Lecture Hall During Jean-Luc Mélenchon Conference

A video dated March 28, circulated on the social network X, shows a student being escorted out of a lecture hall during a conference by Jean-Luc Mélenchon at the University of Paris-Est Créteil. Tweets claim that the student, who was forcefully removed, was Jewish, amidst cries of "ceasefire" echoing the conflict in the Middle East. These remarks were then labelled as antisemitic.

Libération, in its CheckNews section, analyzes the video and the numerous tweets that circulated it. It appears that the individuals involved were members of the UEJF (Union of Jewish Students of France), who interrupted the conference for several minutes. They claimed responsibility for their actions on X the same day. "Contacted by CheckNews, the president of the UEJF, Samuel Lejoyeux, confirms that the man wearing a helmet (seen being removed from the lecture hall in the video) is a leader of the UEJF. And he explains: 'The version circulating on Twitter is false, the university acted appropriately : we intentionally interrupted the meeting, and we were escorted out, there is nothing serious about it.'" During the conference, the students unfurled a banner reading "LFI antisemitic and pro-Putin, get out!"

However, Samuel Lejoyeux reproaches LFI for associating the UEJF's action with the Gaza conflict following the "ceasefire" chants by students, instead of acknowledging that they are not antisemitic. For him, there is also a "battle of images" since LFI posted a photo showing a militant with a Palestinian flag in the background. Libération adds that "Controversial anthropologist Florence Bergeaud-Blackler wrote, on her part, still on Twitter: 'The Créteil university no longer belongs to students and teachers but to LFI militants, antifas, and other antisemites as shown by these images. It appears that a Jewish student is being removed from this lecture hall while it is the others who are shouting.' "

 
 

Des plaintes vont être déposées pour "incitations à la haine raciale" contre des membres du parti Rassemblement National

SOS Racisme, le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté et la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) ont l'intention de porter plainte pour "incitation à la haine raciale" contre des membres du Rassemblement national (RN).

Durant une session du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, des élus du Rassemblement national (RN) ont brandi des pancartes avec l’inscription « violeurs étrangers dehors » en référence à une pancarte d’une militante du collectif d’extrême droite Nemesis durant le carnaval de Besançon (Bourgogne-Franche-Comté). Cette dernière a été mise en garde à vue et une enquête a été ouverte pour « provocation à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur origine ou d'une prétendue race ». Le président du groupe RN a déclaré qu’il ne s’agit pas de tous les étrangers. Marie-Guite Dufay, la présidente socialiste, estime que « l'amalgame “il est immigré, donc violeur” était patent ».

De plus, « le conseiller régional RN Thomas Lutz a prononcé le mot allemand "untermensch", une expression signifiant "sous-homme" utilisée par les nazis ». L’expression est utilisée pour décrire des personnes qui ne correspondent pas à la “race aryenne”. Thomas Lutz s’adressait à des élus de l'opposition au conseil régional et a été rappelé à l’ordre. Le Conseil régional, la Licra et SOS Racisme veulent déposer plainte pour "incitation à la haine raciale".

Complaints will be filed for "incitement to racial hatred" against members of the National Rally (RN) party

SOS Racisme, the Regional Council of Bourgogne-Franche-Comté, and the Licra (International League against Racism and Antisemitism) intend to file a complaint for "incitement to racial hatred" against members of the National Rally (RN) party.

During a session of the Regional Council of Bourgogne-Franche-Comté, RN members displayed placards with the inscription "foreign rapists out," referencing a sign held by a member of the far-right group Nemesis during the Besançon Carnival in Bourgogne-Franche-Comté. The latter was placed in police custody, and an investigation was launched for "incitement to hatred or violence against a group of people based on their origin or alleged race." The president of the RN group stated that it does not refer to all foreigners. Marie-Guite Dufay, the socialiste president, believes that "the amalgamation of 'he is an immigrant, therefore a rapist' was clear."

Furthermore, "RN regional councillor Thomas Lutz used the German word 'untermensch,' meaning 'subhuman,' which was used by the Nazis." The term is used to describe people who do not fit the "Aryan race" profile. Thomas Lutz addressed opposition councillors at the regional council and was reprimanded. The Regional Council, the Licra, and SOS Racisme intend to file a complaint for "incitement to racial hatred."

 
 

Apologie du terrorisme

Plusieurs personnes ont été mises en examen pour apologie du terrorisme au cours de ces dernières semaines. Un imam a été condamné à 12 mois de prison. Un adolescent de 14 ans a menacé des élèves de commettre un attentat sur le réseau social Snapchat, puis a déclaré qu’il s’agissait d’une blague. Quelques semaines auparavant, un adolescent a envoyé une vidéo avec des messages sur les ENT (espace numérique de travail) des élèves de plusieurs collèges et lycées menaçant de  commettre des attentats dans les établissements scolaires. Aucun signe de radicalisation n’a pu être détecté. Ce lundi 8 avril, 17 personnes ont été arrêtées par la police anti-terroriste à Rouen (Normandie) car soupçonnées d’avoir mené une action écologiste contre le béton en décembre 2023. Enfin, des étudiants de l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) ont été convoqués par le parquet anti-terroriste d’après une tribune publiée par Révolution Permanente (RP) pour leur soutien à la Palestine après les attaques du 7 octobre. Il y aurait eu des propos en soutien au Hamas d’après Le Monde. Deux militants de RP ont également été convoqués pour apologie du terrorisme. Il s’agit notamment du syndicaliste Anasse Kazib. Il a annoncé sur le réseau social X être convoqué pour apologie du terrorisme après avoir déclaré dans un tweet que l’Etat d’Israël est "sanguinaire" et qu’il s’agit d’un "régime d’apartheid". 

Le Figaro estime que l’on assiste à une « inquiétante prolifération » des menaces terroristes. La France a rehaussé son plan Vigipirate depuis l’attentat en Russie et des menaces d’attentats par l’Etat islamique durant le match de la Ligue des champions. Il s’agit d'un climat de forte tension qui est quelquefois considéré comme étant répressif au vu de certaines arrestations n’ayant finalement aucun lien avec une idéologie terroriste. De plus, les accusations d’apologie au terrorisme sont parfois reprises et reliées avec les affaires de voile, de laïcité et de violence dans les écoles. 

Le Figaro décrit dans un article la façon dont le Parquet national anti terroriste (PNAT) considère qu’une attaque est terroriste, si l’action est susceptible de « troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur » [...]. Par ailleurs, « il faut démontrer que le suspect a agi au nom ou au bénéfice d'une idéologie ou d'une organisation dont le but est de répandre la terreur ».

Apology for Terrorism

Several individuals have been indicted for apologizing for terrorism in recent weeks. An imam was sentenced to 12 months in prison. A 14-year-old adolescent threatened classmates with committing an attack on the social network Snapchat, then claimed it was a joke. A few weeks earlier, a teenager sent a video with messages to students' online platforms from several middle and high schools, threatening to commit attacks in the school premises. No signs of radicalization were detected. On Monday, April 8, 17 people were arrested by anti-terrorism police in Rouen (Normandy) suspected of conducting an environmental action against concrete in December 2023. Students from the School of Advanced Studies in Social Sciences (EHESS) were summoned by the anti-terrorism prosecutor's office according to an article published by Révolution Permanente (RP) for their support of Palestine after the attacks on October 7. There were allegedly supportive statements for Hamas according to Le Monde. Two RP activists were also summoned for apologizing for terrorism. This includes trade unionist Anasse Kazib. He announced on the social network X that he was summoned for apologizing for terrorism after stating in a tweet that the State of Israel is "bloodthirsty" and is an "apartheid regime".

Le Figaro estimates that there is a "worrying proliferation" of terrorist threats. France has raised its Vigipirate plan since the attack in Russia and threats of attacks by the Islamic State during the Champions League match. This is a climate of high tension which is sometimes considered repressive in light of some arrests ultimately having no connection with a terrorist ideology. Furthermore, accusations of apologizing for terrorism are sometimes picked up and linked with issues of the veil, secularism, and violence in schools.

Le Figaro describes in an article how the National Anti-Terrorist Prosecutor's Office (PNAT) considers an attack to be terrorist if the action is likely to "seriously disrupt public order through intimidation or terror" [...] Additionally, "it must be demonstrated that the suspect acted in the name or for the benefit of an ideology or organization whose purpose is to spread terror."

 
 

Dégradations dans des mosquées

Un homme a été condamné à 10 mois de prison pour avoir tenté d’incendier la mosquée de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) dans la nuit de mardi à mercredi 10 avril. Quelques jours auparavant, le lundi 8 avril, une mosquée en construction a été la cible de tags et d’une tentative d’incendie dans la ville de Lorient (Morbihan). Les messages inscrits sur la mosquée indiquent « pas de religion » et « Bzh libre ». Bzh est une abréviation de Breizh indiquant l’attachement à la Bretagne. SOS Racisme à Lorient indique que « ces insultes et ces dégradations doivent être prises au sérieux car elles témoignent d’une violence en mots et en actes qui banalise la haine et légitime de plus grandes violences à venir ». 

Ces faits rappellent les tags racistes et les menaces de mort inscrits sur la mosquée de Cherbourg (Manche) le 25 novembre 2023, alors que cette fois-ci, un tir de fusil de chasse a été découvert ce lundi 8 avril sur le portail de la mosquée. David Noël, l'avocat de l'association de la mosquée, estime que « Cela ne doit pas rester impuni. Il faut condamner fermement cet acte » alors qu’une plainte a été déposée contre X. La célébration de l'Aïd el-Fitr s’est faite sous protection policière et la mosquée compte installer des caméras de surveillance. Omar Charaf, président de l'association culturelle islamique de Cherbourg, rappelle que « C'est la journée de la tolérance, du partage, de la convivialité, du respect du voisin, du respect des parents ». 

Degradation in mosques

A man has been sentenced to 10 months in prison for attempting to set fire to the mosque in Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) on the night of Tuesday to Wednesday, April 10. A few days earlier, on Monday, April 8, a mosque under construction was targeted with graffiti and an attempted arson in the city of Lorient (Morbihan). The messages written on the mosque read "no religion" and "Bzh libre." Bzh is an abbreviation for Breizh, indicating attachment to Brittany. SOS Racisme in Lorient states that "these insults and damages must be taken seriously as they demonstrate a violence in words and actions that normalizes hatred and legitimizes even greater violence to come."

These incidents recall the racist graffiti and death threats found on the mosque in Cherbourg (Manche) on November 25, 2023, but this time a shotgun blast was discovered this Monday April 8 on the mosque's gate. David Noël, the lawyer for the mosque association, believes that "This must not go unpunished. This act must be strongly condemned," as a complaint has been filed against unknown perpetrators. The celebration of Eid al-Fitr took place under police protection, and the mosque plans to install surveillance cameras. Omar Charaf, president of the Islamic cultural association of Cherbourg, recalls that "It is a day of tolerance, sharing, conviviality, respect for neighbors, and respect for parents."

 
 

L’association “Dialogue pour la paix” organise des conférences pour le dialogue interreligieux

L’association Dialogue pour la paix a organisé ce mercredi 10 avril une prière aux origines juives dans le cadre de son cycle de conférences. L’association créée il y a une vingtaine d’années est située aux Sables-d’Olonne (Vendée). Elle œuvre pour le dialogue interreligieux en animant des cycles de conférences permettant de mieux comprendre l’ensemble des religions. Cette dernière « espère contribuer à une meilleure compréhension au sein de la population alors que les extrêmes s'invitent de plus en plus dans le débat public ». Cette semaine, la conférence était tournée autour de la prière chrétienne « Notre père » dont les origines sont juives. Des personnes de toutes convictions religieuses se retrouvent durant les conférences pour échanger et avoir une meilleure connaissance des religions qui les entourent. 

Pour Marie-Hélène Dechalotte, conférencière du jour et déléguée aux Relations avec le Judaïsme du diocèse de Luçon (SDRJ), cette prière « constitue l’un des fondements de la pratique chez les chrétiens. Et juifs autant que chrétiens, nous ne connaissons pas forcément les origines très juives de cette prière ».

The association "Dialogue for Peace" organizes conferences for interreligious dialogue

On Wednesday, April 10, the association "Dialogue for Peace" organized a prayer of Jewish origins as part of its conference series. The association, founded about twenty years ago, is located in Les Sables-d'Olonne (Vendée). It works for interreligious dialogue by hosting conference series aimed at better understanding all religions. The association "hopes to contribute to a better understanding within the population as extremism increasingly enters public debate." This week, the conference focused on the Christian prayer "Our Father," whose origins are Jewish. People of all religious beliefs come together during the conferences to exchange ideas and gain a better understanding of the religions around them.

For Marie-Hélène Dechalotte, the speaker of the day and delegate for Relations with Judaism of the Diocese of Luçon (SDRJ), this prayer "constitutes one of the foundations of practice among Christians. And both Jews and Christians may not necessarily be aware of the very Jewish origins of this prayer."

 
 

Racisme dans le football 

Depuis quelques semaines, des cas de racisme sont dénoncés au sein du monde sportif, notamment dans le domaine du football. C’est majoritairement aux abords des tribunes que le racisme prend forme. Le PSG, l'association Sportitude et SOS racisme ont déposé plainte contre des supporters du club barcelonais présents au Parc des Princes. Ces derniers auraient été aperçus « en train d'imiter un singe et de réaliser des saluts nazis » en direction des supporters parisiens. SOS Racisme et Sportitude ont félicité la « réaction rapide de la préfecture de police de Paris et de l'ouverture d'une enquête pour apologie de crime de guerre et injure publique à caractère raciste ». 

Le PSG a déclaré dans Le Parisien : « Le Paris Saint-Germain condamne fermement toutes les formes de discrimination et tient à rappeler qu’elles n’ont leur place ni dans les stades ni dans la société. Le club a décidé de déposer plainte contre les supporters du FC Barcelone auteurs des gestes inacceptables. Le Parc des Princes est un lieu de rassemblement ouvert à tous les passionnés de football. Contre le racisme et toutes les formes de discrimination, nous formons une seule et même équipe. » Le président de la FIFA, Gianni Infantino, reconnaît qu’il y a des problèmes de racisme dans le football. Il appelle à « être unis pour combattre le racisme (...) et la violence ».

Pour tenter de lutter contre le racisme, le 30 mars dernier, des joueurs du FC Metz ont arboré des tee-shirts symbolisant leur histoire migratoire familiale durant leur échauffement (veille du 04/04/2024). Cette semaine, c’est le RC Lens qui met en vente des tee-shirts portés par des footballeurs afin de lutter contre le racisme et l’antisémitisme. Les profits seront reversés par quatre associations de lutte contre les discriminations (la Licra, la Fondation pour le sport inclusif, Foot Ensemble et Her Game Too).

Racism in Football

In recent weeks, cases of racism have been denounced within the sports world, particularly in football. It is mostly around the stands that racism takes shape. PSG, the association Sportitude, and SOS Racisme have filed a complaint against supporters of the Barcelona club present at the Parc des Princes. They were reportedly seen "imitating a monkey and making Nazi salutes" towards Parisian supporters. SOS Racisme and Sportitude commended the "quick response from the Paris police prefecture and the opening of an investigation for apology for war crimes and public insult with a racist character."

PSG stated in Le Parisien : "Paris Saint-Germain strongly condemns all forms of discrimination and wishes to remind that they have no place neither in stadiums nor in society. The club has decided to file a complaint against the FC Barcelona supporters responsible for the unacceptable gestures. Parc des Princes is a gathering place open to all football enthusiasts. Against racism and all forms of discrimination, we form one single team." FIFA President Gianni Infantino acknowledges that there are racism issues in football. He calls for "unity to combat racism (...) and violence."

In an attempt to fight racism, on March 30, players from FC Metz wore shirts symbolizing their family migration history during their warm-up (veille of 04/04/2024). This week, RC Lens is selling shirts worn by footballers to combat racism and anti-Semitism. The profits will be donated by four anti-discrimination associations (Licra, Foundation for Inclusive Sport, Foot Ensemble, and Her Game Too).

 
 

Source société civile

 
 

Cinq ONG dénoncent les discriminations raciales lors des contrôles de police au Comité pour l’élimination de la discrimination raciale des Nations Unies

Libération rapporte que ce jeudi 11 avril, cinq ONG dont Amnesty International et Human Rights Watch ont saisi le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale des Nations Unies afin de contraindre la France à mettre fin aux discriminations durant les contrôles d’identité effectués par la police. Les ONG dénoncent en particulier les "contrôles au faciès". Le Comité est « composé d’experts indépendants chargés de surveiller l’application de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale par les États parties ».  

La plus haute juridiction administrative française a déjà été saisie par six ONG le 11 octobre 2022, aboutissant à la reconnaissance de « l’existence de ces pratiques discriminatoires mais a estimé que la question dépasse son pouvoir dans le cadre de cette procédure ». Aucune mesure n’avait été prise contraignant les ONG à saisir cette fois-ci les Nations-Unis. Le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale des Nations Unis s’était pourtant dit « profondément préoccupé par la pratique persistante du profilage racial combinée à l’usage excessif de la force […] qui se traduit fréquemment par des meurtres récurrents, de façon disproportionnée, dans une quasi-impunité » après la mort de Nahel tué par un policier. 

Les violences policières et les contrôles discriminatoires sont pourtant dénoncés dans les quartiers populaires depuis plusieurs années et démontrés par des sociologues. L’affaire Adama Traoré, jeune homme tué en 2016 à la suite d’une interpellation policière, avait entraîné une manifestation reprenant le slogan du mouvement politique américain Black Lives Matter, 4 ans après sa mort. Il a été popularisé après la diffusion d’une vidéo de 2020 montrant des policiers s’en prendre violemment à un afro-américain, nommé Georges Floyd, mort des suites de ses blessures. 

Plus largement, le mercredi 10 avril, un rapport sur le racisme dans la police à l’échelle européenne a été publié par l’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA) selon Libération. La directrice, Sirpa Rautio, a demandé aux « 27 Etats membres à prendre des mesures urgentes pour éradiquer le racisme dans la police ». Cependant, il est difficile de faire état du racisme dans la police puisque la plupart des pays ne collectent pas de données à ce sujet.  

Five NGOs denounce racial discrimination during police checks to the United Nations Committee on the Elimination of Racial Discrimination

Libération reports that on Thursday, April 11, five NGOs, including Amnesty International and Human Rights Watch, have petitioned the UN Committee on the Elimination of Racial Discrimination to compel France to end discrimination during identity checks conducted by the police. NGOs denounce in particular “facies checks”. The Committee is "composed of independent experts responsible for monitoring the implementation of the International Convention on the Elimination of All Forms of Racial Discrimination by State parties."

The highest French administrative court had already been seized by six NGOs on October 11, 2022, resulting in the recognition of "the existence of these discriminatory practices but considered that the issue exceeds its power within the framework of this procedure." No measures had been taken, leading the NGOs to now approach the United Nations. The UN Committee on the Elimination of Racial Discrimination had, however, expressed "deep concern about the persistent practice of racial profiling combined with the excessive use of force [...] which frequently results in recurrent, disproportionately, and largely unpunished killings" after the death of Nahel killed by a police officer.

Police violence and discriminatory checks have been denounced in disadvantaged neighborhoods for several years and demonstrated by sociologists. The case of Adama Traoré, a young man killed in 2016 following a police arrest, had led to a demonstration echoing the slogan of the American political movement Black Lives Matter, four years after his death. It gained popularity after the release of a 2020 video showing police officers violently assaulting an African American named George Floyd, who subsequently died from his injuries.

More broadly, on Wednesday, April 10, a report on racism in the police on a European scale was published by the European Union Agency for Fundamental Rights (FRA) according to Libération. The director, Sirpa Rautio, called on "the 27 Member States to take urgent measures to eradicate racism in the police." However, it is difficult to address racism in the police as most countries do not collect data on this issue.

 
 

Tribune - La déontologie dans le journalisme par Nikos Smyrnaios

Après l’enquête en trois épisodes publiée par Médiapart sur la stigmatisation des étrangers et des musulmans par la chaîne CNEWS (veille du 10/04/2024), une tribune sur la déontologie dans le journalisme vient d’être publiée sur ACRIMED (Action critique média - Observatoire des médias) ce lundi 8 avril. Il s’agit d’un texte du chercheur en sciences de l’information et communication, Nikos Smyrnaios. 

Il signale une méfiance envers les médias de plus en plus élevée au sein de l’espace public. « La transformation de l’espace public ces dernières décennies, sous les effets conjugués des mutations technologiques et de la dérégulation néolibérale, a exacerbé la crise des médias. La confiance du public ne cesse de se dégrader et le métier de journaliste d’être déconsidéré depuis de nombreuses années. Une majorité du public pense que les journalistes ne sont pas indépendants par rapport au pouvoir politique et économique et qu’ils ne laissent pas tous les points de vue s’exprimer de manière équitable. » Selon lui, cette méfiance viendrait de médias qui « promeuvent une idéologie réactionnaire » tels que CNEWS et Canal+. 

Le pluralisme politique ne serait pas respecté avec une primauté de la droite et de l’extrême droite sur la chaîne CNEWS ou Touche pas à mon poste (TPMP) sur C8. Il y aurait également un déséquilibre entre les différentes catégories sociales présentent à l’antenne et une sous-représentation des personnes non blanches. « Ces pratiques n’ont pas cessé malgré les nombreux rappels à l’ordre de l’Arcom. Et les provocations sur l’antenne de CNews, qui font partie intégrante de la ligne éditoriale de la chaîne, continuent malgré les amendes et même les condamnations des intervenants sur la chaîne comme Éric Zemmour pour propos racistes. » 

Nikos Smyrnaios signale que « dans une démocratie, la communication raisonnée est censée remplacer la violence. » Pour lui « dans le contexte actuel de montée en puissance des idées réactionnaires, il est urgent de rééquilibrer le fonctionnement de l’espace public médiatique ».

Dans un article publié dans Le Monde cette semaine, le journaliste Jean-Luc Hees a déclaré dans Libération avoir démissionné du comité d’éthique d’Europe 1, le 12 février dernier. Il avait été nommé un mois plus tôt pour « veiller aux bonnes pratiques déontologiques de la station » contrôlée par Vincent Bolloré. Ce dernier est aussi propriétaire de la chaîne Canal+, CNEWS ou encore C8 qui diffuse TPMP. 

Op-Ed - Ethics in Journalism by Nikos Smyrnaios

Following the three-part investigation published by Médiapart on the stigmatization of foreigners and Muslims by the channel CNEWS (veille of 10/04/2024), a tribune on ethics in journalism has just been published on ACRIMED (Critical Media Action - Media Observatory) this Monday, April 8th. It is a text by the researcher in information and communication sciences, Nikos Smyrnaios.

He points out a growing distrust towards the media within the public sphere. "The transformation of the public sphere in recent decades, under the combined effects of technological changes and neoliberal deregulation, has exacerbated the media crisis. Public trust continues to deteriorate, and the profession of journalism has been discredited for many years. A majority of the public believes that journalists are not independent from political and economic power and that they do not allow all points of view to be expressed fairly." According to him, this mistrust comes from media outlets that "promote a reactionary ideology" such as CNEWS and Canal+.

Political pluralism is not respected with a predominance of the right and the far right on the CNEWS channel or Touche pas à mon poste (TPMP) on C8. There is also an imbalance between the different social categories represented on the airwaves and underrepresentation of non-white people. "These practices have not ceased despite the numerous warnings from the Arcom. And the provocations on the airwaves of CNews, which are an integral part of the channel's editorial line, continue despite fines and even convictions of contributors on the channel such as Éric Zemmour for racist remarks."

Nikos Smyrnaios points out that "in a democracy, reasoned communication is supposed to replace violence." For him, "in the current context of the rise of reactionary ideas, it is urgent to rebalance the functioning of the media public sphere."

In an article published in Le Monde this week, journalist Jean-Luc Hees stated in Libération that he resigned from the ethics committee of Europe 1 on February 12th. He had been appointed a month earlier to "ensure the good ethical practices of the station" controlled by Vincent Bolloré. The latter also owns the Canal+ channel, CNEWS, and C8, which broadcasts TPMP.

 
 

Source confessionnelle

 
 

Fin du ramadan 

La Grande Mosquée de Paris et le Conseil français du culte musulman (CFCM) ont annoncé la fin du ramadan ce mercredi 10 avril. Il se traduit par l'Aïd el-Fitr, la fête de la rupture du jeûne. La date de la fin du ramadan est fixée durant la Nuit du doute. Cela consiste à observer le ciel pour y voir la nouvelle lune, marquant la fin du mois lunaire. C’est la tradition qu’a tenue à respecter la Grande Mosquée de Paris alors que le CFCM a préféré s’appuyer sur des méthodes dites scientifiques. Ce dernier s’est basé sur des données astronomiques permettant d’annoncer la date de la fin du ramadan le 1er avril dernier. La même date a été confirmée le lundi 8 avril par la Grande Mosquée de Paris. Le ramadan correspond au 9e mois du calendrier islamique et termine le 10e mois. 

A cette occasion, le Secours islamique France (SIF) organise pour la 12e année consécutive les tables du ramadan en Seine-Saint-Denis afin d’apporter une aide alimentaire aux personnes dans le besoin. Cette année, le SIF relève une augmentation du nombre de bénéficiaires de 30 %, soit environ 1 500 personnes présentes tous les soirs durant le mois du ramadan. On en comptait entre 500 et 600 les années précédentes. Léo André, responsable de missions au SIF, en témoigne dans ActuParis.

Enfin, les enfants qui fêtent l'Aïd el-Fitr sont autorisés à ne pas se rendre à l’école, rapporte Le Figaro. C’est grâce à la loi de 2004 sur la laïcité à l’école. Ces autorisations exceptionnelles pour cause de fêtes religieuses sont aussi présentes au sein des services publics « pour ne pas créer de rupture d’égalité entre les citoyens du fait de leur confession » depuis 1967. « Quatre autres cultes sont concernés selon la liste publiée au Bulletin officiel par l’Éducation nationale et le ministère de la Fonction publique : il s’agit des confessions arménienne, bouddhiste, juive et orthodoxe. Pour chacune d’entre elles, une à trois fêtes peuvent donner droit à une autorisation exceptionnelle d’absence pour les élèves. [...] Il s’agit de la fête de la Nativité, la fête des Saints Vartanants et de la Commémoration du 24 avril chez les Arméniens, la fête du Vesak pour les bouddhistes, Chavouot, Roch Hachana (deux jours) et Yom Kippour chez les juifs, et enfin la Théophanie, le Grand Vendredi Saint et l’Ascension chez les orthodoxes ». Lionel Honoré, professeur des universités en sciences de gestion et fondateur de l’Observatoire du fait religieux en entreprise a accordé une interview dans Le Monde à propos du fait religieux en entreprise. 

A Alençon (Orne), la fin du ramadan est marquée par l’absence d’un imam permanent, bien que la mosquée a accueilli en ce jour 3 000 personnes au lieu de 1 000 comme elle l’estimait. L’association cultuelle Mahabba recherche désormais un imam bilingue afin d’assurer les cours d’arabe et d’islam. Pour le moment, ce sont des bénévoles qui vont assurer les cinq prières quotidiennes. En effet, l’imam actuel qui a été envoyé par le gouvernement marocain a dû repartir dans son pays ce jeudi. La France n’accepte plus d’imams détachés depuis le 1er janvier 2024. Tous les imams détachés présents sur le territoire ont dû repartir dans leur pays depuis le 1er avril, où avoir le statut de salarié pour continuer d’exercer (veille du 10/04/2024). 

End of Ramadan

The Great Mosque of Paris and the French Council of Muslim Worship (CFCM) announced the end of Ramadan on Wednesday, April 10th. This marks Eid al-Fitr, the festival of breaking the fast. The date of the end of Ramadan is determined during the Night of Doubt. This involves observing the sky to sight the new moon, marking the end of the lunar month. The Great Mosque of Paris adhered to this tradition, while the CFCM preferred to rely on so-called scientific methods. The latter based its decision on astronomical data to announce the end of Ramadan on April 1st. The same date was confirmed by the Great Mosque of Paris on Monday, April 8th. Ramadan corresponds to the 9th month of the Islamic calendar and concludes in the 10th month.

On this occasion, the Secours islamique France (SIF) is organizing the Ramadan tables in Seine-Saint-Denis for the 12th consecutive year to provide food assistance to those in need. This year, the SIF has seen a 30% increase in the number of beneficiaries, with approximately 1,500 people present every evening during the month of Ramadan. In previous years, there were between 500 and 600 beneficiaries. Léo André, mission manager at the SIF, testified in ActuParis.

Finally, children celebrating Eid al-Fitr are allowed to miss school, as reported by Le Figaro. This is thanks to the 2004 law on secularism in schools. These exceptional authorizations for religious holidays are also present within public services "to avoid creating inequality among citizens based on their faith" since 1967. "Four other religions are concerned according to the list published in the Official Bulletin by the National Education and Civil Service Ministry : these are the Armenian, Buddhist, Jewish, and Orthodox faiths. For each of them, one to three holidays may entitle students to exceptional leave. [...] These include the Nativity, the Saints Vartanants Day, and the Commemoration of April 24th for Armenians, Vesak Day for Buddhists, Shavuot, Rosh Hashanah (two days), and Yom Kippur for Jews, and finally Theophany, Good Friday, and Ascension for Orthodox believers." Lionel Honoré, university professor in management sciences and founder of the Observatory of Religious Affairs in Business, gave an interview in Le Monde about religious affairs in the workplace.

In Alençon (Orne), the end of Ramadan is marked by the absence of a permanent imam, although the mosque welcomed 3,000 people on this day instead of the estimated 1,000. The Mahabba religious association is now looking for a bilingual imam to provide Arabic and Islamic teachings. For the time being, volunteers will lead the five daily prayers. Indeed, the current imam, who was sent by the Moroccan government, had to return to his country on Thursday. France no longer accepts detached imams since January 1, 2024. All detached imams present in the territory had to return to their countries by April 1st or have the status of employees to continue practicing (veille of 10/04/2024).

 
 

Pour aller plus loin 

 
 

Article Oumma - Qu’est-ce que l’islamologie ? Réponse avec Dominique Avon - 12/04/2024

Article La Nouvelle République - À Issoudun, ils se forment pour lutter contre les discriminations - 13/04/2024

 
 

Podcast - Arte radio - Tenue laïque exigée - 21/09/2023

Rencontre - débat - Judaisme, antisémitisme, sionisme, antisionisme - 09/04/2024

 
 

Témoignage Huffpost - Arié Alimi - “C’est parce que je suis juif français que j’ai renoncé à mon identité sioniste” - 09/04/2024

Vidéo - Institut français des relations internationales (IFRI) - L’état de la menace du terroriste islamique dans le monde - 10/04/2024

 
 

Article RCF - Catholiques, protestants, orthodoxes : s'enrichir de nos différences - 11/04/2024



 
 
 
 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Centrafrique. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Central African Republic. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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