Affaire Nahel / Hijabeuses et FFF / Procès terrorisme d’ultra-droite / Baromètre fait religieux en entreprise / Rapport CNCDH racisme antisémitisme xénophobie / Documentaire « Shoah » à l’UNESCO
 
banniere
VEILLE PHAROS - FRANCE
20 juillet 2023
 
france-3
 


L’actualité de ces dernières semaines a été marquée par le traitement de l’affaire Nahel et la résurgence de débats sur le racisme, mais aussi sur l’immigration, la violence, les inégalités et l’identité française.

Dans le reste des actualités françaises, le Conseil d’État a rendu son avis dans l’affaire opposant le collectif des Hijabeuses à la Fédération française de football (FFF) au sujet du port du voile lors de matchs. Un premier procès aux assises jugeant des personnes pour des faits de terrorisme d’ultra-droite s’est également terminé.

Enfin, on peut noter la sortie deux rapports importants : le baromètre du fait religieux en entreprise (Institut Montaigne) et le rapport annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) concernant l'état du racisme, de l'antisémitisme et de la xénophobie en France. Le mois de juin a également vu l’entrée du documentaire « Shoah » au patrimoine mémoriel de l’UNESCO.

 
 

L'info phare - Source médiatique

 
 

Affaire Nahel et débats sur le racisme en France 

Le 27 juin dernier, Nahel, un jeune homme de 17 ans,  est tué par un policier après un refus d'obtempérer lors d’un contrôle routier à Nanterre (Île-de-France). Ce fait divers s’est très vite transformé en affaire politique et médiatique, ramenant au premier plan la question du racisme au sein de la police, mais aussi dans l’ensemble de la société française, ainsi que celle des violences urbaines et de la détresse d’une partie de la jeunesse. Comme l'indique la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) dans son communiqué : « Depuis [cette affaire Nahel], deux camps semblent s’opposer : ceux qui [ont conscience du racisme] et ceux qui nient encore cette problématique ».
Au-delà des polémiques et des affrontements politiques sur la réponse à donner d’une part à cet acte (selon que l'on considère qu’il est isolé ou systémique) et aux violences des jours qui ont suivi, on peut noter plusieurs apports à la fois de chercheurs et experts mais aussi des responsables religieux.
En effet, dès le 30 juin, soit 3 jours après la mort de Nahel et le lendemain de la nuit la plus violente, plusieurs responsables religieux unissent leurs voix à travers la Conférence des responsables de culte en France (CRCF) et « appellent à l’apaisement et à la justice ». De plus, des responsables religieux locaux se sont aussi exprimés dans plusieurs communes de France, comme à Trappes, commune proche de Nanterre.
Le journal La Croix s’est entretenu avec Missoum Chaoui, président du Collectif uni des musulmans des Hauts-de-Seine et aumônier pénitentiaire pour l’Île-de-France. Pour lui, « le problème n’est pas sécuritaire mais social et éducatif. Qui est-ce que les jeunes écoutent : les parents ? L’éducation nationale ? Les institutions musulmanes ? Chacun a son rôle ».
Malgré cela, Le Monde relate aussi un certain malaise et un sentiment d’impuissance de la part de responsables de culte musulmans, souvent sous tiraillés entre plusieurs exigences. Une partie a tenté d’intervenir pour condamner ces violences et ramener les personnes à la raison et au calme, et une autre partie a préféré « rester en retrait », pour éviter une instrumentalisation politique, mais aussi parce que leur rôle ne leur confère plus autant de pouvoir et de légitimité. En effet, le journal cite un imam qui pointe également du doigt le manque de moyens humains et matériels pour répondre aux souffrances de ces jeunes tout au long de l’année.
Par ailleurs, il faut noter que les souffrances et les violences d’une partie de la jeunesse française relèvent davantage de problématiques socio-économiques et politiques que religieuses, bien que certains responsables religieux croient encore dans leur rôle d’influence, d’autres craignent les dérives extrémistes sous couvert de religiosité.
De nombreux médias ont profité de cette nouvelle crise autour du racisme et des violences pour approfondir plusieurs questions, dont celle du racisme systémique,  des méthodes de la police française ou celle des causes de ces révoltes. Mediapart propose par exemple un entretien avec Didier Fassin, sociologue  -professeur au Collège de France, Directeur d’Études à l’EHESS et membre de l’Institute for Advanced Study de Princeton- pour éclairer les points de comparaison et les écarts entre les situations américaine et française. De même, une récente matinale de France culture a été consacrée au sujet « Intellectuels : la querelle des antiracismes », avec la participation de philosophes pour approfondir la réflexion.
Enfin, Le Point propose un pas de côté en allant observer comment l’affaire Nahel est vécue en Corse, qui n’a pas été le terrain de révoltes violentes comparables au reste du territoire, où pour certains interlocuteurs
« cette absence de sentiment de solidarité ne ferait qu'illustrer le “fossé culturel” entre l'île et le continent ».


 
 

Source médiatique

 
 

Footballeuses voilées : le Conseil d’État valide l’interdiction du voile lors des matchs

Cette affaire oppose Les Hijabeuses, un collectif de jeunes footballeuses qui militent pour le droit de jouer voilées, à la Fédération française de football (FFF). Ces footballeuses, ainsi que d’autres associations de lutte pour les droits comme la Ligue des droits de l’homme (LDH), ont demandé au Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative, de statuer sur l’article 1 du règlement de la FFF (datant de 2016), qui leur interdit de participer à des compétitions avec leur voile (hijab).
Le 26 juin, le rapporteur public du Conseil d’État, Clément Malverti, a rendu un avis détaillé favorable au port du voile pour les joueuses amatrices, en émettant une réserve
pour la sélection nationale. Les positions de ce conseiller juridique ont été vivement critiquées par des représentants politiques, entre autres le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, et il a même reçu des menaces dénoncées par le Conseil d'État, rappelant l’impartialité et son indépendance de l’instance.
Comme le précisait La Croix « le rapporteur a rappelé que la fédération étant délégataire d’une mission de service public, le devoir de neutralité des fonctionnaires s’impose à tous les agents de la FFF et à toutes les personnes sur lesquelles elle a autorité, y compris les joueurs de l’équipe nationale […] ». Toutefois, pour les amatrices, le rapporteur avait réfuté chacun des arguments avancés par la FFF, estimant qu’ils ne pouvaient justifier l’interdiction, particulièrement celui de la neutralité. Parmi les arguments de la FFF, on trouvait notamment l’idée que le port du voile par ces joueuses constituerait un acte de propagande ou de prosélytisme, qu’il engendrerait un risque de trouble à l'ordre public dans l’organisation des championnats, qu’il ferait obstacle à des impératifs de sécurité ou d’hygiène et globalement à la protection des droits et libertés des autres usagers.
Cependant, seulement quelques jours après la publication de ce rapport, le Conseil d’État a surpris en ne suivant pas les conclusions du rapporteur et en réaffirmant la possibilité pour la FFF d’interdire le port du voile, comme d’autres signes religieux, politiques ou syndicaux, autant pour le milieu amateur que professionnel. Finalement la FFF a argumenté que la neutralité du sport et de ses valeurs justifiait l’interdiction de ces signes dans les compétitions de football en France.
Pour rappel, l’interdiction du voile dans le sport reste une exception française. Comme l’explique La Croix : « Dans le monde, seules deux fédérations sportives prohibent les signes religieux en compétition : les fédérations françaises de football et de basketball » (contrairement à celles de rugby ou de handball par exemple). Par ailleurs, la Fédération internationale de Football Association (FIFA), organisatrice des Coupes du monde, « autorise depuis 2014 les joueuses à évoluer en compétition internationale avec leur voile ».
L’avocate des Hijabeuses a invité ses clientes « à saisir la Cour européenne des droits de l’homme » pour contester cette décision du Conseil d’État français.
Mediapart et La Croix proposent plusieurs articles détaillant les arguments du rapporteur et les informations de contexte.

 
 

Terrorisme d’ultra-droite : premier procès en cours d’assises

Le 19 juin dernier s’est tenu le procès de l’affaire dite « Projet WaffenKraft » (puissance de feu en allemand), dont le nom fait référence à un groupe de discussion de jeunes néonazis sur le réseau social Discord. Ce jour-là, étaient jugés 4 hommes dont un ancien gendarme qui comparaissaient pour « association de malfaiteurs terroriste », accusés d’avoir préparé un attentat visant des organisations telles que la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), des mosquées ou encore des élus. Ils ont été condamnés à des peines de prison ferme, jusqu'à 18 ans de réclusion criminelle pour l’ancien gendarme, meneur de ce groupe de jeunes néonazis. Quelques mois auparavant, en décembre 2022, avait été jugé un cinquième membre de ce groupe, mineur à l’époque des faits (14 ans) et dont la peine a été aménagée en conséquence par un tribunal pour enfants.
D’après les propos recueillis par Radio France, le meneur du groupe aurait trouvé une inspiration dans l'attentat perpétré par le norvégien Anders Breivik (auteur du massacre d’Utoya en juillet 2011). Selon Le Parisien, les membres de ce groupe se seraient radicalisés dans leurs propos et projets depuis les attentats de 2015.
Comme le rappellent plusieurs médias, depuis 2017, dix attentats ont été déjoués sur le territoire français et ce procès marque un tournant puisque c’est le premier qui juge une affaire de ce type en cours d’assises et avec levée du huis clos.

 
 

Réflexions autour de la relation entre religion et homosexualité

Peu après le mois des fiertés (Pride), Le Monde consacre plusieurs articles à l’analyse du lien entre religion et homosexualité et partage des supports et des initiatives qui permettent d’observer l’expérience des croyantes et croyants LGBT+.
Cela passe notamment par un entretien avec Elise Goldfarb et Julia Layani, deux jeunes femmes juives et lesbiennes, qui ont fondé un média inclusif intitulé « Fraîches » (2017) ainsi qu’un podcast nommé « Coming out » (2020). Dans la dernière saison de celui-ci, elles s’intéressent plus particulièrement à la relation entre religion et homosexualité, en interviewant plusieurs représentants religieux (monothéistes) sur l’étude des textes sacrés mais aussi des artistes et des personnalités publiques ainsi que quelques anonymes sur le récit de leur parcours personnel entre foi, identité de genre et orientation sexuelle.
Elles-mêmes issues d’un milieu juif conservateur dans lequel elles ont vécu l’homophobie, elles observent que « partout, des gens se cachent derrière leur foi pour tenir des discours hostiles à l’égard des personnes homosexuelles ». Par leur travail, elles veulent mettre en lumière des réflexions approfondies sur le sujet, mais aussi visibiliser ces situations mêlant religion et identité queer. Pour les deux entrepreneuses, c’est un sujet de société pour le présent et l’avenir : « Nous sommes dans un pays où l’homosexualité et le mariage gay sont légaux. […] Votre rapport à Dieu vous appartient. Ce sera un challenge des prochaines générations de concilier la recrudescence du sacré et l’augmentation du nombre de coming out dans le monde ».
Le Monde rapporte également trois témoignages complémentaires qui montrent que « cet écartèlement entre foi et orientation sexuelle touche de nombreux croyants, quelle que soit leur religion ». En effet, « Qu’ils soient musulmans, chrétiens ou juifs, tous les témoins racontent un cheminement, jalonné d’interrogations, de culpabilité, de rejet […]. Tous espèrent, en livrant leur récit, ouvrir la voie aux croyants qui se découvrent homosexuels ou trans et à leur famille […] ». Une idée de label « église inclusive » serait notamment en réflexion parmi des groupes catholiques progressistes afin de permettre aux personnes qui le souhaitent, de pratiquer leur foi ou de s'entourer d’une communauté religieuse sans être jugé sur leur identité de genre ou sexuelle.
Le journal partage également une liste de ressources pour trouver des groupes religieux inclusifs.

 
 

Dernier rapatriement de femmes et enfants depuis la Syrie

Au début de ce mois de juillet, le ministère des Affaires étrangères a annoncé que la France avait procédé au quatrième et dernier rapatriement collectif et volontaire de femmes et enfants liés au djihad en Syrie (voir veille du 17/03/2023).
Comme le précise Libération : « Ces Françaises s’étaient rendues volontairement dans les territoires contrôlés par les groupes jihadistes en zone irako-syrienne. Puis elles avaient été capturées au moment de la chute de l’Organisation de l’État islamique (EI) en 2019 ».
Cette dernière opération a permis de rapatrier 10 femmes et 25 enfants, détenus dans les camps de prisonniers au nord-est de la Syrie sous contrôle kurde. Comme pour les cas précédents et étant donné qu’ils reviennent d’une zone de guerre, « les mineurs sont remis aux services chargés de l’aide sociale à l’enfance et font l’objet d’un suivi médico-social ». De leur côté, « les adultes sont remises aux autorités judiciaires compétentes », où elles seront très certainement jugées pour terrorisme.

 
 

Réflexions sur les jours fériés religieux

Courant mai, Éric Piolle -maire de Grenoble (EELV)- avait suscité une polémique en appelant à supprimer « les références aux fêtes religieuses dans notre calendrier républicain ». Cette réaction intervenait peu après une première polémique autour d’un possible fichage religieux réalisé envers les enfants musulmans au moment du ramadan 2023 (voir veille du 09/06/2023).
Éric Piolle invitait à pluraliser le calendrier français et à « [déclarer] fériées les fêtes laïques qui marquent notre attachement commun à la République, aux révolutions, à la Commune, à l'abolition de l'esclavage, aux droits des femmes ou des personnes LGBT ». Comme le précise La Croix « parmi les onze jours fériés que compte le calendrier français, six sont liés à la religion chrétienne (Noël, Pâques, l’Ascension, la Pentecôte, l’Assomption et la Toussaint) » et le mois de mai est particulièrement marqué par ces jours fériés chrétiens.
En réponse à cela, le sénateur Stéphane Le Rudulier (LR) a déposé le 27 mai une proposition de loi pour « consacrer les racines judéo-chrétiennes de la France et sanctuariser les jours fériés actuels ».
Dans la foulée, Sud Radio avait commandé à l’IFOP une enquête pour mesurer l’attachement des Français aux jours fériés se référant à une fête chrétienne et la volonté d’instaurer ou non d’autres références religieuses ou républicaines. D’après ce sondage publié le 2 juin, une majorité de Français seraient contre un changement de ce type. Et en analysant l’orientation politique des sondés, « seuls les sondés proches d’EELV approuvent majoritairement (53 %) cette proposition [d’abandonner les jours fériés religieux] ». Cette enquête s’est également intéressée à la perception de la laïcité, en lien avec le contexte politique et médiatique, et c’est l’idée d’une « laïcité en danger » qui est majoritaire en ce moment.

 
 

Source société civile

 
 

Baromètre annuel sur le fait religieux en entreprise par l’Institut Montaigne

Publié le 5 juillet dernier, le baromètre annuel sur le fait religieux en entreprise de l’Institut Montaigne rappelle la prégnance de cette thématique dans le monde du travail. Cette enquête, réalisée auprès de 25 000 cadres et responsables des ressources humaines d’entreprises de tailles variées, a été conduite par Lionel Honoré, directeur de l’Observatoire du fait religieux en entreprise et professeur en sciences de gestion. L’Institut Montaigne est un Think tank français qui promeut une vision libérale de la société (2000).
D’après Le Monde, « deux tiers des entreprises françaises interrogées indiquent que le fait religieux existe dans leur environnement de travail » mais parmi celles-ci, une grande majorité parvient à gérer ces situations de façon satisfaisante. Cependant, dans cette minorité d’entreprises où la gestion du fait religieux n’est pas apaisée, les comportements et les réponses semblent de plus en plus préoccupants.
Le Monde analyse plus précisément certaines des données du baromètre permettant de réfléchir à une différence genrée, pas tant de l’expression religieuse mais du type d’expression. En effet, ce baromètre propose une « typologie de modes d’expressions », classant les comportements religieux selon leur niveau de visibilité, d’impact sur l'organisation du travail voire d’infraction aux règles de l'entreprise ou du droit général. D’après cette étude, les hommes exprimant une appartenance religieuse auraient davantage tendance à être dans la transgression que les femmes. Celles-ci demanderaient notamment des aménagements alors que les hommes refuseraient de réaliser certaines tâches ou avec certaines personnes, contrevenant à la liberté de culte qui doit s'exercer dans le respect d’autres droits et libertés.
Lionel Honoré insiste notamment sur l’anticipation de ces situations, par la diffusion claire d’informations sur « la politique de diversité » dès la phase de recrutement, et pas seulement lorsqu'une situation problématique se pose : « La lutte contre la discrimination est un préalable à la gestion du fait religieux ». Pour cela, il invite les entreprises à se saisir davantage de leur politique de RSE (Responsabilité sociétale des entreprises).
Il rappelle par ailleurs que le ministère du Travail avait réalisé un guide pratique du fait religieux dans les entreprises privées à destination des employeurs et regroupant toutes les dispositions législatives spécifiques. Ainsi comme le résume La Croix « les outils existent pour affronter ces défis mais ils ne sont pas encore assez déployés dans les entreprises ». Enfin, le directeur de cet observatoire conclut son propos et ouvre de nouvelles perspectives en posant la question d’une éventuelle évolution du droit du travail, afin d’aider les entreprises à y voir plus clair et limiter les tensions autour du religieux.

 
 

Rapport de la CNCDH sur la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie

Le 4 juillet, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a rendu public son rapport annuel sur l’état du racisme en France. Celui-ci vise « à mieux connaître, comprendre et combattre toutes les formes de racisme » et à montrer « les risques de toute essentialisation et instrumentalisation de la haine de l’Autre ».
Ce rapport a été publié dans le contexte très particulier de la mort de Nahel, tué par un policier en région parisienne, qui a bouleversé l’ensemble du territoire. Comme le rappelle cette affaire, mais aussi plus globalement les recherches de la CNCDH : « Le racisme en France reste encore largement sous-estimé et sous-déclaré. Il se manifeste souvent à travers des formes de rejet détournées, parfois difficiles à caractériser et à dénoncer par les victimes ».
En plus de son rapport détaillé, dont l’enquête de terrain a été réalisée par IPSOS en 2022, la CNCDH propose deux focus. D’une part, au sujet de l'instrumentalisation par les discours politiques et médiatiques du registre migratoire, « la politisation du rejet de l’Autre » et la normalisation de certains termes tels que « immigrés » ou « grand remplacement ». D’autre part, au sujet des discours de haine sur YouTube, notamment par l’analyse des commentaires problématiques et la corrélation entre plusieurs types de haine de l’Autre (origine, religion, genre, orientation sexuelle…).
À propos de la méthodologie du baromètre, celle-ci a évolué ces dernières années pour affiner l’observation de la tolérance : « Désormais, les personnes considérées comme tolérantes seront celles dont les opinions sont les plus affirmées, par exemple celles qui se disent “tout à fait d’accord” avec l’idée que “les Français juifs” et “les Français musulmans” sont des “Français comme les autres” ».
Grâce à ces dernières données, « on constate pour l’année 2022 une baisse générale de la tolérance globale observée, et notamment de la tolérance envers plusieurs minorités, de manière significative envers les juifs ». D’après l’analyse de la CNCDH, ce sont les facteurs de l’âge et de l'orientation politique qui jouent le plus, avec une polarisation toujours plus forte entre « boomers » (personnes nées entre ​​1943 et 1960) et « millenials » (entre 1984 et 1996), et entre « droite » et « gauche ».
La Commission rappelle également le Plan gouvernemental lancé au début de cette année et visant à renforcer la lutte contre toutes formes de discriminations (voir veille du 02/02/2023). À cet égard, la CNCDH « formule ainsi douze recommandations prioritaires pour véritablement lutter contre les discriminations ».
Celles-ci insistent sur la qualité des formations proposées, la mise en place d’une inspection des services de police « pour enquêter sur l’accueil des victimes et la prise de plainte », mais aussi renforcer les pouvoirs de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) et « les sanctions à l’égard des médias ».

 
 

Inscription du documentaire « Shoah » au patrimoine cinématographique et mémoriel de l’UNESCO

Unique en son genre, le documentaire « Shoah » (1985) vient d’entrer au patrimoine mondial au registre de la « Mémoire du monde » l’UNESCO. Réalisé par Claude Lanzmann (1925-2018) - journaliste et cinéaste français- et d’une durée de de près de dix heures, ce documentaire tourné auprès de témoins directs de la Shoah, autant les survivants que les assassins, a bouleversé le monde entier depuis sa sortie. Ponctué d’échanges avec Raul Hilberg, historien spécialiste de la Shoah et du processus génocidaire, ce film n’utilise pourtant aucune image d’archives et se concentre surtout sur les longs entretiens et la visite de lieux marquants du génocide. C’est le cas par exemple d’entretiens avec des survivants des ghettos de Varsovie (voir veille du 28/04/2023).
Pour rappel, le terme Shoah qui se traduit par « la catastrophe » en hébreu, désigne plus spécifiquement le processus d'extermination des Juifs d'Europe par les nazis pendant la période de la Seconde Guerre mondiale (six millions de Juifs, mais aussi d’autres minorités ethniques, religieuses et politiques).
À cette occasion, le site du ministère de la Culture publie un entretien avec Dominique Lanzmann, veuve et légataire de l'œuvre du réalisateur.
Elle détaille notamment son point de vue sur la signification de cette inscription de Shoah par l’UNESCO et y voit trois points principaux. D’une part, la reconnaissance du « caractère universel » et éducatif de ce documentaire très particulier. D’autre part, la poursuite des recherches académiques à partir des archives de réalisation du documentaire, permettant à la fois de contribuer à la recherche en histoire et en cinéma. Et enfin, ce qu’elle nomme la « préservation de l'intégrité de l’œuvre » et notamment l’attention portée aux futures utilisations des séquences vidéos de Shoah qui n’ont pas encore été exploités.
À l'automne prochain, une rétrospective complète de l'œuvre de Claude Lanzmann sera organisée à la Bibliothèque publique d'information (BPI).

 
 

Source académique

 
 

Accessit du Prix de thèse 2023 du Suprême Conseil de France pour une recherche sur le réinvestissement rituel des mégalithes dans le Morbihan (Bretagne)

Yael Dansac, docteure en Anthropologie Sociale et Ethnologie de l’EHESS, a reçu le 7 juin dernier l’accessit du prix de thèse du Suprême Conseil de France pour sa thèse « Anthropologie des pratiques spirituelles contemporaines : le cas du réinvestissement rituel des mégalithes dans le Morbihan ». À cette occasion, elle a été interrogée par l'association des Alumnis de l’EHESS, sur son parcours et ses méthodes de recherche.
Réalisée sous la direction de l’anthropologue Michèle Coquet (IMAF, EHESS-CNRS),  cette thèse s’intéresse à « des phénomènes rituels dans le Morbihan, en Bretagne : les pratiques inspirées des mouvances New Age et néopaïennes qui s’articulent aujourd’hui autour d’un pôle majeur [qu’elle] nomme le “réinvestissement rituel des mégalithes” ». Initialement issue de l'archéologie, elle s’est ensuite formée à l’histoire et à l’anthropologie pour étudier « les usages dits “alternatifs” concernant les sites archéologiques », au Mexique puis en France et Europe.
Le Suprême Conseil de France est l'un des organismes maçonniques français en lien avec le « Rite écossais ancien et accepté » (REAA). Anciennement membre du Grand Orient de France, ce Conseil est devenu indépendant et est à l'origine de la création de la seconde Grande Loge de France en 1894. Depuis 2017, il décerne un prix de thèse et plusieurs accessits à des recherches qui s’intéressent au REAA.

 
 

Réflexions sur le végétarisme et l’islam

À l’occasion de l’Aïd-el-Kébir (« la grande fête de l’islam ») ou Aïd-al-Adha (« fête du sacrifice ») qui a eu lieu cette année du 27 juin au soir au 1er juillet 2023, Le Monde s’est entretenu avec Omero Marongiu-Perria, sociologue et théologien de l’islam. Il revient sur l’histoire de cette fête religieuse et familiale, fortement liée au pèlerinage  du hadj à La Mecque (Arabie saoudite).
Le deuxième nom de cette fête est lié à la tradition d’un sacrifice animal qui fait référence à un épisode du Coran. Mais selon le chercheur, celui-ci n’est pas obligatoire et l'on trouve dans les textes sacrés d’autres types de dons et sacrifices permettant de réaliser ce rite religieux.
En effet, Omero Marongiu-Perria « prône […] une lecture végétarienne du Coran » et propose de s’interroger sur ces pratiques sacrificielles dans le contexte social et environnemental actuel  et estime qu’ « avec l’avènement de la modernité, le sens du sacrifice a été dénaturé ». Il précise : « En plus des conséquences écologiques liées à l’élevage, cela peut entraîner des conséquences sanitaires catastrophiques, avec des abattages d’animaux dans des conditions condamnables. Les musulmans devraient engager une réflexion pour retrouver le sens spirituel du sacrifice, renouer avec la dimension de partage ».

 
 

Source institutionnelle

 
 

Une nouvelle Loi encadrant les biens spoliés par les nazis 

Le 19 avril dernier, la ministre de la Culture Rima Abdul Malak avait déposé un projet de loi « relatif à la restitution des biens culturels ayant fait l'objet de spoliations dans le contexte des persécutions antisémites perpétrées entre 1933 et 1945 » (voir veille du 28/04/2023).
Comme le précise le site du Sénat, cette loi a pour but d’harmoniser le droit et d’aller au-delà des trois cas qui permettaient d’aller jusqu'à la restitution d’oeuvres spoliées : une décision de justice particulière, le programme des biens dits « Musées Nationaux Récupération » (MNR) ou un déclassement par la loi de biens culturels répondant à certaines conditions. Et d’après La Croix
« actuellement, c’est une ordonnance d’avril 1945 qui encadre les demandes de restitution. Mais celle-ci ne porte que sur les biens volés à compter d’avril 1940. Or, avant le début de l’Occupation, en juin 1940, des œuvres ont déjà été saisies ou vendues sous la contrainte ».
À présent, comme le précise le projet de loi : « l’ensemble des biens culturels appartenant au domaine public ayant fait l'objet, en France ou ailleurs, de spoliations dans le contexte des persécutions antisémites perpétrées entre le 30 janvier 1933 et le 8 mai 1945 ». De plus, comme l’explique La Croix, « le projet de loi prévoit aussi la possibilité d’une réparation autre que la restitution, une transaction financière par exemple, d’un commun accord avec le propriétaire spolié ou ses ayants droit ».
Le 23 mai, le Sénat avait adopté ce projet de loi en y apportant quelques modifications, notamment « une reconnaissance inédite des législations antisémites mises en œuvre par le régime de Vichy », la reconnaissance de la collaboration dans le droit. Au début du mois de juillet, la commission mixte paritaire (députés et sénateurs) est parvenue à un compromis sur les détails de la loi. Les conclusions de ces travaux législatifs ont été rendues publiques le 13 juillet.

 
 

Assassinat de Samuel Paty : le Sénat valide la création d'une commission d'enquête 

Dans la foulée de la publication d’un livre polémique d'enquête sur l’assassinat de Samuel Paty, la sœur du professeur assassiné avait demandé l’ouverture d’une commission d’enquête parlementaire courant mai (voir veille du 15/05/2023).
Le 15 juin, le Sénat s’est saisi de cette demande et une mission d’information s’est constituée mi-juin, réunissant deux commissions (culture et éducation), afin d’éclaircir les conditions dans lesquelles les services de l’Éducation nationale ont ou non protégé la vie du professeur assassiné. D’après l’intitulé de cette mission, l’enquête vise à faire la lumière sur le cas de Samuel Paty mais également à aller au-delà en « [examinant] la question du signalement et du traitement des pressions, menaces et agressions dont les enseignants sont victimes ».
Ces deux commissions ont six mois pour mener l’enquête et devront rendre leur rapport en décembre prochain.

 
 

Le Contrat d’engagement républicain (CER) validé par le Conseil d’État

Depuis l’adoption de la loi dite « Séparatisme » (2021),  « loi confortant le respect des principes de la République », de nombreuses associations s'inquiètent d’une disposition (de janvier 2022) les obligeant à signer un
« contrat d’engagement républicain » (CER) afin de pouvoir bénéficier de subventions publiques (voir veille du 14/04/2023).
Plusieurs associations et syndicats constitués en un collectif avaient porté un recours auprès du Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative, afin de suspendre ce décret spécifique, qui va bien au-delà des associations confessionnelles ou ayant trait à la laïcité.
Une audience a eu lieu le 19 juin dernier au cours de laquelle le rapporteur, Laurent Domingo, avait « [plaidé] pour une réécriture de certains passages de deux des sept engagements du CER ». Selon La Croix « [il] n’a pas remis en cause l’existence même du contrat, mais a estimé qu’il manquait parfois de précision ».
Le 30 juin, le Conseil d’État a rejeté cette demande de modification du décret.

 
 

RELIEN : clôture du projet « entreprise et religion » à Strasbourg 

Le 15 juin dernier se tenait une cérémonie afin de clôturer le projet européen et transfrontalier « RELIEN », un programme de formation à l’interreligieux en milieu professionnel. Porté par l’Université de Strasbourg depuis 2020, en lien avec d’autres chercheurs (France, Allemagne, Suisse) et acteurs du monde du travail.
Le journal Les Echos propose un aperçu des conclusions du projet, et s'entretient avec Francis Messner, directeur de recherche au CNRS, spécialiste du droit des religions et directeur du projet RELIEN. Celui-ci dresse un constat assez mitigé des formations proposées directement aux entreprises et montre les alternatives finalement développées. En effet, il observe une certaine réticence des entreprises à mettre en place ces formations, bien qu’elles soient confrontées à des situations délicates en lien avec le religieux. D’après le journal, il « envisage deux causes pour expliquer le positionnement des entreprises » : le contexte socio-économique et la « peur de soulever des objections de la part de salariés ».
Au mois de mai, La Croix y consacrait également un article à la suite d’un colloque autour du même sujet.

 
 

Source confessionnelle

 
 

Entretien - Anne Guillard du collectif « Oh My Goddess ! », plateforme catholique et féministe

La Croix propose un entretien avec Anne Guillard, théologienne et philosophe politique, membre du collectif « Oh My Goddess ! ». Le journal, qui la décrit comme le « visage d’une nouvelle génération du féminisme catholique », dresse le portrait de cette femme et de ce collectif qui se distingue d’autres courants catholiques et féministes par le choix d’un prisme intersectionnel (prise en considération de multiples facteurs de discrimination). Elle explique que ce terme renvoie à une « lutte va au-delà de la question de la place des femmes dans l’Église » et intègre « toutes les personnes qui sont mises à la marge, invisibles ou volontairement silenciées parce qu’elles remettent en cause l’anthropologie dite chrétienne, dont l’idée d’une complémentarité homme/femme ». En effet, Anne Guillard rappelle que l’Église catholique, comme d’autres institutions anciennes, s’est construite sur une tradition patriarcale et participe à perpétuer des symboles, des croyances et des pratiques profondément inégalitaires pour les femmes et les minorités.
Ce collectif pleinement catholique trouve de l’inspiration dans de la pensée queer ou éco-féministe par exemple, et souhaite également contribuer à une réflexion sur la binarité et la supposée masculinité de Dieu, entité censée dépasser toutes les catégories du monde. C’est ce que les membres de ce collectif proposent à travers plusieurs supports dont un ouvrage sorti en mars de cette année et intitulé « Dieu·e. Christianisme, sexualité et féminisme », mais aussi leur podcast « les maculées conceptions » débuté en mai dernier.

 
 

Livre - « Déconstruire l’antijudaïsme chrétien », manuel des évêques de France (2023)

Dans la continuité d’une exhortation à lutter « contre toute forme d’antisémitisme politique et religieux » d’Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CER), face aux évêques de France en février 2021, le CER vient de publier un ouvrage intitulé « Déconstruire l’antijudaïsme chrétien ».
Pensé comme un outil à destination des responsables religieux mais aussi de tous les paroissiens et citoyens non chrétiens, ce livre revient sur vingt idées largement répandues et entretenues chez les catholiques qui relèvent en fait de préjugés contre les juifs. Un rappel est également fait sur la distinction entre antijudaïsme (religion juive) et antisémitisme (identité juive), tout en insistant sur le fait que le premier entretien et renforce le second.
Comme le précise La Croix, « chaque “cliché” -posé sous forme de question au début de chaque chapitre- est démonté. L’argumentation s’appuie sur des passages de la Bible et de la Torah, ainsi que sur les travaux des comités épiscopaux et conseils pontificaux réalisés depuis soixante ans sur la relation entre judaïsme et christianisme ».
La Vie propose un entretien avec Christophe Le Sourt, directeur du Service national pour les relations avec le judaïsme à CEF. Le but de ce livre était aussi de rendre accessibles au plus grand nombre les travaux réalisés par le Vatican à ce sujet des relations avec le judaïsme et avec les juifs (Concile Nostra Aetate,  « à notre époque »).

 
 

Les 60 ans du Mouvement chrétien des retraités (MCR)

La Croix s'entretient avec Anne-Marie Maison, présidente du Mouvement Chrétien des Retraités (MCR) sur l’actualité de ce groupe catholique. Elle évoque principalement le développement d'initiatives intergénérationnelles catholiques, et notamment le soutien actif de membres du MCR à des jeunes impliqués dans la préparation des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ, voir veille du 03/07/2023). C’est aussi la question de la transmission religieuse au sein des familles qui questionne beaucoup ces retraités chrétiens. De plus, Anne-Marie Maison rappelle que depuis 2021, le Pape François a institué le 23 juillet comme Journée des grands-parents et personnes âgées, ce qui a donné un nouvel élan au MCR.

 
 

De moins en moins de prêtres ordonnés

Fin juin, la Conférence des évêques de France (CEF) a annoncé le nombre d’ordinations pour cette année : 88 dont 52 pour les diocèses. Ce chiffre est en forte baisse par rapport à l’année précédente (122) et par rapport à la moyenne des dernières années, passant pour la première fois en dessous de cent ordinations.
Le journal Sud Ouest a demandé des explications de ce changement à Céline Béraud, sociologue Directrice d’Études à l’EHESS et spécialiste du catholicisme contemporain. Selon elle, cela est dû à plusieurs facteurs contextuels (sécularisation, vieillissement, baisse des vocations, rejet du célibat) et également aux scandales sexuels des dernières années.
Elle précise : « Ce qui a pu amortir la chute des ordinations depuis vingt ans, c’est le recours à des sociétés de prêtres, des religieux mis au service des diocèses, et le recours à beaucoup de prêtres étrangers, parfois ordonnés en France, mais qui ne sont pas originaires de diocèses français ». En effet, ces « prêtres venus d’ailleurs », dont 80% viennent d’Afrique d’après les chiffres actuels, constituent environ 20% des curés actuels. RFI a consacré une émission à ce sujet, autour du travail de Corinne Valasik, maîtresse de conférences en Sociologie à Institut Catholique de Paris et d’un reportage radiophonique sur le terrain.

 
 

Pour aller plus loin…

 
 

Football et religion - L’attaquant français Karim Benzema explique son choix de rejoindre le club Al-Ittihad (Arabie Saoudite) par sa religion.


 
 

Publication du Plan de lutte contre les discriminations annoncé en janvier 2023.

 
 

Livre - « Sacré Business. L’incroyable marché des biens immobiliers du clergé » (2022, Robert Laffont) de Michel Turin. Le journaliste économique a étudié en détail le patrimoine de l’Église catholique française, notamment le patrimoine immobilier qu’il évalue à 6,5 milliards d’euros.

 
 

Livre - « Le wokisme serait-il un totalitarisme ? » (2023, Albin Michel)de Nathalie Heinich, sociologue, directrice de recherche au CNRS (EHESS). Dans cet ouvrage elle parle notamment de l’antisémitisme comme angle mort du « wokisme » et des mouvances progressistes de gauche (voir veille du 15/05/2023).

 
 

Livre - « Immigration : le grand déni » (2023, Seuil) de François Héran, Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire « Migrations et sociétés ». Sorti en mars dernier, cet ouvrage bénéficie d’une nouvelle médiatisation à la suite d'une recension parue dans le dernier numéro de la revue Études. Il y souligne l’importance d’intégrer toutes les minorités dans la « francité » et de sortir de l’idée reçue que la France est submergée par l’immigration contemporaine.

 
 

Livre - « La Haine de l’antiracisme » (2023, Textuels) d’Alain Policar, politiste associé au Cevipof (Sciences Po) et membre du Conseil des sages de la laïcité depuis peu (voir veille du 28/04/2023). Mediapart a récemment réalisé un entretien vidéo avec l’auteur, en revenant notamment sur le développement du prisme identitaire dans la politique française.

 
 

Documentaire - « Sarah Halimi, un crime antisémite et impuni » diffusé le 2 juillet dernier à la télévision (RMC/BFM), ce documentaire enquête sur le meurtre de Sarah Halimi (avril 2017) et le traitement juridique, politique et médiatique de l’affaire (voir veille du 14/04/2023). Ce film a été réalisé par le cinéaste François Margolin, en collaboration avec la journaliste Noémie Halioua, autrice d’un livre intitulé « L’affaire Sarah Halimi » (Le Cerf, 2018).

 
 

Podcast - « Coming out », de Elise Goldfarb et Julia Layani consacrent 6 épisodes de la saison 3 à relation entre religion et homosexualité. Elles y interrogent des responsables religieux et des croyantes et croyants issus des trois monothéismes.

 
 

Cinéma - « Enlèvement » du réalisateur italien Marco Bellocchio. Présenté au Festival de Cannes 2023, ce film traite de l’enlèvement ordonné par le Pape Pie IX (1858) d’un enfant juif baptisé à l’insu de sa famille. Pour La Croix, l’historien Philippe Chenaux remet l’affaire dite Mortara dans son contexte, notamment le fondement de ces enlèvements sur la base d’un canon du droit de l’Église : « Tout enfant baptisé doit pouvoir bénéficier d’une éducation catholique ».

 
 

Cinéma - La troisième saison de la série chrétienne Chosen sera visible pendant deux jours au cinéma en France, en octobre prochain (voir veille 22/12/2022).

 
 

Décès - Jean-Luc Pouthier (1953-2023), historien et journaliste, spécialiste de la démocratie chrétienne et de l’Italie, il était également connu pour sa maîtrise du pluralisme religieux contemporain et de la laïcité française. Héritier d’un « catholicisme d’ouverture », il fonda avec son épouse Sophie Gherardi, le Centre d’étude du fait religieux contemporain (CEFRECO) afin de proposer des formations au fait religieux.

 
 
 
 
banderole-veille-2
 

Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en France. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Central African Republic. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
soutien veille RCA