|
|
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) vient de voir quatre de ses fédérations membres quitter son bureau exécutif. En cause : de nombreuses divergences de points de vue notamment autour de l’élaboration, l’application encouragée par le gouvernement de la charte des principes de l’islam de France (dont d’ailleurs trois fédérations membres du CFCM avaient refusé la signature). Les quatre fédérations ont décidé de créer ensemble une nouvelle « coordination » dont l’objectif revendiqué est de devenir une nouvelle instance représentative des musulmans de France. Une bataille sur la question de la représentativité de l’une ou l’autre instance s’annonce : Mohamed Moussaoui, le président du CFCM, ayant déjà annoncé que ces fédérations seraient exclues des assises départementales à venir qui devaient notamment permettre aux musulmans de France de décider du mode de gouvernance de leurs instances représentatives. La polémique se poursuit depuis l’affaire de l’IEP de Grenoble autour du syndicat étudiant l’UNEF. Le syndicat est accusé, majoritairement par des élus de droite et La République en marche (LREM), de non-respect des principes républicains du fait de la tenue deux fois par an de réunions en non-mixité (excluant les personnes blanches). La gauche est divisée quant au sujet : la France Insoumise et les Verts ont annoncé leur soutien, tandis que le Parti Socialiste s’est montré embarrassé devant la polémique malgré sa proximité historique avec ce syndicat. The French Council of the Muslim Faith (CFCM) has just seen four of its member federations leave its executive board. The reason: numerous differences of opinion, particularly concerning the elaboration and application, encouraged by the government, of the Charter of Principles of Islam in France (which three CFCM member federations had refused to sign). The four federations decided to create together a new "coordination" whose claimed objective is to become a new representative body for Muslims in France. A battle over the question of the representativeness of one or the other body is thus announced by Mohamed Moussaoui, the president of the CFCM, who has already announced that these federations would be excluded from the upcoming departmental meetings which were to allow Muslims in France to decide on the mode of governance of their representative bodies. The controversy has continued since the IEP de Grenoble affair around the student union UNEF. The union is accused, mostly by right-wing and La République en marche (LREM) elected representatives, of not respecting republican principles by holding non-mixed meetings (excluding white people) twice a year. The left is divided on the issue: France Insoumise and the Greens have announced their support, while the Socialist Party has been embarrassed by the controversy despite its historical proximity to the union.
|
|
|
|
|
L'info phare - source médiatique
|
|
|
|
|
Quatre fédérations musulmanes annoncent la création d'une nouvelle instance représentative
Quatre fédérations musulmanes membres du bureau exécutif du CFCM ont annoncé leur retrait après une série de différends internes, notamment autour de la charte des principes de l’islam de France voulu par le gouvernement. Les quatre fédérations : la Grande Mosquée de Paris (GMP), le Rassemblement des Musulmans de France (RMF), Musulmans de France (MF) et la Fédération française des associations islamiques d'Afrique, des Comores et des Antilles (FFAIACA), ont annoncé la création d’une nouvelle « coordination » qui a pour objectif à terme de devenir une nouvelle instance représentative des musulmans de France.
|
Four Muslim federations announce the creation of a new representative body
Four Muslim federations that are members of the CFCM's executive board have announced their withdrawal after a series of internal disputes, notably over the government's charter of principles for the Islam of France. The four federations: the Great Mosque of Paris (GMP), the Rassemblement des Musulmans de France (RMF), Musulmans de France (MF) and the French Federation of Islamic Associations of Africa, the Comoros and the West Indies (FFAIACA), announced the creation of a new "coordination" which aims to eventually become a new representative body of Muslims in France.
|
|
|
|
|
|
|
On vous explique la polémique autour de l'Unef, dont la dissolution est demandée par plusieurs responsables politiques
Depuis sa prise de position sur l'affaire de l'IEP de Grenoble, début mars, l’Unef est dans le viseur de plusieurs responsables politiques, notamment de droite. Une nouvelle polémique vient d’éclater dénonçant la tenue de réunion en non-mixité, c’est-à-dire notamment interdites aux étudiants blancs. L’objectif de ces réunions qui se tiennent selon la présidente de l’Unef deux fois par an et existent depuis les années 2010, est de créer un espace d’expression et d’échange sécurisé entre les personnes victimes de discriminations. Pour les détracteurs de l’Unef, il s’agit de réunions contraires aux principes républicains. Si les élus La France Insoumise et Les Verts ont affiché leur soutien avec l’Unef, parmi le Parti Socialiste les réactions sont diverses et les soutiens fragiles.
|
We explain the controversy surrounding the Unef, whose dissolution is requested by several politicians
Since its stance on the Grenoble IEP affair at the beginning of March, the Unef has been in the sights of several political leaders, particularly on the right. A new controversy has just erupted denouncing the holding of single-sex meetings, i.e. forbidden to white students. The aim of these meetings, which, according to the president of Unef, are held twice a year and have existed since 2010, is to create a space for expression and safe exchange between people who are victims of discrimination. For Unef's detractors, these meetings are contrary to Republican principles. If the elected representatives of La France Insoumise and Les Verts have shown their support for Unef, among the Socialist Party the reactions are diverse and the support fragile.
|
|
|
|
|
|
|
Sécurité renforcée pour les lieux de culte
Face aux fêtes religieuses qui approchent : du 28 mars au 4 avril, les fêtes chrétiennes des Rameaux et de Pâques, la fête juive de Pessah, ainsi que le mois du Ramadan du 13 avril au 12 mai 2021, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin appelle à la mobilisation de tous les préfets et les autorités de police et de gendarmerie pour assurer la tenue de ces célébrations en toute sécurité. Il pointe du doigt la menace terroriste et appelle à ce qu’une « attention particulière » soit portée sur les édifices et lieux les plus sensibles ou emblématiques. Au travers de son télégramme adressé aux forces de sécurité, il est à noter qu’il utilise un style direct se voulant proche de ses équipes engagées sur le terrain.
|
Increased security for places of worship
In view of the religious holidays approaching: from 28 March to 4 April, the Christian festivals of Palm Sunday and Easter, the Jewish festival of Pesach, as well as the month of Ramadan from 13 April to 12 May 2021, the Minister of the Interior Gérald Darmanin is calling for the mobilisation of all prefects and the police and gendarmerie authorities to ensure that these celebrations are held in complete safety. He points to the terrorist threat and calls for "particular attention" to be paid to the most sensitive or emblematic buildings and places. Through his telegram addressed to the security forces, it should be noted that he uses a direct style, which is intended to be close to his teams engaged on the ground.
|
|
|
|
|
|
|
Napoléon et les Juifs : encager, encadrer, intégrer
Dans une lecture critique du manifeste Le Séparatisme islamiste écrit par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin pour soutenir le projet de loi « confortant le respect des principes républicains », Médiapart dénonce la grande idée qui structure la politique religieuse du ministre : « Que l’État impose aux musulmans ce que Napoléon a imposé aux Juifs ». Prenant appui sur l’ouvrage de l’historien Pierre Birnbaum L’Aigle et la Synagogue revenant sur la politique d’assimilation de Napoléon des juifs français au début de l’empire, Médiapart décrit ce qu’a été la politique napoléenne et en quoi elle a été « régressive » pour les juifs français qui étaient considérés avec méfiance et discriminés. Le parallèle fait par Gérald Darmanin sur l’application d’une politique similaire aux musulmans français à l’époque actuelle reviendrait ainsi à ce que le ministre ne considère pas encore les musulmans comme des Français de plein droit, mais des individus traités avec méfiance par l’État qui doit les intégrer de force pour résoudre les problèmes que poseraient cette population en France.
|
Napoleon and the Jews: caging, framing, integrating
In a critical reading of the manifesto Le Séparatisme Islamiste written by the Minister of the Interior, Gérald Darmanin, to support the bill "to strengthen respect for republican principles", Médiapart denounces the main idea behind the minister's religious policy: "That the State should impose on Muslims what Napoleon imposed on the Jews". Based on historian Pierre Birnbaum's book L'Aigle et la Synagogue (The Eagle and the Synagogue), which reviews Napoleon's policy of assimilation of French Jews at the beginning of the Empire, Médiapart describes what Napoleon's policy was and how it was "regressive" for French Jews, who were viewed with distrust and discrimination. The parallel made by Gérald Darmanin on the application of a similar policy to French Muslims in the current era would thus mean that the Minister does not yet consider Muslims as French citizens in their own right, but as individuals treated with suspicion by the State which has to integrate them by force in order to solve the problems that this population would pose in France.
|
|
|
|
|
|
|
Mosquée de Strasbourg : face à Darmanin, la mairie écolo assume sa subvention
La mairie écologiste de Strasbourg a subventionné selon le régime concordataire d’Alsace-Moselle la construction de la mosquée Eyyûb Sultan dont la construction avait été suspendue en 2019 faute de financement. Face à cette décision, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a demandé à la préfète de saisir le tribunal administratif pour faire annuler la décision sans préciser sur quel fondement juridique. Il entend ainsi illustrer l’utilité de son projet de loi « contre les séparatismes » et dénonce le fait que la fédération qui soutient cette mosquée n’a pas signé la charte des principes de l’islam de France.
|
Strasbourg Mosque: Faced with Darmanin, the green town hall assumes its subsidy
The ecologist town hall of Strasbourg subsidised the construction of the Eyyûb Sultan mosque under the concordat regime of Alsace-Moselle. Faced with this decision, Gérald Darmanin, Minister of the Interior, asked the prefect to refer the matter to the administrative court in order to have the decision annulled without specifying the legal basis. He intends to illustrate the usefulness of his bill "against separatism" and denounces the fact that the federation that supports this mosque has not signed the charter of principles of Islam in France.
|
|
|
|
|
|
|
Pap Ndiaye : « Notre mission, c’est faire de l’immigration un élément central de l’histoire nationale »
L’historien Pap Ndiaye a été nommé en février dernier à la tête du Palais de la Porte Dorée à Paris qui abrite le musée national de l’histoire de l’immigration et un aquarium tropical. Il a pour ambition de maintenir le musée comme un lieu de débat apaisé pour les intellectuels, scientifiques, militants d’avis parfois très opposés. Il souhaite « donner toute sa place à la nuance » et sortir de débats polarisés et stériles pour proposer des solutions créatives. Le parcours permanent qui remontera au Code noir et à la révocation de l’Édit de Nantes en 1685 et non comme auparavant en 1889, a pour objectif de redonner une place de choix à l’histoire de l’immigration sans « l’édulcorer ni l’occulter ». Il interprète sa nomination comme une chance pour la diversité dans les hautes administrations.
|
Pap Ndiaye: "Our mission is to make immigration a central element of national history"
Last February, the historian Pap Ndiaye was appointed head of the Palais de la Porte Dorée in Paris, which houses the national museum of immigration history and a tropical aquarium. His ambition is to maintain the museum as a place of peaceful debate for intellectuals, scientists and activists of sometimes very different opinions. He wants to "give nuance its rightful place" and move away from polarised and sterile debates to propose creative solutions. The permanent route, which will go back to the Black Code and the revocation of the Edict of Nantes in 1685 and not, as before, to 1889, aims to give a prominent place to the history of immigration without "watering it down or obscuring it". He interprets his appointment as an opportunity for diversity in senior administrations.
|
|
|
|
|
|
|
Frère Olivier de Saint Martin : « Disons-le nettement, ce livre sur la confession n’aurait jamais dû voir le jour »
À l’occasion de la parution du livre Je vous pardonne tous vos péchés, le frère Olivier de Saint Martin revient sur les témoignages en son sein de 40 prêtres sur les confessions qu’ils ont recueilli. Il critique vivement la participation à cet ouvrage des prêtres pourtant tenus au secret de la confession (une des plus belles parts du ministère presbytéral) qui ont pour lui trahi le sacrement de la réconciliation. Il y perçoit chez le lecteur potentiel une forme de voyeurisme ou une matière à se voir meilleur que l’autre.
|
Brother Olivier de Saint Martin: "Let's say it clearly, this book on confession should never have been published.
On the occasion of the publication of the book Je vous pardonne tous vos péchés (I forgive you all your sins), Brother Olivier de Saint Martin looks back at the testimonies of 40 priests on the confessions they have received. He strongly criticizes the participation in this book of priests who are bound to the secrecy of confession (one of the most beautiful parts of the priestly ministry) and who, for him, have betrayed the sacrament of reconciliation. He sees in it a form of voyeurism on the part of the potential reader or a way of seeing oneself as better than the other.
|
|
|
|
|
|
|
"Quel avenir pour les juifs de France ?" : les réponses de Philippe Meyer
Philippe Meyer, président du B'naï Brith France (organisation Juive internationale), répond à la question « Quel avenir pour les juifs de France ? » en rappelant tout d’abord les mutations que traversent actuellement les communautés juives françaises depuis au moins vingt ans et faisant l’hypothèse que les tendances observées perdureront. Pour lui, deux grands mouvements regroupent ces mutations. Tout d’abord, la montée d’un fort antisémitisme et d’antisionisme en France doublée d’une remise en cause de la liberté de culte et des valeurs de la République. Et ensuite, un défi démographique avec une forte concentration dans les grandes villes des communautés juives au détriment des communautés juives de province qui se retrouvent « désertifiées » avec une vie juive diminuée, ainsi que l’immigration avec près de 40 à 45 000 juifs qui ont fait leur Alya (immigration en Israël). Il pense que ces tendances vont se poursuivre dans les années à venir et qu’il faut continuer de relever ces défis. Il souhaite aussi aller vers plus d’union entre les juifs, d’organisation et de structuration pour continuer de prendre « son destin entre ces mains ».
|
"What future for the Jews of France? : the answers of Philippe Meyer
Philippe Meyer, President of B'nai Brith France (international Jewish organisation), answers the question "What future for the Jews of France? "by recalling first of all the changes that the French Jewish communities have been going through for at least twenty years and by assuming that the trends observed will last. For him, two major movements group these changes together. Firstly, the rise of strong antisemitism and anti-Zionism in France coupled with a questioning of the freedom of worship and the values of the Republic. Secondly, a demographic challenge with a strong concentration of Jewish communities in the big cities to the detriment of the Jewish communities in the provinces, which find themselves "desertified" with a diminished Jewish life, as well as immigration with nearly 40 to 45,000 Jews who have made their Aliyah (immigration to Israel). He believes that these trends will continue in the years to come and that we must continue to meet these challenges. He also wishes to move towards more union between Jews, organisation and structuring in order to continue to take "its destiny in its hands".
|
|
|
|
|
|
|
« Les 318 personnalités issues de l’immigration nous aideront à faire vivre la France plurielle pour mieux servir son idéal universel »
Élaboré par un comité scientifique présidé par l’historien Pascal Blanchard, et remis au président de la République Emmanuel Macron en février, un recueil vient d’être publié pour présenter 318 personnalités « issues de diverses immigrations » qui ont participé à construire la France. Ce premier recueil, consultable en ligne et qui sera suivi d’un second, a pour objectif de sortir de l’ombre ces figures et de nourrir la cohésion entre les citoyens.
|
"The 318 personalities of immigrant origin will help us to make plural France live to better serve its universal ideal"
Drawn up by a scientific committee chaired by the historian Pascal Blanchard, and submitted to the President of the Republic Emmanuel Macron in February, a collection has just been published presenting 318 personalities "from diverse immigrant backgrounds" who have helped build France. This first collection, which can be consulted online and which will be followed by a second, aims to bring these figures out of the shadows and to foster cohesion between citizens.
|
|
|
|
|
|
|
Lettre ouverte aux étudiants qui veulent lutter contre les discriminations
Cette tribune signée par 50 universitaires de Françoise Longy (université de Strasbourg), Gilles Denis (Université de Lille) et Thibault Tellier (IEP de Rennes), du collectif Vigilances Universités, s’interroge sur la manière de lutter contre le racisme et les discriminations à l’université. Ils reviennent sur la polémique de l’IEP de Grenoble et notamment sur le débat autour du terme « islamophobie » sur lequel pour eux il est possible de s’interroger tout en luttant contre les discriminations faites aux musulmans. Il convient aussi selon eux de distinguer la critique de la religion de l’attaque personnelle. Sur l’affaire en elle-même, ils condamnent le fait que le nom des professeurs ait été affiché sur le devant de l’IEP, s’interrogent sur les preuves à leur encontre et enfin demandent à ce qu’il y ait une vraie justice dans cette affaire.
|
Open letter to students who want to fight discrimination
This article, signed by 50 academics from the Vigilances Universités collective, Françoise Longy (University of Strasbourg), Gilles Denis (University of Lille) and Thibault Tellier (IEP of Rennes), questions the way to fight against racism and discrimination at the university. They return to the controversy of the IEP of Grenoble and in particular to the debate around the term "Islamophobia" on which for them it is possible to question while fighting against discrimination against Muslims. It is also necessary to distinguish between criticism of religion and personal attacks. On the case itself, they condemned the fact that the names of the professors had been posted on the front of the IEP, questioned the evidence against them and finally asked for real justice in this case.
|
|
|
|
|
|
|
Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Centrafrique. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables. This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Central African Republic. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.
|
|
|
|