Convocation LFI - Renvoi Conseil des Sages de la Laïcité - Projet de Loi "Fin de Vie" ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­
 
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VEILLE PHAROS - FRANCE
2 mai 2024
 
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De nombreuses personnes ont été convoquées pour apologie du terrorisme au cours des semaines précédentes. Pour la première fois, deux membres du parti La France Insoumise (LFI) ont été convoqués par la police cette semaine suite à des propos qualifiés d'antisémites et en soutien au Hamas, classé comme groupe terroriste.  

Suite aux affaires de voile et des atteintes à la laïcité, la ministre de l'Education nationale, Nicole Belloubet, a démis de ses fonctions le sociologue Alain Policar du Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République (CSL). Ce dernier aurait outrepassé son rôle de conseiller en donnant son avis sur la loi de 2004 qui interdit le port de tenues religieuses ostentatoires à l'école. 

Pour faire face aux idées reçues sur l'islam et les musulmans et mettre en avant la diversité, l'exposition créée par l'historien et islamologue Jamel El Hamri sur l'histoire des musulmans de France a eu lieu cette semaine près de Bordeaux. Au mois de juin, une exposition de photos se tiendra en Guadeloupe pour lutter contre l'homophobie et interroger la place de la communauté LGBTQ+ au sein de l'Eglise catholique. 

Pour terminer, la Grande mosquée de Paris signale son inquiétude face à la stigmatisation des musulmans et de l'islam dans les médias, notamment avec le terme "d'entrisme islamiste" évoqué par Gabriel Attal. Des académiciens ont émis des analyses approfondies pour éclairer les débats de ces dernières semaines autour du principe de laïcité, de la loi de 2004 et des violences dans les écoles et entre les jeunes. 

Many people have been summoned for apologizing for terrorism in the preceding weeks. For the first time, two members of the party La France Insoumise (LFI - France Unbowed) were summoned by the police this week following remarks described as anti-Semitic and in support of Hamas, classified as a terrorist group.

Following the controversies over the veil and breaches of secularism, the Minister of National Education, Nicole Belloubet, dismissed sociologist Alain Policar from the Council of Sages of Secularism and Republican Values (CSL). He allegedly exceeded his role as advisor by giving his opinion on the 2004 law banning the wearing of ostentatious religious clothing in schools.

To address misconceptions about Islam and Muslims and highlight diversity, the exhibition created by historian and Islamologist Jamel El Hamri on the history of Muslims in France took place this week near Bordeaux. In June, a photo exhibition will be held in Guadeloupe to combat homophobia and explore the place of the LGBTQ+ community within the Catholic Church.

Finally, the Great Mosque of Paris expresses its concern about the stigmatization of Muslims and Islam in the media, particularly with the term "Islamist entryism" mentioned by Gabriel Attal. Academics have provided in-depth analyses to shed light on the recent debates surrounding secularism, the 2004 law, and violence in schools and among young people.

 
 

L'info phare - Source médiatique

 
 

Des membres du parti La France Insoumise (LFI) ont été convoqués pour “apologie du terrorisme” suite à des propos qualifiés d’antisémites et en soutien à un groupe terroriste 

Depuis les attaques du 7 octobre au Proche-Orient, la France connaît une montée de l’antisémitisme au sein d’universités, dans l’espace public et par des responsables politiques. Ce climat de tension est accentué par le renforcement du plan Vigipirate à la suite de l’attentat à Moscou (Russie), des menaces d'attentats dans plusieurs écoles et à l’approche des Jeux olympiques. Dès lors, de plus en plus de personnes se trouvent convoquées pour “apologie du terrorisme”. Si ces convocations concernaient jusqu’à présent des personnes menaçant de commettre des attentats ou étant suspectées de radicalisation, elles se sont élargies ces dernières semaines à d’autres menaces (veille du 19/04/2024). 

Parmi ces convocations, on retrouve des étudiants et des individus ayant tenu des propos qualifiés d’antisémites, notamment en soutien au Hamas. De fait, l’apologie du terrorisme prend également en compte les soutiens ou les commentaires favorables à des actes terroristes, et non uniquement la menace directe de commettre un acte terroriste, comme indiqué sur le site du gouvernement

Pour la première fois, des membres du parti La France Insoumise (LFI) ont été convoqués pour “apologie du terrorisme”. Si jusqu’à présent, ils étaient accusés d’antisémitisme, engendrant l’annulation de certaines de leurs conférences, la députée Mathilde Panot et la candidate LFI aux élections européennes, Rima Hassan, ont à leur tour été convoquées par la police. Ces convocations font suite à des propos et un communiqué publié par LFI le 7 octobre qualifiant le Hamas d’organisation de résistance sur un territoire occupé par l'État israélien. Sud Ouest revient plus en détail sur les propos tenus par ces dernières ainsi que les réactions de leur avocat. 

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait déjà saisi la justice pour “apologie du terrorisme”. Cette fois-ci, les plaintes résultent de l’Organisation juive européenne (OJE). Il y a quelques semaines, le secrétaire général de la CGT du Nord a été condamné à de la prison avec sursis pour les mêmes raisons. 

Le président de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), Patrick Baudouin, et le médecin Rony Brauman, ancien dirigeant de Médecins sans frontières, donnent l’alerte dans une tribune du Monde sur les poursuites en justice des individus qui se réfèrent au droit international humanitaire pour parler du conflit israélo-palestinien. Dans une tribune du 15 avril, le président de la LDH déclarait que les “poursuites pour apologie du terrorisme ne doivent pas devenir des outils de répression politique”. Dans une seconde tribune publiée le 23 avril, il met en garde sur la mise en danger de la liberté d'expression et de la démocratie. Le 25 avril, sur son compte X, la LDH signalait de nouveau que les contestations politiques ne doivent pas être assimilées à du terrorisme. Selon elle, la justice serait instrumentalisée à des fins politiques. 

De son côté, la LICRA (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) condamne les blocages qui ont lieu à Sciences Po Paris cette semaine en soutien à la Palestine. Elle les qualifie d’antisionisme radical, une forme d’antisémitisme. L’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), a adopté, avec ses 31 Etats membres, la définition de l’antisémitisme le 26 mai 2016. Elle explique que critiquer Israël n’est pas considéré comme de l’antisémitisme. En revanche, lorsqu’il y a des attaques envers l’Etat d'Israël et que ce dernier est considéré comme une “collectivité juive”, alors il s’agit d’antisémitisme. On retrouve également le fait de considérer l’existence de l’État d’Israël comme le “fruit d’une entreprise raciste” ou encore “l’établissement de comparaisons entre la politique israélienne contemporaine et celle des Nazis”.

Members of  political party La France Insoumise (LFI)  have been summoned for "apology of terrorism" following remarks described as antisemitic and in support of a terrorist group

Since the attacks on October 7 in the Middle East, France has witnessed a rise in antisemitism within universities, in public spaces, and among political figures. This climate of tension has been exacerbated by the reinforcement of the Vigipirate plan following the attack in Moscow (Russia), threats of attacks in several schools, and the approach of the Olympic Games. Consequently, an increasing number of people are being summoned for "apology of terrorism." While these summonses previously concerned individuals threatening to commit attacks or suspected of radicalization, they have broadened in recent weeks to include other threats (watch of 19/04/2024).

Among these summonses, there are students and individuals who have made remarks qualified as antisemitic, particularly in support of Hamas. Indeed, the apology of terrorism also takes into account support or favorable comments on terrorist acts, not just the direct threat of committing a terrorist act, as indicated on the government's website.

For the first time, members of the La France Insoumise (LFI) party have been summoned for "apology of terrorism." While previously accused of antisemitism, leading to the cancellation of some of their conferences, Deputy Mathilde Panot and LFI candidate for the European elections, Rima Hassan, have now been summoned by the police. These summonses follow remarks and a statement published by LFI on October 7, describing Hamas as a resistance organization in a territory occupied by the State of Israel. Sud Ouest provides more detailed information on the remarks made by these individuals as well as the reactions of their lawyer.

Interior Minister Gérald Darmanin had already referred the matter to the judiciary for "apology of terrorism." This time, the complaints come from the European Jewish Organization (EJO). A few weeks ago, the general secretary of the CGT of the North was given a suspended prison sentence for the same reasons.

The president of the League of Human Rights (LDH), Patrick Baudouin, and the doctor Rony Brauman, former leader of Doctors Without Borders, raise the alarm in a tribune in Le Monde about legal proceedings against individuals who refer to international humanitarian law to discuss the Israeli-Palestinian conflict. In an opinion page on April 15, the president of the LDH declared that "prosecutions for apology of terrorism must not become tools of political repression." In a second opinion page published on April 23, he warned about the endangerment of freedom of expression and democracy. On April 25, on its X account, the LDH again pointed out that political debates should not be equated with terrorism. According to them, the justice system is being used for political ends.

On the other hand, the International League against Racism and Antisemitism (LICRA) condemns the blockades taking place at Sciences Po Paris this week in support of Palestine. It describes them as radical anti-Zionism, a form of antisemitism. The International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), with its 31 member states, adopted the definition of antisemitism on May 26, 2016. It explains that criticizing Israel is not considered antisemitism. However, when there are attacks against the State of Israel and it is considered a "Jewish collective," then it is considered antisemitism. It also includes considering the existence of the State of Israel as the "outcome of a racist enterprise" or "establishing comparisons between contemporary Israeli policy and that of the Nazis. 

 
 

Source institutionnelle

 
 

Nicole Belloubet démet de ses fonctions le sociologue Alain Policar du Conseil des sages de la laïcité pour avoir contesté la loi de 2004 sur le port de signes religieux à l’école

Le sociologue Alain Policar, qui avait été nommé membre du Conseil des sages de la laïcité et des valeurs de la République (CSL) par l’ancien ministre Pap Ndiaye, a été démis de ses fonctions par la ministre de l’Education nationale Nicole Belloubet. Le CSL a été créé en 2018 par l’ancien ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer. Ce renvoi fait suite à un désaccord sur les signes religieux ostentatoires à l’école et la loi de 2004 à propos de l’affaire du voile au lycée Maurice-Ravel.  

Le sociologue, en se référant à des enquêtes sociologiques, a déclaré que le port du voile n’est souvent pas un acte de prosélytisme et qu’il peut être un signe d’émancipation pour certaines jeunes filles. En se référant au cas de l’affaire du voile au lycée Maurice-Ravel, il ajoute que l’interdiction du port de signes religieux à l’école peut être discriminatoire envers les musulmans. Selon lui, il est compliqué de gérer au cas par cas le port de signes religieux à l’école. 

A la suite de ses propos, tenus le 5 avril sur RFI (Radio France Internationale), la ministre de l'Education nationale lui a demandé de se retirer de ses fonctions du Conseil des sages de la laïcité. Elle juge qu’il est “sorti de son droit de réserve”. La décision qui a été prise le 15 avril prendra effet le 30 juin. 

Le Parisien parle de “propos polémiques sur le port du voile”. Dans Médiapart, Alain Policar déclare un “deux poids deux mesures” concernant les prises de position sur la laïcité. Il ajoute que la catégorie “atteintes à la laïcitéest “épistémologiquement fragile”. Il condamne les “idéologues, partisans d’une laïcité intransigeante” qui considèrent que la laïcité permet d’éloigner un “danger islamiste”. Selon lui, la laïcité est “le meilleur moyen d'organiser la coexistence des libertés”. Interrogé par l’Humanité, il revient sur ses propos et déclare qu’ils n’ont pas été traduits correctement. Il n’aurait pas parlé d’émancipation en ce qui concerne le voile, mais a expliqué que certaines femmes ont l’impression de “gagner en espace de liberté”.

Nicole Belloubet has removed sociologist Alain Policar from his position on the Council of Sages for Secularism for contesting the 2004 law on the wearing of religious symbols in schools

Sociologist Alain Policar, who had been appointed a member of the Council of Sages for Secularism and Republican Values (CSL) by former minister Pap Ndiaye, has been dismissed from his position by Minister of National Education Nicole Belloubet. The CSL was created in 2018 by former Minister of National Education Jean-Michel Blanquer. This dismissal follows a disagreement over conspicuous religious symbols in schools and the 2004 law regarding the headscarf affair at Maurice-Ravel High School.

The sociologist, referring to sociological surveys, stated that wearing the headscarf is often not an act of proselytism and can be a sign of emancipation for some young girls. Referring to the case of the headscarf affair at Maurice-Ravel High School, he added that the ban on wearing religious symbols in schools can be discriminatory towards Muslims. According to him, managing the wearing of religious symbols in schools on a case-by-case basis is complicated.

Following his remarks made on April 5 on RFI (Radio France Internationale), the Minister of National Education asked him to resign from his position on the Council of Sages for Secularism. She deemed that he had "exceeded his right to reserve." The decision, made on April 15, will take effect on June 30.

Le Parisien speaks of "controversial remarks on the wearing of the headscarf." In Médiapart, Alain Policar speaks of "double standards" regarding positions on secularism. He adds that the category of "attacks on secularism" is "epistemologically fragile." He condemns "ideologues, supporters of uncompromising secularism" who consider that secularism allows to distance an "Islamist danger." According to him, secularism is "the best way to organize the coexistence of freedoms." Interviewed by L'Humanité, he revisits his remarks and states that they were not translated correctly. He did not speak of emancipation regarding the headscarf, but explained that some women feel they are "gaining space for freedom."

 
 

Les représentants des différents cultes de France ont été auditionnés à l’Assemblée nationale concernant le projet de loi sur la fin de vie

Ce mercredi 24 avril, la commission chargée d'évaluer le projet de loi sur la fin de vie a réuni 6 représentants des cultes de France. Le projet de loi sera débattu à l’Assemblée nationale à partir du 27 mai prochain. L’ensemble des représentants des cultes (hormis le grand rabbin de France qui n’a pas pu être présent) se sont positionnés contre le projet de loi. Selon eux, l’aide à mourir renvoie à l’euthanasie et au suicide assisté, mais sous un vocable euphémisé. Cela irait à l’encontre de l’interdit de tuer et conduirait à une “rupture de civilisation”. L’enjeu économique a aussi été soulevé, risquant d’amener les “précaires vers la sortie”. 

Depuis le projet de loi annoncé par Emmanuel Macron, l’ensemble des représentants des cultes font part de leurs inquiétudes. Le chef de l’Etat a de son côté estimé dans une interview accordée à La Croix et Libération, le 10 mars 2024, qu’il s’agissait d’un “geste de fraternité”. Il revient sur le choix du terme fin de vie plutôt que d’euthanasie ou de suicide assisté. Il évoque également les consultations qu’il a effectuées, notamment avec le pape et les représentants des cultes de France. 

Le projet de loi a été proposé suite aux consultations du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), de patients, de familles et de soignants. Le constat qui en résultait, c’est que la loi Claeys-Leonetti adoptée en 2016 n’était pas suffisante pour traiter de certaines situations “humainement très difficiles”. 

Representatives of various faiths in France were summoned to the National Assembly to testify regarding the end-of-life bill

On Wednesday, April 24, the commission responsible for evaluating the end-of-life bill convened six representatives from France's religious communities. The bill will be debated in the National Assembly starting May 27. All representatives of the faiths (except for the Chief Rabbi of France who couldn't attend) have taken a stance against the bill. They argue that assistance in dying equates to euthanasia and assisted suicide, albeit under a euphemistic term. They believe this goes against the prohibition of killing and would lead to a "breakdown of civilization." Economic implications were also raised, potentially pushing the "vulnerables towards death."

Since the announcement of the bill by Emmanuel Macron, all representatives of the faiths have expressed their concerns. The President himself, in an interview with La Croix and Libération on March 10, 2024, described it as a "gesture of fraternity." He explained the choice of the term "end of life" instead of euthanasia or assisted suicide. He also mentioned consultations he had conducted, including with the Pope and representatives of France's religious communities.

The bill was proposed following consultations with the National Consultative Ethics Committee (CCNE), patients, families, and healthcare professionals. The consensus was that the Claeys-Leonetti law passed in 2016 was insufficient to address some "humanly very difficult" situations.

 
 

Gérald Darmanin s’est rendu au dîner des associations musulmanes du Val-de-Marne

Le mardi 23 avril, Gérald Darmanin s’est rendu au dîner des associations musulmanes du Val-de-Marne qui s’est déroulé à la mosquée de Créteil. Ce dîner a lieu chaque année depuis 10 ans. Le ministre de l’Intérieur a évoqué son soutien à l’Association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans (ADDAM) alors que les actes islamophobes ont augmenté de 30% en 2023 par rapport à l’année précédente. 

Néanmoins, Gérald Darmanin a souligné que les actes anti-musulmans étaient sans doute plus nombreux que ceux étant signalés actuellement. Il affirme que, pour que la liberté de culte puisse exister, il faut que l’ensemble des dirigeants soit protégé et rappelle qu’il faut aussi que le “drapeau de la République” soit respecté. 

Il y a un mois, il s’était rendu à Lyon pour partager un iftar (rupture du jeûne) du Ramadan, juste après s’être rendu au dîner de l’iftar de la Grande mosquée de Paris. Lors de son passage à Lyon, le recteur de la mosquée de Lyon avait évoqué la stigmatisation des musulmans dans les discours médiatiques et politiques qui divisent la “cohésion nationale”. Il a alerté sur “l'atmosphère de méfiance et d'exclusion contraire aux principes de la République fondés sur la liberté, l'égalité, et la fraternité”.

Gérald Darmanin attended the dinner of Muslim associations in Val-de-Marne

On Tuesday, April 23, Gérald Darmanin attended the dinner of Muslim associations in Val-de-Marne, held at the Créteil mosque. This dinner has been held annually for the past 10 years. The Interior Minister expressed his support for the Association for the Defense against Discrimination and Anti-Muslim Acts (ADDAM), as Islamophobic acts increased by 30% in 2023 compared to the previous year.

However, Gérald Darmanin emphasized that anti-Muslim acts were likely more numerous than those currently reported. He asserted that for religious freedom to exist, all leaders must be protected and reminded that the "flag of the Republic" must also be respected.

A month ago, he attended an iftar (breaking of the fast) during Ramadan in Lyon, shortly after attending the iftar dinner at the Grand Mosque of Paris. During his visit to Lyon, the rector of the Lyon mosque mentioned the stigmatization of Muslims in media and political discourse, which divides national cohesion. He warned of "an atmosphere of distrust and exclusion contrary to the principles of the Republic based on freedom, equality, and fraternity."


 
 

Source société civile

 
 

En Guadeloupe, une exposition de photos pour lutter contre l'homophobie et questionner la place des personnes LGBT+ au sein de l’Eglise catholique

Le photographe Maurice-Alain Lima organise une exposition intitulée « La beauté de l’innocence » qui se tiendra en Guadeloupe du 28 juin au 13 juillet 2024 à l’hôtel Arawak Beach Resort du Gosier, avec Carole Venutolo, marraine de la ligne d’écoute Voix-Arc-En-Ciel de Guadeloupe qui vient en aide aux personnes LGBT+. L'événement est soutenu par Stop Homophobie, Amalgame Humani’s et Koumbit Fanm Karayib.

L’artiste chrétien veut dénoncer l'hypocrisie de l'Eglise catholique de Guadeloupe sur la place des homosexuels. L’idée de l'exposition vient “d’interrogations sociétales universelles quant à la place des personnes LGBT+ dans les espaces de foi et de spiritualité, notamment au sein de l’Église catholique. Ce questionnement m’est apparu d’autant plus criant dans une société pieuse et religieuse comme la Guadeloupe”. 

Cette exposition aura lieu quelques mois après que le pape a autorisé les bénédictions pour les couples homosexuels le 18 décembre dernier dans une déclaration doctrinale. Cette décision a suscité des prises de position de nombreux représentants et fidèles religieux. Monseigneur Philippe Guiougou, évêque de Guadeloupe, s’est exprimé sur cette décision ainsi que Caroline Musquet, ancienne journaliste et auteure du livre « Être homosexuel, aux Antilles » en début d’année.

In Guadeloupe, a photo exhibition aimed at combating homophobia and questioning the place of LGBT+ individuals within the Catholic Church

The photographer Maurice-Alain Lima is organising a photo exhibition titled "The Beauty of Innocence". The exhibition will take place from June 28 to July 13, 2024, at the Arawak Beach Resort hotel in Gosier, in Guadeloupe. Carole Venutolo, the godmother of the Voix-Arc-En-Ciel helpline in Guadeloupe, which assists LGBT+ individuals, is involved in the event. The exhibition is supported by Stop Homophobia, Amalgame Humani's, and Koumbit Fanm Karayib.

The Christian artist aims to denounce the hypocrisy of the Catholic Church in Guadeloupe regarding the place of homosexuals. The idea for the exhibition stems from "universal societal questions regarding the place of LGBT+ individuals in spaces of faith and spirituality, notably within the Catholic Church. This questioning became even more evident to me in a devout and religious society like Guadeloupe."

This exhibition comes a few months after the pope authorized blessings for same-sex couples on December 18 in a doctrinal declaration. This decision sparked reactions from numerous religious representatives and believers. Bishop Philippe Guiougou of Guadeloupe and Caroline Musquet, a former journalist and author of the book "Being Homosexual in the Antilles," have expressed their views on this decision earlier this year.

 
 

Une mallette numérique sur la culture juive et musulmane mise à la disposition des enseignants du primaire et du collège

Le 9 juin 2021, l’Institut du monde arabe (IMA) et le musée d’art et d’histoire du Judaïsme (mahJ) ont lancé la mallette numérique gratuite « Culture(s) en partage ». Les deux institutions sont en partenariat depuis quinze ans avec l’objectif de “jeter des ponts entre les cultures juives et musulmanes pour lutter contre les préjugés” mais aussi le racisme et l’antisémitisme. 

La mallette aborde des thèmes contemporains permettant d’agir pour le vivre-ensemble et tenter d’éduquer à la tolérance. On retrouve des œuvres d’art, des textes sacrés ou encore des animations. Le projet est soutenu par la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) et veut s’étendre aux trois religions monothéistes. 

Depuis 2019, la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) a également mis à disposition des enseignants un dossier gratuit pour accompagner à la prévention et au traitement de ces phénomènes.

A digital toolkit on Jewish and Muslim culture made available to primary and secondary school teachers

On June 9, 2021, the Arab World Institute (IMA) and the Museum of Art and History of Judaism (mahJ) launched the free digital toolkit "Culture(s) en partage" (Culture(s) Shared). The two institutions have been in partnership for fifteen years with the goal of "building bridges between Jewish and Muslim cultures to combat prejudices," as well as racism and anti-Semitism.

The toolkit addresses contemporary themes aimed at promoting social cohesion and fostering tolerance. It includes artworks, sacred texts, and animations. The project is supported by the Interministerial Delegation for the Fight against Racism, Anti-Semitism, and Anti-LGBT Hate (DILCRAH) and aims to encompass all three monotheistic religions.

Since 2019, the DILCRAH has also provided teachers with a free toolkit to assist in the prevention and addressing of these phenomena.

 
 

Une exposition à Bordeaux sur les musulmans dans l’histoire de France

L’exposition itinérante “Les musulmans dans l'histoire de France” créée en 2022 par l’historien et islamologue Jamel El Hamri, s’est tenue à la salle Amédée-Larrieu (Bordeaux) jusqu’au 30 avril. L’évènement est initié par le CDCM (Conseil Départemental du Culte Musulman) et en partenariat avec la maire de Bordeaux. 

L'exposition est issue de l'ouvrage de l’historien, Les musulmans dans l'histoire de France. Elle propose des conférences-débats animées par des sociologues, des historiens ou des anthropologues. Elle permet de prendre connaissance de l’ensemble des présences, des échanges et des influences des musulmans dans l'histoire de France de l’an 720 à aujourd’hui. Son but est de “Rassembler les Français dans leur diversité autour des valeurs de la République”, notamment la fraternité, et de “déconstruire les idées reçues et les malentendus sur l’islam et les musulmans” afin de valoriser l'histoire de France. 

L’exposition a été organisée à la demande de l’ancien Premier ministre Jean Castex, à la suite d’un discours du chef de l’Etat en 2020 pour lutter contre le “séparatisme islamiste”. Au total, ce sont dix-huit expositions « Arts de l’Islam, un passé pour un présent », portées par le Musée du Louvre et la Réunion des musées nationaux - Grand Palais (RMN-GP), qui ont vu le jour. Jean Castex avait déclaré que c’est “une réponse directe, à tous les discours de haine et les tentations anxiogènes, dans la mesure où elle rappelle que le dialogue des cultures n’a jamais cessé dans notre histoire et doit nous inspirer pour le temps présent, tant il est indispensable à la compréhension mutuelle”.

An exhibition in Bordeaux on Muslims in French history

An exhibition in Bordeaux titled "Muslims in the History of France," which was created in 2022 by historian and Islamologist Jamel El Hamri, was held at the Amédée-Larrieu hall until April 30. The event was initiated by the CDCM (Departmental Council of Muslim Worship) in partnership with the Mayor of Bordeaux.

The exhibition, based on the historian's work "Muslims in the History of France," offers conference debates led by sociologists, historians, and anthropologists. It provides insights into the presence, exchanges, and influences of Muslims in French history from year 720 to the present day. Its aim is to "bring together the French people in their diversity around the values of the Republic," particularly fraternity, and to "deconstruct stereotypes and misunderstandings about Islam and Muslims" in order to highlight the history of France.

The exhibition was organized at the request of former Prime Minister Jean Castex following a speech by the President in 2020 to combat "Islamist separatism." In total, eighteen exhibitions titled "Arts of Islam, a past for a present," led by the Louvre Museum and the Réunion des musées nationaux - Grand Palais (RMN-GP), were launched. Jean Castex stated that it is "a direct response to all hate speeches and anxiety-inducing temptations, as it reminds us that cultural dialogue has never ceased in our history and should inspire us for the present time, as it is essential for mutual understanding."

 
 

Source confessionnelle

 
 

La Grande mosquée de Paris s’exprime sur son inquiétude face à la médiatisation de l’islam et des musulmans et sur la crainte d’une stigmatisation des musulmans suite aux propos de Gabriel Attal durant son discours contre les violences chez les jeunes

Cette semaine, La Grande mosquée de Paris a publié deux communiqués. Le premier fait état de la médiatisation de l’islam et des musulmans. Selon elle, il y a une différence de traitement médiatique à l'issue des personnes appartenant à la communauté musulmane, contrairement aux autres individus présents dans l’espace médiatique. Cette discrimination et stigmatisation de la communauté musulmane contribuent à faire émerger un “ennemi intérieur”. 

Selon elle, l’identité et l’origine des protagonistes médiatisés dans des affaires de violence influencent la perception des médias quant aux raisons de passage à l’acte et aux qualificatifs donnés à ces violences. Ainsi, cela ne ferait que renforcer les préjugés, contribuant à “la division au sein des sociétés” et à l’alimentation des peurs collectives. La recherche d’un “bouc-émissaire” ne ferait que nous détourner des “véritables enjeux économiques et sociaux” qui traversent nos sociétés. La Grande mosquée de Paris soutient une “vision plus unifiée et plus humaine du monde qui nous entoure”. 

Le même jour, elle exprime sa crainte face à une potentielle stigmatisation des musulmans, mais cette fois-ci dans le discours politique. Ce second communiqué fait suite au propos de Gabriel Attal sur les mesures qui vont être prises pour faire face à la violence chez les jeunes. La Grande mosquée de Paris s’inquiète de l’expression “entrisme islamiste” employé par ce dernier. Pour elle, cela risquerait d’entraîner une stigmatisation de la communauté musulmane, fragilisant ainsi l’unité nationale, le vivre-ensemble ou encore la cohésion nationale. 

Pour elle, le terme d’entrisme est issu de “déclarations politiciennes” et d’une idéologie politique trotskiste (veille du 26/04/2024) ne faisant état d’aucune “preuve tangible” ni de faits avérés. Le média d’actualité des musulmans, Saphir News, a publié un article relayant l’inquiétude du Conseil des mosquées du Rhône (CMR) face aux propos du Premier ministre. La Grande mosquée de Paris regrette également l’association des violences à des atteintes aux valeurs républicaines et à la laïcité. Elle appelle le gouvernement à faire preuve de discernement dans ses discours. 

Assurément, la Grande mosquée de Paris souligne son soutien à la lutte contre les dérives et les formes d'extrémisme, mais déplore l’instrumentalisation des musulmans et de l’islam par l’extrême droite qui, d’après elle, doit être combattue par le gouvernement.

The Great Mosque of Paris has voiced its concern over the media portrayal of Islam and Muslims, as well as the fear of stigmatization of Muslims following Gabriel Attal's remarks during his speech addressing youth violence

This week, the Great Mosque of Paris issued two statements. The first addresses the media coverage of Islam and Muslims. According to the mosque, there is a difference in media treatment of individuals belonging to the Muslim community compared to others present in the media space. This discrimination and stigmatization of the Muslim community contribute to the emergence of an "internal enemy".

The mosque argues that the identity and origin of those involved in cases of violence influence media perceptions of the reasons behind the acts and the terms used to describe such violence. This only serves to reinforce prejudices, contributing to "division within societies" and feeding collective fears. The search for a "scapegoat" only diverts attention from the "real economic and social issues" facing our societies. The Great Mosque of Paris advocates for a "more unified and humane vision of the world around us."

On the same day, the mosque expressed concerns about potential stigmatization of Muslims, this time in political discourse. This second statement follows Gabriel Attal's remarks on measures to address youth violence, particularly his use of the term "Islamist entryism." The Great Mosque of Paris is worried that this term could lead to stigmatization of the Muslim community, thereby weakening national unity, social cohesion, and national living-together.

For the mosque, the term "entryism" stems from "political statements" and a Trotskyist political ideology (watch of 26/04/2024), with no "tangible evidence" or proven facts. The Muslim news media, Saphir News, published an article echoing the concerns of the Council of Mosques of the Rhône (CMR) regarding the Prime Minister's statements. The Great Mosque of Paris also regrets the association of violence with attacks on republican values and secularism. It calls on the government to exercise discernment in its discourse.

Certainly, the Great Mosque of Paris emphasizes its support for combating extremism and its forms but deplores the instrumentalization of Muslims and Islam by the far-right, which, according to it, must be combated by the government.

 
 

Pessah, la fête juive aussi appelée “Pâque juive” a lieu cette semaine

L’une des fêtes les plus importantes du judaïsme, la “Pâque juive”, s’est déroulée du lundi 22 au mardi 30 avril. Elle est aussi appelée Pessah, ou Pessa’h, qui signifie « passer au-dessus » en hébreu. Elle commémore l’Exode, le moment où le peuple hébreu est sorti d’Egypte sous la conduite de Moïse. Dans le calendrier juif, elle correspond au 14 et 21 Nissan de l’année 5784. La Croix revient plus en détail sur l'histoire de cette fête.    

Suite au climat de fortes tensions depuis le conflit au Proche-Orient, dans un télégramme du 14 avril, Gérald Darmanin a demandé un renforcement de la sécurité par les forces de l’ordre et le réquisitionnement des militaires de Sentinelle devant les lieux les “plus sensibles et emblématiques” durant la semaine de Pessah. Il réclame aussi une “attention spécifique” pour les écoles confessionnelles juives, rapporte Le Parisien

Cette demande du ministre de l’Intérieur advient également avec la montée des menaces terroristes, ainsi que l’attaque entre l’Iran et Israël le samedi 13 avril. Suite à cela, le vendredi 19 avril, l’ambassade d’Iran a été menacée par un homme déclarant vouloir agir violemment et être muni d’explosifs. 

La Croix rapporte que depuis les attaques du 7 octobre, de plus en plus de juifs renouent avec la religion. Le journal a recueilli des témoignages de Français juifs ou d’origine juive qui se rapprochent ou renouent avec leur judéité. Les rabbins et responsables de communautés juives relatent aussi ce phénomène mais il n’est pour le moment pas quantifiable. 

Pesah, a Jewish celebration also known as "jewish Easter" takes place this week

One of the most important celebration in Judaism, "jewish Easter," occurred from Monday, April 22, to Tuesday, April 30. It is also called Pesach, or Pessa'h, which means "to pass over" in Hebrew. It commemorates the Exodus, the moment when the Hebrew people left Egypt under the leadership of Moses. In the Jewish calendar, it corresponds to the 14th and 21st of Nissan in the year 5784. La Croix provides a more detailed history of this festival.

Amidst a climate of heightened tensions since the conflict in the Middle East, in a telegram dated April 14, Gérald Darmanin called for increased security by law enforcement and the deployment of soldiers from Operation Sentinel in front of the "most sensitive and emblematic" locations during the week of Pesach. He also called for "specific attention" to be paid to Jewish denominational schools, as reported by Le Parisien.

This request from the Interior Minister comes amid rising terrorist threats, as well as the clash between Iran and Israel on Saturday, April 13. Following this, on Friday, April 19, the Iranian embassy was threatened by an individual claiming to intend to act violently and be armed with explosives.

La Croix reports that since the attacks on October 7, more and more Jews are reconnecting with their religion. The newspaper gathered testimonials from French Jews or those of Jewish origin who are reconnecting with or getting closer to their Jewish identity. Rabbis and leaders of Jewish communities also recount this phenomenon, but it is not yet quantifiable.

 
 

Source académique

 
 

Laïcité, lois de 2004, liberté de religion : Frédérique de la Morena, Smaïn Laacher et Laurent Bakir reviennent sur ces concepts pour tenter d'éclairer les actualités des dernières semaines 

Cette semaine, des universitaires reviennent sur le principe de laïcité et la loi de 2004 concernant le port de signes religieux à l’école. Ces prises de parole font suite aux polémiques des dernières semaines sur les atteintes à la laïcité et les débats autour de la loi de 2004.

Dans une tribune au Monde, Frédérique de la Morena, juriste et maître de conférence en droit public, revient en détail sur la loi de 2004. Il explique que l'interdiction du port de signes religieux ostentatoires à l’école n’est pas une atteinte à la liberté de conscience des élèves. En effet, ces derniers sont autorisés à porter des signes religieux discrets. Il précise que la loi de 2004 n’interdit pas les signes religieux ostentatoires mais la “manifestation ostensible d’une appartenance religieuse”. Le principe de laïcité permet le vivre-ensemble autour de valeurs communes et n’est ni discriminatoire ni excluante. En contestant la loi de 2004, les élèves s’excluent eux-même de l’école. Ainsi, il contredit les propos de Jean-Fabien Spitz dans une tribune publiée la semaine dernière (veille 26/04/2024).

De son côté, dans un entretien à Médiapart, Lauren Bakir, membre du laboratoire “droit, religion, entreprise et société” et chercheuse au CNRS, constate que le principe de laïcité a engendré des lois de restriction des libertés de religion. Si la liberté religieuse est garantie au niveau national grâce au principe de laïcité, elle relève des restrictions de cette liberté. Elle cite la loi de 2004 sur le port de signes religieux à l’école, puis la loi de 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l'espace public. Selon la chercheuse, ces lois visent implicitement le port du voile. De même avec la loi de 2016 qui autorise les entreprises à se munir d’une charte de neutralité. Elle précise que s’agissant d’un espace privé, le principe de laïcité ne s’y applique pas. La clause de neutralité en entreprise n’a donc pas de lien avec la laïcité. Elle précise que le droit n’a pas à être utilisé comme prétexte à des interdictions issues d'opinions purement subjectives. 

Enfin, le sociologue Smaïn Laacher, dans une tribune au Monde, propose une analyse relative à l’agression de Samarah à Montpellier ou au meurtre de Shemseddine. Il remarque qu'au sein de certaines communautés, il y a un ordre social fondé sur une solidarité mécanique. Il considère que les liens entre ce genre d'affaires renvoient à une norme légitime d’un groupe qui a été franchie. En d’autres termes, les idées religieuses et leurs influences sur les pratiques quotidiennes et les hiérarchies sociales et sexuelles qui n’ont pas été respectées peuvent expliquer ces actes de violence. 

Secularism, 2004 laws, freedom of religion: Frédérique de la Morena, Smaïn Laacher and Laurent Bakir return to these concepts to try to shed light on the news of recent weeks

This week, academics revisit the principle of secularism and the 2004 law regarding the wearing of religious symbols in schools. These statements follow the controversies of recent weeks regarding infringements on secularism and debates surrounding the 2004 law.

In a column in Le Monde, Frédérique de la Morena, a jurist and lecturer in public law, provides a detailed explanation of the 2004 law. He explains that the prohibition of wearing conspicuous religious symbols in schools is not an infringement on students' freedom of conscience. Indeed, students are allowed to wear discreet religious symbols. He specifies that the 2004 law does not prohibit conspicuous religious symbols but rather the "overt manifestation of religious affiliation." The principle of secularism promotes coexistence around common values and is neither discriminatory nor exclusionary. By contesting the 2004 law, students are excluding themselves from school. Thus, he contradicts the statements made by Jean-Fabien Spitz in a column published last week (watch of 26/04/2024).

On the other hand, in an interview with Médiapart, Lauren Bakir, a member of the "law, religion, business, and society" laboratory and researcher at CNRS, observes that the principle of secularism has led to laws restricting religious freedoms. While religious freedom is guaranteed at the national level through the principle of secularism, it also entails restrictions on this freedom. She cites the 2004 law on wearing religious symbols in schools, followed by the 2010 law banning the concealment of the face in public spaces. According to the researcher, these laws implicitly target the wearing of the veil. Similarly, with the 2016 law allowing companies to adopt a neutrality charter. She specifies that since it concerns a private space, the principle of secularism does not apply there. The neutrality clause in companies therefore has no connection with secularism. She emphasizes that the law should not be used as a pretext for prohibitions based on purely subjective opinions.

Finally, sociologist Smaïn Laacher, in a column in Le Monde, offers an analysis regarding the aggression of Samarah in Montpellier or the murder of Shemseddine. He notes that within certain communities, there is a social order based on mechanical solidarity. He considers that the links between such incidents point to a legitimate norm of a group that has been breached. In other words, religious ideas and their influences on daily practices and social and sexual hierarchies that have not been respected may explain these acts of violence.

 
 

L'histoire de la laïcité, par Vincent Genin

Dans un entretien à la revue Autrement dans Télérama, l’historien Vincent Genin retrace l'histoire de la laïcité, que l’on peut retrouver en détail dans son ouvrage Histoire intellectuelle de la laïcité. Dans cet entretien, il revient sur le principe de laïcité en partant de la séparation de l'Eglise et de l’Etat avec la loi de 1905. Si à l'origine, la laïcité prône une neutralité religieuse, on assiste aujourd’hui à l’exclusion du religieux de l'espace public.

Il constate un décalage entre le discours politico-médiatique et la “parole érudite”. Pour lui, c’est à partir de l’affaire du foulard de 1989 que la confusion nait entre laïcité, école, immigration et islam. On chercherait à faire de la laïcité la solution à de nombreux problèmes sociaux qui n’ont pourtant pas de rapport avec cette dernière. 

Il constate également un désir de cohésion et un nationalisme-uniformisateur pouvant amener à considérer qu’il y a aurait de mauvais laïques, et donc de mauvais Français. Le Rassemblement National s’est d’ailleurs approprié la laïcité comme “l’un de ses points cardinaux de référence”. Il souligne un risque d’uniformisation qui chercherait à se passer du droit. 

The history of secularism, by Vincent Genin

In an interview with the magazine Autrement in Télérama, historian Vincent Genin traces the history of secularism, which can be found in detail in his work "Histoire intellectuelle de la laïcité" (Intellectual History of Secularism). In this interview, he discusses the principle of secularism starting from the separation of Church and State with the 1905 law. While originally, secularism advocated religious neutrality, today we witness the exclusion of religion from the public sphere.

He notes a discrepancy between political-media discourse and "erudite speech." For him, it is from the 1989 headscarf affair that the confusion arises between secularism, education, immigration, and Islam. There seems to be an attempt to make secularism the solution to many social problems that are not related to it.

He also observes a desire for cohesion and a uniformizing nationalism that can lead to considering that there are "bad secularists" and therefore "bad French people." The National Rally (Rassemblement National) has indeed appropriated secularism as "one of its cardinal reference points." He highlights a risk of uniformity that would seek to bypass the law.

 
 

Pour aller plus loin 

 
 

Article Le Parisien - Paris : des milliers de manifestants ont marché contre le racisme et l’islamophobie - 21/04/2024

Article - Ouest France - L’humoriste Ahmed Sylla s’excuse d’avoir minimisé le racisme en France : « Le karma m’a donné tort » - 23/04/2024

 
 

Article - Mediapart - Diffamation contre une école musulmane à Valence : « Charlie Hebdo » relaxé en appel - 23/04/2024

Article - Le Parisien - Hauts-de-Seine : soupçonné d’avoir menacé de mort une femme de confession juive pour « venger la Palestine » - 23/04/2024

 
 

Article -  Le Journal du Dimanche - Claude Cohen, maire de Mions au JDD : « L’antisémitisme n’a rien à voir avec ma démission » - 24/04/2024

Article - La Croix - Protestantisme : des moyens renforcés pour le grand rassemblement évangélique du Loiret - 24/04/2024

 
 

Interview - Le Parisien - Musulmans discriminés à l’embauche : « Il y a une fuite des cerveaux, on se prive de talents ! » - 25/04/2024

Retour sur l’enquête et les témoignages publié dans Le Monde sur des musulmans qui émigrent à cause des discriminations (veille du 26/04/2024)

 
 

Article - Le Figaro - Près de Lyon : un éducateur licencié d’un club de foot après des publications islamophobes sur Facebook - 25/04/2024

Article - France Info - Une femme juive visée par des jets de pierre sur son balcon au Pré-saint Gervais - 26/04/2024

 
 

Article - Le Figaro - Laïcité française : « Avant d’attaquer la loi de 1905, les militants “antiracistes” devraient lire Aristide Briand » - 27/04/2024

Article - Sciences Humaines - Qu'est-ce que la religion ? Jean-François Dortier - Sciences Humaines N° 289 - 2017


 
 

Livre - La France, tu l'aimes mais tu la quittes. Enquête sur la diaspora française musulmane - Olivier Esteves, Alice Picard, Julien Talpin - publié le 26/04/2024

Exposition - « Sacrilège ! », l’État, les religions et le sacré du 20 mars au 1 juillet 2024 avec une Conférence de l’historien Olivier Hanne Histoire, théologie et actualité du blasphème en Islam le 27/04/2024

 
 

Podcast - France Culture - Critique expos : au Musée d'Art Moderne et à l'IMA, l'art arabe passe du présent au futur - 25/04/2024

Critique de l’exposition “Présences arabes – Art moderne et décolonisation – Paris 1908-1988" qui met en lumière la relation des artistes arabes avec Paris, tout au long du XXe siècle et "ARABOFUTURS. Science-fiction et nouveaux imaginaires" œuvres de 18 artistes avec de multiples expériences, témoignages et regards sur le monde.



 
 
 
 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Centrafrique. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Central African Republic. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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