La reconstruction de Notre-Dame / Pâques 2020 / Tensions identitaires / Dialogues interreligieux ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­
 
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VEILLE PHAROS / FRANCE -
15 avril 2020
 
france-3
 

À l’approche du premier anniversaire de l’incendie qui a détruit la cathédrale de Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019, la reconstruction est plus que jamais au point mort. Confinement oblige, les travaux menés par le général Gorgelin ont dû s’interrompre. Pourront-ils être  achevés en 5 ans comme l’a promis le président Emmanuel Macron au lendemain de la catastrophe ? Ces derniers mois, ils avaient déjà été ralentis par des dissensions internes au comité administration des édifices publics (EP) entre autorité religieuse et étatique, et du fait de contretemps matériels tels que le vent qui fragilisait une structure déjà affaiblie, ou encore le plomb qui rendait nécessaires de strictes mesures de sécurité pour les ouvriers.

Le week-end dernier a été marqué par la célébration confinée de la Pâque juive et chrétienne. Une opportunité de réfléchir sur la place qu’occupent les religions dans notre société, alors même que les façons de la pratiquer sont redéfinies.

Ces derniers jours ont vu se poursuivre la polémique soulevée la semaine passée par la présidente du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, via une lettre ouverte adressée au ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. Elle y dénonçait une escalade dangereuse dans l’occupation illégale de l’espace public par l’islam, lorsque le 25 mars dernier, alors que églises de France faisaient résonner leurs cloches pour célébrer la fête de l’Annonciation, les mosquées de Lyon et de Valentigney avaient fait retentir leur appel à la prière. Ces propos, restés jusqu’alors sans réponse, ont été démentis par le Conseil français du culte musulman (CFCM). Concernant la mosquée de Lyon il a indiqué qu’il s’agissait d’un appel à la prière fait en solidarité avec l’Église catholique. Quant à la mosquée de Valentigney, il a été révélé que la vidéo sur laquelle Marine Le Pen basait ses propos relevait de la fake news. Cette polémique montre que la crise du coronavirus n’a pas affaibli les tensions identitaires. La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) dénonce aussi la multiplication des propos antisémites, trouvant leur source dans les thèses complotistes sur le coronavirus qui circulent en masse sur les réseaux sociaux. Selon les résultats d’une étude réalisée par l’institut Jean Jaurès et Conspiracy Watch sur l’adhésion des Français aux thèses complotistes,  entre le 24 et le 26 mars, 40% des Français les plus sensibles à la thèse d’une fabrication volontaire du virus par un laboratoire étaient  des sympathisants du Rassemblement national (RN). Il s’agit de loin du groupe le plus touché par le complotisme.

Le décès du père Michel Lelong, fervent acteur du dialogue interreligieux, a secoué les différentes communautés. Il rappelle néanmoins aux autorités religieuses l’importance du dialogue entre elles, notamment dans ce contexte de crise.

With the approach of the first anniversary of the fire that destroyed the Cathedral of Notre Dame, Paris, on April 15th, 2019, its reconstruction is more than ever at a standstill. With the current confinement, the work carried out by General Gorgelin had to stop. Can they be completed in 5 years as promised by President Emmanuel Macron in the aftermath of the disaster? In recent months, they have already been slowed down by dissensions internal to the administration committee of public buildings (EP) between religious and state authorities, and due to material setbacks such as the wind which weakened an already fragile structure, or the lead which necessitated strict safety measures for workers.

Last weekend was marked by the confined celebration of Jewish and Christian Easter. It represented an opportunity to reflect on the place of religions in our society, as the ways of practicing them are being redefined.

The last few days have seen the accentuation of the controversy raised last week by the president of the National Rally (RN), Marine Le Pen, with an open letter addressed to the Minister of the Interior Christophe Castaner. She denounced a dangerous escalation in the illegal occupation of public space by Islam, when on March 25th, churches in France were ringing their bells to celebrate the feast of the Annunciation, the mosques of Lyon and Valentigney had made their call to prayer. These words, which had remained unanswered until now, were denied by the French Council for Muslim Worship (CFCM). Regarding the Lyon mosque, they indicated that it was a call to prayer made in solidarity with the Catholic Church. As for the Valentigney mosque, it was revealed that the video on which Marine Le Pen based her remarks was made up and based on fake news. This controversy shows that the coronavirus crisis has not weakened identity tensions. The International League against Racism and Anti-Semitism (LICRA) also denounces the proliferation of anti-Semitic remarks, which have their source in conspiracy theses on coronavirus which circulate massively on social networks. According to the results of a study carried out by the Jean Jaurès Institute and Conspiracy Watch on the adherence of French people to conspiracy theses, between March 24th and 26th, 40% of the most sensitive French people to the thesis of a willingly fabricated virus from a laboratory were supporters of the National Rally (RN). This is by far the group that is most affected by conspiracy.

The death of Father Michel Lelong, a fervent actor of interreligious dialogue, shook the different communities. It nevertheless reminded religious authorities of the importance of this dialogue between them, especially in this context of crisis.

 
 

L'info phare - source médiatique

 
 

Notre-Dame de Paris : duels au pied des tours

Le 15 avril 2019, un incendie détruisait la cathédrale Notre-Dame de Paris. Le président avait annoncé vouloir la reconstruire en 5 ans et avait nommé dans cette optique le général Gorgelin pour diriger les travaux. Des dissensions entre l’État et le diocèse n’avaient pas tardé à poindre autour de la reconstruction de l’édifice, en question la nature même du lieu : lieu de culte ou de culture ? Dans la sphère politique la nature du lieu influait sur la volonté ou non de voir participer le diocèse à la reconstruction. Dans la sphère publique, c’est sur la reconstruction elle-même qu’elle jouait pour savoir si elle serait ou non, refaite à l’identique. Pour se libérer de ce débat, l’archevêque Mgr Aupetit avait voulu réinvestir les lieux au plus vite. Une première messe avait été prononcée dans la cathédrale, dirigé par l’archevêque coiffé d’un casque de chantier. Elle avait fait le tour du monde et l’homélie alors prononcée était restée marquante. Le ton était clair, la cathédrale est en premier un lieu de culte. En juillet 2019, un conseil d’administration de l’établissement public (EP) s’est mis en place dirigé par le général Gorgelin, auquel siègent un représentant de l’archevêque et le ministre de la Culture, Franck Riester, catalysant les dissensions entre les parties prenantes. Cet hiver, la fragilité de l’édifice face au vent et les problèmes liés à la présence de plomb ont ralenti les travaux, et le chantier est aujourd’hui à l’arrêt avec le confinement. À cela s’ajoute encore un débat à venir sur la réorganisation de la visite de la cathédrale. Un projet monté sous l’égide du conseil épiscopal du diocèse va être déposé à la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France et à l’EP. Ce dernier donnera sans nul doute lieu à de nouveaux vifs échanges, toujours autour de la nature du monument.

Notre-Dame de Paris : duels at the foot of the towers

On April 15th, 2019, a fire destroyed the Cathedral of Notre-Dame in Paris. The president of the French Republic had declared that he wanted to rebuild the monument in 5 years and had appointed general Gorgelin to lead the work. Dissensions between the state and the diocese emerged rapidely during the reconstruction. The very nature of the place was at stake: was the cathedral a place of worship or culture? In the political sphere, the nature of the place would influence whether or not the diocese would participate in the reconstruction. In the public sphere, it was the reconstruction itself that was debated: should it be rebuild in the exact same way? To free himself from this debate, Archbishop Mgr Aupetit had wanted to occupy again the spiritual place as soon as possible. A first mass was pronounced in the cathedral, led by the archbishop wearing a construction helmet. The video had toured the world and the homily then pronounced had remained remarkable. The tone was clear, the cathedral is primarily a place of worship. In July 2019, a board of directors of the public establishment (EP) was set up led by General Gorgelin, in which a representative of the Archbishop and the Minister of Culture, Franck Riester, sit, catalyzing the dissensions between stakeholders. This winter, the fragility of the building facing the wind and the problems linked to the presence of lead slowed down the work, and the site is now shutdown with the confinement. Besides another debate came about the reorganization of the visit of the cathedral. A project put together by the episcopal council of the diocese will be submitted to the Regional Directorate of Cultural Affairs of Ile-de-France and to the EP. This will undoubtedly raise new fierce discussions around the nature of the monument.

 
 

Source médiatique

 
 

Macron et la religion, de l'irénisme à l'inquiétude : la religion comme supplément d'âme et religion islamique et séparatisme (articles payants)

Yves Michaud, philosophe, analyse l’évolution de la pensée de Emmanuel Macron sur la religion entre son discours du 15 avril 2018 devant l’assemblée des évêques de France et celui de Mulhouse du 18 février 2020. Dans son premier discours, Emmanuel  Macron décrit la religion comme un supplément d’âme, une « source d’incertitude ». Selon l’auteur, cette perception de la religion s’accommode bien au catholicisme français du XXIe siècle, mais moins à d’autres religions, ce qui expliquerait le manque de compréhension du président face à ces dernières. En effet, considérer les religions comme « sources de questionnement » exclut celles qui mettent en avant des engagements, des certitudes, qui donnent des réponses plus qu’elles ne posent de questions.

Dans son second discours à Mulhouse, Emmanuel Macron apparaît plus réaliste. Il ajoute à sa première définition de la laïcité qui s’arrêtait à la garantie de croire ou de ne pas croire, la nécessité du respect des lois de la République. Il souhaite lutter efficacement contre l’islam politique qui est intolérant et va à l’encontre de la laïcité. Il fait évoluer sa position sur le communautarisme, qu’il mentionnait lors de son premier discours comme une notion neutre, ni positive, ni négative. Il la disqualifie maintenant pour parler d’islamisme lui préférant le terme de « séparatisme islamiste », qualifiant l’attitude d’une personne ou d’un groupe à faire passer au-dessus de son appartenance civique son appartenance communautaire. Selon Yves Michaud, le problème des mesures proposées par le président pour contrer cet islam politique est leur caractère progressif dans le temps. Il estime au contraire qu’il faudrait frapper fort et couper d’un coup l’herbe sous le pied des islamistes en France.

Macron and religion, from irenism to worry : religion as soul supplement and islam religion and separatism

Yves Michaud, a philosopher, analyzes the evolution of Emmanuel Macron's thoughts on religion between his speech of April 15th, 2018 before the assembly of the French bishops and that of Mulhouse of February 18th, 2020. In his first speech, Emmanuel Macron described religion as an additional soul, a "source of uncertainty". According to the author, this perception of religion is well suited to the French Catholicism of the 21st century, but less so to other religions, which would explain the president's lack of understanding of the latest. Indeed, considering all religions as "sources of questioning" excludes those which put forward commitments, certainties, which give more answers than they ask questions.

In his second speech in Mulhouse, Emmanuel Macron appears more realistic. He adds to his first definition of secularism that he expressed as the security for all to believe or not believe, the need to respect the laws of the Republic. He wants to fight effectively against political Islam, which is intolerant and goes against secularism. He is changing his position on communitarianism, which he mentioned in his first speech as a neutral notion, neither positive nor negative. He now disqualifies it when speaking about Islamism preferring the term "Islamist separatism", which qualifies the attitude of a person or a group which puts community belonging above their civic belonging. According to Yves Michaud, the problem with these measures proposed by the president against political Islam is their progressive nature over time. Yves Michaud believes that it would be necessary to strike hard and cut the grass under the feet of the Islamists in a effective and direct manner in France.

 
 

Messe de Pâques : le confinement "est une grande frustration et une contradiction parce que l'on célèbre l'affranchissement de l'humanité", explique l’historien Jean-François Colosimo

Cette interview de Jean-François Colosimo, historien des religions et directeur des Éditions du Cerf, souligne les répercussions du confinement sur les religions en cette période de fêtes. La religion, c’est avant tout des rites qui s’accomplissent en communauté, c’est pourquoi la séparation physique est un coup dur pour les fidèles. Néanmoins dans l’histoire des religions, ce n’est pas une exception. Jean-François Colosimo rappelle la célébration de Pessah en cachette pour les juifs, ou encore le temps où les chrétiens fêtaient Pâques dans les catacombes.  Le caractère exceptionnel de ce que traversent les religions c’est la globalité du phénomène qui touche tout le monde partout et qu’importe son appartenance religieuse.

Easter Mass : confinement "is a great frustration and a contradiction because we celebrate the emancipation of humanity", explains a historian

This interview with Jean-François Colosimo, historian of religions and director of Éditions du Cerf, highlights the impacts of confinement on religions during this holiday season. Religion represents above all rites that are performed in a community. Separation is a heavy blow for the faithful. However, in the history of religions, this is not an exception. Jean-François Colosimo recalls the celebration of Passover in secret for the Jews, or the time when Christians celebrated Easter in the catacombs. The exceptional nature of what religions go through is the globality of the phenomenon which affects everyone everywhere and regardless of their religious affiliation.

 
 

TRIBUNE. Racisme et antisémitisme en temps de Covid-19

Dans cette tribune, Mark Knobel, historien et membre du Crif, dénonce les recours aux logiques racistes, antisémites et islamophobes par les militants d’extrême droite, notamment sur les réseaux sociaux. En usant selon les circonstances de propos discriminants et incitant à la haine, ces militants souhaitent susciter l’adhésion à leurs idées politiques. La cible de leur propos varie des Chinois aux évangéliques, avec une constance particulière autour des juifs et des musulmans. Les différents sites de ces mouvances politiques véhiculent largement les fake news. Ce phénomène est dénoncé par les autorités politiques comme le second virus de la crise Covid-19.

Column : Racism and anti-Semitism in Covid-19 times

In this column, Mark Knobel, historian and member of the Crif, denounces the exploitation of racist, anti-Semitic and islamophobic logic by right-wing activists, especially on social networks. By using discriminatory language and incitement to hatred, these activists hope to gain support for their political ideas. The target of their speech varies from Chinese to evangelicals, with a particular consistency around the Jews and the Muslims. The various websites of these political movements widely disseminate fake news. This phenomenon denounced by political authorities is described as the second virus after the Covid-19.

 
 

Les mosquées « profitent »-elles du confinement pour faire retentir l’appel à la prière ?

Le samedi 4 avril, Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement National (RN), a dénoncé une « nouvelle escalade dans l’occupation illégale du domaine public par voie sonore » en citant les deux appels à la prière diffusés par les mosquées de Lyon et de Valentigney. De son côté la mosquée de Valentigney a démontré qu’il s’agissait d’un malentendu, et que la vidéo censée montrer cet appel à la prière était en réalité une fausse. À Lyon, l’appel à la prière a bien retenti le mercredi 25 mars à 19h30. Le recteur de la mosquée Kamel Kabtane a expliqué qu’il s’agissait pour les musulmans d’exprimer leur solidarité avec les églises de Lyon, alors que le jour même devait avoir lieu une rencontre interreligieuse avec les catholiques à l’occasion de l’Annonciation, rencontre annulée à cause du confinement. Plusieurs plaintes ont été déposées contre ces appels à la prière, perçues comme du prosélytisme.

Are "profitable" mosques of containment to sound the call to prayer?

On Saturday April 4th, Marine Le Pen, the president of the National Rally (RN), denounced a "new escalation in the illegal occupation of the public domain by audio channel", citing the two calls to prayer broadcasted by the mosques of Lyon and Valentigney. For its part, the Valentigney mosque demonstrated that it was a misunderstanding, and that the video supposed to show this call to prayer was a fake. In Lyon, the call to prayer indeed took place on Wednesday March 25th at 7:30 p.m. The rector of the Kamel Kabtane mosque explained that it was a way for Muslims to express their solidarity with the churches of Lyon, while the same day was to take place an interreligious meeting with Catholics on the occasion of the Annunciation. The meeting was canceled because of confinement. Several complaints have been filed against these calls to prayer, perceived as proselytism.

 
 

Mort du père Michel Lelong, prêtre de tous les dialogues

Le 10 avril dernier s’est éteint le père Michel Lelong à l’âge de 95 ans, atteint du coronavirus. Les autorités religieuses ont exprimé leur tristesse causée par la disparition de ce grand acteur du dialogue islamo-chrétien des années 1970 à 1990.

Death of Father Michel Lelong, priest of all dialogues

Father Michel Lelong passed away on April 10th at the age of 95, he was suffering from coronavirus. The religious authorities expressed their sadness caused by the disappearance of this great actor of the Islamic-Christian dialogue from the 1970s to the 1990s.

 
 

Source confessionnelle

 
 

Juifs et chrétiens en dialogue : Le Crif (première et seconde partie)

Cette interview menée par la radio Fidélité de Stéphanie Bassa, directrice des projets au Crif, rappelle l’histoire et la fonction du Crif dans la société française et son importance dans le dialogue interreligieux, mais aussi dans la transmission de la mémoire de la Shoah. Stéphanie Bassa revient sur les évolutions de ce dialogue qui serait devenu aujourd’hui pérenne et bienveillant. La crainte initiale des juifs, que la volonté des chrétiens dans ce dialogue soit en réalité de les convertir, s’est envolée. Pour elle, le dialogue judéo-chrétien est indispensable pour les juifs. Il permet de lutter contre l’isolement, et de se nourrir mutuellement. Il permettrait aussi à long de permettre la pérennité de ces deux grands monothéismes. Elle invite ainsi juifs et chrétiens à maintenir le lien et à ne pas céder aux préjugés.

Jews and Christians in dialogue : Le Crif

This interview conducted by Radio Fidélité of Stéphanie Bassa director of projects at the Crif, recalls the history and function of the Crif in French society and its importance for interreligious dialogue, but also for the transmission of the memory of the Shoah. Stéphanie Bassa comes back  to the developments of this dialogue which would have become perennial and benevolent today. The initial fear of the Jews that the will of the Christians in this dialogue was actually to convert them is gone. For her, the Judeo-Christian dialogue is essential for the Jews. It allows them to get out of their isolation and the two religions to nourish each other. It would also in the long term allow the sustainability of these two great monotheisms. It thus invites Jews and Christians to maintain the bond and prevail prejudices.

 
 

Source société civile

 
 

L’antisémitisme « déconfiné »

Le président de la Licra Mario Stasi dénonce les propos antisémites tenus par ce qu’il nomme la « fachosphère » depuis l’explosion de la crise du coronavirus. Prenant appui sur l’histoire, il rappelle comment lors des moments de crises, on assistait à une explosion des théories du complot, visant à découvrir l’explication sur le mal qui frappe la société dans une machination orchestrée par les juifs. Pour la situation actuelle, il cite en exemple des théories qui ont circulé selon lesquelles le professeur Raoult aurait été frappé par le lobby juif. Il souhaite ainsi alerter sur la banalisation de l’antisémitisme.

"Unconfined" anti-Semitism

Licra’s President Mario Stasi denounces the anti-Semitic remarks made by what he calls the "facho-sphere" since the explosion of the coronavirus crisis. Drawing on history, he recalls how, during moments of crisis, we witnessed an explosion of conspiracy theories, aiming at discovering the explanation of the evil that stroke society and was orchestrated by the Jews. For the current situation, he cites as an example the theories which circulated on Professor Raoult who would have been struck by the Jewish lobby. He thus wishes to alert on the trivialization of anti-Semitism.

 
 

Source académique

 
 

L’épidémie dans l’épidémie : thèses complotistes et Covid-19

Cette enquête réalisée du 24 au 26 mars 2020 visait à mesurer l’adhésion des Français aux thèses complotistes autour du virus Covid-19, notamment celle de sa création volontaire par des laboratoires. Elle démontre qu’un Français sur quatre pense que le virus Sars-cov-2 a été fabriqué en laboratoire. Parmi eux, la majorité pense que cela a été fait intentionnellement. Les catégories les plus jeunes et les plus socialement défavorisées sont les plus sensibles aux théories complotistes, comme le confirme cette enquête avec 27% des jeunes de moins de 35 ans qui souscrivent à la thèse de la création intentionnelle du virus. Mais la variable qui semble le plus agir sur l’adhésion ou non à cette thèse est celle de l’orientation politique des individus. Selon cette étude, 40% des sympathisants du Rassemblement national (RN) souscriraient à cette thèse. Ils représentent avec 23 points au-dessus de la moyenne le groupe le plus largement touché par le complotisme. Seulement 2 % des sympathisants de la majorité présidentielle et 6 % de ceux des Républicains considèrent que le nouveau coronavirus a été fabriqué intentionnellement en laboratoire. Le second groupe politique le plus touché est celui La France Insoumise avec un chiffre de 20%. L’enquête situe autour du 20 janvier les premières apparitions dans l’espace public français de thèses complotistes sur coronavirus.

The epidemic in the epidemic : complotistal theses and covid-19

This survey, carried out from March 24th to 26th, 2020, aimed at measuring the adherence of French people to conspiracy theses around the Covid-19 virus, in particular to those on its voluntary creation by laboratories. It shows that one in four French people think that the Sars-cov-2 virus was made by a laboratory. Among them, the majority believe that this was done intentionally. The youngest and most socially disadvantaged categories are those most sensitive to conspiracy theses, as this survey confirms  with 27% of young people under 35 who subscribe to the thesis on the intentional creation of the virus. But the variable that seems to have the widest influence on whether or not to accept this thesis is that of the political orientation of individuals. According to this survey, 40% of supporters of the National Rally (RN) subscribe to this thesis. They represent with 23 points above the average the group who is most widely affected by conspiracy theses. Only 2% of supporters of the presidential majority and 6% of the Republicans consider that the new coronavirus was produced intentionally in the laboratory. The second most affected political group is that of La France Insoumise with a figure of 20%. The investigation estimates around January 20th the date of the first appearance in French public space of conspiracy theses on coronavirus.

 
 

Pour aller plus loin

 
 

Notre-Dame came far closer to collapsing than people knew. This is how it was saved., New York Times - 18/07/2019

 

Pessah, Pâques, Ramadan : témoignages de fidèles confinés à l'approche des fêtes religieuses, Le Figaro -  09/04/2020

Mise au point sur les allégations de la présidente du RN, CFCM - 06/04/2020

 
soutien veille RCA
 

Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Centrafrique. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in Central African Republic. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.

 
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