L'Inde a expulsé tous les journalistes chinois / Tamil Nadu : le temple fermé après avoir refusé l'entrée aux Dalits ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­ ͏ ‌     ­
 
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VEILLE PHAROS / INDE
13 juin 2023
 
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Mardi dernier, le gouvernement du Manipur a prolongé jusqu'au 10 juin l'interdiction imposée aux services Internet dans la région. La décision, qui a un impact direct sur la vie des victimes sur le plan économique, social et psychologique, a été sévèrement critiquée par la population, qui se sent privée de liberté d'expression. Cependant, le gouvernement de l'État a déclaré que l'interdiction vise à empêcher les rumeurs et la propagation de fausses informations sur le conflit Meiteis-Kukis dans la région.

Entre-temps, l'Inde et la Chine ont expulsé la quasi-totalité de leurs journalistes respectifs en raison des tensions politiques entre les deux États. Cette semaine, le dernier journaliste indien travaillant à Pékin a été invité à quitter la Chine d'ici la fin du mois. La plupart des visas des reporters indiens n'ont pas été renouvelés, ce qui leur interdit d'entrer dans le pays. Selon Ananth Krishnan, correspondant du journal The Hindu qui travaillait en Chine avant que son visa ne soit gelé, la couverture médiatique indienne de Pékin à l'avenir ne pourrait provenir que de visites organisées. Le ministre chinois des Affaires étrangères a déclaré que le gouvernement avait été contraint de prendre des mesures pour protéger les droits et intérêts légitimes des médias chinois. En 2017, le gouvernement indien a arbitrairement raccourci les visas des journalistes chinois jusqu'à trois mois, ou un mois. La Chine accuse l'Inde de traitement « injuste et discriminatoire » de ses journalistes, affirmant que le gouvernement de Modi refuse les visas chinois depuis 2020. Le nombre de correspondants chinois dans le pays est passé de 14 à un seul. Dans les deux États, la situation de la liberté d'expression et de la presse est alarmante. Selon le classement annuel réalisé par Reporters sans frontières, l'Inde est classée 161e sur 180 pays. 

Last Tuesday, the Manipur government extended the ban imposed on internet services, including broadcasting, till June 10. The decision, which impacts the victims’ life on the economical, social and psychological levels, has been severely criticized by the population who feels deprived of their freedom of speech. However, the state government declared that the ban is meant to prevent rumor-mongering and the spread of misinformation about the Meiteis-Kukis conflict across the region. 

In the meantime, India and China expelled almost all of each other’s journalists due to the political tensions between the two states. This week, the last Indian journalist working in Beijing was asked to leave China by the end of the month. Most visas of Indian reporters were frozen and not renewed, which means that they are banned from the country. According to Ananth Krishnan, a correspondent for The Hindu newspaper who used to work in China before his visa got frozen, Indian media coverage from Beijing in the future could only come from organized visits. The Chinese foreign minister declared the government has been forced to take action to safeguard the legitimate rights and interests of Chinese media. In 2017, the Indian government has arbitrarily shortened visas for Chinese journalists up to three months or even one month. China accuses India of « unfair and discriminatory » treatment of its journalists, claiming that Modi’s government is rejecting Chinese visas from 2020. In this period, there has been a severe drop in the number of Chinese correspondents in the country, from 14 to only one. In both states, the condition of freedom of speech and press is alarming. According to the annual rankings produced by Reporters Without Borders, India is ranked 161 out of 180 countries. 



 
 

Info Phare - Source médiatique 

 
 

L'Inde a expulsé tous les journalistes chinois

Au cours des derniers mois, le gouvernement chinois a gelé les visas d'au moins trois journalistes indiens, les empêchant de retourner en Chine pour travailler. Cela s'est produit après la décision de Delhi de refuser le visa à de nombreux journalistes chinois, les expulsant tous du pays. Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que « le nombre de journalistes chinois en poste en Inde est sur le point de tomber à zéro. Compte tenu de cela, la partie chinoise n'a d'autre choix que de prendre des contre-mesures appropriées pour sauvegarder les droits et intérêts légitimes des médias chinois ».

India expelled all Chinese journalists 

In the last months the Chinese government has frozen the visas of at least three Indian journalists, barring them from returning to China to work. This happened after Delhi’s decision to deny the visa to many Chinese reporters, expelling all of them from the country.  China’s foreign ministry declared that « the number of Chinese journalists stationed in India is about to drop to zero. Considering this, the Chinese side has no choice but to take appropriate counter-measures to safeguard the legitimate rights and interests of Chinese media organizations ».

 
 

Source médiatique

 
 

Tamil Nadu : le temple fermé après avoir refusé l'entrée aux Dalits

Dans un village du Tamil Nadu, un temple a été fermé à la suite des tensions entre hindous de caste supérieure et une communauté de castes répertoriées (SC). Au cours du festival Vaikasi, de nombreux groupes dalits n'ont pas été autorisés à entrer dans le temple. Les victimes de la discrimination ont organisé plusieurs manifestations dans le village et le temple a été temporairement fermé.

Tamil Nadu: temple closed after denying entry to Dalits


In a village of Tamil Nadu, a temple was closed after upper-caste Hindus’ denial of entrance to a Scheduled Caste (SC) group. During the Vaikasi festival, many Dalit groups were not allowed to enter the temple facing discrimination. The victims held several protests in the village and the temple was temporarily shut down. 

 
 

Manipur : les habitants manifestent contre l'interdiction d'Internet

Le 3 mai, le gouvernement du Manipur a imposé une interdiction d'Internet dans l'État sous prétexte de contrôler la violence entre les Meteis et les Kukis. Deux habitants ont déposé un recours contre l'interdiction « indéfinie » devant la Cour suprême, arguant que cette décision porte atteinte à la liberté d'expression et a également un impact économique, social et psychologique sur la population. Cette semaine, le gouvernement a prolongé l'interdiction, car « des "éléments antisociaux" peuvent utiliser les médias sociaux pour transmettre des discours de haine et exacerber la violence dans l'État ».

Manipur: Residents protest against Internet ban


On May 3rd, the Manipur government imposed an Internet ban in the state under the pretext of controlling the violence between the Meteis and the Kukis. Two residents filed a plea against the ‘indefinite’ ban in the Supreme Court, arguing that this decision is interfering with the freedom of speech and is also impacting the population economically, socially, and psychologically. This week the government extended the ban since « ‘anti-social elements’ may use social media to transmit hate speech and exacerbate the violence in the state
».



 
 

Uttarakhand : des affiches menaçant la communauté musulmane

La semaine dernière, des affiches menaçant les musulmans ont été repérées dans de nombreuses villes de l'Uttarakhand. Les affiches, rédigées en hindi, demandent aux commerçants musulmans de quitter leurs magasins avant le 15 juin, faute de quoi ils subiront de lourdes conséquences. Ces derniers jours, des membres d'organisations d'extrême droite ont organisé des manifestations et attaqué des magasins et des maisons appartenant aux musulmans. Les dirigeants de Vishwa Hindu Parishad (VHP) ont justifié la violence en affirmant que le seul but est d'assurer la paix et l'harmonie communautaire dans la ville.

Uttarakhand: Posters threaten the Muslim community


In the last week, posters threatening Muslims have been spotted in many cities of Uttarakhand. The posters, written in Hindu, demand the Muslim traders to vacate their shops before June 15, otherwise they will face harsh consequences. In past days, members of right-wing organizations held protests and attacked shops and houses belonging to Muslims. Vishwa Hindu Parishad (VHP) leaders justified the violence claiming the only aim is to ensure peace and communal harmony.  

 
 

Gujarat : un homme dalit battu à mort pour de la nourriture

Au Gujarat, un homme dalit a été battu à mort par un directeur d'hôtel et son associé, qui sont accusés de meurtre. Selon la police, le gérant a réprimandé la victime en faisant valoir que la quantité de nourriture livrée était inférieure à ce qui était prévu, puis a commencé à battre l'homme. Le chef dalit Jignesh Mevani a dénoncé l'incident en déclarant que « ces histoires montrent clairement que les gens du Gujarat n'ont pas peur de la loi et que les conditions des Dalits s'aggravent ».

Gujarat: Dalit man died over food order

In Gujarat, a Dalit man was beaten to death by a hotel manager and his partner, who are accused of murder. According to the police, the manager scolded the victim arguing that the quantity of the food delivered was less than expected and then started to beat the man. The Dalit leader Jignesh Mevani denounced the incident stating that « these stories clearly show that people in Gujarat have no fear of law and the condition of Dalits is getting worse ». 

 
 

Source Société civile

 
 

Des personnes atteintes de maladies mentales contraintes de travailler au Punjab

Selon l'association Tera Aasra Sewa Society Vallah (TASSV), plus de 500 personnes atteintes de maladies mentales travaillent dans les fermes laitières et les champs des agriculteurs du village de Bachiwind, au Punjab. La plupart ne sont pas rémunérés et vivent dans des conditions très précaires et insalubres. En 2021, le ministère de l'Intérieur avait écrit une lettre au gouvernement du Punjab en demandant à l'État d'agir contre les agriculteurs qui asservissent délibérément les gens. Malgré la demande formelle, aucune mesure n'a été prise.

Mentally ill people forced to work in Punjab


According to the association Tera Aasra Sewa Society Vallah (TASSV), more than 500 persons with mental illnesses work in the dairy farms and fields of farmers in Bachiwind village, in Punjab. Most of them are not remunerated and they live in very poor and unhealthy conditions. In 2021, the Ministry of Home Affairs had written a letter to the Punjab government asking the state to act against the farmers who deliberately enslave people. Despite the formal request, no measures were taken.

 
 

Pour aller plus loin

 
 

Useful first step: on probing the ethnic violence in Manipur (The Hindu - 06/06/2023)

Why the Law Fails to Ensure Politicians Don't Ask for Votes in the Name of Religion (The Wire - 07/06/2023)

How To Make & Sell a Propaganda Film in India | A Graphic Novel Visualised by AI (The Quint - 05/06/2023)

How India’s Modi has extended Hindu nationalist sway over the country’s media (Religion News - 07/06/2023)

 
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Ce bulletin de veille est réalisé par l’Observatoire Pharos, observatoire du pluralisme des cultures et des religions, dans le cadre de sa mission d’étude de la situation du pluralisme en Inde. Il rassemble des informations, analyses et déclarations qui ne reflètent pas systématiquement la perception de la situation par l’Observatoire Pharos, mais qui constituent des documents à intégrer dans l’analyse. Les destinataires, partenaires de l’Observatoire Pharos, sont invités à contribuer à la qualité de cette veille par le partage de toutes informations utiles et diffusables.

This newsletter is written by Pharos Observatory, an observatory of cultural and religious pluralism, as part of its assessment study of religious pluralism in India. It gathers information, analyses and speeches which may not reflect Pharos Observatory's feeling about the situation, but which should be taken into account as part of the analysis. All recipients, who are Pharos Observatory partners, are encouraged to contribute to this Watch by sharing any information that is worthwhile and fit to print.